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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0150
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' Toute personne de la province qui s'abon-
nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Madru, directeur-gérant du Grelot,
77, rue Neuve-des-Petits-Chumps, à Paris,
aura droit à un abonnement graiuit au jour-
nal le GRELOT, savoir :

Pour an abonnement d'nn an : 6 mois an GRELOT.

— — de «ix mois : 3 mois —

— — de trois — « 1 mois l/f —

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blera, triplera la durée de l'envoi gratuit du
GRELOT,

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République française
Revue des Deux-Mondes

Siècle..............

Soir................

Temps..............

Univers.............

Dnion...............

fection pour rédiger ses prospectus, plai-
gnons-les, mais ne les imitons pas.

Oh! non, par exemple!

Voilà, mon cher lecteur, ce que je pense de
la dite question.



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18 »

Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixé3 par les administrations de cha-
cun" de ces journaux.

\mmm ^5 il«K ^Si^i ir^ l

Nous recevons d'un de nos lecteurs la lettre
suivante :

« Paris, 16 août. »
« Cher monsieur Flammèche,

Quand la plupart des journaux français en-
voient des correspondants aux fêtes musicales
de Bayreuth, comment se fail-jl que vous n'y
soyez point allé et que vous ne nous ayez pas
encore dit un mot de la question Richard
"Wagner?

Il me semble que le Grelot a perdu là une
belle occasion d'exercer sa verve satirique.
Qu'en pensez-vous?

Un vieil abonné. »

A quoi je m'empresse de répondre :
« Cher abonné,

Puisque vous voulez mon opinion sur ce
que vous appelez la question Richard Wagner,
la voilà sans détour :

Je trouve qu'en cette occasion Ja presse
française eût dû absolument s'abstenir et des
éloges et des injures.

Il est idiot de jeter de l'encens à un homme
qui nous a couverts de boue quand nous étions
h terre, vaincus et râlant sous le talon de ses
compatriotes.

Il est puéril de lui donner, en l'injuriant,
£une importance qu'il n'a pas.

Ce qui est le plus sensible à un orgueilleux
de l'espèce de Wagner, c'est le silence.

Le silence c'est la mort.

Peu lui importe d'Être appelé gâteux, po-
lisson, ou simplement aliéné, pourvu qu'on
parle de lui.

C'est donc un piédestal que nous lui faisons
en noircissant du papier à son intention.

Eh bien, j'avoue que ce mangeur de chou-
croute ne mérite pas que la Fiance daigne
s'occuper de lui en aucune façon.

M. Wagner ne doit pas exister pour nous.

Voilà tout.

Et soyez persuadé qu'il serait autrement
puni par unë quarantaine bien sentie, que par
les débordements d'invectives dont le bom-
bardent, dans une excellente intention, je n'en
doute pas, certains de nos confrères.

Quant aux lartiniers enthousiastes qui,
comme M. Catulle Mendès, dans le Gaulois,
célèbrent les mérites du compositeur et du
poète, sans savoir le premier mot de la ma-
tière qu'ils traitent, et dans un style dont ne
voudrait pas le dernier des magasins de coa-

*

* *

Une ville sur Je pied de laquelle il ne fe-
rnitpas bon marcher en ce moment, c'est a
vi le de Domfront (Orne).

Domfront tresse des couronnes.

Domfront élève des arcs de triomphe.

Domfront tire des feux d'artifice.

Mais, en l'honneur de quel saint, me direz-
vous ?

En l'honneur de saint Christophle, ministre
actuel des travaux publics et citoyen de ladite
ville de Domfront : le quel Christophle a pro-
fité d'un petit congé pour venir se jeter dans
les bras de ses compatriotes et s'enivrer de
leurs acclamations.

Heureux Domfrontois!

Heureux Christophlef

Pour moi, je n'en veux ni aux uns ni aux
autres.

Mais je ne peux m'empêcher de rire un
brin de cette petite vanité en partie double.

