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M. J. MADRE, 5, cité Bergère, a Paris.
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dat-poste on d'une valeur à vue sur Paris.
GAZETTE DE MONTRETÛUT
La journée parlementaire. — Suçage
de trompettes à Berlin
Quelle sacrée réclame M. Dupuy vient
de faire au blousard Thivrier I
Pour une journée parlementaire voilà
une journée parlementaire! C'était bien la
peine d'interdire la pièce de Maurice Bar-
rés!
Le Libertaire Thivrier a crié : « Vive la
Commune ! » Pauvre Thivrier qui ignore
sans doute que la Commune a été le gou-
vernement le plus despotique le plus into-
lérant...
Et malgré cela, tous ces jacobins sont
aujourd'hui nantis. Ils sont devenus de
parfaits opportunistes. L'ex-anarchiste
Antonin Dubost est ministre de la justice I
Ce qu'il était à la noce le garde des sceaux
quand l'irrépressible Clovis Hugues lui a
lu ses articles de la Marseillaise en 1870!
— Je n'ai rien à en retrancher, s'est
écrié le ministre qui fait perquisitionner
chez tous les géographes sous prétexte
qu'ils peuvent connaître les frères Reclus.
En 1870, à propos del'arrestation d'Assi,
M. Dubost écrivait : « Y aura-t-il dans la
Chambre un homme pour flétrir uueaussi
monstrueuse violation de la liberté indivi-
duelle et pour en demander compte aux
ministres de l'empire? Nous attendons de
M. Emile Ollivier des explications sérieu-
ses et non des phrases creuses comme
celles à l'aide desquelles il a cherché à
berner la France. »
« C'est complet! » a dit Clovis.
L'étonncment de Clovis m'étonne. Il
faut que ce poète chevelu, dans ses études
sur l'histoire de France se soit arrêté au
règne de son homonyme. Il devrait pour-
tant savoir que les marins russes ont été
reçus à l'Hôtel-de-Ville par de parfaits
gentilshommes quijadisFavaientincendié
en présence des Prussiens lieureux de voir,
selon l'expressioD de Bismarck : « Paris
cuire dans son jus ».
Nantissez tous les jacobins d'aujour-
d'hui et ils deviendront encore plus catho-
liques que M. Challemel-Lacour et plus
opportunistes que M. Dubost.
M. Thivrier va pouvoir prendre quinze
jours de vacances Mais pendant deux
mois et demi il ne recevra que 12 fr. 50
par jour au lieu de 25 francs. Les liber-
taires vont sans doute organiser une
souscription pour compléter son salaire.
Si Thivrier n'avait plus le moyen de s'of-
frir une belle blouse de marchand de
cochons, il serait capable de venir à la
Chambre en caleçon. Quelle réclame 1
La « journée parlementaire » de samedi
prouve que nos législateurs manquent de
sang froid. Au lieu de censurer le toqué
qui a crié vive la Commune ! au Palais-
Bourbon, il fallait tout simplement lui ré-
pondre : « si la Commune était rétablie
demain vous seriez fusillé le premier, ô
législateur pour rire! »
Pendant que cette comédie se jouait
à la Chambre, une bouffonnerie du plus
haut comique était représentée à Berlin
à la grande joie de la Triplice.
Bismarck et Guillaume se sont sucé la
trompette !
Le vieux chancelier qui a traité son
empereur de « petit voyou couronné » a
daigné se jeter dans son unique bras.
— Tout est oublié, o mon prince 1
— Sur mon cœur! noble ami. Feux de
bengale, chandelles romaines, explosion
d'enthousiasme.
Guillaume a nommé Bismarck colonel
honoraire du 7" cuirassiers, ça lui fait
une belle jambe 1
Mais que va dire M. de Caprivi.
La maison Krupp, heureuse de cette
réconciliation, qui va faire aller son« be-
dit gommerze » s'est empressée de com-
mémorer cette solennité en fondant un
hôpital... pour les blessés de la future
guerre.
Charcuter les gens à coups de canon et
les soigner ensuite. Le comble de la cha-
rité chrétienne. ,
Quant à notre ami Crispi, la Riforma
nous annonce qu'il s'est empressé
d'adresser un télégramme de chaudes
félicitations à l'illustrissime Bismarck.
