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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0026
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nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
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aura droit à un abonnement gratuit au jour-
nal le GRELOT, savoir :

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— — de six mois : 3 mois —

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Univers............. 58 » 30 » 16 »

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! Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixés par les administrations de cha-
cun de ces journaux.

r;V : ■-:-

1 LA SEMAINE

La situation commence à se dessiner.

Les conseils municipaux de Paris et des
communes du département ont nommé leurs
délégués aux élections sénatoriales.

Inutile de vous apprendre que l'immense
majorité appartient à l'opinion républicaine
avancée.

Ce qui fait que les plus camards des bona-
partistes, se trouvent à présent pourvus de nez
qui feraient honte à celui d'Hyacinthe.

Aussi nos confrères de la presse impéria-
liste se couvrent-ils la tête de cendres en en-
registrant les résultats de ce premier scrutin.

Ça détériore un peu leurs habits, mais ça
les soulage un peu,

Le Gaulois jette ce cri d'alarme :

« Espérons que les départements nous réservent
des compensations consolantes, et qu'il ne faut pas
tirer des augures trop pessimistes des premiers
résultats qu'on va lire. »

Suit la liste des délégués.

Nous espérons, nous, au contraire, que l'a-
venir confirmera ces premiers résultats et que
le pays, par l'organe de ses électeurs, fera dé-
finitivement table rase des espérances cocasses
de c«> messieurs.

* *

Teute la presse a consacré le succès des
Danichejf.

Le Grelot, lui-même, par l'organe enchan-
teur da son critique assermenté, n'a mêlé au-
cune note discordante à ce concert d'éloges.

Notre ami Petilleau s'est incliné.

Je m'inclinerai comme lui.

Mais je voudrais pourtant en dehors de la
critique théâtrale, adresser quelques mots sui-
vis de nombreux points d'interrogation à M,
Duquesnel, directeur de l'Odéon.

Et je dis :

— Monsieur Duquesnel 1
—-Monsieur Flammèche?

— Vous êtes directeur du second Théâtre-
Français ?

— Je le pense.

— "Vous recevez une subvention ?

— Parbleu !

— Pourquoi faire ?

— Comment pourquoi faire ?

— Oui.

— Mais dame... pour...

— Vous semblez hésiter... Voulez-vous me
permettre de vous rappeler quelque peu votre
cahier des charges?

— Gomment donc!... pour ce que cela vous
servira!...

— N'importe !... Le gouvernement vous
donné soixante mille francs et la salle pour
rien, uniquement dans le but de favoriser les
œuvres des jeunes auteurs français.

— On me l'a dit quelquefois.

— Eh bien, en représentant des pièces
comme les Danicheff, croyez-vous être dans les
conditions de votre contrat?

— J'avoue qu'en y regardant de bien
près...

— Vous trouveriez qu'un des deux auteurs
est un Musse, c'est-à-dire un citoyen d'un pays
qui joue toute l'année les œuvres dramatiques
de nos écrivains sans leur payer la moindre
redevance.

C'est-à-dire que sur les bords de la Néva, on
fait la pièce, comme on fait ici le mou-
choir.

— Je n'en disconviens pas.

— Il est donc passablement bête, avouez-le,
de faciliter à ces aimables étrangers l'occasion
d'empocher nombre de louis français qui fe-
raient si bien dans la poche d'un de nos pau-
vres nationaux.

— Votre raisonnement a. quelque appa-
rence de bon sens. Mais vous m'avouerez que
pour Dumas...

— Oh! celui-là, je n'ai rien àluireprocher!..
seulement si je considère que l'Odéon a pour
mission de faire connaître les jeunes auteurs...

— Bah !... une fois par hasard...

— Et la Jeunesse de Louis XIV de Dumas
père?

— Mais...

— Et le Balsamo que vous préparez?...
toujours de Dumas père... arrangé par Dumas
fils?

— Peuh!...

— Très bien...jen'insisterai pas...mais si le
ciel était juste, vous mériteriez certes qu'au
prochain budget...

— Monsieur, j'ai bien l'honneur de vous
saluer. t

— Et moi, je suis, monsieur, votre humble
serviteur.

*

Après avoir rappelé M. Duquesnel à l'ob-
servation des règlements crue l'Etat lui impose
en échange des écus qu'il lui donne, il faut
que je dise aussi son fait au public oui vient
chaque soir applaudir la pièce de M. Pierre
Newski (?)

Une des phrases qui a le don de provoquer
jusqu'au délire l'enthousiasme des spectateurs
est celle-ci:

«Ce que j'ai fait, vous l'eussiez fait'à ma
place. Une bête fauve attaque un français par
derrière, un russe le sauve. Tant qu'il y aura
des Français, des Russes et des bêtes .fauves, ce
sera comme ça. »

C'est le comte Wladimir qui adresse cette
période au vicomte de Taldé, jeune attaché
d'ambassade français, qui, sur le point d'être
dévoré par un ours, s'est vu tirer de ce mau-
vais pas par le dit comte Wladimir.