Voyons, voyons, il me semble que des ré-
publicains doivent moins sacrifier à l'eneens,
que diable !

Il est vrai que nous sommes en République
depuis si peu de temps !

Et puis, Son Excellence a passé un petit
moment assez désagréable.

11 paraîtrait qu'un Domfrontois peu au cou-
rant des choses de la politique, aurait apporté
à l'honorable ministre une douzaine de cou-
verts en le priant de vouloir bien les réar-
genter. ,

Le^malheureux avait confondu l'Excellence
avec le négociant.

L'Excellence a ri... mais elle n'y allait pas
de bon cœur, je le parierais.

Le peintre Gérôme a un modèle auquel il
tient beaucoup.
Dernièrement, Gérôme lui dit :

— Alfred, je suis un peu pressé, vous vien-
drez dimanche, n'est-ce p<s?

— Ohl dimanche, monsieur Gérôme, im-
possible 1

— Impossible?... et pourquoi?

— Parce que moi et la famille nous avons
l'habitude d'aller tous les dimanches voir
grand-père, qui était modèle, comme mon
père et comme moi.

— Ça, c'est très-bien, fait le peintre ému. „
la piété filiale... le respect des parents... très-
bien, très-bien!... et, monsieur votre grand-
père exeree-t-il toujours?

— Oh ! non, monsieur.

— Ah ! il est retiré... je comprends.

— Pauvre cher homme!... ji ne pose plus
comme au re fois... mais il rend encore de
grands services a l'art, allez.

— Qu'est-ce qu'il fait?

— H est squelette au Muséum 11 !

Gérôme est resté trois jours sans connais-
sance.

Ce n'est pas trop, avouez-le.

NICOLAS FLAMMÈCHE.

ZIGZAGS

Ei-fin, la chaleur s'est un peu calmée, et
l'on va pouvoir aborder les fontaines Wallace
sans être obligé d'en faire le siège en règle
pendant plusieurs heures.
\ Malgré les nombreux horions qu'elles ont
fait distribuer, elles ont été comblées de bé-
nédictions, ces pauvres petites fontaines.

Ce qui m'étonne, c'est qm: les conserva-
teurs n'aient pas songé à se plaindre de l'agi-
laiion causée par la foule des gens altérés
cherchant à se rafraîchir.

[T<:\> . —q— s'lÊr

Deux membres de l'ex-eommune se sont
battus au sabre.

L'un avait insulté l'autre.
• L'un a reçu six coups de sabre, l'autre,
huit.

Récompense honnête à qui pourra me prou-
ver que ce combat a démontré que l'un ait
plus raison que l'autre.

Pour moi :

La moindre discussion
Eut bien mieux fait mon affaire.

—0—

Un sénateur vient encore de mourir.
11 va sans dire que c'est un inamovible de la
gauche.

Bientôt les fauteuils à vie de ce côté, rem-
placeront avantageusement la médaille de
Sainte-Hélène, dite contremarque du Père La-
chaise.

Il paraît que maintenant, les républicains
du Sénat mettront une attention des plus sé-
rieuses à choisir leurs candidats à l'inamovi-
bilité.

Un bureau sera formé pour l'examen des
candidats et opérera ainsi qu'il suit :

— Candidat, faites valoir vos qualités.

— Messieurs, je suis bon républicain, et...

— Etes-vous d'une bonne santé £

— Très-bonne... j*t j'ai toujours été connu
comme tel.

,— On nous a pourtant dit que...

—; Que je nYtais pas républicain!... C'est
une indigne calomnie. Mes mlus sont là pour
répondre de mes convictions fermes, modé-
rées, mais inébranlables.

— 11 ne s'agit pas de vos convictions, mais
de votre santé. Il paraît que vous avez une
bronchite.

— Une bronchite!... moi ! Je ne crains ni
!e froid aux pieds ni les courants d'air, et je
ne porte jamais de foulard ni de flanelle.

