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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 2.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3250#0134
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ut msw§

Un homme qui n'a pas de chance, c'est M.
Barthélemy-Saint-Hilaire.

C'est lui qui est chargé, comme l'on voit,
de dépouiller la correspondance du président
delà République. Chaque matin, il faut qu'il
lise les 16 ou 1,800 lettres personnelles adres-
sées à M. Thiers et qu'il y réponde, avant d'a-
voir pris son chocolat.

L'autre jour, il reçoit une adresse des con-
seillers de l'arrondissement de Villefranche :
trois pages et des masses de signatures ! Natu-
rellement, il lit cela un peu vite... « Monsieur
le Président... les soussignés... clans leur
profond respect pour la légalité... vive recon-
naissance pour les nobles efforts- que vous,
àvezfaits... votre jntelligentpatriotisrne... etc.»
— « Tiens, se ditM. Barthélémy-Saint... etc.,
voilà des gens qui sont, ma foi, polis, très-po-
lis. » et il prend la plume pour répondre à ces
messieurs de Villefranche, qu'il les remercie
au nom de M. le Président de la République.
Puis, il signe, il plie sa leltre,' il colle un pain
à cacheter (il n'affranchit pas), et il va la por-
ter à la poste. Très bien.

Mais pendant qu'il était en train de lire les
1799 autres lettres, voilà que M. le vicomte
Arthur de Cumont fouille dans le panier,
trouve les morceaux de l'adresse en question,
et reconstitue les phrases suivantes : « Ap-
« puyez-vous sur le peuple, monsieur le Prési-
« dent, il vous soutiendra dans la voie républi-
« caine ; satisfaites les plus chérs de ses vœux,
« aidez-le à conquérir l'instruction obligatoire et
« laïque; rendez à leurs familles nos frères égarés,
« les détenus et condamnés politiques de tout
« ordre... Oh I alors, vous, pourrez, sans crainte
c convoquer le peuple dans ses comices, pour rem-
it placer cette Cftambre dont la majorité vous est
« hostile...» —Comment ! rçmplacér la Cham-
bre! me remplacer, rjmi, vicomte Arthur de
Cumont! Ah! c'est trop fort!

Le pauvre député, en proie à une vive in-
quiétude, va trouver ses collègues, leur raconte
la chose, et le lendemain, mie note de l'Offi-
ciel désavouait !a réponse de M, Barthélémy et
expliquait comme quoi « on l'avait poussé. »

Depuis ce temps, le secrétaire de la Prési-
dence prend son chocolat avant de lire ses
lettres.

Après le pensum de M. Barlhélemy-Saint-
Hilaire, nous avoqs eu le devoir de M. Saint-
Marc-Girardin.

11 est venu le réciter à la Chambre, dans sa
séance du lor août.

Voilà un orateur qui a eu du succès! on
l'applaudissait de tous les côtés à |a fois :

— « Le Président ne reconnaît aux partis
extrêmes aucun droit de se prévaloir de son nom
et de son patronage. » (Très-bien! très-bien! à
l'extrême droite. —Bravo ! bravo ! à l'extrême
gauche).

— « Il veut affirmer la République conserva-
trice.,, (Très bien! au centre gauche.) profon-
dément conservatrice..... » (Bravo! au centre

droit.)

os « La commission et le gouvernement croient
■opportun de ne pas étendre plus loin ces éclaircis-
sements, (Agauche : Non! non! c'est inutile.—
A droite : Nous avons compris. — M. de Ga-
vardie. Attrape ça, Naquet. — M. Naquet. A
toi, Gavardie !)

Après cela, on a voté la prorogation et M. de
Beleastel a demandé crue des prières publiques
fussent dites dans toutes les églises et dans
tous les temples religieux pour appeler la lu-
mière. .. divine sur les travaux de l'Assemblée.
Il a eu un bien joli mot a cette occasion ; com-
me on lui conseillait de renoncer à la parole :
« Si vous croyez, a-t-il dit, que mon amende-
ment se défend de lui-même... :>

Ah! c'est qu'ils étaient pressés de retourner
chez eux, nos honorables !

