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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 2.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3250#0052
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■ - -

LE GRELOT

PRIME GRATUITE

""V-1 ,

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du Croissant, à Paris, aura droit à un abonnement gratuit au
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Avenir hatiokm.......... 6* » 32 * ,6 "

Constitution............ 52 » 26 » 13 "

Constitutionnel......... 64 » 3'2 » ,6 "

Charivari............... 80 » 40 » 20 »

Courrier de France...... 64 » 32 » - 16 »

XIX' Siècle............ 64 » 32 » 16 »

France...........:... . "64 » 32 » 16 »

Gazette de France....... 66 » 35 » 18 o . '

Gazette de Paris........ 64 » 32 » 46 »

Graphic (de Londres)..... « »" 22 » 1.1 »

Journal des Débats...... 80 » 40 » 20 »

Journal de Paris......... 36 » 18 » 9 »

Judy (de Londres)........ .23 » 13 » 7 »

Illustration............. 36 » 18 » 9 »

Illustration européenne. 12 b'O 6 50 3 50

Illustrated London News. 40 » 20 » 10 »

Moniteur universel...... -0 » 32 » 16 »

Monde.................. 40 » 22 » H »

Monde illustré.......... 24 » 13 » 7 »

Opinion nationale........ 64.» 32 » 16 »

Paris-Journal........... 40 >i 22 » 12 »

Patrie.................. 64. » 32 » 16 »

pAÏS................... 64 » 32 » 16 »

Presse'..!............... 64 » 32 » 16 »

Punch (de Londres)....... 25 » 13 » 7 »

Radical................. S2 » 26 » 13 »

Rappel;...:..........'... 54 » 27 » 13 30

Républicain............. 24 » 12 » 6 «

République française..... 64 » 32 » 16 »

Revois des Deix-Mondes.. SG » 29 » 15 »

Siècle........'.......... 04 » 32 » 16 »

Soir..!................ 64 » 32 » 16 »

Temps...'____'......... 68 » 34 » 17 »

Times (de Londres)........ 136 » 68 » 34 »

Umivers................. 38 » 30 » 16 »

Univers illustré......... .21 » H » 6 »

Union.................. 65 » 35 » 18 »

Vie parisienne........... 30 » 16 » 8 50

Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les prix fixés par les admi-
nistrations de chacun de ces journaux.

>1S!ENNE

Triste semaine qui nous a rappelé, par la voix du calen-
drier l'époque à jamais maudite de la révolution communale!

Le Grelot, né au milieu de cette orgie de la canaille, le Gre-
lot, qvi a fait sonner sa marotte aux oreilles des puissants de
l'Hôtel de Ville, qui a ri de tous ces farceurs sinistres, parce
qu'on ne lui aurait pas permis d'en pleurer, et dont le rire a eu
un écho immense chez les honnêtes gens, le Grelot qui a dé-
fendu la République contre les insurgés des carrières d'Amé-
rique comme il continue à la défendre contre les conspirateurs
monarchistes, le Grelot a lu avec attention tout ce que ses con-
frères du grand format ont écrit à propos de ce sanglant anni-
versaire du 48 mars, et il a été stupéfait de voir que leurs ar-
ticles sont aujourd'hui ce qu'ils étaient il y a un an, que les
leçons du passé ne leur avaient servi à rien ; qu'il y avait des
écrivains pour maudire la Commune, d'autres pour l'acclamer,
personne pour en rechercher les causes ni les moyens d'en
prévenir le retour.

Un aussi grave sujet ne convenant guère à un journal foli-
chon, je ne puis que signaler ce résultat, laissant à d'autres,
plus autorisés et d'apparence plus sérieuse, le soin de l'aire —
au point de vue social et économique, — la vraie campagne
anli-communarde.

*
* *

Mais ce que je ne veux passer sous silence, c'est l'incroyable
outrecuidance des pitres du Radical et de la Constitution qui
(sachant bien qu'ils ne risquent plus rien aujourd'hui, sinon
la suppression de leur journal, ce qui est peu de chose!) ont
pris la succession des affaires des Vermeseh, des Maroteau et
Ce, et osent faire l'apologie non pas seulement de l'idée —- cela
se conçoit à la rigueur, — mais des hommes de la Commune !

