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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0022
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LB£GRELOT

PRIME GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madré, directeur-gérant du Grelot,
77, rue Neuve-des-Petits-Champs, a Paris,
aura droit à un abonnement gratuit au jour-
nal le GRELOT, savoir :

Pour un abonnement d'un an : 6 mois au GRELOT*

— — de six mois : 3 mois —

— — de trois — : 1 mois 1/î —

L'abonnement à plusieurs journaux dou-
blera, triplera la durée de l'envoi gratuit du





an

six

mois

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Courrier France.

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Gazette de France..

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Journal des Débats..

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Moniteur universel.

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République française

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Revue des Deux-Mondes

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Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixé3 par les administrations de cha-
cun de ces journaux.

LA SEMAINE

J'ai appris, il y a quelques jours, non sais
nne vive satisfaction, je dois l'avouer, que les
inspecteurs de la salubrité avaient fait jeter
dans les égoûts 11,000 kilogrammes de bon-
bons frelatés.

Vous avez bien lu chers lecteurs ?

Onze mille kilogrammes !

C'est-à-dire vingt-deux mille livres de pra-
lines à l'acétate de plomb, de fondants à l'ar-
senic et de dragées au sulfate de cuivre !

De quoi empoisonner cent mille personnes!

Voilà, certes, une mesure de laquelle je ne
saurais trop féliciter M. Léon Renault.

Mais, après quelques minutes données à
une satisfaction bien légitime, je me laissai
aller à quelques réflexions de nature assez mé-
lancolique, que je me permettrai de confier à
à Pareille du magistrat chargé de veiller sur
un personnel.

Vous admettez donc, me direz-vous, chers
lecteurs, que M. le pvéfet de police lise le
Grelot.

— Et pourquoi non? Les tartines mystico-
embêtantes-politiques de certains de nos grands
confrères que je pourrais nommer, n'ont pas
seules, espérons-le, le privilège d'attirer les
regards et l'attention de l'autorité.

Ceci posé, je passe à mes réflexions.

»

* «

L'acte immensément louable auquel se sont
livré les inspecteurs de la salubrité a eu son
but, le fait est évident, de sauver la vie à de
nombreux moutards et a un certain nombre de
parents généreux.

Rien.

Donc félicitations sincères à ceux qui l'ont
ordonné.

Mais, par une corrélation qui tomberait sous
le sens du plus abruti des abonnés de l'Univers,
s'il est juste de récompenser les gens qui nous
ont sauvé de ce péril, il me semble une mesure
juste de punir les gredins qui ont conçu l'idée
de nous envoyer rejoindre nos aïeux avant le
temps.

— Ouais, vont gémir les honorables épiciers
et confiseurs dont on a envoyé les marchan-
dises faire les délices des rats de nos égoûts,
est-ce qae vous prétendriez nous rendre res-
ponsables...

— Non pas vous, si vous n'avez en rien con-
tribué à la fabrication de ces drogues malsai-
nes ; mais, enfin, vous m'accorderez que ces
pralines et ces dragées ne se sont pas confec-
tionnées par l'opération du Saint-Esprit.

— D'accord.

— Eh bien, il s'agirait de remonter à la
source et, en passant de l'épicier au fabricant
de gros, on pourrait peut-être découvrir les
honorables industriels qui s'étaient proposé
de nous souhaiter la bonne année en nous en-
voyant ad paires.

— Ah dame... il est certain que...

— J'étais sûr que vous seriez de mon avis.
Donc, je continue et je me permettrai de dire
à l'autorité qui veille sur la sûreté de nos
jours et la tranquillité de nos nuits : il est
certes digne de louanges de surveiller atten-
tivement certains coquins que je voudrais voir
brancher au plus grand arbre du bois de Rou-
logne, mais il serait encore plus louable, une
fois lesdits gredins surveillés, de chercher à
les découvrir et une fois découverts, de les
envoyer admirer la nouvelle salle des assises.