Les débats ont cessé faute de combattants,
A la dernière séance, les huissiers étaient
obligés de courir après chaque député et de
s'accrocher aux basques de son habit. —
«Voyons, monsieur, je vous en prie! vous
n|en avez plus que pour cinq petites minutes!
— Mais c'est que le train va partir!...

— Eh bien! là... voyons, quatre minutes
seulement. Venez avec moi. L'huissier ouvrait
la marche; il traversait l'a galerie des tom-
beaux et toutes les autres, et quand il se re-
tournait, fier de ramener un homme, le dé-
puté avait disparu.

Ausssi, quand M. Grévy s'est aperçu qu'ils
n'étaient plus que vingt-six, ilaordonnédefer-
mer les portes et il a mis dans son chapeau les
noms des députés restés en séance; c'est ainsi
que les vingt-cinq membres de.la commission
de permanence ont été nommés au sort.

Pendant ce temps-là, Napoléon III jouait au
loto avec la reine Victoria. Oui, il paraît qu'elle
va lui rendre des visites à Chislehurst; c'est
une brave femme, bien charitable, et elle a
pitié de ce pauvre bonhomme.

Le petit prince assiste à l'entrevue, déguisé
en grenadier. Vous savez qu'il avait été nommé
sous-lieutenant le jour de la bataille de Saai-
bruek; eh bien, maintenant il est capitaine ad-
judant-major. La reine Victoria lui a prêté
cinq cm six horse-guards, et il va jouer avec
eux dans le jardin. C'est très-gentil.

A propos de Napoléon ni, je recommande
la lecture du Pays aux personnes qui ne trou-
vent pas de places aux Deux noces de Boisjoli.

Dans le numéro du lundi S août, Paul
de Cassagnac reconnaît avoir dit, après Sedan,
que « l'empereur était trop vieux. » Trop
vieux! Croyez-vous que l'autre a dû être con-
tent de lire cet article-là! Moi.'je sais bien que
j'aurais parlé autrement de mon empereur.
Enfin! passons... Aujourd'hui, Paul de Cassa-
gnac retire le mot :

« Quand j'ai cru que l'Empire et la France
« n'étaient plus une seule et même chose,
« j'élais prêt à abandonner l'Empire. » (Oh!
Paul!)

« Maintenant que je crois que leur intérêt,
« que leur bonheur son intimerneiiL et abso-
« lument liés ensemble, je mets, tout ce que
« j'ai de forces au service de l'Empire. » (A
la bonne heure I)

«Mais s'il arrivait jamais que l'Empiré se
« séparât de la France, je passerais du côté
« de la France. » (Il n'y a qu'un zouave pour
trouver ces choses-là!) ;

De l'Empire à M. Emile de Girardiu, la tran-
sition est facile.

Âvez-vous lu l'Homme et la Femme? c'est la
réponse à l'Homme-Femme de Dumas fils, qui
répondait lui-même à Kl. Henri d'Ideville, le^
quel lui a répondu à son tour par l'Homme
qui tue et la Femme qui pardonne ou bien
l'Homme qui pardonne et la Femme qui tue, je
ne sais plus au juste. Le fait est qu'il est as-
sez difficile de s'y reconnaître au milieu de
toutes ces brochures rouges, vertes, grises,
bleues, jaunes — jaunes surtout.

En attendant, la question est celle-ci : Faul-
il tuer la femme ou faut-il lui pardonner?

Ce serait le moment ou jamais d'organiser
un petit plébiscite; cela ferait plaisir à Clé-
ment Duvernois et personne n'en souffrirait.

Les solutions proposées par M. de Girardin
.sont assez originales : il demande, que les
enfants portent le nom de leur mère, de façon
que si plusieurs ;ères ont concouru à la fon-
dation d'une seule famille, il n'y en ait pas un
qui paye pour tous les autres. Le mari n'aura
plus le droit de se plaindre.

— Mais, madame, cet enfant n'est pas de
moi!

— Je le sais bien, monsieur, mais vous n'a-
vez rien à dire ; il ne porte pas votre nom.

— Et celui-là?

— Celui-là non plus; mais je ne lui ai donné
que votre prénom : Gustave — et cela, mon-
sieur, par un sentiment de délicatesse. Si vous
n'êtes pas son père, vous pourrez du moins
vous considérer comme son parrain. .