Comme une nuée de corbeaux envahissantun champ fie ba-
taille, ces tristes sires — qui mouraient de peur pendant la
lutte, qui se tenaient coi, à égale distance de Paris et de Ver-
sailles, — viennent aujourd'hui dépouiller les cadavres des
Delescluze et des Verrnorel et n'ayant pas eu le courage de
mourir comme ceux-là, veulent du moins continuer à écrire
comme ils avaient écrit.

Alors que la plus effroyable des guerres civiles n'avait laissé
debout en France que deux partis : le parti de l'ordre et le
parti des assassins, île quel côté étiez-vous, messieurs les écri-
vailleurs communards ?

Les journalistes, à ce moment-là, étaient des soldats. II ne
me souvient pas de vous avoir vu au poste du combat. Vous
aviez déserté, lâchement déserté. Les polissons qui répondent
aux noms de Vallès, de Vermeseh, de'Pyat, et qui se sauvèrent
à l'heure de la lutte suprême, étaient mille fois plus braves que
vous ! ;'"■-'.

Silence donc dans vos rangs I Vous n'avez pas la parole.

Quand on vous voit entretenir, par vos infâmes excitations,
la haine dans le cœur de l'ouvrier, l'inquiétude chez le bour-
'geois, ceux qui vous connaissent se demandent à quelle cause
inavouée vous avez vendu vos plumes I

Toujours à propos de cet anniversaire du 18 mars, un journal-
intéressant, — un radical du principe monarchique, mais un
de ceux qui ont vaillamment combattu la Commune, — Pans-
Journal, se livre très-sérieusement à l'exagération que voici :

« On suit que les obsèques de M. Cochin ont lieu aujourd'hui.

« Singulière destinée, pour un homme d'ordre par excellence, que
d'être enterré le jour anniversaire de la plus sanglante révolution qu'il y
ait jamais eue! »

Permettez, confrère, mais on peut, — il me semble, — mou-
rir, naître, se marier et faire des enfants le 18 mars comme les
autres jours de l'année, sans que cela prouve quelque chose.

Les éphémérides ne peuvent jamais avoir de l'influence,
môme indirecte, sur nos faits et gestes journaliers, sans quoi,
— chaquejour'du calendrier étant l'anniversaire d'un événe-
ment quelconque, — il deviendrait fort difficile de pratiquer
la vie.

—■ 11 m'est impossible de mourir aujourd'hui, 23 août, dira
un libre penseur, c'est l'anniversaire de la Saint-BartHélemy !

— Madame, dira un chirurgien, je ne puis, avec la meilleure
volonté du moride, vous accoucher maintenant. Votre mari est
légitimiste, il ne se pardonnerait pas de vous voir donner le
jour à un enfant aujourd'hui, 21 janvier, — anniversaire de
la mort de Louis XVI.

Une fois sur cette pente, on ne sait où cela pourrait s'arrêter.

Une histoire authentique pour finir :

— Quel est le roi le plus constitutionnel de l'Europe?
Vous restez tout pensif, interrogeant le.vide d'un regard qui

ne peut rien vous apprendre; vous vous grattez le front, — si
telle est votre habitude dans les circonstances difficiles; puis,
après avoir consacré quelques minutes à une réflexion, d'ail-
leurs inutile, vous répondez ;

1— Je n'en sais rien!

C'est pourquoi, sans faiblesse ni crainte, je m'empresse de
vous dire que le héros de l'histoire très-historique que je m'en
vais vous raconter n'est autre que le roi le plus constitutionnel
de l'Europe.

■ Ce roi est doublement représenté à Paris : par un ambassa-
deur d'abord, comme tout roi qui se respecte, ensuite par une
vieille danseuse de l'Opéra, qui, grâce à des relations très-
étendues dans le monde féminin, expédie tous les mois au mo-
narque une demoiselle garantie sur lacture et chargée d'initier
Sa Majesté aux grandeurs et décadences des alcôves pari-
siennes.
On est roi ou on ne l'est pas.

Quand on a passé sa journée à travailler au bonheur de son
peuple, c'est bien le moins qu'on emploie la nuit à travailler
pour son bonheur personnel.

La surintendante des plaisirs royaux remplit consciencieu-
sement ses hautes fonctions.

C'est elle qui solde les frais du déplacement; c'est elle en-
core qui règle, au retour de la belle, l'indemnité à laquelle un
séjour pins iju moins prolongé lui donne droit.

Or, il n'y a pas quinze jours qu'elle envoya à son roi, par
train express, la plus mignonne des petites cabotines qui ait
jamais cabotine sur un théâtre de cabolines.

