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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 6.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6811#0162
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LE GRELOT

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nera à un des journaux ci-après, paP l'entre-
mise de M. Madré, directeur-gérant du Grelot,
77, rue Neuve-d»s-Petits-Champs, à paris,
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Les prix qui précèdent sont, bien entendu,
les prix fixés par les administrations de cha-
cun de ces journaux.

UN

CHEMIN PRATIQUE

Petite Ballade Opportuniste

Aux yeux du bon électeur,

Trop gobeur,
On est un pur, un farouche
— Cheveux longs sur habit court ! —

Et l'on court,
Des réformes plein la bouche.

Deux serviettes à la main,

Au chemin
Pratique, ardemment, l'on entre;
D'un pas, toutefois, plus lent

Et l'on tend,
Hélas 1 à prendre du ventre.

Jupiter du Parlement,

Fièrement
L'on rugit à la tribune;
Mais, de serviettes aux bras,

Gros et gras,
Bientôt il n'en reste qu'une.

Puis, du chemin tortueux,

Sinueux,
Suivant les replis difformes,
L'on s'arme d'un simple écrit

Où l'on lit
Ces mots : « Projets de réformes. »

Le spartîate cornet

Au « projet »
En simple « vœux » se transforme,
Et, faisant craquer l'habit

Trop'petit,
Le ventre devient énorme.

Puis, quand du gouvernement,

Bassement,
L'on a bien flatté l'idole,
Ballon creux ou cerf-volant,

Lestement
Aux cieux du pouvoir l'on vole !

Jules Jout.

ZIGZAGS

Depuis un mois que le fait s'est passé, il
m'est arrivé au moins vingt fois de me pincer
jusqu'au sang, pour être bien sûr que ce n'é-
tait pas un rêve insensé que je faisais en y
pensant.

J'ai acqais ainsi la conviction que je ne dor-

mais pas, mais, en revanche, une autre idée
m'est venue : je dois être fou.

J'en prends à témoin les lecteurs du Grelot.

Voici ce que je nie suis imaginé comme
étant véritablement Surrivé. Lisez, et voyez si
de semblables absurdités peuvent germer au-
tre part que dans le cerveau gélatineux d'un
externe de Charenton.

—o— "'"" ' 7 .j

Il y avait une fois, dans un grand pays, un
ministre de la guerre qui traversait tous les
changements de ministère, et même de gou-
vernement, aussi facilement qu'une écuyère
du cirque traverse les cercles de papier qu'on
place sur sa roule.

Il courbait un peu la tête, ramassait les
jambes, rognait un peu ses principes, et re-
tombait d'aplomb sur le coursier rapide qui
mène le char de l'Etat.

On ne savait trop ce qu'il pensait, mais per-
sonne ne lui attribuait de mauvaises pen-
sées.

Il avait le grand art de se taire, ce qui est
le comble de ja prudence.

Par le temps qui court, c'est à peu près le
seul moyen de n'être pas accusé de diffama-
tion contre un tel, que l'on ne connaît sou-
vent ni d'Ère ni d'Adam;

Et il n'y a guère que les carpes qui n'aient
pas été dénoncées par un mouchard quelcon-
que, comme ayant tenu des discours subver-
sifs, tendant à exciter à la haine de» citoyens
les uns contre les autres.

Donc, il ne disait pas cent mots et n'écri-
vait pas dix lignes par an.

Beaucoup de gens disaient de lui :
— Ce n'est pas un hâbleur, un avocat de
balcon, celui-là ; c'est un travailleur qui ne
perd pas son temps à pérorer, mais quj agit.

Les autres émettaient bien quelques doutes
sur sa capacité, et ils allèrent môme jusqu'à
demander timidement à ce qu'on Je chan-

Mais alors il fil lut entendre les cris de ses
confrères I...

