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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0090
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LA SEMAINE

Quand nous délivrera-t-on une bonne fois
de ces sinistres chie-m-lit qu'on appelle les
Turcs ?

Non content de nous voler notre argent, les
voilà qui assassinent ces thiem de chrétiens!

consul de France et le eonsnl d'AHeTna-
gne viennent rie succomber sous les barres de
fer de ces drôles !

Je sais bien qu'au reçu de la nouvelle. les
ambassades se sont émues; on a envoyé* des
note- et, ce qui vaut mieux, des frégates cui-
rassées.

Certes, nous n'en dontwis pas, la répara-
tion sera terrible et méritée; mais, quelle
qu'elle soit, elle ne suffira pas à corriger ces
misérables, et, dans un an, deux ans, dix ans
peut-être, il faudra recommencer.

Eh bien, qu'on en finisse donc une bonne
fois!

Qu'on chasue ces escrocs et ces assassins!
qu'on les envoie en Asie méditer à leur aise,
sur la «écessité de rendre l'argent qo'qn a
emprunlé ! at qu'on débarrasse l'Europe de
cette vermine !

Que craint-on?

Le sabre dos osmanlis n'est plus qu'une
vieille scie, et le successeur de Mahomet II un

Allons, allons, vite un coup de balai!... et
enlevez-nous ça 1
C'est sale et ça tient de la place.

*

* *

Un mot au ministre des affaires étrangères.

Ah ! ça, mon cher monsieur Ducazes, à quoi
pensez-vous?

Vfici, en effet, ceque je lis dans un journal :

« Nous avons le regret d'annoncer que M. le
vicomte de G^nlaut-Biron, ambassadeur de
France à Berlin, vient de partir avec toute sa
famille et toot ie personnel m son ambas-
sade pour Guntersdorf, en Silésie, pour as is-
ter au mariage de sa fille aînée avec M. le
comte Archaflsbaud de Talleyrand-F'érigord,
ex-Français, actuellement officier prussien. »

Est-ce vrai?

Est-ce possible?

Que, par suite «ie la plus coupable des fai-
blesses, vous confirmiez à »o<j praste un hprpma
capable d'un pareil oubli de sa dignité et de
son devoir, cela ne s'excuse ni ne se comprend,
monsieur Decazes.

Mais que, si la nouvelle donnée par le Gau-
lois est vraie, vous laissiez le personnel de no-
tre ambassade en Allemagne aller se gober-
ger aux noces d'une Française avec un uhlan,
cela passe toutes les bornes!

11 nous faut une explication , monsieur De-
cazes!

Il nous la faut!

Et si vous refusez de la donner à la France
tout entière, qui s'est émue de ce scandale,
la Chambre saura bien vous y contraindre...
espérons-le 1

*

♦ *■

Les journaux dits conservateurs ne sont pas
à la noce depuis les' circulaires de M. Ri-
card.

Ces pauvres gens la trouvent mauvaise...
pour eux, et il y a surtout un mot qui les
plonge dans un désespoir dont l'expression at-
teint les limites du haut comique.

Ce mot, c'est l'-épithète de fielleuses appli-
quée aux espérances d* ces misssietrrs.

Factieux!... NotA'sbmtnes 'des factieux! gé-
missent-ils avec des sanglots à fendre les ro-
chers les plus durs.

Mais c'est absurde!

Mais cela n'a pas le sens commun !

Des factieux/... nous!

Nous qui n'aspirons qu'à renverser le gou-
vernement établi par l'Assemblée et ratifiée
par la volonté nationale 1

Nous qui n'avons d'autre souci que de ré-
pandre le plus pur de notre encre au bénéfice
des prétendants de toutes grandeurs et de
toutes couleurs qui mangent en ce moment
le dur pain dé l'exil!

Des factieux !

Ah! e'est trop fort, et il faut avouer que
M. Ricard est un singulier homme !

Non, on n'a pas idée de cela!

Et sur cetié gamme éloquente les voilà qui.
partent en guerre en brandissant d'une main
fiévreuse leur'lance en carton et leur sabre de

i»'s.

Eh bien, et la mémoire, messieurs, qu'en
faites-vous?

Voyons, un peu de bonne foi.

Rappelez-vous vos agissements après le
Deux Décembre, et relisez vos articles !

Si, au nom des libertés que vous avez tou-
jours confisquées, les républicains vous lais-
sent aujourd'hui jeter vos derniè'es clameurs
el vos ridicules homélies, n'abusez pas de la
situation... ni de notre patience.

