LE GRELOT
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DÉPARTHMENTS
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••Autorité........... 25
'Charivari.........80
* Chasse illustrée ... 30
Courrier Français. 20
'XIX' Siècle......-. 24
'Droit.............. 64
'Evénement........ 64
'Echo de Paris.....40
'Estafette.......... 24
'Figaro illustré.... 36
'Figaro............ 78
'France............ 40
'Gaulois........... 64
Gaz. d. Beaux-Arts 64
Gazette de France . 66
Gaz.des Tribunaux 72
*Gil Blas........... 60
'Illustration........ 36
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'Jour............... 20
'Journal........... 25
Journal des Débats 40
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Journal Officiel.... 40
Justice ...........20
Liberté............ 48
Libre Parole....... 24
Uonde illustré .... 24
Moniteur universel 60
'National..........52
'Nouvelle Revue.... 56
'Paix.............. 24
'Paris.............. 40
'Parti National____24
Patrie............. 24
Petit Journal......24
Petit National____24
Petites Affiches____45
Petite République.. 24
'Pt esse............24
'Radical........... 25
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'Revue illustrée.... 36
'Rev. des Deux-Mon. 56
Semaine financière 12
Siècle.............. 64
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* Tour du Monde.... 26
* Univers........... 40
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M. J. Madré se charge de l'abonnement sans frais
à tous les autres journaux de Paris.
Adresser les lettres et valeurs au nom de
M. J. MADRE, 5, cité Bergère, a Paris.
Il n'est pas donné suite aux demandes
d'abonnement non accompagnées d'un man-
dat-poste ou d'une valeur à vue sur Paris.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Tahariniidcs politiques, judiciaires
et avocinsïcres à propos du innr-
mitard Vaillant.
M. Deibler peut retirer la démission
qu'il avait donnée dans un moment de
frousse, car il est peu probable que les
anarchistes donnent suite à leur menace
de faire sauter la guillotine en substituant
de la poudre verte au son du lugubre pa-
nier d'osier où le ministère public con-
temple, en rêve, la tête du sinistre Vail-
lant.
Vaillant «le doux anarchiste » — comme
dit F. Magnard — peut-il compter sur
l'indulgence de M. le baron de Rots-
child (Gustave-Emmanuel-James), ban-
quier, avenue Marigny, comme sur la
mansuétude des onze autres jurés. Ehl
eh ! comment ces braves capons ne se-
raient-ils pas intimidés si les juges et le
bourreau le sont?
Le ministre de la justice tenait à oifrir,
pour leurs étrennes, la tète de l'anarchiste
à Messieurs les députés, qui rentrent
mardi au Palais-Bourbon.
; Et le parquet s'était fait fort de faire
venir l'affaire de la marmite vendredi
dernier devant les assises.
Cette procédure expéditive, cette juris-
prudence sommaire n'était pas encore
entrée dars nos mœurs judiciaires. 11
suffirait d'un précédent pour que, après-
demain, tel ou tel personnage désagréable
au gouvernement de demain fut expédié
dare dare en cour d'assises et que le pré-
sident lui désignât un balouilleur d'office.
Il faut, ce nous semble, créer des tri-
bunaux d'exception pour les marmitards,
des conseils de guerre si vous voulez,
puisqu'ils déclarent la guerre à l'huma-
nité ; mais tant qu'une loi, mûrement dé-
libérée, n'aura pas autorisé cette réforme,
il est du devoir de la presse d'insister
pour que le droit commun reste le droit
commun.
Les jurés manquent de courage civi-
que. C'est un fait un certain. Ils disaient
à leurs belles-mères et à leurs concierges
enthousiasmés par tant de bravoure —
avant la lettre :
— Ravachol ! Nous serons impitoyables
pour ce monstre ! Si le bourreau se met
en grève, nous le guillotinerons nous-
mêmes.
Et, une fois réunis dans leur salle des
délibérations, ils lui ont octroyé... des
circonstances atténuantes !
Dame 1 le président, qui avait traité JU-
vachol avec tant de douceur, n'avait-il
pas été le premier à donner l'exemple?
J'ignore si le président Gaze aura les
mômes égards pour Vaillant, mais j'es-
père que « le grand banquier » juif ne
dira pas à ses collègues — épiciers, me-
nuisiers, savonniers et quincailliers — :
Bourguoi tiaple ne vont-ils pas chucher
Faillant bar un chury de zénateuis et te
tébudés?Il n'a bas tynamidé te panguiers,
Faillant !