Certes, le jeune Taldé a toutes les raisons
du monde de se montrer reconnaissant en-
vers un homme qui l'a empêché de passer'
à l'état de bifteack, mais le public de l'Odéon
fait-il preuve d'un grand sens en se pâmant à
la phrase du comte Wladimir?

Je la trouve, pour mo;, absolument naïve,
pour ne pas dire plus, et, quelque peu enfan-
tine.

L'allusion est évidemment transparente.

La bêle fauve, c'est... vous m'entendez bien,
n'est-ce pas!

Eh bien, je désirerais savoir si, pendant
que la bête fauve nous labourait les côtes, il y a
cela de cinq ans, le comte Wladimir, dans
son palais de Pétersbourg, en sablait un verre
de Champagne de moins ?

On nous a laissé lacérer, mutiler, écraser,
sans faire la moindre attention à nos cris de
désespoir.

Il y avait cependant un cerain nombre de
Français furieusement descendus par le san-
glièr allemand.

Est-ce vrai ?

Donc, si la fameuse phrase s'applique, dans
l'esprit du public, aux événements passé,
elle est absurde.

Si elle vise l'avenir, elle est quelque peu
humiliante pour notre patriotisme, avouez-le, j
chers lecteurs.

Et sacrebleu, nous ne sommes pas encore
tombés si bas qne nous ayons besoin tous les
soirs, de quémander comme des pauvres, un
secours imaginaire, qui nous serait peut-être
refusé comme il l'a déjà été.

Plus on a la fortune basse, plus il faut avoir
le cœur haut.

N'attendons plus rien des autres, mais tout
de nous-mêmes.

Patientons!

Et en attendant que nous soyons forts,
soyons dignes I

Ce seront peut-être un jour, ceux dont nous
regardons à cette heure la protection comme
une faveur, qui seront heureux de nous de-
mander sinon notre concours, du moins notre
neutralité,

NICOLAS FLAMMÈCHE.

Eaux-Fortes et Aquarelles

i

BUVEURS

Ce sont deux cavaliers, avec des feutres gris,
Qui boivent, sur li; tard, la main gauche campée
Sur la hanche, tout près du pommeau de l'épée,
Et que la nuit, non loin du tripôt, a surpris.

Ils viennent de manger un paon et, deux perdrix;
Et tous deux, maintenant, comptent mainte équipée,
Et certe, auprès, tous les exploits du grand Pompée
Et de César seraient, assurément sans prix.

Ils frappent de tels coups de poings sur leur rap:ère
Qu'on craindrait que du sang n'arrosât leurs conflits
S'ils ne levaient à la hauteur de leur paupière

Leurs longs verres à pied, pareils à de grands lys,
Fleurs claires du pays de Bohème, et remplis
D'un vin jeune, éclatant de pourpre et de lumière.

»

II

ALLÉGORIE DANS LE GOUT MODERNE

Elle est, dans sa seizième année.
La lumière avec volupté
Baise sa gorge satinée
Dans son peignoir décolleté,

Elle'sort des draps de batiste
Où sont moulés ses frais contours
Et déjà son cœur, vague et triste,
Songe, distrait, aux anciens jours.

Dans une coupe de Bohème,
Un grand lys qui semble souffrir
Exhale son parfum suprême, —
Et ce soir le verra mourir.

D'un tiroir où le gueux paresse
Ainsi qu'un ivrogne qui dort,
Un gros polichinelle laisse
Pendre son bras galonné d'or.

*

* *

.III

LE FRÈRE CUISINIER

Le frère cuisinier a desservi la table
De monseigneur l'abbé qui traitait deux prélats:
El maintenant, ayant devant lui trente plats,
11 mange avec le bruit du bœuf dans son étable.

La dinde où se tapit la truffe redoutable,
Les saumons empourprés, les chapons blancs et gras,
Gisent dans les parfums pervers des ananas,
Près des lièvres carrant insolemment leur râble.

Le moine a dévoré ,'d'abord, — ventre indulgent ! —
Le saucisson serré dans son maillot d'argent.
Les anchois de Bordeaux, les olives de 1 arbe ;

Puis, ayant bu deux fois, il s'en prend aux faisans
Dont il croque chaque aile en quatre coups de dents,—
Et le vin en rubis lui roule dansla barbe.

Horace V.

FEUILLES AU VENT

Ma petite parole d'honneur !

Mon âme cascade dans l'indigo d'une joie
sans mélange !

Si je m'attendais à celle-là, je veux bien
avouer que Dumas fils est l'homme le plus
spirituel de mon temps I

Vous ne savez pas ce qu'annoncent les jour-
naux:

« Que dans le cas où la Turquie accepte-
rait sans dilficulté la note de M. Andrassy, la
Russie et l'Angleterre proposeraient aux na-
tions de l'Europe, sinon un désarmement gé-
néral, du moins un dégrèvement dans les char-
ges militaires qui pèsent si lourdement sur
l'Europe.

Dans mes bras, Alexandre !

Victorine, sur mon cœur !

Mais auparavant souffrez que je me mou-
che, car je me sens envahi par les larmes.