Nous fermons les yeux sur les lettres que
M. Rouher écrit aux électeurs de la Corse,
c'est déjà bien gentil :

Ne ftous faites pas souvenir que lorsque
vous étiez au pouvoir, il n'y avait pas assez de

tribunaux pour juger les républicains et les

envoyer à Guyenne.
Et ne criez pas aux martyrs î
Mascarilles, oui!... martyrs, non!

* ' «■.;,

* *

Je m'aperçois que je suis aujourd'hui d'as-
sez méchante humeur?

C'est la faute du thermomètre, peut-être.

Qui diable reconnaîtrait, le printemps avec
ce faux-nez d'hiver?

Je neveux c/pendant pas finir cette causerie,
chers lecteurs «ans vous raconter une anec-
dote assez plaisante dont le héros est un de
nos libraires les plus connus et les plus sé-
rieux... comme poids.

I)..., ré-oh à tout prix à se. faire maigrir,
s'était avisé de se livrer à l'exercice du che-
val..., ce qui, on le sait, produit généralement
î'eff t contraire.

Au bout de trois mois de manège et de pro-
menades au bdis^' D.1.. s'aperçut avec terreur
qo'il avait engraissé de huit livres, pendant
que son cheval a moitié fourbu en avait dimi-
nué de quarante.

Après quelques instants de méditation,
D... s'écria :

— Je vois ce que c'est...; désormais au
lieu que ce soit mon cheval qui me porte..:
c'est moi qui le porterai!

*

* *

Là-dessus, chers lecteurs, je me disposais
à rallumer mon feu, quand un ami bien in-
formé est venu m'apprendre que la presse bo-
napartiste allait compter un organe de plus.
C'est un journal à un sou, intitulé : ta Voix du
■peuple, autrement dit le Petit Pays,

Cela ne nous a nullement étonné.

Quand il s'agit de diminuer U Pays.,, le
parti bonapartiste n'est jamais embarrassé.

Il sait la manière de s'y prend'ffl.';. par ex-
périence.

NICOLAS FLAMMÈCHE.

ZIGS ZAGS

Je ne sais si c'est là une de ces folles idées
qui germent parfois dans mon cerveau* mais
il me semble que nos députés perdent beau-
coup— mais, beaucoup de $rq'ps, et qu'ils
fuit bien peu d'ouvrage. /

Ce n'est pourtant pas Je travail qui leur
manque, et le cordonnier 1 qui aurait autant
qu'eux à faire le neuf et k nleux serait l'homme
le plus heureux du monde'.

S'il y a quelque chose qui ne fasse pas dé-
faut à ia Franc*, ce sont' certainement 1rs
lois défectueuses.

Un gascon de mes amis m'en citait une der-
nièrement en me racontait la petite histoire
suivante.

Je lui laisse la parole :

S

* *

J'ai un ami qui répond au nom de Barbe-
rousse , avec assez (t'em'pre-sement — sauf
lorsque son concierge l'appelle pour lui pré-
senter la quittance de loyer.

Cet ami avait un oncle,

Lequel avait une propriété à Nogent,

Plus des rentes,

Plus... (n'est-ce pas moins que jamais de
dire?...) quelques dettes,
s Plus, urie bronchite qui l'emporta.
*

* *

Barberousse, après avoir fai| enterrer dé-
cemment son oncle, et avoir témoigné une
affection de bon ton, demande à être mis en
possession de l'héritage.

Il fil, la grimace quand on lui montra des
reconnaissances de dettes s'élevait à 50,000 f.

Et son nez s'allongea d'un pied lorsqu'on
lui apprit "ensuite que l'actif de son oncle
vnait d'être vendu juste 50,000 fr.

— « Sapristi, dit-il, c'est embêtant!... Moi
qui me suis acheté pour la circonstance des
vêtements noirs de 200fr., dont je n'avais pas
besoin, et qui vais être obligé ne les payer
avec mes 125 fr. par mois!... Diable'd'oncle,
va!... » ;

Ce fut, je crois, la première fois qu'il fut
donné au monde de contempler ce 'emicux
spectacle d'un oncle regretté sincèrement par
son neveu.

*

* *

Mais ce n'était là que des roses!...

Le nez de Barberousse atteignit une lon-
gueur phénoménale, lorsqu'on lui annonça
qu'il fallait payer tout de même les droits
d'enregistrement à raison de 3 0/0 de l'actif,
sans déduire le passif;'

Cela fait 1,500 fr. qu'il doit payer, et le
malheureux les gagne juste par an.

— « J'aurais pu donner six mois de ma vie
pour que mon oncle vive, dit-il, j'y gagnerais
encore!... »

Et maintenant on est obligé de garder S
vue l'infortuné neveu qui veut ■'se tuer de cha-
grin pour avoir hérité de son oncle.