Cette réconciliation a plongé l'Alle-
magne dans le délire.
Le fait est que c'est la résurrection du
militarisme à outrance.
Heureusement pour l'Europe, Bismarck
est à la veille de rendre sa vilaine âme à
Belzébuth.
Il n'est pas mort de chagrin,
Puisse-t-il mourir de joie.
Montretout.
--
ZIGZAGS
Allons, bon !... voilà les socialistes qui co n-
promettent tous les résultais acquis par
leurs habiles manœuvres et surtout par la
sottise indécrottable de leurs adversaires, les
ralliés-opportunistes.
Tout cela d'un seul coup... et d'un saut
coup de gueule de Thivrier.
Pour une pauvie fois que ce blousard est
monté à la tribune, ça été pour se blouser.
Quel besoiu, je, vous le demande, avait-il
d'aller crier: « Vive la Commune! »
D'un côté, c'est une singulière manière de
se rallier les bons ruraux que Jaurès avait
si adroitement commencé à séduire.
De l'autre, c'est nous promettre une drôle
de liberté, tant pour la presse que pour les
individus, et un respect tout particulier de
la liberté.
Et enfin cela manque d'actualité, puisque
la Commune de 179?. et celle de 1871 son
mortes et que celle de 189...? n'est pas en-
core née.
C'est : « Naisse » et non pas « vive » la Com-
mune qu'il fallait crier.
Quelle gaffe, mon pauvre Thivrier, quelle
gaffe I...
X
Naturellement, les radicaux-socialistes se
sont gardés d'emboiter le pas aux apologistes
de feu Raoul Rigault.
Et, naturellement aussi, au lieu de leur
savoir gré de cette tenue pleine de dignité,
les journaux enragés de modérantisme leur
offrent sans plus tarder des places de larbins
dans la troupe du Grand-Casimir.
Il leur suffira pour cela de se plier à la
simple règle de conduite suivante, tracé par
le Temps :
« En refusant désormais tout appui et
toute complicité à leurs collègues révolu-
tionnaire», ils montreront qu'ils tiennent
avant tout à la paix publique, qu'ils ne con-
çoivent pas les réformes par le désor ire et
par les conflits entre citoyens, qu'ils consti-
tuent enfin un parti — peut-être avec un
programme utO(>iq"e, lointain, discutable,
— mais un parti digne de ce nom, un parti
qui a conscience do son drapeau et voudrait,
par des moyens honorables, conquérir la
confiance du pays et du pouvoir. »
Grâce à cela, le Grand-Casimir et les prê-
tres de sa bande se ficheront outrageuse-
ment des bons imbéciles de radicaux-socia-
listes...
Et ils continueront, eux, à faire à la tire la
confiance du pays et du pouvoir, par des
trucs et des ficelles, devant lesquels hésite-
rait l'ombre de conscience qui sommeille en-
core, non chez Andrieux ou chez Wilson,
mais dms l'âme de B-rlrand et de Robert
Macaire I
Gerville-Réac, qui est moins hôte qu'il n'eu
a i'air — heureusement — refuse net de
participer à une nouvelle enquête sur la
marine, sous le prétexte, d'ailleurs très
plausible, qu'il n'en sera pas tenu compte
davantage que des précédentes.
Il donne, par contre, à Sadi-Carnot d'excel-
lents conseils, au nombre de dix : le dica-
lojzue du Nègre !...
Un seul suffisait, étant donné ce fait avéré,
que tout le ma! vient du népotisme éhonté
des Fils d'atchevèques :
Article unique. — Nul ne pourra désor-
mais figurer autrement que dans les rangs
subalternes et briguer les postes d'officiers à
bord ou sous chef de bureau et de division
au ministère de la marine, s'il ne justifie sa
qualité de bâtard ou d'enfant trouvé.
X
Nos troupes ont pris Tombouctou, la
grande ville mystérituse du centre de
l'Afrique.
Comme cette conquête, d'une sérieuse
importance, a été faite à trô i peu de frais, il
semblerait qu'on dût se montrer très satis-
faits.
Eh bien!... pas du tout. Il parait que la
Marine, n'est pas contente et que la Guerre
murmure. Chacun des deux départements
se plaint que l'autre lui ait chipé une part
de sa gloire.
Faudrait-il que les choses se passent de
nouveau comme en 1870 pour que ces tas
d'abrutis pat. l'esprit de corps, mesquin et
étioit, se déclarent satisfaits?...
X
En voici une très bonne!...
Pendant que le Journal interrogeait
quantité de plumitifs, qui n'ont jamais ap-
pris à connaître ce qu'est l'anarchie que
par les journaux du boulevard, sur ce qu'ils
penseraient d'un roman anarchiste, voici
Jean Ajalbert qui découvre le dit roman
anarchiste écrit depuis six ans.
Le titre le Bi-Laléral est suffisamment
obscur, les cinq personnages sont tous sym-
pathiques de l'héroïne Eve Ravière,qui finit
par l'union libre, est digne d'une profonde
admiration.
— C'est une horreur que celte femelle, va
s'écrier le petit, tout petit Dumas, qui n'a
de mansuétude que pour les vieux trumeaux
de l'Américain, en pinçant, vers leur retour
d'âge, pour de futurs sous-préfets.
Car cette boue dorée-là : cest çà le
monde !...
X
Ce pauvre jeune M. Emmanuel de Mac-
Manon vient de souscrire 327,000 francs de
billets à un honorable ingénieur qui lui
remit en échange 23,000 francs et quelques
kilogr. de papier, invendables à la Bourse,
mais valant 2 sous le kilogr. chez l'épicier
du coin.
M. Emmanuel s'est plaint au tribunal qui
a collé deux ans de prison à l'ingénieur.
A la sortie de l'audience, un Monsieur a
remis à M. Emmanuel l'adresse d'un éta-
blissement de douches et chacun à la ronde
est venu le féliciter d'être aussi b...rave
homme que son père I...
X
Grandes nouvelles :
Ch. Terrnnt va entreprendre le record de
Rome à Paris.
Dubois a repris sa revanche contre Linton,
bUtu d'un tour moins une demi-longueur
(une longueur de vélo, quel rêve!...
A quand le record de Charenton à Sainte-
Anne, gratuit et obligatoire pour tous les
imbéciles à roulettes des deux sexes?...
D'après les conseils de quelques éleveurs,
et à la suite d'une épidémie qui sévissait
l'an dernier dans certains établissements de
remonte et qui a fait beaucoup de victimes,
on a introduit quelques boucs dans les pad-
docks de plusieurs haras éprouvés auprès
de poulains malades.
En huit jours, tous les chevaux étaient
guéris, mais les boucs étaient sur le flanc,
incapables de se mouvoir. Ils avaient pris les
germes de l'affection contagieuse.
Depuis ce moment, les plus beaux étalons
remarqués sont ceux qui vivent avec « leur
bouc ».
Tiens! tiens I tiens!... mais voilà qui ex
pliquerait pourquoi quantité de crs petites
dames, exposées par leur profession à plus
d'un coup de pied de Vénus, vivent sans
cesse avec des Boucs... Macaires, dont la
plupart, en effet, ont des hures couperosées
de l'effet le moins imposant.
X
L'Écho de la Semaine nous affirme que
Saint-Victor est mort du chagrin de n'avoir
point été reçu à l'Académie.
Souhaitons que Zola nous donne sous peu
le pendant à ce regrettable accident au mo-
ment de joie d'entrer enfin sous la coupole I
X
Nouvelles d'Italie :
« Pendant l'hiv°r, raconte YÈre nouvelle,
le paysan qui n'a pas de quoi manger est
absolument à la discrétion du fesse-mathieu
qui est, dans la plupart des cas, son patron.
L'usurier donne au paysan trois boisseaux
de blé avarié, invendable partout ailleurs,
à la condition qu'on lui rendra quatre bois-
seaux de blé de première qualité à la récolte.
