4' ANNÉE — N* 178
DIX CENTIMES. — Avec le SUPPLÉMENT, 15 c.
DIMANCHE 6 SEPTEMBRE 1874
RÉDACTION
SO, RUE DU CROISSANT, »8
PARIS
ABOHBEMESTS
Un an................... 8 fr.
Six mois—.............. *
Trois mois................ *
ÉDITION DE LUXE
Un an.................. 15 fr.
Un numéro............. 85 c.
ADRESSER
Lettres et mandais à M. Madré,
directeur-gérant.
ADMINISTRATION ^
B.UK DD CROISSANT, 1»
Paris
AB0IHIIEIT8
Un an.................... g fr>
Six mois................. 4
Trois mois................ «
SUPPLÉMENT LITTÉRAIRE
Un an................... 3 fr
Un numéro............... 6 c.
ANNONCES
M. A. Baddocin, régisseur,
9, place de la Bourse.
LISTES ÉLECTORALES. - par ALFRED LE PETIT
LETTRES
Quelques souverains en disponibilité
IV
A la citoyenne Louisetle.
A Paris (près de Meudon).
EL I parbleu 1 ma mie, toi aussi tu es de la
bande, — et je le vois qui marches dans les
rangs des prétendants, avec ta cotte un peu
courte, ton bonnet rouge et la cocarde sur
l'oreille! Tu fredonnes entre tes dents ton Ça
ira des anciens jours, d'un air gaillard, avec
de petits mouvements de tête, comme si lu
avais encore quinze ans, ô ma mie 1 Tout cela,
parce que le citoyen Hugo a rappelé derniè-
rement que le citoyen Marat t'avait fait jadis
deux doigts de cour ! Tu as cru revivre, tu
t'es ragaillardie, lu penses que tu vas encore
passionner les cœurs et enlever les suffrages,
pauvre petite Louiseltel Tu espères voir reve-
nir les jours passés, les jouis de ta gloire et
de ta prospérité, où Amar le conduisait à
« la messe rouge, » où le citoyen Carrier te
faisait bénir des « mariages républicains; » où
le citoyen Robespierre, le buste drapé d'un
gilet bleu de ciel,!la main à demi-perdue dans
les dentelles fines'de son jabot, la perruque
poudrée à la maréchale et les pieds chaussés
d'escarpins de bal, te menait en soirée chez
Catherine Théo et chez Dom Guérie, — le
chartreux du Serment du jeu de paume, égaré
dans les turlupinades de l'Ëtre-Suprôme.Vrai-
ment, oui ! Tu t'imagines que tout ce temps-
là va ressusciter, que tu entendras encore le
fougueux Danton, le beau Saint-Just, l'adroit
Barère, l'inflexible Billaud-Varennes, l'astu-
cieux Chabot, l'inventif Collot-d'Herbois, le
taciturne Fouché, l'e-piègle Camille Desmou-
lins!... El tu veux oublier que les uns sont
morts en exil, que les autres t'ont reniée et
trahie, — et qu'aux autres, « on leur a coupé
le sifflet, » comme disait Hébert, à qui, du
reste, on le coupa aussi ! Malgré l'évidence
DIX CENTIMES. — Avec le SUPPLÉMENT, 15 c.
DIMANCHE 6 SEPTEMBRE 1874
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SO, RUE DU CROISSANT, »8
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M. A. Baddocin, régisseur,
9, place de la Bourse.
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LETTRES
Quelques souverains en disponibilité
IV
A la citoyenne Louisetle.
A Paris (près de Meudon).
EL I parbleu 1 ma mie, toi aussi tu es de la
bande, — et je le vois qui marches dans les
rangs des prétendants, avec ta cotte un peu
courte, ton bonnet rouge et la cocarde sur
l'oreille! Tu fredonnes entre tes dents ton Ça
ira des anciens jours, d'un air gaillard, avec
de petits mouvements de tête, comme si lu
avais encore quinze ans, ô ma mie 1 Tout cela,
parce que le citoyen Hugo a rappelé derniè-
rement que le citoyen Marat t'avait fait jadis
deux doigts de cour ! Tu as cru revivre, tu
t'es ragaillardie, lu penses que tu vas encore
passionner les cœurs et enlever les suffrages,
pauvre petite Louiseltel Tu espères voir reve-
nir les jours passés, les jouis de ta gloire et
de ta prospérité, où Amar le conduisait à
« la messe rouge, » où le citoyen Carrier te
faisait bénir des « mariages républicains; » où
le citoyen Robespierre, le buste drapé d'un
gilet bleu de ciel,!la main à demi-perdue dans
les dentelles fines'de son jabot, la perruque
poudrée à la maréchale et les pieds chaussés
d'escarpins de bal, te menait en soirée chez
Catherine Théo et chez Dom Guérie, — le
chartreux du Serment du jeu de paume, égaré
dans les turlupinades de l'Ëtre-Suprôme.Vrai-
ment, oui ! Tu t'imagines que tout ce temps-
là va ressusciter, que tu entendras encore le
fougueux Danton, le beau Saint-Just, l'adroit
Barère, l'inflexible Billaud-Varennes, l'astu-
cieux Chabot, l'inventif Collot-d'Herbois, le
taciturne Fouché, l'e-piègle Camille Desmou-
lins!... El tu veux oublier que les uns sont
morts en exil, que les autres t'ont reniée et
trahie, — et qu'aux autres, « on leur a coupé
le sifflet, » comme disait Hébert, à qui, du
reste, on le coupa aussi ! Malgré l'évidence
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Listes électorales - par Alfred Le Petit
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le Grelot: journal illustré, politique et satirique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Sf 25/34
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le Grelot: journal illustré, politique et satirique, 4.1874, Nr. 178, S. 178_1
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg