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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0146
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II ffftKM*

■i

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:les prix fixés par le» administration! dfe cba-
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*

18 »

LA SEMAINE

Comédie et comédiens!

Enfin, nous verrons!... mais, entre nous...

Si M. Halsnzier a le droit de se réjouir,
son copain, M. Garnier, n'a pas été à la noce,
lui.

Le terrible antonin Proust (des Deux-Sè-
vres), a accommodé le célèbre architecte à
une sauce où le vinaigre dominait considéra-
blement,

Au compte du farodche Proust, le pauvre
Garnier n'est pas bon à jeter aux chiens, et
son monument ne vaut pas le diable.

A ce formidable, mais injuste éreintement,
M. Garnier avait répondu par avance dans le
passage suivant du livre qu'il vient de pu-
blier sur l'Opéra ;

« — Vous tous qui êtes sans pitié pour les
erreurs des architectes, vous êtes-vous dit
ceci : que seuls, peut-être, parmi les artistes
et les producteur s ils doivent réussir de prime
abord! Pour eux point île répétitions,point de
retouches, poinfde ratures! il." travaillent au
jour le jour, devant les yeux du public, et ne
voi-mt, en somme, leur œuvre que lorsqu'elle
est terminée. Qui d'entre vous voudrait ac-
cepter cette terible responsabilisé? Est-ce
vous, auteurs dramatiques ou 'yriquesT qui
pot.vez modifier votre œuvre au fur et à me-
sure qu'elle s'étudie? Esl-re vous, peintres,;
qui laissez et reprenez à votre*choix vos car-
tons et vos toiles et qui ne livrez vos tableaux
que lorsque vous les jugez parfaits? E?t-re
vou-s enfin, écrivains, qui pouvez corriger
votre copie et vos épreuves jusqu'à ce que
vous soyez satisfaits? Tout, en somme, ne se
fait Ici-bas qu'au moyen d'essais ; on essaye
les bottes et les habits avant du les livrer; le
cuisinier goûte les sauces avant de les servir;
les architecte» seuls doivent aller sans tâton-
ner et, sans hésiter, mettre du premier coup
la balle dans le milieu de la cible. Quant à
moi, j'ai mis quelques balles en dehors du
but ! N'importe ! malgré cela je remporte mon
carton de tir sans trop rougir de ma mala-
dresse!... »

Avouez que vûilà qui est spirituellement
tourné.

Il manquait quelque boutons à la veste que
M. Proust a remportée;
M. Garnier les lui a recousus.

*

* *

45 debrés ! I !

Mon encrier vient d'éclater!... c'est donc
bien malgré moi, cheis lecteurs, que je ter-
mine ici ma chronique.

Votre dévoué et ruisselant.
NICOLAS FLAMMÈCHE.

Heureux députést-f, *jF
Non moins heureux sénateurs!
'en est fait !

ous voilà en vacances!
e vous vois d'ici, plongeant votre beau
ps dans le sein it'Amphitiite ou taquinant
le goujon dans le ruisseau qui eiïioure votre
caste I !

Plus de hurlements à la tribune !

Plus de coups de poings sur les pupitres!

Plus d'injures!

Revêtus de la veste de coutil et le chef pro-
tégé par un panama bienfaisant, vous allez er-
rer dans les forêts de vos départements et
cueillir des bouquets de fleurs pour vos moi-
tiés, si flères de votre talent et de votre élo-
quence !

Vuilà la vie que vou» allez mener, heureux
élus du suffrage universel!
En vacances!

Tai dis que nous, pauvres misérables jour-
nalistes, il nous faut quand même presser
dans nos mains notre tête brûlante pour es-
sayer d'en faire sortir une idée!

Ali I le sort a de ces ironies Çrue'les !

Je vous demande un peu pourquoi je ne
suis pas député, par exemple? *

Cela m'irait si bienl... surtout en ce mo-
ment!...

Mais le Grelot a d'impitoyables exigences;
et, en dépit des quarante degrés dj^ chaleur
tjui fondent mon porte-plume entre m6| doigts,
il faut écrire !

Eh bienl écrivons; et vous, chers lecteurs,
«oyez indulgents; car si je sais que vous ra-
conter celle semaine, je consens à passer le
reste de mes jours dans la compagnie du petit
père Baze.

Ce qui n'est pas gai, vous en conviendrez !

Le vote du budget des Beaux-Axts a passé
comme une lettre à la poste.
M. llalanzier triomphe,
M. Carvaiho excelle,

M- Vizentini se livre au plus abracadabrant
des cavatur seul.

M. Perrin est tombé dans lés, bras de M. Du-
quesnel qui l'a embrassé avec la plus cordiale
effusion.

Toutes les subventions ont été votées sans
une réduction d'un centime!

Allons-nous en avoir de ce» chefs-d'œuvre
.l'hiver prochain I -'''^^jlr^B^ ' ,

ZIGZAGS

La semaine dernière, comme vous savez,
la Chambre discutait encore le budget.

Vous en déduisez peut-être qu'elle ne s'oc-
cupait que de millions, ou tout au moins de
centaines de mille francs.

Il n'en était rien pourtant.

Tous les esprits étaient concentrés sur une
seule somme :

Dix sow/...

Cette fameuse pièce de dix sous, à l'effigie
de deux oreilles, a fait dire bien des sot-
tises.

Ain«i, la Défense prétend qu'on a tort de se
plaindre, puisque la pièce a la valeur voulue.

Voilà qui est fort bien.

Pourvu qu'il respecte le taux et le poids
légal, tout particulier aura désormais 1 î droit
de s'offrir le plaisir de ne payer ses créan-
ciers qu'avec des pièces portant sur le côté
face sa binette, et son apologie sur le côté
pile.

Ce sera éminemment cocasse et très-varié.

Cela fera le bonheur des collectionneurs et
de la variété.des monomanes qu'on appelle
numismates, gens qui ne peuvent trouver par
terre un disque de zinc sans le serrer pré-
rieusement dans leur poche pour examiner si
ce n'«st pas une monnaie carthaginoise.

Cela servira de passe-temps agréable aux
désœuvrés, qui s'amuseront à regarder leur
argent.

Cela développera énormément les idées
d'économie, et peut-être un peu d'avarice.

Cela sera fort commode pour les gens qui
font de la réclam», et qui s'en feront une co-
lo sale rien qu'en payant les droils de frappe.

Eh! eh!...

Ce sont là de sérieux avantages.

Qu'est-ce, auprès de cela, que les désavan-
tages qu'on peut trouver, et qui conclueraient
tout simplement à la ruine ue notre système
monétaire ?...

Rien, rien du tout!...

Enfin, c'est la première chose que les ba«
dingourdins donnent à. la France.

Ils lui coûtent dix milliards,

Ils lui rendent dix sous.

Décidément, les affaires sont peu profita-
bles avec cette maison-là, nous ne les repren-
drons pas.

On va rappeler les réservistes.

Nous ne saurions recommander aux citoyens
qui vont remplir leur devoir, de se faire mai-
grir le plus possible.

Ils ne se doutent pas du tort qu'ils font à
leur pays-en ayant un mètre vingt de cein-
ture.

Et lorsqu'ils sourient avec satisfaction en
regardant feur grosse bedaine, ils ne s'imagi-
nent pas qu'ils commellent tout simplement
un vol abominable et qu'ils ruinent leur
patrie.

C'est du moins ce que j'ai cru comprendre

dans la discussion du budget.

M. de Cissey, interpellé par M. Langlois sur
la cause de l'augmentation de prix des tuni-
ques de l'infanterie, a répondu que ce fait
était dû à ce que les réservistes étaient pour
la plupart fort gros, et qu'il fallait, plus de
drap pour les habiller.

Et savez-vou3 de combien flst cette aug-
mentation?

De 27 p. 100.

Plus du quartI...

Vous voyez bien, ô réservistes, qu'en en-
graissant vous trahissez votre patrie.

Je propose de les soumettre à un régime
analogue à celui qu'emploient les jockeys
pour se faire maigrir, et de récompenser par
une médaille les citoyens asstz patriotes pour
en arriyer à ne plus mesurer que 50 centimè-
tres de circonférence.

Dernièrement, M. de Marcère étant à la tri-
bune, Changarnier s'est écrié :

— « Je ne comprends pas?... »
Pensez si on rit.

Celte exclamation me remémore un mot
du général Foy.

C'était lorsqu'on discutait la loi sur l'in-
demnité du milliard aux émigrés. La discus-
sion s'égarait, chacun s'occupait de son pro-
pre cas ; c'était une série de réclamations
égoïstes sans fond.

A bout de patience, le général s'écria en
montrant ses collègues :

— a Ils sont là-dedans quatre cents qui pren-
nent, et à peine trente qui comprennent!... »

. — o—

Enfin, ils sont partis !...

Il rue semble que depuis que Versailles ne
retentit plus de leurs clameurs, il fait moins
chaud.

Je ne sais si vous êtes comme moi, mais,
depuis que je n'ai plus à lire les discours in
extenso de Batbie, Bocher, de Patieu et con-
sorts, je sue beaucoup moins.

Gringoike.

Allons, monsieur Louis Blanc, jamais»
avouez-le, On n'a eu moins besoin qu'aujouf
d'hui d'un Panthéon

R.

In peu de p ace pour l'honneur!

Par hasard, quelques députés viennent d'a-
voir une idée.

Ça ne leur arrive pas tous les jours,—

Mais enfin quelquefois ça leur arrive tout
de même.

L'idée, donc, la voici.

Ces messieurs trouvent, — et ils n'ont pas
tort, — qu'il y a largement place dans les
quitre-vingt-dix églises de Paris pour les dé-
voilons des fidèles, sans qu'on leur abandonne
encore le Panthéon qu'on rendrait à sa des-
tination originelle, c'est-à-dire dans lequel
on enterrerait les grands hommes.