La belle eut un succès fou. On l'aima pendant trois grands
jours, — ou trois longues nuits, puisque le jour Sa Majesté
travaille au bonheur que vous savez.

Revenue à Paris, elle vola chez la surintendante.
Elle s'attendait à un cadeau... royal.
Honte etmalhcur! on lui remit un billet de mille.
Un billet de mille ! A elle qui avait entrevu — dans un
lointain doré — un landeau et des jockeys comme en a

M™° Musard.

*.
* *

La mignonne, furieuse, et n'écoutant que sa fureur, prit ce
qu'il faut pour écrire, et, rassemblant au petit bonheur tous
les principes rt'oriographe qui traînaillaient dans son armoire
à. glace, elle distilla la lettre la plus naïvement insolente
qu'une tête couronnée ait jamais reçue.

Cela fait, elle mit son poulet sous enveloppe, cacheta et mit
l'adresse, tout simplement :

Au roi de....

La lettre passa par la filière officielle.

Des secrétaires la soumirent à des officiers d'ordonnance
qui la soumirent à des chambellans, Et, comme il n'y a per-
sonne de plus mal servi qu'un roi en général et qu'un roi con-
stitutionnel en particulier, la missive échoua entre les mains
de la reine.

Je n'ose pas affirmer que les augustes époux se lancèrent à
la tête les porcelaines de leur royal ménage; l'étiquette de
Cour s'oppose à ces épanchements de famille. .

Mais je garantis qu'il y a brouille ; que la reine a envoyé une
copie de la lettre à ses parents, et que des complications
diplomatiques se dessinent à l'horizon comme des points
noirs.

Ce n'est pas tout. La cabotine en parlant, dans sa lettre, de
la surinlendante des plaisirs royaux à Paris, l'appelait ;

« Vautre repraisanten. »

La reine est persuadée qu'il s'agit, du ministre représentant
le roi près du gouvernement français, et le pauvre diplomate
a été accablé de reproches, d'autant plus durs qu'il est en-
core à s'en demander l'explication.

On a pu croire un instant "que la paix européenne allait être
troublée par cette boutade de cabotine enragée, mais tout
est arrangé, grâce à l'intervention de la diplomatie française,
cette diplomatie si fine qui a l'honneur de posséder M. Ernest
Piuard.

GRINGOfRE.

LES DEUX NUITS

Nous sommes dans la nuit du 18 mars 1871 che? l'i,„
M. Prudhomme, bourgeois de Paris, garalBatinn^norable
pendant le siège, mariét. autant qu'on peuU'ôfré e Tiih
nombreux enfants. ' et P^e de

e citoyen
un instant

Le théâtre représente le lit nuptial, où ronfle 1
Prudhomme à côté de sa douce moitié.

A la lueur d'une timide veilleuse, conlemnlons
ses traits placides et sa ligure honnête.

Il rêve et sourit agréablement.

dam

Peut-être pense-t-il au bouquet de fleurs d'oranwr h
me son épouse. ranger a

e ma-

descendre l'a;
mais du tambour qui

Mais ce sont là des mystères interdits à l'œil dBS
lanes. ues pro-

Passons.

Il vient de sonner cinq heures du matin.
Tout à coup un bruit de tambours, sc-ird d'ahmvf
grondant peu à peu avec énergie, remplit la ville assoupie^'8
Madame Prud'homme ouvre un œil.

— Qu'est-ce que c'est encore?
Le bruit redouble.

Elle ouvre un autre œil.

— Ah ! mon Dieu 1... le rappel 1... Joseph ! Joseph !... •
-Hein?... quoi!... qu'est-ce qu'il y a?... murmure ib cé-
lèbre bourgeois, d une voix encore ensommeillée.

~- Joseph... mon bichon... c'est le rappel!

— Le Rappel?... déjà?... Dis à la bonne de d
cheler...

— Il ne s'agit pas de ton journal
bat.

— Le tambour!... tiensc'est ma foi vrai... Allons boni i»
gouvernement aura commis encore quelque sottise ' Il ne ne ,t
donc pas nous fiche la paix... Je parie que c'est à propos Àl
ces canons de Montmartre !... Je vous demande un peu ce une
ça peut lui faire qu'il y ait des canons à Montmartre Avec
ça que c'est dangereux, des canons qui ne sont pas char-
gés .

— Joseph, j'ai peur.