Le juré Alphonse a, du reste, quatre-
vingt-dix-neuf chances sur cent de ne
pas siéger dans Va/faire. Il doit une fa-
meuse chandelle à M' Jean Ajalbert, le
juré Rotschild ; car enfin l'affaire est ren-
voyée sans date fixe et M= Labori peut, à
son tour, déclarer qu'il n'a « pas eu le
temps d'étudier le dossier » pour lundi
prochain, jour que le garde des sceaux
voudrait voir choisir pour la comparu-
tion...
Alors Vaillant choisirait un autre avo-
cat, M6 Danet, par exemple... et huit
jours après la petite comédie recommen-
cerait... jusqu'à ce qu'on ait tiré au sort
un autre chury où il n'y a pas de millàr-
daire.
Mais une fois que le baron James de
Rotschild ne sera plus là, qui donc re-
montera le moral des jurés? car enfin les
Rotschild — qu'ils soient de Frankfurt-
am-Mein, de Vienne, de Berlin, de Lon-
dres ou de Paris — ont le plus grand in-
térêt à voir écraser l'hydre de l'anarchie I
Et si, de remises en remises — histoire
de mettre à LaUri les reclus — le baron
se trouvait juré sortant sans avoir eu la
gloire de siéger, il serait bon qu'il fît in-
sérer un manifeste dans les nombreux
journaux à sa dévotion et qu'il s'écriât
hautement ; « Si j'eusse été du jury, j'au-
rais condamné cet homme ! »
Me Jean Ajalbert, beaucoup plus cé-
lèbre comme feuilletouuiste du Gil Blas
illustré — où il a publié une... machine
très leste intitulé En amour — qu'il n'est
connu comme toqué d'assises, MeJean
Ajalbert s'est taillé une fameuse réclame
dans le pan de la souquenille de Vaillant,
l'ami de la famille des géographes j'm'en-
foutistes qui n'ont pas même connu la
Terre, de Zola.
Aujourd'hui, le cabotinage mèDe à tout
— et bien plus loin que cela encore —
notre confrère M" Ajalbert, quand il a
accepté la faveur (sollicitée) de défendre
Vaillant, savait parfaitement à quoi il
s'engageait. Un criminel avoue : son dos-
sier est facile à examiner I La lettre de
Ma Ajalbert au procureur général est un
morceau de haute tabarinade. La défense
était prête ; un virtuose du barreau pré-
tend même, dans une entrevue récente,
que l'auteur de En amour lui a lu sa plai-
doirie. Et que cette plaidoirie était un
joli morceau.
Et à quels scrupules s'est arrêté M8 Ajal-
bert ? A-t-il eu peurde briser son avenir...
de fenilletonniste croustillant? A-t-il
craint de se brouiller avec l'israélitisme?
Autant de points d'interrogation auxquels
je laisse à notre maître à tous, l'Avenir,
le sein de répondre.
Et maintenant que le garde des sceaux
a manqué à sa parole d'apporter la tête
de Vaillant au Palais-Bourbon le jour de
la rentrée de la Chambre des députés, nos
législateurs s'ajourneront-ils jusqu'à la
fin du procès, ou bien, regardant en ar-
rière et, s'inspirant du courage civique,
plus difficile à montrer que le courage
militaire, auront-ils l'énergie de dire à
M. Dupuy :
— Monsieur le président, la séance con-
tinue... En travaillant, soyons plus vail-
lants que Vaillant 1...
Montretout.
ZIGZAGS
A l'heure où j'écris ces lignes — il est mer-
credi et 11 heures du matin car j'entends
sonner les éperons du capitaine Roiolpho
dans l'escalier — la Chambre n'est pas en-
core rentrée, on attend avec une certaine
impatience que la Chambro, enfin rentrée en
session ordinaire, ait montré qu'elle sait ce
qu'elle veut et qu'elle entend le dire et le
l'aire.
A l'heure où vous lirez ces lignes, vous
aurez certainement éprouvé quelques désil-
lusions, absolument inévitables :
1° Parce que la Chambre, — image fidèle
du pays — ne sait pas ce qu'elle veut ;
2° Parçé que la Chambre — toujours image
fidèle du pays — ne voudra pas entendre
dire le peu que certains s ivent;
3° Parce que la Chambre — de plus en
plus image fiièle du pays — se gardera,
avec un soin jaloux, de taire le peu que l'on
aura dit.