Car enfin, j'entends que celui qui passe ses
journées à doser tranquillement de l'arsenic
pour ses bons petits compatriotes est aussi
digne des chaussons de lisières que le parti-
culier qui vous envoie au coin d'une rue une
balle de révolver.

Question à étudier sérieusement.

*

* *

Avez-vous jamais entendu, chers lecteurs,
un orchestre s'accorder?
Oui, n'est-ce pas ?

Ce ne sont que beuglements de contre-
basses, rugissements de trombones, grince-
ments de violons, sifflements de petites
flûtes.

Eb bien , en ce moment, le corps électoral
travaille à s'accorder avec les candidats, et je
vous jure que le charivari n'est pas moins
infernal.

Et quelles comédies !

A en croire toutes les bonnes gens qui sol-
licitent nos suffrages, jamais la France n'a
possédé de plus grands citoyens !

— Une petite voix, s'il vous plaît, murmu-
rent tous les mendiants de la charité électo-
rale.

— N'écoutez pas Tartempion, s'écrie Balo-
chard, c'est un blagueur. Moi seul possède le
secret de la véritable pommade qui fait pous-
ser dans les circonscriptions les chemins de
fer et les bureaux de tabac.

— Si vous écoutez Ralochard, rugit Tar-
lempion, vous êtes fichus 1... C'est moi, moi
Tartempion, qui suis votre homme!... moi
seul, entendez-vous?

Dzing, boum ! boum !
Prenez mon ours !
En avant la musique !
Pauvre peuple !

*

* *

Pas de chance, les bonapartistes !

Voilà le bienveillant Saint-Genest qui, après
avoir relativement respecté le défunt empire,
se met à conspuer les banquets de socialistes !

Oh ! mais, à les conspuer 1

Je ne vous dis que cela.

Ce qu'il arrange le jeune Paul 1 !

Hiss ! hiss ! hiss !

C'est la galerie qui s'amuse !

Nous vous marquons les points.

Et il y a de l'ouvrage, je vous en réponds !

NICOLAS FLAMMÈCHE.

ESPÉRANCES D'HIVER

Il a fait si froid ces jours-ci, ma chère,
Si froid, que j'ai dû repenser à vous,—
A vous ! — à ce temps si triste et si doux
Où vous m'aviez pris l'âme tout entière 1

*

Il faisait bien froid alors dans mon cœur!
Il faisait bien froid !... Ce sont de ces choses
Qui viennent après la saison des roses,
Quand dans l'air glacé le papillon meurt !

*

* *

Ah ! ce souvenir odieux m'assiège ! —
Il faisait bien froid dans mon cœur alors... —
Tu n'as jamais vu tomber, presque morts,
Les oiseaux, un jour d'hiver, dans la neige ?



« *

J'ai cru longtemps être un de ces oiseaux
Dont ton pied charmant brisait le squelette
Sur le givre sec, où la violette
Proclamait l'avril des soleils nouveaux.

*

* *

Je sentais le froid me crisper les libres,
Et songeant alors aux pays sacrés
Où les soirs sont bleus et les jours dorés,
Hélas! je rêvais des rossignols libres !

*

* *

Toujours, à jamais, languir et mourir !
Toujours, à jamais, avoir dans mes moelles
Le rayon aigu de tes deux étoiles,
De tes yeux plantés dans mon souvenir !

* *

Eh bien î non, ma chère, il est temps encore I

L'oiseau n'est pas mort, il n'est qu'engoudi ;
Quand renaîtra Mai, quand viendra midi,
Il va s'animer, ce cœur qui t'adore !



* «

Il va s'animer, mais non plus pour toi,
Il va s'animer, et battre des ailes,
Dans le haut du ciel, près des hirondelles.
Dans le haut du ciel et loin de ton toit !

* *

Comme au temps lointain des Métamorphoses,
Les dieux ont pitié de ton amoureux :
Je crois que je puis encore être heureux
Lorsque reviendra la saison des roses !