C'est l'usure de 200 pour 100 exercée sur le
paysan par l'homme qui le fait travailler,
qui s'enrichit de la vie du malheureux qui
aurait cependant le devoir d'adoucir la con-
dition misérable de son subordonné. »
Ce n'est rien, disent les opportunistes de
là-bas : il n'y a pas de question sociale I
X
De son côté, PardeiLan travaille de son
mieux à démolir la grotesque légende des
incomparables mérites des Boches en 70-71,
Il nous cite, entre autres choses édifiantes,
ce passage du capitaine Fritz-Hœaig, con-
cernant la bataille de Beaune-la-Rolande :
« Celle fausse manœuvre du 2e corps d'ar-
mée a eu des conséquences graves pour l'ar-
mée allemande. On n'a pas tiré le moindre
parti de ce succès ; puis, en se déployant en
éventail, on a donné le temps à l'ennemi de
furmer l'armée de Bourbaki... Au point de
vue tactique, les Allemands ont vaincu par-
tout; mais nous ne devons pas nous dissi-
muler que la campagne de fin novembre,
sur la Loire, a été un échec pour eux et que
c'est là ce qui fut cause de la résistance opi-
niâtre opposée par la République à l'inva-
sion. »
Très jusle. Les Allemands ont été des im.
béciles, mais grâce aux crétins qui nous
conduisaient, nous avons réussi à être plus
bêtes qu'eux.
C'est une revanche à prendre. On la pren-
dra !
L'ancien rédacteur en chef irlandais du
journal français le Triboulet, M. Ilarden-
Hickey, qui avait épousé une riche Améri-
caine, a acheté l'île de Trinidad, située sous
la môme longitude que Rio-de-Janeiro, mais
à quelques centaines de lieues de la côte.
S'étant rendu acquéreur de ce territoire, il
s'en est proclamé roi souverain. Il a notifié
ce fait à toutes les grandes puissances.
Ainsi, Harden-Hickey, après avoir voulu
nous rendre Bancalon comme roy, co qui ne
le regardait eu aucune espèce de façjn, a fini
par s'introduire lui-même dans la peau d'un
monarque.
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Adresser les lettres et valeurs au nom de
M. J. MADRE, 5, cité Bergère, a Paris.
Il n'est pas donné suite aux demandes
d'abonnement non accompagnées d'un man-
dat-poste on d'une valeur à vue sur Paris.
GAZETTE DE MONTRETÛUT
La journée parlementaire. — Suçage
de trompettes à Berlin
Quelle sacrée réclame M. Dupuy vient
de faire au blousard Thivrier I
Pour une journée parlementaire voilà
une journée parlementaire! C'était bien la
peine d'interdire la pièce de Maurice Bar-
rés!
Le Libertaire Thivrier a crié : « Vive la
Commune ! » Pauvre Thivrier qui ignore
sans doute que la Commune a été le gou-
vernement le plus despotique le plus into-
lérant...
Et malgré cela, tous ces jacobins sont
aujourd'hui nantis. Ils sont devenus de
parfaits opportunistes. L'ex-anarchiste
Antonin Dubost est ministre de la justice I
Ce qu'il était à la noce le garde des sceaux
quand l'irrépressible Clovis Hugues lui a
lu ses articles de la Marseillaise en 1870!
— Je n'ai rien à en retrancher, s'est
écrié le ministre qui fait perquisitionner
chez tous les géographes sous prétexte
qu'ils peuvent connaître les frères Reclus.
En 1870, à propos del'arrestation d'Assi,
M. Dubost écrivait : « Y aura-t-il dans la
Chambre un homme pour flétrir uueaussi
monstrueuse violation de la liberté indivi-
duelle et pour en demander compte aux
ministres de l'empire? Nous attendons de
M. Emile Ollivier des explications sérieu-
ses et non des phrases creuses comme
celles à l'aide desquelles il a cherché à
berner la France. »
« C'est complet! » a dit Clovis.
L'étonncment de Clovis m'étonne. Il
faut que ce poète chevelu, dans ses études
sur l'histoire de France se soit arrêté au
règne de son homonyme. Il devrait pour-
tant savoir que les marins russes ont été
reçus à l'Hôtel-de-Ville par de parfaits
gentilshommes quijadisFavaientincendié
en présence des Prussiens lieureux de voir,
selon l'expressioD de Bismarck : « Paris
cuire dans son jus ».