El maintenant, cbers électeurs, changez
la Chambre, ce sera exactement la même
chose. Ce qu'il faudrait, c'est vous changer
vous-mêmes... et vous ne vous y résoudrez
pas après-demain.
X
Les décors incombustibles de l'Opéra ont
flambé avec un entrain dout n'ont pas la
moindre idée les entrepositairesd'allumettes
de la Régie.
— Cela ne fait rien, disent les docteurs
Tant-Mieux de l'opportunisme : on n'a brûlé,
outre les magasins de la rue Richer, que
quatre maisons contiguës.....Si les déçois
n'avaient pas été incombustibles, on en au-
rait brûlé bien davantage !...
X
On va nommer — après les Pères Conscrits
de la série — le pape noir de France, autre-
ment dit le supérieur de la Congrégation de
Saint-Sulpice.
Jean de Bonnefon nous tracj en ces termes
enchanteurs le portrait du damier titulaire
du porte, l'abbé Icard :
« ÏXeu aurait vanné la Seine et l'Océan
qu'il n'aurait pas trouvé une perle plus pure
de vertus ennuyeuses que M. Icard. Il fut
usé avant de naitre, sorti vieillard du sein
de sa mère. Dans la vie, il marcha seul, laid,
et triste, tournant le dos à l'avenir splen-
dide de l'Eglise.
» Il dressait les jeunes hommes à devenir
prêtres comme les clowns dressent les chiens
à être savants...
» Nous devons à M. Icard le maintien de
l'évangélique régime qui, à Paris, donne 7
pasteurs aux 8S,00u misérables de Clignan-
courl et charge 14 abbés dodus de tondre
amoureusement 29,000 brebis dans la pa-
roisse de la Madeleine. »
Bravo, Jean!... Il n'y a que les vrais amis
comme vous pour flanquer de semblables
pavés de l'ours par la tôle des copains I...
Gela me rappelle Alphonse Humbert di-
sant, mélancoliquement, après l'audition
d'un des ultimes discours du fondateur de
Ni Dieu, ni Maître :
« Ce pauvre Bianqui, il n'est pius que le
fière de Madame Antoine !...»
X
Mœurs hollandaises :
Un jeune ouvrier de Dooru rencontre une
j eune fille dans la rue et lui offre de la re-
conduire chez elle. Elle refuse; il l'embrasse.
Elle se plaint : le tribunal d'Utrecht ac-
quitte le délinquant, considérant « qu'un
baiser donné ne pouvait être considéré comme
une offense, étant de sa nature un vif témoi-
gnage de sympathie ».
Avis aux lecteurs, amateurs de prouver
aux jolies Hollandaises qu'ils rencontre,
ront, leur sympathie, en n'hésitant pas,
malgré leur refus, à les baiser en pleine rue,
sur les yeux, la bouche et les deux joues.
X
Mœurs anglaises, d'après un journaliste
hindoue, M= Malabsri :
« La musique n'est pas mauvaise; le cler-
gyman en dit de bonnes ; il n'y a qu'un An-
glais, pour se tenir dans ces régions pru-
dentes, pour doser ainsi l'onction et le bon
sens.Mais quedire de l'auditoire? Mon voisin
sent le cognac; ma voisine tombe de som-
meil et ne se tient éveillée qu'en tenant
sans cesse son flacon de sels sous son nez
Les jeunes filles mangent des yeux le pré-
dicateur tt les chanteurs. Les oraisons ne
sont qu'un marmottage machinal ; l'officiant
un moulin à prières. L'Angleterre est-elle
chrétienne? A une certaine époque, elle a
dû l'être. Seul, le christianisme a pu faire
quelque chose de cette race égoïste et bar-
bare. Mais il n'a laissé derrière lui, en se re-
tirant, que des formes vide*. »
Et encore 1... C».s formes sont à peu près
invisibles dans les corsages des vieilles An-
glaises et sèches comme le fond d'un verre
dans lequel "Wickeytoria a mis le nez.
Mjhs elles se retrouvent dans les chaussu-
res ! Oh!... ces chaussures!...
En vérité, je vous le dis, si le colosse bri-
tannique est un colosse aux pieds d'argile,
c'est un colosse du 48 3/4 un peu large !...