— Calme-toi, Azélie, il n'y aura rien. D'ailleurs, je suis là
moi. Et puis, s il faut te dire une chose, je ne suis pas fâché
qu'on l'embête un peu, le gouvernement, moi. J'ai toujours
été, tu le sais, Azétie, un homme d'opposition, et je serais
heureux que les hommes qui tiennent les rênes du navire de
l'Etat reçussent une petite leçon.

— Tu vas rejoindre ta compagnie, Joseph?

— Moi? descendre dans la rue? Jamais!... Il y en a assez
qui feront cette bêtise sans moi.

— Mais cependant... si c'était sérieux?...

— Ah! ouiche, sérieux... comme toujours... et d'abord s'il
en était ainsi, raison de plus pour que je restasse bien tran-
quillement chez moi, dans mon dodo... à côté de ma bobonne
adorée ! .

— Joseph!... tenez-vous tranquille... Joseph!... il n'est pas
temps de plaisanter. Joseph!... finis!...

— Tu appelles cela plaisanter?... allons, soit... Je vais ta- j
cher de garder mon sérieux.

— Mais c'est que le bruit redouble !... entends-tu?

— C'est ma foi vrai... Ils tambourinent à crever leur peau I
d'âne I i

— Je commence à avoir peur, mon ami.

— Azélie!... songe que je suis là pour te protéger, et que ]
je ne faillirai pas à la mission que la loi m'a confiée. Sur ce, i
laissons-les tambouriner... et rendormons-nous.

— Mais, Joseph...

— Ah ! ils ont. blagué la garde nationale!... ils verront sur I
quels hommes ils pouvaient compter!... Bonsoir, Azélie... et
n'oublie pas, dès que la bonne sera levée, de lui faire acheter '
mon Rappel. Tu lui diras de prendre aussi le Père Duchène... Il !
me fait rire quelquefois.

M. Prudhomme, sur ces belles paroles, se retourne et tape
de l'œil, comme dirait M. Duvergier de Hauranne, depuis qu'il
est de l'Académie.

Je n'oserais pas affirmer, même, tant son indifférence pour
les canons de Montmartre est grande, qu'il n'ait pas essayé
avant de se livrer aux pavots de Morphéè, de faire sortir ma-
dame Prudhomme de son sérieux.

Mais là-dessus l'histoire est muette.

Imitons sa discrétion.

18 MARS 187J,

Désertion de l'armée. Reprise des canons par les bons bou-
gres de patriotes. Assassinat des généraux Clément Thomas et
Lecomte. Repliage en bon ordre de l'armée. Tout est fini pour
l'ordre. La ville est à l'insurrection. M. Prudhomme, en pré-
sence de ces faits, qui lui semblent bizarres fout au moins,
n'hésite pas un seul instant à prendre un parti.

Il fait de nombreuses réflexions... et sa malle.

Départ de M. et Mme Prudhomme pour Saint-Germain,
après avoir laissé leur bonne à la boutique, en lui recomman-
dant de ne pas manquer de profiter d'une petite hausse, si les
affaires se gâtaient.

Le commerce-est le commerce, n'est-ce pas?

M. et Mme Prudhomme se promènent sur la terrasse de
Saint-Germain.
M. Prudhomme semble furieux.

.part1',! . des. PB. fa
Des p»r', ii n'y ap,,neaoxI-

B^f p„liorreur!

r>û° oiïrail.-<
-crt^:;.iin'ya

»»'•■, jerespsre.--

!;:ico-ece.a

KenlriaParisdeM'.P;
rétros sa maison à

CaVeetescellentPrudh

181

m mise en scène qui

Prudhomme dort à côté
UsteréfugiéàSaint-Germ;
de combler de loges.

te sommeil du digne bo

Des mots inarticulés sor

Écoutons.

— Montmirtrel... les Ôt
cours!... à l'aide!... vive I

11 se réveille à ce cri, le

— Azélie!... Azélie!... i

— Quoi donc, Charles?

— 0 mon Dieu!... elle
soit troublée!... miens à
ah!... cette lois, ça ne
nière!... je vais descendr
ce (jue c'est que la garde

Il saute en bas du lit.

— Azélie!... moa fus
mes cartouches !

— Joseph!... reviens i
est parfaitement tranquil,
désarmé.

-Désarmé!.,. Ah!ou
celle honte... avaler ce ca
garde nationale I... Ah! m
menti,..Désarmé!... corn
noire devoir!... Julie 1

Entre la bonne.

— Allez-moi acheter le

., '"îàquar;
« MonsiCM

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