Horace V.

FEUILLES AU YENT

Je ne sais pas si vous êtes comme moi.

Mais quand un de mes ennemis, entre nous,
j'en ai une flotte, comme on disait sous l'Em-
pire aux bals des Tuileries,

Mais, dis-je, quand un de mes ennemis me
tient à peu près ce langage :

— Dites-denc, vous ne savez pas?...

o Eh bien ! rendez-vous donc ce soir, à
deux heures du matin, sur l'emplacement de
l'ancien canal Saint-Martin.

» Là, promenez-vous de long en large jus-
qu'à ce que quelqu'un vienne vous trouver !

x Si vous avez jamais fait une bonne affaire,
ce sera celle-là.

» Car l'individu qui vcus accostera vous
glissera dans la main un portefeuille conte-
nant cent mille, francs en billets de banque.

» A la seule condition q-ie vous fassiez dire
trois messes à Saint-Sulpice pour l'âme de sa
grand'tante !

«

Eh bien, quand un de mes ennemis me
coule dans le tuyau auditif de semblables
bourdes.

Je m'empresse de prendre mes jambes à
mon cou,

Et de courir... à .'opposé de l'ancien canal
St-Martin,

Parce que je sais parfaitement que les bo-
napartistes qui se promènent de ce côté vers
les deux heures du matin, et k qui une de-
moiselle Adèle quelconque (fidelis ad impe-
rium) fait des rentes insuffisantes,

Pourraient se livrer sur mes poches à un
Deux-décembre intime...

Or, savez-vous ce que les journaux annon-
çaient ces jours-ci!

Une dépêche de la maison Havas (demeure
chaste et pure ! ) disait qu'une députation
d'Italiens s'était présentée au Vatican.

Le pape leur avait conseillé de demander la
liberté de l'instruction, — comme en France!

*

Heureuse France !

A qui l'Europe envie tantde choses (je doute
cependant qu'elle nous envie Buffet !)

Et sur le patron de laquelle le pape rêve de
découper l'Italie !

On a vu les jolis résultats qu'a produite
chez nous déjà cette liberté de l'instruction,
dont les cagots ont seuls profité.

Et si l'on en doutait encore.

La dépêche de la maison Havas (demeure
chaste etc..) suffirait à nous édifier!

« Maître de l'éducation, disait Leibnitz,
maître du monde ! »

Les jésuites le savent bien,

Et c'est pourquoi à la députation italienne...

Heureusement 1 les porteurs de cierges aux
processions sont moins nombreux dans les
chambres italiennes qu'ils ne l'étaient au théâ-
tre de Versailles !

Cette loi sur la liberté de l'instruction, du
reste, nous vaut maintenant toutes sortes d'a-
mitiés de la part du Vatican.

Le Vatican est aux anges,

Il ne sait comment nous exprimer sa recon-
naissance.

Tantôt c'est le belliqueux Wallon qui reçoit
une bulle pour son Histoire de Jeanne d'Arc ;

Tantôt le sympathique Espivent qui est créé
comte romain.

Le Sacré-Collége, le jour des Rois, glisse
bienveillamment la fève sur l'assiette de la
France,

Et je ne serais pas étonné que cette année,
la Rose d'or n'échût à Judic ou à Théo, qui,
certes, l'ont toujours aussi bien mérité qu'Isa-
belle-la-Catbolique, à qui on l'a donnée il y a
quelques années,

Voilà ce que c'est que d'être dans les prin-
cipes,

Et d'être muni de son billet de confes-
sion !

La messe de bout de l'an pour le repos de
l'âme de feu Napoléon III, a eu lieu lundi
passé, à l'église St-Augustin.

Ma petite parole d'honneur !
C'était touchant !

Les notabilités du parti (prohl pudorl)
avaient tenu à honneur de venir montrer leur
nez dévoué à cette cérémonie.