Et voilà comment le livre de M. Emile de
Girardin est arrivé à sa 78° édition.

Sosie.

La première sério de l'HISTOIRE DES REVOLU-
TIONS FRANÇAISES, par Louis Combes, vient de
paraître.

En vente au prix de 50 centimes, chez tous les
libraires de Paris et des départements.

LES JOYEUX DEVIS

Comment le cry : Vive l'Empereur! devint sous
l'Empire un cry séditieux.

Ceci se passoit au bon vieuix temps. Poinct
nesongioit encoresllochefort à bouter l'alleu-
metleensa «Lanterne.» Del'isledeCrèteFlou-
rens n'estoit poinct revenu. L'Empereur —
Dieu le garde, et pour lui seul! — se grattoit
copieusement la chair en son cabinet d'estude
et conquestoit le Rhin en chambre, ce pendant
que la dame de Montijo et quelques mijaurées
de haut parage se pourles'ehoient le bec,
comme s'il eust été parf'aict de sucre et de
miel. Nieuverkerke descrochait sans vergogne
les tableautins et estampes appendus au Na-

tional Muséum du Louvre, et madame Tro-
plong en avait dans ma office plus que la
Vierge Noire de Lyon ri'ex-volos en sa cha-
pelle ardente. A grand'peine les papiers pu-
blics avoient-ils avec force précautions» chal-
temitteries,airs confits, protestations, bouches
en cœqr, tirolipetonnades, escobarderies, dra-
gées aux juges et graisse en la patte, insinué
que la guerre entreprise en la région mexi-
caine n'avoit poinct rapporté gros Haqssmann
empruntoit sans parler delendre —■ et bien
lui en prenoit, car personne h mal ne songioit,
i Tootalloitde l'avant, les paysans planctoient
| leurs choux, semoient le bié, rarooient les
I pois, fumoient les courges, sacquebontoient
i leurs mesnagères. et votoient oui à tirelari-
gaut. Vertu de Dieu! c'estoit l'asged'or, en
! les Métamorphoses d'Ovidius, excellent poëte
latin, péremptoirement descript (il y estoit,
| ou la tnort me happe!). Hou! hou! hou! brr I
| brr! brrrrrrlFroltez-moiim peu, jevous'prie,
; je me sens mal! La! lai la! la! Je geins, je
] fonds, je viens à rien! Où est >cest empereur
| de Dieu qui flairoit ambre et benjoin, ne souf-
flait que musc, no suoit que, canelle, ne fian-
| toit que tartes à la cresme?..." (Si ne me croyez,
i allez-y voir!..) Où le temps où-appesloit
! Piétri son féal, Lagrange : La Grange aux
; Belles? où Pinard pinardisait, où Ponsard
; ponsardisait? Combien grandement raison
avoit sainct Jean-Bousche'-d'Oren son homélie
; sur Entrope, s'escriant : « Vanité dés vanités,
i et tout est vanité! » Le grand diable d'enfer
espargne ce sainct homme ! Il a vbion dict. :
I Pliû! pbûl phûl... et tout s'est envolé! Voilà
- pourtant ce que c'est que de nous!
| Adoncques en ce benoist temps prédict aux
', prophéties mirifiques de Nostradamus, advint
un faict singulier bien propre à faire s'estomi-
S reries plus saiges esperits, si par advance ils
'•■ ne sçavoient combien au mal.est encline l'hu-
\ moine nature, l'.emarcquez, je vous prie, je
X vous en conjure (voulez-vous que je m'agè-
' noille?), qu'il y avait bien douze ans pleins
( que l'Empereur avoif ai qucbusé le sieur Bau-
! din et qu'à poii.e s'en souvenoit-on, et que le-
' dict empereur mestoit seulement trois à qua-
î-tre cents millions de livres en sa poche tous
I les douze mois. En conscience, il ne pouvoit
moins : il me l'a dict, et il n'auroit garde de
mentir, comme on scoit.
Mais revenons à nos moutons.
Non loin de la docte faculté de Sorbonne
où les biaux petits Patins latinisoient en tous
sens, devant, derrière, dessus, dessoubs, à
i dextre, à senestre, en haut, en bas et par le
; mitai:, s'estendoit un long et joli boulevard de
Dieu, baptizé du nom du grand sainct Michiel,
lequel estoit un rude jouteur de lance puisque
f d'un seul coup il en transperça un énormeS
\ horrifique dragon, tout ainsi qu'un marchand
de ois verds percé d'un seul coup de safour-
cnette un morceau de boyau gras en une platée
de tripes à la iuousD.irdc.Sur le dict boulevard,
i s'estoient establis et avoient boutique montée
: nombre de cabaretiers, vendeurs de bière, ta-
f verniers débitants choucroute, salaisons, ha-
j rengs marines, jambons et autres ingrédients
i qui font tirer d'un pied la langue et courir dare
S dare aux tonneaux. Ça, beuvons un coup, et
I du frais! Comment le trouvez-vous? La gorge
j m'en pèle!... Continuons!