X
Mœurs du Bochelani, d'après un magis-
trat, capitaine dans la lacdw<hr, en 1870 :
« Figure-loi nue, l'autre jour, ma compa-
gnie vola en plein jour, il est vrai que c'était
dans mon propre intérêt, lors de la distri-
bution officielle dn butin, une oie, plusieurs
poulets, quatre canards vivants, ainsi que
deux grands tonneaux de vin, et cela sous
les yeux mêmes des officiers répartiteurs. .
Notre souper se compose de poules volées
que mon ordonnance a attrapées dans les
villages que nous avons traversés .. Nous
vivons surtout de pouiels conquis à raison
d'un ou deux poulets par homme et par
jour. »
Ce goinfre termine une de ses lettres en
disant à sa chère moitié :
« On m'appelle pour me mettre à table, je
me hâte de finir, Un bon dîner passe avant
tous les devoirs. »
Il est vraiment regrettable que ces bipè-
des-là mangent le même pain que nous : ils
ne le devraient vraiment manger qu'après!...
X
LVlmanach de la Coopération française,
pour 1894 (1), ne s'occupe pas seulement de
la coopération de consommation, de la coo-
pération de production et de la coopération
de crédit, il ne se borne pas à des disserta-
tions graves et à des exposés bourrés de
chiffres : il utiiise volontiers, et avec succès,
cette arme m tianeaise, le rire.
Nous y cueillons, par exemple, cette nou-
velle à la main, qui nous servira de mot de
la fin :
« Un anarchiste, à l'air hirsute et à la che-
velure embroussaillée, se présente dans un
magasin de modes et demande à parler à la
patronne, une gentille jeune dame blondi-
nette.
» L'Anarchiste, d'une voix caverneuse. —
Je viens voir quel travail vous voultz me
donner?
» La jeune eamk blondinette, fort inter*
toquée. — Quel genre de travail?... Je ne vois
pas bien...
» L'Anarchiste." — Pourquoi alors que
vous avez alfichô devant votre porte : Pa-
trons a. decouper. »
■*S Gringoire.
ESPRIT DE PARTOUT
A la pèche :
Ça ne mordait pas du tout.
Un pécheur mélancolique s'amuse à écrire les
commandements du pécheur en n'employant
que la lettre P pour initiale de chaque mot.
C'était, parait-il, plus facile que de prendre, ce
jour-là, la plus petite ablette.
Voici le petit travt.il de l'infortuné :
« Pauvre pécheur persévérant, persiste pa-
tiemment pour prendre petits poissons.
» Par précaution, partant pécher, prends pa-
letot, pardessus, pliant, puis parapluie.
» Par prudence, prends panier point percé,
(1) Une brochure de 128 pages, au Comité
Central Coopératif de France, 1 rue Christine,
0,20 centimes.
LE
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M. J. Madré se charge de l'abonnement sans frais
à tous les autres journaux de Paris.
Adresser les lettres et valeurs au nom de
M. J. MADRE, 5, cité Bergère, a Paris.
Il n'est pas donné suite aux demandes
d'abonnement non accompagnées d'un man-
dat-poste ou d'une valeur à vue sur Paris.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Tahariniidcs politiques, judiciaires
et avocinsïcres à propos du innr-
mitard Vaillant.
M. Deibler peut retirer la démission
qu'il avait donnée dans un moment de
frousse, car il est peu probable que les
anarchistes donnent suite à leur menace
de faire sauter la guillotine en substituant
de la poudre verte au son du lugubre pa-
nier d'osier où le ministère public con-
temple, en rêve, la tête du sinistre Vail-
lant.
Vaillant «le doux anarchiste » — comme
dit F. Magnard — peut-il compter sur
l'indulgence de M. le baron de Rots-
child (Gustave-Emmanuel-James), ban-
quier, avenue Marigny, comme sur la
mansuétude des onze autres jurés. Ehl
eh ! comment ces braves capons ne se-
raient-ils pas intimidés si les juges et le
bourreau le sont?
Le ministre de la justice tenait à oifrir,
pour leurs étrennes, la tète de l'anarchiste
à Messieurs les députés, qui rentrent
mardi au Palais-Bourbon.
; Et le parquet s'était fait fort de faire
venir l'affaire de la marmite vendredi
dernier devant les assises.