Nantissez tous les jacobins d'aujour-
d'hui et ils deviendront encore plus catho-
liques que M. Challemel-Lacour et plus
opportunistes que M. Dubost.
M. Thivrier va pouvoir prendre quinze
jours de vacances Mais pendant deux
mois et demi il ne recevra que 12 fr. 50
par jour au lieu de 25 francs. Les liber-
taires vont sans doute organiser une
souscription pour compléter son salaire.
Si Thivrier n'avait plus le moyen de s'of-
frir une belle blouse de marchand de
cochons, il serait capable de venir à la
Chambre en caleçon. Quelle réclame 1
La « journée parlementaire » de samedi
prouve que nos législateurs manquent de
sang froid. Au lieu de censurer le toqué
qui a crié vive la Commune ! au Palais-
Bourbon, il fallait tout simplement lui ré-
pondre : « si la Commune était rétablie
demain vous seriez fusillé le premier, ô
législateur pour rire! »
Pendant que cette comédie se jouait
à la Chambre, une bouffonnerie du plus
haut comique était représentée à Berlin
à la grande joie de la Triplice.
Bismarck et Guillaume se sont sucé la
trompette !
Le vieux chancelier qui a traité son
empereur de « petit voyou couronné » a
daigné se jeter dans son unique bras.
— Tout est oublié, o mon prince 1
— Sur mon cœur! noble ami. Feux de
bengale, chandelles romaines, explosion
d'enthousiasme.
Guillaume a nommé Bismarck colonel
honoraire du 7" cuirassiers, ça lui fait
une belle jambe 1
Mais que va dire M. de Caprivi.
La maison Krupp, heureuse de cette
réconciliation, qui va faire aller son« be-
dit gommerze » s'est empressée de com-
mémorer cette solennité en fondant un
hôpital... pour les blessés de la future
guerre.
Charcuter les gens à coups de canon et
les soigner ensuite. Le comble de la cha-
rité chrétienne. ,
Quant à notre ami Crispi, la Riforma
nous annonce qu'il s'est empressé
d'adresser un télégramme de chaudes
félicitations à l'illustrissime Bismarck.
Cette réconciliation a plongé l'Alle-
magne dans le délire.
Le fait est que c'est la résurrection du
militarisme à outrance.
Heureusement pour l'Europe, Bismarck
est à la veille de rendre sa vilaine âme à
Belzébuth.
Il n'est pas mort de chagrin,
Puisse-t-il mourir de joie.
Montretout.
--
ZIGZAGS
Allons, bon !... voilà les socialistes qui co n-
promettent tous les résultais acquis par
leurs habiles manœuvres et surtout par la
sottise indécrottable de leurs adversaires, les
ralliés-opportunistes.
Tout cela d'un seul coup... et d'un saut
coup de gueule de Thivrier.
Pour une pauvie fois que ce blousard est
monté à la tribune, ça été pour se blouser.
Quel besoiu, je, vous le demande, avait-il
d'aller crier: « Vive la Commune! »
D'un côté, c'est une singulière manière de
se rallier les bons ruraux que Jaurès avait
si adroitement commencé à séduire.
De l'autre, c'est nous promettre une drôle
de liberté, tant pour la presse que pour les
individus, et un respect tout particulier de
la liberté.
Et enfin cela manque d'actualité, puisque
la Commune de 179?. et celle de 1871 son
mortes et que celle de 189...? n'est pas en-
core née.
C'est : « Naisse » et non pas « vive » la Com-
mune qu'il fallait crier.
Quelle gaffe, mon pauvre Thivrier, quelle
gaffe I...
X
Naturellement, les radicaux-socialistes se
sont gardés d'emboiter le pas aux apologistes
de feu Raoul Rigault.
Et, naturellement aussi, au lieu de leur
savoir gré de cette tenue pleine de dignité,
les journaux enragés de modérantisme leur
offrent sans plus tarder des places de larbins
dans la troupe du Grand-Casimir.