— « Non!... on ne le changera pas. Il y a
peut-être mieux que lui, mais il a aumnutmcé
une œuvre, il l'achèvera. C'est'ung jqtelli-
gence d'élite; il n}y a que lui qui puisse s'y
reconnaître dans ce qu'il fait... eh... ah... 11
vaut mieux un seul général, môme mauvais,
que deux bons, etc.,"ect... »

Puis, huit jours après, qrac!... tous ces
gens sérieux qui voulaient rendre ce minis-
tère inamovible, et môme peui-être un peu
héréditaire, empoignent le ministre par les
deux'épaules et le flanquent à la porte en
criant :

— En voilà un gàfeux, un gêneur, un éter-
nel!... Il n'est pus 11 chu f|e compter jusqu'à
dix sans se servir de ses doigtsI... Cela ferait
du propre si on le gardait <... Il ne ferait rien
de bon!... Il n'a encore l'ait que de changer

la forme du schako et de repdre les plumas de
coq à un bataillon d'infanterie légère !... Il

n'en faut plus; ni pour rien ni pour beau-
coup !... Hop !.., Flanquez-le aux incura-
bles !... »

—o—

N'est-il pas vrai qu'il faut avoir un petit
coup de marteau pour raisonner ainsi ?...

Aussi, vais-je prendiv. des douches et de
l'ellébore. - ,

Ce qui m'amuse bien, c'est d'entendre dire
à chaque ins[ànt :
En France, la liberté de conscience existe-
La preuve, c'est que vous pouvez ôtr$ ca-
tholique,
Ou protestant,
Ou juif,,

Et qu'on tolérera même que vous soyez ma-
hométan ou fétichiste, pourvu que vous n'ins-
talliez pas un sérail cMm vous.

—o —

Selon moi, être libre de faire une chose,
c'est être libre de la faire ou de ne la pas
faire.

Et je ne me considérerais pas le, m,oins du
monde comme étant libre de me, mpucher, si
on me disait :

—Vous avez le choix entre un mouchoir
blanc, un mouchoir jaune et un mouchoir à
carreaux, mais vous allez vous moucher tout
de suite...

—0—

Ces considérations, me reviennent à l'esprit
en pensant à Félicien David, qui fut enterré
civilement, et si vilemmt,, sans le piquet de
soldats auquel il avait droit.

Presque à la même heure, l'assassin Segundo
mourait sur l'ôchafaud.

Seulement, il s'était muni des sacrements
de l'Eglise.

Aussi, dit Guillemot, eût-il jusqu'au bout
son piquet de gendarmerie.

—o—

Je ne doute nullement de l'habileté au tir
des personnages des sphères gouvernementa-

les, mais je me permettrai pourtant de faire
une petite réflexion :

— « Comment se fait-il que dans foules les
chasseg,Je nombre de pièces de gibier abat-
tues, soit proportionnel au grade des chas-
seurs 7...

Je pîéji tire aucune conséquence, mais cela
m'a toujours paru curieux.

—o—

Marceau, le drame qui obtint un si grand et
si légitime succès au Théâtre-Historique, n'a

Eas vu le feu de la rampe sans avoir prôaja-
iement quelques démêlés avec la censure.
Ainsi, dame Anastasie fit retrancher la
phrase suivante :

— « Plutôt que de signer npe infâme capi-
tulation, Beaurepaire s'est tué. »

Je conçois qu'il y a des gens que ces mots
infâme capitulation offusqueraient, et à qui la
conduite de Beaurepaire déplairait, comme la
lumière déplaît au hibou, et le bien à Méphis-
tophélès.

Mais, selon moi, ce n'est pas une raison
suffisante pour empê^lier de parler de palrjo-
trime, parce que des lâches pourront être dans
la salle.

Pas plus qu'il ne serait admissible qu'une
maltresse de maison se plaignît qu'un de ses
invités ait, dans son salon, attesté quelque
chose sur sa parole d'honnête homme, parce
qii'il y aurait eu dans un coin deux gredins
sans parole ni honneur, et que cela les aurait
vexés !...