*

* * 9

Le désarmement général, ou partiel de
l'Europe, hein!
Vous voyez ça d'ici les enfants !
C'est le merle blanc,
Le dahlia bleu,
Le moutou à quinze pattes,
La femme fidèle,
L'açteur modeste,
Le conservateur désintéressé !...
Eh bien !

Comptez sur la Russie et l'Angleterre I
Eiles vont vous faire voir ça tout de suite.
Pas pour vingt francs,
Ni même pour dix,
Ni pour cinq,

Pas même pour la bagatelle de dix cen-
times !

Non, Mesdames, et Messieurs,
Ce sera pour l'amour de Dieu !

Et il y a des journaux qui font semblant de

croire à ces calembredaines,
Qui annoncent cela sérieusement,
Qui épiloguent déjà à perte de vue sur ce

ce bonheur inespéré, sur cette Atlantide qui

sera l'Europe future, sur cette terre promis81
ce Chanaan;

Et il se trouve des gens qui ajoutent foi ^
parole dë ces marchands de pâte à rasoir,

Et qui voient déjà les épées converties $
faucilles,

Et les fleuves de sang changés en fieuV8
de miel.

*

Eh ! brjha.es gens ! vous n'y songez pas !..•
Que deviendrait, le jour ou l'Europe dés»'
merait, tout le monde que vous savez!
Que deviendrait M. de Bismark!
Que deviendrait M. de Moltke?
Que deviendrait M. Gortschakoff ?
Et tout le reste?

Croyez-vous qu'ils pourraient se content*
de filer le parfait amour, ou de faire des botte
à talons Louis XV !

Pensez-vous que les Diplomates se résorç
dront alors, pour gagner leur vie, à vendff
dans les rues du cresson de fontaine, la sa»1'
du corps, ou àjouer de l'accordéon'dans 1<*
cours, — les deux seuls métiers auxquels #
seraient vraisemblablement propres, le jo*f
où, la guerre étant définitivement supprimé*
la diplomatie serait aussi utile aux natiorô
qu'une paire de lunettes à un aveugle *
naissance.

*

Non, bonnes gens, non, n'y croyez pas ! I
C'est un beau rêve, mais n'y croyez pa*

encore un coup 1
Non, nous ne verrons pas défiler sous ni

fenêlres, réduits à implorer la charité plf

blique:

M. Andrassy en marchand des quatre sai'
sons.

M. Gortschakoff en avaleur d'étouppes ■
flammées.

M. de Bismarck en homme-orchestre.

M. de Moltke en montreur de serins <ft
font l'exercice !...

Enfants, n'y comptez pas !

Ces messieurs ne sont pas près de donne1
leur démission, — et le casque est trop bie'
assujetti sur leur tête pour qu'ils le change^
contre un bonnet.

Ecce iterum ■ Crispinus !...

Voici de nouveau M. de Bauffremont &
justice !

Il fallait s'y attendre !

En voilà un qui aime sa femme !

Oui, c'est que je tousse — comme dit l'irfl'
pératrice.

Dites donc,

Est-ce que ça ne vous a pas renverser
hein !

M. le général Ladmirault, gouverneur d(
Paris, n'accordera aucune autorisation à1
faire paraître de nouveaux journaux avant '!
levée de l'état de siège.

Parbleu !

C'est comme le problème célèbre.

«Etant donné la hauteur du mât, la lof.
gueur du pont, et l'âge du capitaine, détef
miner le temps que mettra le navire à accoO'
plir la traversée de Douvres à New-York. » I

Il était bien évident que M. Ladmirau'1
ayant le pouvoir de ne pas laisser paraître $
journaux, il en profitera jusqu'à la consotf>'
mation des siècles :

C'était prévu!

Mais ce que j'admire, c'est que les jou?
naux aient cru devoir mentionner cette vérit"
axiomatique.

Il y a vraiment des choses trop connues $
tout le monde pour qu'on les répète encore

Et c'est bien inutile d'imprimer aujourd'h"1
dans les journaux que

« Le meilleur chocolat est le chocolat Peà
ron. »

Il vient de mourir en Suisse, une femrfl8
bien inconnue, et qui pourtant méritait d'êtJ*
célèbre :

Mme Dubois-Copponey.

Elle avait été la nourrice de Napoléon lU '

Et, malgré cela, elle est morte à l'âge $
94 ans.

Pour une femme robuste, voilà une femfl^
robuste ;

Car avoir nourri l'aimable acrobate qui no^
escamota tant de millions sans souffler mô'>
et parvenir quand même à un âge aussi ava"'
cé, — il faut pour cela être doué d'une cofl5'
titution herculéenne, — être bâti à chaux *
à sable, comme ou dit vulgairement.

Toute autre femme en serait morte.

Car le « vieil empereur » de Cassagnac rap'
pelle un peu ce Fréron dont Voltaire disait :

L'autre jour, au fond d'un vallon,
Un serpent mordit Jean Fréron :
Que pensez-vous qu'il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.

Un autre personnage, tout aussi inconni1'
mais bien autrement estimable, vient égal6'
ment de mourir en Russie dans le district àe
Porchoff, (Province d'Oskoff).

Il se nommait M. de Pantéluf.

Je l'ai dit :
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