Il leur suffira pour cela de se plier à la
simple règle de conduite suivante, tracé par
le Temps :
« En refusant désormais tout appui et
toute complicité à leurs collègues révolu-
tionnaire», ils montreront qu'ils tiennent
avant tout à la paix publique, qu'ils ne con-
çoivent pas les réformes par le désor ire et
par les conflits entre citoyens, qu'ils consti-
tuent enfin un parti — peut-être avec un
programme utO(>iq"e, lointain, discutable,
— mais un parti digne de ce nom, un parti
qui a conscience do son drapeau et voudrait,
par des moyens honorables, conquérir la
confiance du pays et du pouvoir. »
Grâce à cela, le Grand-Casimir et les prê-
tres de sa bande se ficheront outrageuse-
ment des bons imbéciles de radicaux-socia-
listes...
Et ils continueront, eux, à faire à la tire la
confiance du pays et du pouvoir, par des
trucs et des ficelles, devant lesquels hésite-
rait l'ombre de conscience qui sommeille en-
core, non chez Andrieux ou chez Wilson,
mais dms l'âme de B-rlrand et de Robert
Macaire I
Gerville-Réac, qui est moins hôte qu'il n'eu
a i'air — heureusement — refuse net de
participer à une nouvelle enquête sur la
marine, sous le prétexte, d'ailleurs très
plausible, qu'il n'en sera pas tenu compte
davantage que des précédentes.
Il donne, par contre, à Sadi-Carnot d'excel-
lents conseils, au nombre de dix : le dica-
lojzue du Nègre !...
Un seul suffisait, étant donné ce fait avéré,
que tout le ma! vient du népotisme éhonté
des Fils d'atchevèques :
Article unique. — Nul ne pourra désor-
mais figurer autrement que dans les rangs
subalternes et briguer les postes d'officiers à
bord ou sous chef de bureau et de division
au ministère de la marine, s'il ne justifie sa
qualité de bâtard ou d'enfant trouvé.
X
Nos troupes ont pris Tombouctou, la
grande ville mystérituse du centre de
l'Afrique.
Comme cette conquête, d'une sérieuse
importance, a été faite à trô i peu de frais, il
semblerait qu'on dût se montrer très satis-
faits.
Eh bien!... pas du tout. Il parait que la
Marine, n'est pas contente et que la Guerre
murmure. Chacun des deux départements
se plaint que l'autre lui ait chipé une part
de sa gloire.
Faudrait-il que les choses se passent de
nouveau comme en 1870 pour que ces tas
d'abrutis pat. l'esprit de corps, mesquin et
étioit, se déclarent satisfaits?...
X
En voici une très bonne!...
Pendant que le Journal interrogeait
quantité de plumitifs, qui n'ont jamais ap-
pris à connaître ce qu'est l'anarchie que
par les journaux du boulevard, sur ce qu'ils
penseraient d'un roman anarchiste, voici
Jean Ajalbert qui découvre le dit roman
anarchiste écrit depuis six ans.
Le titre le Bi-Laléral est suffisamment
obscur, les cinq personnages sont tous sym-
pathiques de l'héroïne Eve Ravière,qui finit
par l'union libre, est digne d'une profonde
admiration.
— C'est une horreur que celte femelle, va
s'écrier le petit, tout petit Dumas, qui n'a
de mansuétude que pour les vieux trumeaux
de l'Américain, en pinçant, vers leur retour
d'âge, pour de futurs sous-préfets.
Car cette boue dorée-là : cest çà le
monde !...
X
Ce pauvre jeune M. Emmanuel de Mac-
Manon vient de souscrire 327,000 francs de
billets à un honorable ingénieur qui lui
remit en échange 23,000 francs et quelques
kilogr. de papier, invendables à la Bourse,
mais valant 2 sous le kilogr. chez l'épicier
du coin.
M. Emmanuel s'est plaint au tribunal qui
a collé deux ans de prison à l'ingénieur.
A la sortie de l'audience, un Monsieur a
remis à M. Emmanuel l'adresse d'un éta-
blissement de douches et chacun à la ronde
est venu le féliciter d'être aussi b...rave
homme que son père I...