Cela ne s'était jamais vu !..-

Je ne garanlis pas l'authenticité de cette
histoire : .ic la tiens, d'un gascon, c'est tout
dire, mais elle pourrait être vraie, elle y est.
autorisée par la 'Loi.

Celle Loi est une des p'us injuste du Code.

IL.
»,*

Ainsi les héritage* au-dessous de 500 fr.,
paient jusqu'à 14 O/O de, droits d'enregistre-
ment, tandis que ceux qui sont plus élevés,
paient seulement 5 ou 3-

C'est là un impôt proportionnel et progres-
sif, sur le revenu, ri me semble t... ''

C'est un dt s impôts qui ne sauraient être
établis sans mettre en péril la Société, l'a
Relig on et la Famille, et sans fa ire .trembler
'les négociants de l'a rue du Mail sur leurs
bases.

Seulement, la progression est décroissante
au lieu d'être croissante.

Rt alors, la Société est tranquille, les fa-
milles continuent à vivre avec le louchant,
accord que l'on sait, !a Religion reste solide
comme la base de l'église du Sacré-Cœur, et
le commerce ne venu pas une pomme de
terre frite de moins.

A quoi tiennent les choses pourtant!...

fr. < .** "i ? : A S | ' t. i I,

Voyons, messieurs les Députés, messieurs
les Sénateurs, regardez un peu cette loi là .—
et bien d'autres, — occupez-vous, remuez-
vous,

Travaillez, prenez de la peine,
C'est le fond qui manque le moins.

On ne vous a pas nommés Sénateurs ou
Députés, pour qu'à tout moment vous preniez
un Congé, sous prétexte qu'il fiit beau, que
c'est le momsnt de planter les choux ou qu'il
fait trop chaud pour parler politique, ou uu'il
fait déjà assez froi i, sans agiter des questions
capable de («ire geler des bassins d'eau entre
les divers groupes de la Chambre etc., etc.

(Pour plu^'amples renseignements, voir la
collëètïon MaMestin).

C'est déjà bien assez — assez peu — d'ob-
lei'ir des séances de deux heures, pendant
lesquelles onse borneàexaminerdeuxoutrois
él étions. .

Il n'y a pas eu encore une seule séance im-
portante, complète, une séance de discus-
sion, de travail enfin !.'..
'•' Quant au Sénat, c'est encore pist...

Jugez-en par la vélidique histoire suivante.

* *

C'était le jour d'une des plus ennuyeuses
sé'tives dé la Chambre. I ' *" '

Un mal hébreux 'provincial s'étail aventuré
dans lès tribunes.

Il en sorti! au bout d'une heure, sous le
poids d'un invincible ennui.

Il se dirigea vers le Séti|t.

C'était tomber de Gharibde en Scylla!...

Heur n cment pour lui, un huissier l'arrêta
à la porte.

— « Vous venez de la Chambre des dépu-
tés, lui demandait-il, y a-t-il du monde?...

— « Non les tribunes sont pleines de toiles
d'araignées.

— « Ah !... Ici, il n'y en a plus. Elles
s'ennuyaient de trop. »

Le Figaro est naïf.

Il soutient la cause de la prééminence de la
noblesse sur le vil peuple, sur la vile multi-
tude.

Mai« il y a 15 jours, il a commis cette
bourde, d'enlever les noms français qui se
frou'uent dans l'Annuaire prussien.

Il en cite une trentaine, — Tous nobles]...

Probablement des descendants des insur-
gés qui 'combal'aient avec Brunswieb à Val-
my, contre lt s français de Dumourie .

Le Figaro les imite : il tire sur ses troupes.

* •

Revenons-en au Sénat, à ce Sénat dont
l'inaction complète, démontre mieux l'inuti-
lité que tous les raisonnements.

Je lis dans un entre-filet de Junca, d'un vieil
Evénement :

— « La Chambre est agitée, le Sénat est
sÈrin: 4 ■

Croyez vous que les Sénateurs auraient fait
\ nez si éëtùi que j'ai mis en majuscule, était

un

tombé en composant l'article?..

GRIN

GOIRE.

FEUILLES AU VIST

Vendredi, 5 mal. — On dit toujours que les
Parisiens ont mauvaise téte.
' Je trouve, moi, qu'ils sont, au contraire, bien
ion- garçons.
On peut leur faire tout ce que l'on veut,
Le temps de faire un faux serment, et les
voilà qui ne se souviennent, plus de rien.
N'onl-ils pas été élire M. Pascal Duprat,

l'un des organisateurs de la répression de
juin !