Chez ces taverniers Iréquenloient en masse
les gentils estudiants qui en esté poinct ne
j monstroient d'affeetion superçoquentieuse
j pour leur chascunière et préferoienl. humer le
< piot, fumer pipe d'Alsace, estendre leurs
jambes sur deux chaises et fusionner un peu
j les jeunes commères qui nesefaisoient poinct
j faujje de se guorgiaser et de se grandement
j complimenter en ung languaige matagraboii-
! zant qu'elles appesleient javanais, et duquel,
bonnes gentsversailleusanls de versailleuserie,
i n'eussiez une seule syllabe entendu, pour ce
qu'au lieu dedirecommehonnestes personnes:
S Comment vous portez-vous?... tros-effroncté-
1 ment disoient-elles- : Covommavent var.ous pa-
i vortaoez-vavous ? Dieu les entende, s'il peut!
i Je boute mes lunettes en mon nez, alleume
ma chandelle, tendu l'aulmosnière de mon
cerveau : Je n'y ai part, ou le. me me croque 1
Or, un soir, en ce mois où les chiens se
sôulcient du neufvième commandement de
nostre Seigneur comme un lièvre d'un vilbre-
[ guin, sur la terrace d'une de ces irrévéren-
cieuses tavernes, force escholiers, surtout de
cculx qui estudient en la médicine, estaient
estalés, beuvant à plein bec et envoyant volca-
niqueinent nuages de fumée au nez des pas-
sants. Les damoiselles qui auprès d'eulx es-
toient s'esventoient bien miguonnemerù, et
d'ahan souffloient pour ce que la chaleur
estoit. accablante et. faisoit suer d'abondance
du haut en bas.

Vers la minuict, tandis que personne ne
resvoit à mal, vinrent tout à coup à se monstrer
dans le lointain de grands et effrayants ton-
neaux, si qu'on eust cru'que le foudre de Nu-
remberg venoit d'arriver avec sa famille en la
bonne ville de Paris. Mais poinct ne conte-
noientles tonneaux le vin du Rhin clair, riant,
priant, mieux flairant que rose et vanille, doré,
exquis, conquis, plein de souris etde pourpris,
ainsi que parle Humérus de l'ambroisie qu'en
l'olympe on beuvait. Vertu de froc, non ! ce
n'estoit point vin, ni bière, ni cidre, voire lait
ou eau claire qui en ces diaboliques tonneaux
estoit musse. Une odeur espouvantable mar-

choit devant, pareille à ces puantes exactions
qui montaient du lac Sfymphe où voloient les
oiseaux seatophagiques. Ils estaient juchés sur
des civières et traisnés par de grands diables
de chevaux qui auraient faict trembler Bucé
nhale de touts ses-membres.. Bouschiez-vous
le nez, mes pars; estampez-vous de cire les
narines, comme fist TJlysseùs pour lesaureilles
de ses cPmpaignons lorsqu'il passa près de
l'isle des'Syrènes. C'estoient, ce m'a-t-on dict
des !bnne:lax sur lesquels Domange avoit im-
pndenlem'-nt son nom escript.

A ceste vue, tous mes estudiants de se lever
renversant pintes et gobelets, chiffonnant et
déchirant les robes de leurs mies qui de ha-
zard ne s'en faschèreut point, et estant subi-
tement montés sur leurs chaises au moment
où passoient les tonneaux horrificques d'un
seul gozier s'escrièrent :

— Vive l'Empereur!