Pour élargir la rue Soufflot, on exproprie
en ce moment lès maison portant les numé-
ros pairs.

On peut lire sur la devanture d'une maison
expropriée, ces lignes mémorables.

«Pour cause d'expropriation, est maintenant
enceinte du Panlhéon, »

GRINÇOIBE.













FEUILLES AU VENT

Les journaux de la réaction n'eu reviennent
pas.

Les républicains n'ont pillé aucune banque
pour célébrer l'anniversaire du 4 septembre;

Ils n'ont pendu aucun prêtre,

Et ils n'ont fait am^ae. tjrgie avec les vases
sacrés.

Décidément, tout dégénère!

Et il est dommage que, pour fournir un
prétexte aux articles des bonnes feuilles, on
n'ait pas célébré à Nantes quelques mariages
républicains,

Et qu'on n'ait pas exécuté à Lyon quelques
fusillades en masse.

*

* *

Il est vrai, comme dit VeuiUot, que le -4 sep-
tembre n'est, que de la moutarde,

Et que c'est pour le 22 que les républicains
bon teint se réservent!

Le 22. septembre, — à la bonne heure , ce
n'est pus de la petite bière,

Et ce jour-là, nous'assisterons à des sara-
bandes qui rappelleront « les plus mauvais
jours de notre histoire, b et qui seront « ja
honte du monde civilisé. »

C'est prévu !

Chaque année, les prédictions des journaux
de l'éteignoir ratent comme des pistolets dans
les duels bonapartistes,

Et chaque année, cependant, on les rsnou-
velle, — avec infiniment plus d'ensemble que
les abonnements à l'Univers et à l'Union,

*

Après tout, pourquoi ne laisserions-noqs,
pas éclater notre joie au 22 septembre, ann -
versaire du jour où, pour la première fois, a
République fut proclamée en France?

Simples manants que nous sommes, rotu-
riers et gens de peu, nous regrettons, nous ,
peu de chose de l'ancien régime ;

Nous nous souvenons trop de la façon dont
on traitait nos pères,

Et nous ne sommes plus curieux de lire des
lettres comme celle qu'un président adressait
à un grand-prévôt de l'Anjou,el, qui commen-
çait par ces mots :

« Monsieur le grand-prévôt, faites-moi le
plaisir de pendre le sieur un te ... »

* *

Ah! l'ancien régime, — parlex-moi de ça !

Me trouvant un jour à Londrus, j'eus occa-
sion de visiter la célèbre bibliothèque du
British-Museum, la plus riche du monde en-
tier.

Un des conservateurs me mit entre les
mains les catalogues de manuscrits, et dans
celui de la collection Egerton, je lus, sous le
n" 1667, ce titre :

« Liste des entrées de prisonniers au château
de la Bastille, de mai 1734 à 1754. »

Je demandai ce volume, et je reconnus im-
médiatement que le titre était mal appliqué :

ce n'était pas, en effet, une liste des entrées
de prisonniers à la Bastille, mais un recueil
d'un certain nombre de feuilles volantes qui
étaient ce qu'on appellerait aujourd'hui des
bulletins d'écrou, et qu'on appelait alors des
lettres djB cachet ; les dates n'étaient pas non
plus exactes, et allaient bien au delà de 1754.

Il y aY|it là 183 de ces lettres de cachet,
dont 141 portaient la signature de l'immonde
d'Argenspn.

Elles visaient les catégories sociales les
plus diverses.

23 concernaient des prêtres, abbés, curés,
carmes el récollets;

. 20 visaient des femmes, des femmes du
peuple pour la plupart; ainsi, l'une est la
femme d'un garçon imprimeur, l'autre la
femme d'un vinaigrier, une troisième est ar-
rêtée pour avoir facilité l'évasion d'un soldat
prisonnier, etc.