Vrai, il fallait avoir du goût!

* «

Hugo raconte dans son Nrtpolfcm le Petit, m
vre excellent à relire, qu'un jour, lefouettettï
de femmes, le massacreur d'enfants, HaynaU»
l'ignoble pacificateur de la Lombarate'et de
la Hongrie^ se trouvant en Angleterre5^ Lon-
dtes, eut l'idée de visiter une brasserie.

Il entra dans la brasserie Rarclav et P< r-
kins, l'une des plus considérables delà Grande-
Bretasne.

Bientôt, quelqu'un le reconnut.

C'est Haybau, murmura-t-on.

Haynau!

« Ce fut un cri effrayant, dit le poste.
foule se rua sur le misérable, lui arracha à
poignées ses infâmes cheveux blancs, lui cra-
cha au visage et le jeta dehors. »

*

* *

Voilà ce que firent les Ans-lais, à cause de
crimes dont ils n'avaient pas été les vic-
times.

Chez nous, c'est bien différent.

M. Pascal Duprat qui, en juin 1848, a joli0"
moralement un rôle aussi détestable que ce-
lui de Hayoau

M. Pascal Duprat se présente aux suffrage5
des fils des fusillés.

Et le voilà député!

Il faut décidément que le peuple se décid*
à lire l'histoire.

«

* *

Il n'y a pas à dire, en effet, M. Pascal D«'
prat a beau rappeler qu'il a été proscrit de dé-
cembre, qu'il adore la République, et soupir''
d'une voix flùlée :

Je suis moins criminel, puisque je l'aime encore!

I! reste toujours, pour ceux qui connaisse?'
son passé, « ce jeune professeur de rhétori-
que qui brûla ses vaisseaux pou* une ambaS'
sade de quinze jours. »

Il a beau protester de sa conscience, de scs
bonnes intentions :

C'est peu de chose, quand il s'agit de ré'*'
blissement d'une République.

« Quelque cruel qu'il soit de le dire,1*
bonne volonté, dit H. Casfille dans son H*ri
tnire de la République, ne tient lieu de rien $
pareille matière. Oa ne confie de telles exp^'
riences à qui les a une fois manquées. Lerô'*
de ces hommes doit être fini par cela se*
qu'ils ont été. »

Samedi. 6 mai. — Il y a à Rqme un root'
sieur qui pourrait bien s'attirer cfe vilaines*''
faires.

C'est M. Lenepveu.

Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un de ctS
chefs de brigands de la campagne italienO?!
qui, «-ayant pas de rentes pour vivre, ontpr'

■I

1*1*" •< 1 --"------t * n u vu» r V

MKa-bfttide de demander le nécessaire à ce"
qui en ont;

•i'M: Lenepveu est le directeur de notre A"*'
demie française à Rome.
' "RH'h'ieu !

Savez-vous ce qu'il vient de faire ce M.
nepvéu?

Il vient d'envoyer powr orner, disent J*î
journaux, l'église de Saint-Ambroise, de**
tablea'ux repiésenlant deux scènes de la *'
de ce saint.

Jusque-là, il n'y a pas de mal, direz-vo'J*',

Sans doute; —mais savez-vous les de1"'
épisodes de la vie du saint qu'il a choisis?

Atfendez, vous allez voir.

T.e premier représente Saint Ambroise, r«"'
dant tes vases sacrés pour soulager tes pavvr**'

Quelle a été l'intention de M. Lenepveu? (

Pourquoi avoir été prendre cg sujet plu'
qu'un autre?

Pourquoi, sinon pour nous faire remarq^
la différence qu'il y a entre le clergé modei'"
et le clergé primitif, n'est-ce pas!

Car, enfin, avez-vous jamais entendu df
de, nos jours qu'aucun évêque ait vendu
fasel de la cathédrale pour Soulager 'e
pauvres !

! Il est bien certain que non, et que, si11
évêque ne notre temps vendait quelquecbose'
ce ne serait ni ses calices, ni ses-ostensoir5
M. Freppel vous le fera, bien voir!

*

* *

El l'autre tableau, mes enfants 1

Ça, c'est de plus fort en plus fort !...

Le second tableau représente Saint Afy
broise interdisant à. Théodose l'entrée de l'êp1
iie Milan après le massacre de TlwstaloniqM—'

Qu'est-ce que vous en dites?...

Dimanchfl, 7 mai.—Comme M. de Munavaft
un peu trop tripoté les ouailles bretonn 's» ,
qït'it a été prouvé qu'il av,irt mis en camPfl[
gne à son protit fout ce que son départer»^
contenait de robes noires, de froes rouXt
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