Et s'esclaffèrent de rire, comme on peut
croire, tenant leur panse avec leurs deux
mains, jetant leurs pieds en l'air et faisant
avec leurs bras le simulacre des ailes d'un»
moulin, dont les damoiselles se tordaient de
plaisir,- mettant leurs coudes sur leurs genoils
et, de leurs viens-y-voir meurtrissant dru'et
fréquemment, tellement elles tressautaient
d'hilarité, la paille des banquettes.

C'estoit un speetaclevraymentpanlagruëlic-
que et de bonne sorte, qui eust faict rigoler
Saint-Arnaud aux enfers! Mais soudainement
un troupeau de bons mouschiards qui dans
les rues-Haulefeuille, Serpente, de la Harpe,
Sainct-Séverin et austres esloient tapis, mas-
chant crotte de pie et-louschant' du côté du
boulevard, s'eslancèrent comme des saincts
Georges, la llamberge au vent et la moustache
gaillarde, happèrent mes escholiers, et en
endroict les mirent où parmi les filous, ivro-
gnesses, coquesigrucs,joueuses deserrecrou-
pières et perlimpipin. stes qui ne flairaient
poinct menthe ou violette, purent les bons
escholiers corroborer' et ruminer leurs impé-
riales idées. D'où, sans conteste, par an-est
de juges duement appoinctés, signé de gref-
fiers, clercs, sous-clercs, porte-clefs et minis-
tre de jnstice, passèrent en prisons pour deux
petites semaines — ou je me trompe.

•Et c'est ainsy donc que devint sous l'Empire
un cry sédicieux, le cry : Vive l'Empereur !

Mais ce qu'il y eust de plus fascheux en
ceste affaire, c'est qu'alors que les diets agents
de la police qui ces escholiers avaient mis au
poste esloient à leur tour de service sur le pas-
sage du chef solempnellement glorieux de la
montijotienne dynastie,toujoursleur revenoist
à l'esperit la sceyne du boulevard Sainct-Mi-
chel, et jamais ne ppuvoient les pauvres
mouschiards cryer seulement une fois ; Vive
l'Empereur I sans se bousuhier le nez, par une
sorte dé naturel instinct de réminiscence si-
miesque; et de prosche en prosche cesle ges-
ticulation s'estant propagée, en Franee se per-
dit tout respect, et finit la République par
estre proclamée au grand détriment des séna-
teurs et autres domestiques — dont Dieu vous
garde! Ainsi soyt-il!

Pince sans-eire.

<î>Êe,



M itismiBimd DES PRIX

(La salle du théâtre de Versailles. Tous les c
en grande toilette et rasés de frais, sont à leur
poste. Une foule énorme dans les tribunes. Une
estrade est dressée pour M. le président de la
République. Une plus petite au-dessous pour
M. Grévy. Près de l'estrade de M. Thiers on a
mis, sur une table a sa portée, les nombreux
prix et covronn°s mérités par les élèves. Trois
orchestres attendent en silence l'occasion de faire
entendre leurs saxhorns en l'honneur des lau-
réats.

a deux heures, entrée de M. Thiers,

Roulement de tambours.

Fanfares.

Mouvement général.

Le Président monte sur l'estrade, se lew, essuie
les verres de ses lunettes et, de sapetite voix
pointue, prononce le discours suivant.'

Jeunes élèves,
Je ne vous étonnerai certainement pas, en
' vous avançant que le plaisir que je ressens à
! vivre au milieu de vous n'est égalé que pa{ la
i joie que j'éprouve à vous lâcher pour trois
: mois. (Bravo! bravo!)

« A ce moment suprême et béni du ciel, a
' ce moment de notre séparation, laissez-moi
! jeter un regard en arrière et me félicUer ainsi
I que vous, d'avoir accompli, avec l'aide du
| ciel (Murmures à gauche. — Bravo ! à droite.)
I une tâche aussi laborieuse.

« Ah! jeunes.élèves, il n'y a pas à rire,vous
: avez été très chics!

« On n'interrompt pas avec plus de grâce,
, on ne se lance pas à la ligure de meilleurs
coups de poing, on ne sejette.-pas plus d in-
jures à la tête, ou ne se prend pas plus aux
! cheveux que vous ne l'avez fait, et ce, en face

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