Cette procédure expéditive, cette juris-
prudence sommaire n'était pas encore
entrée dars nos mœurs judiciaires. 11
suffirait d'un précédent pour que, après-
demain, tel ou tel personnage désagréable
au gouvernement de demain fut expédié
dare dare en cour d'assises et que le pré-
sident lui désignât un balouilleur d'office.
Il faut, ce nous semble, créer des tri-
bunaux d'exception pour les marmitards,
des conseils de guerre si vous voulez,
puisqu'ils déclarent la guerre à l'huma-
nité ; mais tant qu'une loi, mûrement dé-
libérée, n'aura pas autorisé cette réforme,
il est du devoir de la presse d'insister
pour que le droit commun reste le droit
commun.
Les jurés manquent de courage civi-
que. C'est un fait un certain. Ils disaient
à leurs belles-mères et à leurs concierges
enthousiasmés par tant de bravoure —
avant la lettre :
— Ravachol ! Nous serons impitoyables
pour ce monstre ! Si le bourreau se met
en grève, nous le guillotinerons nous-
mêmes.
Et, une fois réunis dans leur salle des
délibérations, ils lui ont octroyé... des
circonstances atténuantes !
Dame 1 le président, qui avait traité JU-
vachol avec tant de douceur, n'avait-il
pas été le premier à donner l'exemple?
J'ignore si le président Gaze aura les
mômes égards pour Vaillant, mais j'es-
père que « le grand banquier » juif ne
dira pas à ses collègues — épiciers, me-
nuisiers, savonniers et quincailliers — :
Bourguoi tiaple ne vont-ils pas chucher
Faillant bar un chury de zénateuis et te
tébudés?Il n'a bas tynamidé te panguiers,
Faillant !
Le juré Alphonse a, du reste, quatre-
vingt-dix-neuf chances sur cent de ne
pas siéger dans Va/faire. Il doit une fa-
meuse chandelle à M' Jean Ajalbert, le
juré Rotschild ; car enfin l'affaire est ren-
voyée sans date fixe et M= Labori peut, à
son tour, déclarer qu'il n'a « pas eu le
temps d'étudier le dossier » pour lundi
prochain, jour que le garde des sceaux
voudrait voir choisir pour la comparu-
tion...
Alors Vaillant choisirait un autre avo-
cat, M6 Danet, par exemple... et huit
jours après la petite comédie recommen-
cerait... jusqu'à ce qu'on ait tiré au sort
un autre chury où il n'y a pas de millàr-
daire.
Mais une fois que le baron James de
Rotschild ne sera plus là, qui donc re-
montera le moral des jurés? car enfin les
Rotschild — qu'ils soient de Frankfurt-
am-Mein, de Vienne, de Berlin, de Lon-
dres ou de Paris — ont le plus grand in-
térêt à voir écraser l'hydre de l'anarchie I
Et si, de remises en remises — histoire
de mettre à LaUri les reclus — le baron
se trouvait juré sortant sans avoir eu la
gloire de siéger, il serait bon qu'il fît in-
sérer un manifeste dans les nombreux
journaux à sa dévotion et qu'il s'écriât
hautement ; « Si j'eusse été du jury, j'au-
rais condamné cet homme ! »
Me Jean Ajalbert, beaucoup plus cé-
lèbre comme feuilletouuiste du Gil Blas
illustré — où il a publié une... machine
très leste intitulé En amour — qu'il n'est
connu comme toqué d'assises, MeJean
Ajalbert s'est taillé une fameuse réclame
dans le pan de la souquenille de Vaillant,
l'ami de la famille des géographes j'm'en-
foutistes qui n'ont pas même connu la
Terre, de Zola.
Aujourd'hui, le cabotinage mèDe à tout
— et bien plus loin que cela encore —
notre confrère M" Ajalbert, quand il a
accepté la faveur (sollicitée) de défendre
Vaillant, savait parfaitement à quoi il
s'engageait. Un criminel avoue : son dos-
sier est facile à examiner I La lettre de
Ma Ajalbert au procureur général est un
morceau de haute tabarinade. La défense
était prête ; un virtuose du barreau pré-
tend même, dans une entrevue récente,
que l'auteur de En amour lui a lu sa plai-
doirie. Et que cette plaidoirie était un
joli morceau.
Et à quels scrupules s'est arrêté M8 Ajal-
bert ? A-t-il eu peurde briser son avenir...
de fenilletonniste croustillant? A-t-il
craint de se brouiller avec l'israélitisme?