Vous savez qu'à l'Assemblée nationale, j'ai
toujours voté avec la^iuche républicaine, et

- Voai êtes» un ,i. u gros* Votre médaoin

ne vous a-t-il jamais dit que vous pouviez être
sujet h une attaque d'apoplexie ?

—1 Non, jamais. Messieurs, j'ai voté font: c
la loi sur les maires de l'ordre moral, contre
celle des aumôniers, celle qui fonda les uni-
versités libres...

— Très-bien. Bien vrai, vous n'avez pas un
poumon attaqué?

— Mais ma santé est excellente, h part une
gastrite...

— Une gastrite, malheure ix I... Que ne le
disiez-vous d'abord?... Vous ne pouvez faire
notre affaire. Comme Ricard, comme Casimir
Périer, comme Wolowski, vous mourrez six
mois après votre nomination, et ce sera à re-
commencer, de ne sont pas des gringalets
souffreteux comme vous qu'il nous faut: ce
sont des Hercules.

Huissier, faites entrer un autre candidat, et
s'il ne s'en présente plus, faites mettre dans
les Petites-Affiches l'annonce suivante :

ON DEMANDE
DES ÉMULES DE MATHUSALEM

•pour un emploi facile et lucratif.
—o -

La rage du patin à roulettes ne s'attaque
pa« seulement aux bals et aux concerts, elle
s'en prend à l'Opéra.

Au troisième acte du Prophète, la plus
great attraction est le ballet des [ atineurs et
patineuses qu'où a fort applaudi le soir de la
reprise.

fl y aurait une fortune à faire en y interca-
lant l'Amant d'Atnanda.

Une histoire qui donne une idée exacte de
la générosité de. nos voisins d'outre-Rhin.

Lorsque le Géant fit sa course furibonde en
Hanovre, son traînage, en terme d'aéronaute,
laissant derrière, lui de distance en di' tarue
des morts et des blessés, on vif. accourir un
brave Allemand, qui donnajt Les signes de la
plus vive aeilati'.m.

Nadar, bles«5 lui-même, fut si touché d£
l'affliction de cet homme qu'il le remercia vi-
veiusnt de l'intérêt qu'il prenait pour le mal-
heur df s aéronautes, et lui pressa les mains
avec effusion.

L'Allemand se laissait faire, mais faisait
comprendre que ce n'était pas de cela qu'il
s'agissait.

— « Qu'est-cs qu'il veut, donc ? » demanda
Nadar.

— « C'est bien simple, répondit un des
voyageurs ;gûi savait l'allemand.Dans là traîne,
une nos ancres a cassé une de ses fenêtres,
et il demande à ce qu'on la lui paye 1... »

GRINGOIRE.

FEUILLES AU VENT

Prosper Mérimée qui n'était pas seulement
l'époux morganatique de la rrrôre Montijo, et
le très-émouvant au'eur de Colomba et du
Vase Etrusque.

Mais qui était aussi un historien distingué et
un savant éminent.

A écrit, dans un de ses bons jours, un vo-
lume peu lu en ce temps de choses frivoles,
qui s'appelle : Etude sur la guerre sociale ;

Et. dans le cours de cette étude sur la par-
tie la plus obscure peut-être de toute l'his-
toire de la République romaine, il raconte
cette anecdote :

*

* *

Avant que la guerre avec Rome et les pro-
vinces italiotes ne fût définitivement enga-

Celles-ci envoyèrent à Rome des ambassa-
deurs qui furent logés chei les principaux
habitants.

L'un d'eux, qui se trouvait chez un des plus

illustres personnages de la République, "e
tarda pas à se lier avec l'enfant de la maiso"
qui pouvait avoir à peu près quatre ans.

Sans avoir pour lui aucune aversion, l'en-
fant, cependant, savait déjà toute la différent
qui existait entre un romain et tin allié,

Et un jour, l'italiote lui ayant demandé,
manière de plaisanterie, s'il voterait po«f
que lui,' sou ami, fût déclaré, citoyen romain»
l'enfant répondit :

— Non, non, jamais ! •

Ni promesses, ni menaces n'en purent tiref
autre chose.