On regrettait seulement l'absence de
quelques personnages marquants, tels que

MM. Greffier,

Hugelmann,

Huguet,

Clément Duvernois,
le coiffeur Carra,
et quelques autres !

Des circonstances indépendantes de leur?
volontés les retenaient ailleurs, à ce qu'il
paraît.

C'est égal,

Les messes anniversaires sont une jolie in'
vention,

Et grâce aux églises on peut manifester
tout à son aise.

Les bonapartistes ont le droit de crier &
pleins poumons: Vive l'Empereur!— sou*
prétexte de liberté des cultes.

De même que les jésuiles ont le droit Ai
dire aux enfants que Bonaparte était un géné-
ral de Louis XVIII, et que l'Inquisition était
une maison de plaisance où l'on mettait les
hérétiques, — sous prétexte de liberté d'en'
seignementl

De sorte que tout le monde est content, —'
excepté les républicains...

Comme toujours!..

*

Mon Dieu!

Si je dis ça, c'est purement au point de vue
politique,

Car au point de vue religieux c'est diffé-
rent !

Si jamais, en effet il y a eu un Coco qui ait
eu besoin de messes.

C'est bien assurément ce pauvre Badin'
guet,

Et si Cartouche...

Mais respectons les morts I

Ah! le bon billet qu'a le journalisme fran-
çais !

Il croyait que la nouvelle loi sur la presse,
publiée ces jours-ci, enlevait à l'administra-
tion le droit de lui confisquer, selon son bon
plaisir, la vente sur la voie publique.

L'article de la loi était clair, net, précis.

Il ne pouvait y avoir de doutes!

Eh bien ! pas du tout !

La circulaire de M. Buffet vient de prouver,
au moyen de je ne sais quelles ragotailles de
1845, que l'administration avait plus que ja-
mais le droit de supprimer la vente des jour-
naux qui ne crient pas à pleine eroriie : Vive
M. Buffet I

*

• «

Comprenez-vous la nuance :
Il y a une loi d'hier qui vous permet une
chose,

Mais il y en a une autre d'avant-hier qui
vous le défend :

Donc vous ne pouvez pas la faire.

Mais à quoi bon la loi d'hier?

Ça, ça ne ne vous regarde pas !

Vous avez vu les Cent-et-un Robert-Macaire
de Daumier, n'est-ce pas?..

Vous rappelez-vous ce que dit Robert Ma-
caire à un actionnaire qui vient pour toucher
ses dividendes :

— Oui Monsieur, parfaitement, la caisse est
ouverte tous les matins à dix heures quarante-
cinq minutes, — mais je vous ferai remarquer
qu'il est maintenant onze heures moins ufl
quart, — heure à laquelle nous la fermons
toujours.

N'est-ce pas que c'est bien çà,

Et qu'il faut qu'un ministère se sente bien
coulé, bien vide et bien inepte pour recourir
à de pareilles rocambolades.

Un gentleman qui a plus d'argent que d'or-
thographe, honore de sa protection une ac-
trice assez en vogue d'un théâtre de genre.

Malheureusement, les bank-notes ne suffi-
sent pas absolument à la jeune personne;

Cette jeunesse a le coeur tendre,

Et quelques imprudences de sa part pro-
voquèrent les soupçons du patito.

Celui-ci donc, un de ces jours derniers, pi-
que par la jalousie, se rendit à l'improviste
chez la comédienne.

Mais il eût beau tambouriner à la porte :

On ne lui ouvrit pas.

Convaincu cependant, par quelques bruits
étouffés qui lui étaient parvenus, que l'appar-
tement n'était pas vide,

11 s'embusqua dans un coin obscur de l'es-
calier pour être mieux certain encore de son
malheur, — mais non toutefois sans laisser au
crayon sur la porte cette inscription fantai-
siste :

Je suis Vénus.

Une demi-heure après, la porte de la comé-
dienne s'ouvrait,
Et un jeune homme en sortait... •
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