Autant de points d'interrogation auxquels
je laisse à notre maître à tous, l'Avenir,
le sein de répondre.
Et maintenant que le garde des sceaux
a manqué à sa parole d'apporter la tête
de Vaillant au Palais-Bourbon le jour de
la rentrée de la Chambre des députés, nos
législateurs s'ajourneront-ils jusqu'à la
fin du procès, ou bien, regardant en ar-
rière et, s'inspirant du courage civique,
plus difficile à montrer que le courage
militaire, auront-ils l'énergie de dire à
M. Dupuy :
— Monsieur le président, la séance con-
tinue... En travaillant, soyons plus vail-
lants que Vaillant 1...
Montretout.
ZIGZAGS
A l'heure où j'écris ces lignes — il est mer-
credi et 11 heures du matin car j'entends
sonner les éperons du capitaine Roiolpho
dans l'escalier — la Chambre n'est pas en-
core rentrée, on attend avec une certaine
impatience que la Chambro, enfin rentrée en
session ordinaire, ait montré qu'elle sait ce
qu'elle veut et qu'elle entend le dire et le
l'aire.
A l'heure où vous lirez ces lignes, vous
aurez certainement éprouvé quelques désil-
lusions, absolument inévitables :
1° Parce que la Chambre, — image fidèle
du pays — ne sait pas ce qu'elle veut ;
2° Parçé que la Chambre — toujours image
fidèle du pays — ne voudra pas entendre
dire le peu que certains s ivent;
3° Parce que la Chambre — de plus en
plus image fiièle du pays — se gardera,
avec un soin jaloux, de taire le peu que l'on
aura dit.
El maintenant, cbers électeurs, changez
la Chambre, ce sera exactement la même
chose. Ce qu'il faudrait, c'est vous changer
vous-mêmes... et vous ne vous y résoudrez
pas après-demain.
X
Les décors incombustibles de l'Opéra ont
flambé avec un entrain dout n'ont pas la
moindre idée les entrepositairesd'allumettes
de la Régie.
— Cela ne fait rien, disent les docteurs
Tant-Mieux de l'opportunisme : on n'a brûlé,
outre les magasins de la rue Richer, que
quatre maisons contiguës.....Si les déçois
n'avaient pas été incombustibles, on en au-
rait brûlé bien davantage !...
X
On va nommer — après les Pères Conscrits
de la série — le pape noir de France, autre-
ment dit le supérieur de la Congrégation de
Saint-Sulpice.
Jean de Bonnefon nous tracj en ces termes
enchanteurs le portrait du damier titulaire
du porte, l'abbé Icard :
« ÏXeu aurait vanné la Seine et l'Océan
qu'il n'aurait pas trouvé une perle plus pure
de vertus ennuyeuses que M. Icard. Il fut
usé avant de naitre, sorti vieillard du sein
de sa mère. Dans la vie, il marcha seul, laid,
et triste, tournant le dos à l'avenir splen-
dide de l'Eglise.
» Il dressait les jeunes hommes à devenir
prêtres comme les clowns dressent les chiens
à être savants...
» Nous devons à M. Icard le maintien de
l'évangélique régime qui, à Paris, donne 7
pasteurs aux 8S,00u misérables de Clignan-
courl et charge 14 abbés dodus de tondre
amoureusement 29,000 brebis dans la pa-
roisse de la Madeleine. »
Bravo, Jean!... Il n'y a que les vrais amis
comme vous pour flanquer de semblables
pavés de l'ours par la tôle des copains I...
Gela me rappelle Alphonse Humbert di-
sant, mélancoliquement, après l'audition
d'un des ultimes discours du fondateur de
Ni Dieu, ni Maître :
« Ce pauvre Bianqui, il n'est pius que le
fière de Madame Antoine !...»
X
Mœurs hollandaises :
Un jeune ouvrier de Dooru rencontre une
j eune fille dans la rue et lui offre de la re-
conduire chez elle. Elle refuse; il l'embrasse.
Elle se plaint : le tribunal d'Utrecht ac-
quitte le délinquant, considérant « qu'un
baiser donné ne pouvait être considéré comme
une offense, étant de sa nature un vif témoi-
gnage de sympathie ».