L'italiote le saisit alors par un oied, et Ie
suspendant hors d'une fenêtre :

— Alors dit-il. je, vais te jeter par la fa
nêtre... Veux-tu dire que tu voteras pour moi.
— ou je te laisse tomber!...

— Laisse-moi tomber! dit héroïquement
l'enfant, — qui plus tard s'appela Caton d'U'
tique.

*

* * >

Certes, ce trait est beau,
Et nous admirons dans cet enfant l'amo«f
^tissant djî fa djgoité et de l'intégrité rie I»

patrie ;

Car l'amour de la patrie est un des senti'
ments les plus, nobles et les plus glorieux de
l'âme humaine.

Mais je doute fort que lorsque, il y a quel-
ques année*., M. Wagner, auteur du Tannkaf
ser, des Maîtres-Chanteur et autres cale*'
bredaines assourdissantes, composa contre I3
Fiance vaincue cette dégoûtante bouffonnerie
qui restera attachée à son nom comme une
dartre, il ait été uniquement inspiré par Pi'
mour de s'a" patrie.

Nous avion-, été battus par l'Allemagne, pf*
suite de l'imbécillité et de la coquinerie d"
l'issassip 'de décembre qui dépensait notfe
argeut à entretenir des danseuses et des mou-
chards, au lieu d'équiper nos troupes et <e
compléter notre artillerie et nos prov-
siors,

Nous avions subi la loi de la force;
Xous étions malheureux, mais non inft'
mes.

Il fallut qu'alors l'individu Wagner vipt
agacer notre agonie de son balai et nous don-
nât )e coup de pied de l'âne :

Ce gueux nous réservait cette dernière ava-
nie :

Aujourd'hui, ce raCme gueux fait représen-
ter à Bayreuth un nouveau charivari de s*
composition.

Aussitôt, les journaux français d'y envoyé*
cent reporters.

L. uiï colonnes s'emplissent du compte
rendu des excentricités musicales de ce
drôle ;

Oa ergote sur les triples-croches de ce tri-
ple lâche,

Et l'on discute le mérjte de ses timbales et
de ses bonnets chinois.

Il me senible que nous oublions vite en
France.

La Prusse s'est souvenu d'iéna pendant

soixante-deux ans ;
Ou nous crache au vis;&2e, à nous, et le

lendemain nous ne nous e&Souvenons plus:

* *

O.) parlait dans un groupe de l'arrestation
à Cadix de ce Marfori, dont l'opinion ' publi-
que n'a pu, malgré les spectacles oue nous
donnaient sous l'Ernpireles bals des Tuileries,
digérer les arêtes.

—« Joli coup de filet, pour celui qui l'a ar-
rêté I dit quelqu'un.

— Arrêté? lit un autre.... suivez donc la
métaphore... dites : péché\

C'e-l toujours avec une grande joie que je
lis lei statistiques.

Au^si ne ri\esuis-je pas senti d'aise en
voyant dans un journal de la semaine der-
nière que nous ne Buvions à Paris que la ba-
gatelle de :

2,500,000 chopes par jour.

pour le chef-lieu d'un département qui ne
produit pas un pied de houblon eu cent
ans,

Ça, me paraît assez joli.

* *

Deux millions et demi de chopes!

Voilà de quoi nous germaniser l'âme jus-
qu'à la (in de son immortalité !

El voyez, d'autre part, comme tout s'en-
ch.iîne :

Sur seize h dix-huit millions de bouteilles
de Champagne que produit notre territoire,

Trois millions seulement se boivent en
France.

* *

Il est évident qu'il y a là aberration et per-
versité.

Que nous laissions boire notre Champagne
par les autres,

Et que nous buvions leur bière à la
place,

Voslà qui me paraît batifoler au delà de
toutes les barrières du sens commun — et de
Clichy.
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