X
Grandes nouvelles :
Ch. Terrnnt va entreprendre le record de
Rome à Paris.
Dubois a repris sa revanche contre Linton,
bUtu d'un tour moins une demi-longueur
(une longueur de vélo, quel rêve!...
A quand le record de Charenton à Sainte-
Anne, gratuit et obligatoire pour tous les
imbéciles à roulettes des deux sexes?...
D'après les conseils de quelques éleveurs,
et à la suite d'une épidémie qui sévissait
l'an dernier dans certains établissements de
remonte et qui a fait beaucoup de victimes,
on a introduit quelques boucs dans les pad-
docks de plusieurs haras éprouvés auprès
de poulains malades.
En huit jours, tous les chevaux étaient
guéris, mais les boucs étaient sur le flanc,
incapables de se mouvoir. Ils avaient pris les
germes de l'affection contagieuse.
Depuis ce moment, les plus beaux étalons
remarqués sont ceux qui vivent avec « leur
bouc ».
Tiens! tiens I tiens!... mais voilà qui ex
pliquerait pourquoi quantité de crs petites
dames, exposées par leur profession à plus
d'un coup de pied de Vénus, vivent sans
cesse avec des Boucs... Macaires, dont la
plupart, en effet, ont des hures couperosées
de l'effet le moins imposant.
X
L'Écho de la Semaine nous affirme que
Saint-Victor est mort du chagrin de n'avoir
point été reçu à l'Académie.
Souhaitons que Zola nous donne sous peu
le pendant à ce regrettable accident au mo-
ment de joie d'entrer enfin sous la coupole I
X
Nouvelles d'Italie :
« Pendant l'hiv°r, raconte YÈre nouvelle,
le paysan qui n'a pas de quoi manger est
absolument à la discrétion du fesse-mathieu
qui est, dans la plupart des cas, son patron.
L'usurier donne au paysan trois boisseaux
de blé avarié, invendable partout ailleurs,
à la condition qu'on lui rendra quatre bois-
seaux de blé de première qualité à la récolte.
C'est l'usure de 200 pour 100 exercée sur le
paysan par l'homme qui le fait travailler,
qui s'enrichit de la vie du malheureux qui
aurait cependant le devoir d'adoucir la con-
dition misérable de son subordonné. »
Ce n'est rien, disent les opportunistes de
là-bas : il n'y a pas de question sociale I
X
De son côté, PardeiLan travaille de son
mieux à démolir la grotesque légende des
incomparables mérites des Boches en 70-71,
Il nous cite, entre autres choses édifiantes,
ce passage du capitaine Fritz-Hœaig, con-
cernant la bataille de Beaune-la-Rolande :
« Celle fausse manœuvre du 2e corps d'ar-
mée a eu des conséquences graves pour l'ar-
mée allemande. On n'a pas tiré le moindre
parti de ce succès ; puis, en se déployant en
éventail, on a donné le temps à l'ennemi de
furmer l'armée de Bourbaki... Au point de
vue tactique, les Allemands ont vaincu par-
tout; mais nous ne devons pas nous dissi-
muler que la campagne de fin novembre,
sur la Loire, a été un échec pour eux et que
c'est là ce qui fut cause de la résistance opi-
niâtre opposée par la République à l'inva-
sion. »
Très jusle. Les Allemands ont été des im.
béciles, mais grâce aux crétins qui nous
conduisaient, nous avons réussi à être plus
bêtes qu'eux.
C'est une revanche à prendre. On la pren-
dra !
L'ancien rédacteur en chef irlandais du
journal français le Triboulet, M. Ilarden-
Hickey, qui avait épousé une riche Améri-
caine, a acheté l'île de Trinidad, située sous
la môme longitude que Rio-de-Janeiro, mais
à quelques centaines de lieues de la côte.
S'étant rendu acquéreur de ce territoire, il
s'en est proclamé roi souverain. Il a notifié
ce fait à toutes les grandes puissances.
Ainsi, Harden-Hickey, après avoir voulu
nous rendre Bancalon comme roy, co qui ne
le regardait eu aucune espèce de façjn, a fini
par s'introduire lui-même dans la peau d'un
monarque.