Il y en a d'autres qui regardent des colpor-
teurs, des relieurs, des compagnons orfèvres,
des libraires; \\ y en a même concernant des
capitaines de gendarmerie, des conseiller* au
Châtelet, et un" procureur du roi.

Il y a des détails tenibles dans ce livre qui
est l'un des plus épouvantables documents
que uous ait laissés la monarchie.

J'y trouve un capitaine de cavalerie, nommé
Bertin de Fratteaux, qui, arrêté POUR DETTES
à Londres, fut écroué à la Bastille le 25 mars
1752, et qui y mourut le 3 mars 1779 : ce
malneureux était donc resté à la Bastille vingt-
sept ans!

Que parle-t-on comme d'une exception de
Latude? Pourquoi rappelle-t-pn son immor-
telle lettre à madame de PomMdour, où il
dit : « Madame, au moment où jé vous écris,
il y a çrcp mule heures que je mis dans les
caves de la BastilleI »

Déduction faite des vingt-deux jours qui lui
manquent pour avoir accompli ses vingt-sept
ans à la Bastille, Bertin de Fratteaux y a passé
deux cenï-trente-el-un mille cent quatre-vingt-
douze heures I

*

* *

Sur certains bulletins, on lit avec un fré-
missement de rage cette simple note accom-
pagnant la constatation du transfert d'un pri-
sonnier au cachot :

Pour raison à nous connue/

Enfin, détail effrayant et qui provoque mille
questions redoutables , trois des prisonniers,
ne sachaqt pas écrire, ont fait une croix sur
le registre en guise de signature.

Allons, allons, nous avons bien le droit de
fêter le 22 septembre, — et j'ajouterai le 21
janvier aussi!

* *

Un homme qqj doit être plus embarrassé
qu'une poule quj a. couvé des œufs de ca-
nards, e{ qui voit ses nourrissons à peine éclos
aller se jeter dans la rivière,

C'est assurément M. de Mun.

Ce. fytsjle eu, l>q|tes fortes ne doit plus sa-
voir | quèV S*tnt'§e vouer,

Et la position de l'eunuque délicatement
posé sur tin |ial fraîchement aiguisé, pour
avoir psaye de manquer aux devoirs que lui
imposent son. (inatemie et les règlements du
sérul, doit être absolument délicieuse et pa-
radisiaque auprès de la sienne.

En ellet, btack-boutt une première fois avec
perle et fracas, il s'étaU vanté qu'il n'avait
qu'à se représenter défaut les catholiques et
Bretons pour remporter tous les suffrages
avec autant de facilité que Buffet jadis rem-
portait toutes les vestes.

EU bien! point!

La terre de granit s'est amollie aux ardeurs
du soleil républicain,

Et tout à coup Paris a àppris, sans partager
la stupeur de Veuillot, que M. de Mun était
||u avec cinq pu six cents voix à peine de plus
que son adversaire.

■ Horreur! abomination de la désolation !

Hélas! ce u/est pas tout!

Cinq ou sir cents voix de majorité c'était de
trop encore (

Il ne peut P$j venir un courrier de Pontivy
sans qu'on apprenne que les six cents voix ne
sont plus que cinq cents,

Que les o.jpq cents ne sont plus que quatre
cents,

Que les qptre cents ne sont plus que trois
cents.

De sorte q^ie, si ça continue comme ça jas-
qu'à la rentrée des Chambres, il est probable
que ce sera l'adversaire de M. de Mun qui aura
douze ou quinze cents voix de majorité.

Pauvre M. de Mun!

A sa place, je ferai une querelle à Notre-
Dame de Lourdes!

* *

Les feuilles catholiques sont toujours d'une
charité qui donne envie de se faire athée.

N'est-ce pas un journal ultramontain de
Lyon qui écrivait récemment :

« Si l'on faisait un plébiscite dans les ^bagnes, il
est certain que la presque unanimité de leur person-
nel se déclarerait républicain, qui de la veille, qui du
lendemain. »
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