Assurément, ce ne sont pas les églises qui
manquent,

Et on ferait du Panthéon une halle aux b'és
ou un bazar européen que cela n'empêche-
rait pas les gens qui vont à la mwsse d'y aller
le dimanche et quand il leur plaît.

Qu'on supprime donc le Panthéon comme
monument affecté au culte,

Rien de mieux !

Mais la destination qu'on veut lui donner
me lait un peu rêver...

Comment, diab!e 1 cette idée est-elle venue
à M. Louis Blanc et à ses amis?

Ces messieurs pensent donc que nous avons
des grands hommes?

Et que ces grands hommes, il faut les en-
terrer au Panthéon?

Hum!... buml...

Une question :

Comblent scra-t-on proclamégrand homme,
Et qu'est-ce qui vous fera enterrer au Pan-
théon!

Si chacun y met ses grands hommes, Dieu !
quel tripotage !

Faire frémir Danton du contact de Baroche !

FEUILLES AU VENT

J'ai eu l'honneur, autrefois, — dans de*
temps lointains, —de connaître l'illustre doc
leur Gintrac, doyen de l'Ecole de médeeine
de Bordeaux,

Et dont le nom et les ouvrages sont bie,p
connus de tous ceux qui ont un peu appi"'8
avec Hippocrate à faire mourir les gens adafl*
les formes. »

C'était un homme singulier, un peu mania'
que, plein de t h bit s,

Et qui inspirait en même temps à ceux qU*
l'entouraient une certaine sympathie et uûe
certaine crainte.

Il se passait, en effet, parfois, de drôles de
scènes dans le service de clinique du docteUf
Gintrac.

El en voici une entre autres, qui se reno*'
vela plus d'une fois.

*

Il est huit heures du matin : on fait la tn'st*<
comme on dit en langue d'étudiant.

Le docteur Gintrac arrive près d'un lit,
avec son terrible accent gascon :

— Et ce malade!... ah! oui!... fièvre tj"'

Enoïdel... Nous sommes en convalescence.-'
a période de desquamation a commencé.
S'adt essant au patient :

— Ça va mieux, n'est-ce pas, mon ami?--'
■Voyons la langue!

Le malade tire une langue d'un pied su?
laquelle s'étale une couche de deux miUim^
très d'un mortier jaunâtre déposé là par '*
marée descendante des lièvres.

— Huml fait le docteur... Avez-vous ap'
pétit?

— Oh! oui, monsieur, répond le malade*
jeun depuis trente jours, avec des y*ux pareil*
à ceux du poêle Gringoire qui faisait maigri
les jambons rien qu'en las regardant ad*
montres «les chaircitiliers.

— Ah ! ah ! alors vous mangeriez bien ul>
œuf à la coque? -..,./-.

— Oui, monsieur.

— Avec une petite tartine de beurre?

— Oui, monsieur.

— Et une petite côtelette de mouton?

— Oh! oui, monsieur.

—- Et m biscuit avee un couple de vert"'*

de vin de Bordeaux?

— Oui, monsieur.
.— Ah! ah!

Le docteur Gintrac se retournait et regar'

dait dans la salle du côié où se trouvait la r*"'

gieuse.

Quand il l'avait découverte :

— Ma sœur! criait-il de sa voix grêle.

— M. le docteur, disait la sœur.

— A la diète, ce malade (

»

* •

Pour moi, toute la question de l'amniste eS*

là.

Il y a entre les grêces de la Présidence, el
l'œuf à la coque et la côtelette de mouton
docteur Gintrac, une analogie qui frappa*
tous les esprits sensés, « sans distinction &e
partis » comme dit le Français, journal dêS
gens qui mettent des billets de banque daOs
un bas de laine quand ils sont vice-président*
du conseil.

On a dit aux familles des déportés et d«*
proscrits :

Est-ce que vous seriez bien aise qu'on voO*
rende les vôtres ?

— Oh! oui, monsieur, se sont écriées l<fi
familles.

— Mais là, tout à fait, sans restriction *0'
cune, et par les voies les plus rapide».

— Oh! oui, monsieur.

— Et sans exiger d'eux trente-six espèc«*
de conditions?

— Oh ! oui, monsieur.

Alors, le gouvernement s'est retourné 'ul
aussi, mais vers les gardes-chiourmes, et *
dit :

— Gardes-chiourmes, transférez ces dé-
portés de l'Ile Nou à l'Ile des Pins.

* *

II faut avouer qu'en France, les gens eba''
gés de rendre la justice (on dit rendre, par"'
qu'il est probable qu'ils l'avaieHl longtemps
gardée pour eux) ont des idées bien singu-
lières.

Et qui n'appartiennent qu'à eux.

Dans cet interminable procès Bauffremout'
qui menace de prendre les proportions de f'
fameuse chanson du baron qui a frappé *6
chien, qui a mordu le chat, qui a mangé Ie
rôt. etc., etc.

Ne se sont-ils pas avisés de condamner '*
princesse de BauQremont, ou Bibesco (car"11
ne sait plus), à remettre ses enfants entre Ie*
mains de son ex-mari, dont la conduite, per'
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