Avis aux lecteurs, amateurs de prouver
aux jolies Hollandaises qu'ils rencontre,
ront, leur sympathie, en n'hésitant pas,
malgré leur refus, à les baiser en pleine rue,
sur les yeux, la bouche et les deux joues.
X
Mœurs anglaises, d'après un journaliste
hindoue, M= Malabsri :
« La musique n'est pas mauvaise; le cler-
gyman en dit de bonnes ; il n'y a qu'un An-
glais, pour se tenir dans ces régions pru-
dentes, pour doser ainsi l'onction et le bon
sens.Mais quedire de l'auditoire? Mon voisin
sent le cognac; ma voisine tombe de som-
meil et ne se tient éveillée qu'en tenant
sans cesse son flacon de sels sous son nez
Les jeunes filles mangent des yeux le pré-
dicateur tt les chanteurs. Les oraisons ne
sont qu'un marmottage machinal ; l'officiant
un moulin à prières. L'Angleterre est-elle
chrétienne? A une certaine époque, elle a
dû l'être. Seul, le christianisme a pu faire
quelque chose de cette race égoïste et bar-
bare. Mais il n'a laissé derrière lui, en se re-
tirant, que des formes vide*. »
Et encore 1... C».s formes sont à peu près
invisibles dans les corsages des vieilles An-
glaises et sèches comme le fond d'un verre
dans lequel "Wickeytoria a mis le nez.
Mjhs elles se retrouvent dans les chaussu-
res ! Oh!... ces chaussures!...
En vérité, je vous le dis, si le colosse bri-
tannique est un colosse aux pieds d'argile,
c'est un colosse du 48 3/4 un peu large !...
X
Mœurs du Bochelani, d'après un magis-
trat, capitaine dans la lacdw<hr, en 1870 :
« Figure-loi nue, l'autre jour, ma compa-
gnie vola en plein jour, il est vrai que c'était
dans mon propre intérêt, lors de la distri-
bution officielle dn butin, une oie, plusieurs
poulets, quatre canards vivants, ainsi que
deux grands tonneaux de vin, et cela sous
les yeux mêmes des officiers répartiteurs. .
Notre souper se compose de poules volées
que mon ordonnance a attrapées dans les
villages que nous avons traversés .. Nous
vivons surtout de pouiels conquis à raison
d'un ou deux poulets par homme et par
jour. »
Ce goinfre termine une de ses lettres en
disant à sa chère moitié :
« On m'appelle pour me mettre à table, je
me hâte de finir, Un bon dîner passe avant
tous les devoirs. »
Il est vraiment regrettable que ces bipè-
des-là mangent le même pain que nous : ils
ne le devraient vraiment manger qu'après!...
X
LVlmanach de la Coopération française,
pour 1894 (1), ne s'occupe pas seulement de
la coopération de consommation, de la coo-
pération de production et de la coopération
de crédit, il ne se borne pas à des disserta-
tions graves et à des exposés bourrés de
chiffres : il utiiise volontiers, et avec succès,
cette arme m tianeaise, le rire.
Nous y cueillons, par exemple, cette nou-
velle à la main, qui nous servira de mot de
la fin :
« Un anarchiste, à l'air hirsute et à la che-
velure embroussaillée, se présente dans un
magasin de modes et demande à parler à la
patronne, une gentille jeune dame blondi-
nette.
» L'Anarchiste, d'une voix caverneuse. —
Je viens voir quel travail vous voultz me
donner?
» La jeune eamk blondinette, fort inter*
toquée. — Quel genre de travail?... Je ne vois
pas bien...
» L'Anarchiste." — Pourquoi alors que
vous avez alfichô devant votre porte : Pa-
trons a. decouper. »
■*S Gringoire.
ESPRIT DE PARTOUT
A la pèche :
Ça ne mordait pas du tout.
Un pécheur mélancolique s'amuse à écrire les
commandements du pécheur en n'employant
que la lettre P pour initiale de chaque mot.
C'était, parait-il, plus facile que de prendre, ce
jour-là, la plus petite ablette.
Voici le petit travt.il de l'infortuné :
« Pauvre pécheur persévérant, persiste pa-
tiemment pour prendre petits poissons.
» Par précaution, partant pécher, prends pa-
letot, pardessus, pliant, puis parapluie.
» Par prudence, prends panier point percé,
(1) Une brochure de 128 pages, au Comité
Central Coopératif de France, 1 rue Christine,
0,20 centimes.