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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 25.1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.6805#0007
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LE GRELOT

« Tous les curés de la ville de Buenos-
« Ayres viennent de se déclarer en grève,
« prenant comme prétexte de cette grave
<t détermination le bas prix auquel ils doi-
« vent dire les messes. »

Voilà du moins une grève sans effets mal-
faisants et dont les populations n'auront pas
à souffrir. Il serait même désirable que
l'exemple des curés de Buenos-Ayres fût
suivi par leurs collègues du monde entier,
lequel s'en trouverait fort bien.

Douvillb.

A TRA VERS LE MONDE

Il parait que plusieurs femmes du hig-
life anglais essayent de lancer depuis quel-
que temps la mode du tatouage. Elles font
la chose poétiquement et ce qu'elles se lais-
sent graver sur la peau, c'est en général des
fleurs et des oiseaux.

Etant donné la structure planchéïforme
de la plupart des filles d'Albion, elles doi-
vent se faire ainsi travailler la peau par des
« graveurs sur lois. »

Une telle baisse s'est, parait-il, produite
sur les vins dans l'île de Chypre, que les vi-
gnerons ne peuvent plus trouver à vendre,
même à un prix quelconque, leur dernière
récolte.

Il en résulte que dans bien des endroits,
on jette le vin de l'année au ruisseau.

C'est pour le coup qu'on devait y voir
rouler les ivrognes !

A moins que cette abondance de vin ne
les en dégoûte et les pousse à boire de l'eau,
devenue si rare que, dans le village de
Tschakistra, des négociants ayant eu à faire
réparer leurs maisons, se sont servis de vin
au lieu d'eau pour le mélange du mor-
tier.

Une idée: si nous leur offrions — en
échaDge du jus de-la vigne qui les submerge
— des collections complètes de nos phylloxé-
ras et mildew? Mais voilà, comme fléaux,
la place est prise : ils ont déjà les An-
glais !

Les étudiants des Universités allemandes
vont offrir au prince de Bismarck, à l'occa-
sion de son prochain 80e anniversaire, un
buffet d'ébène renfermant un tonneau de
bière artistemeni sculpté et des verres aux
armes des divers corps d'étudiants.

Je souscris au don de cette «. bière n, mais
'pas dans un tonneau.

La ville A'Elbeuf qui compte près de vingt-
cinq mille habitants, vient de voir réaliser
à son profit une réforme depuis longtemps
réclamée par l'unanimité des contribuables
français.

L'état des finances de la ville a permis, en
effet, à sa municipalité de demander au gou-
vernement et d'obtenir l'autorisation de
supprimer les droits d'octroi.

Le nouveau régime économique est mis
eu vigueur depuis le 1er janvier.

Je vous laisse à penser si les habitants de
cette heureuse ville sont dans de beaux
draps !

Simple extrait de l'Annuaire de Madagas-
car, publiant la liste des dignitaires de la
cour d'Emyrne :

Ranavalomanjaka III, reine de Madagas-
car par la grâce de Dieu et la volonté du
peuple et protectrice des lois du royaume,
etc., couronnée le 22 novembre 1883 ;

Rainilararivony, premier ministre et com-
mandant en chef, etc.;

Rainiharovony, ministre de la guerre;

Rainistimbazafy, ministre de l'intérieur;

Rainisoaravanomanana, chef des aides de
camp du premier ministre ;

Ratsimamanga, aide de camp ;

Prince Razalimanantson, grand juge;

Prince Razanakomba, ministre des lois;

Ratsimanohatra, 15e honneur ;

Ratzimisanipy, grand juge ;

Rainibemanantsoa, aide de camp.

Quand on songe que M. Le Myre de Vi-
lers, notre plénipotentiaire auprès des Mal-
gaches, a dû sa fourrer dans la mémoire —
non seulement ces mignonnes étiquettes —
ttais encore un certain nombre d'autres
aussi euphoniques, on se demande quelle
récompense le gouvernement de la Répu-
blique va bien lui décerner, à son retour,
Pour récompenser cet héroïque labeur?

Entre nous — à sa place — je n eusse pas
hésité à traduire en français ces noms bar-
bares, avantageusement remplaces dans
û(Hre langue par ceux de Chose et de Ma-
chin.

guillkrt.

ANECDOTES ET BOIS MOTS

Entendu dans un banquet de société ce
petit dialogue un peu... gaulois, mais bien
drôle :

Un monsieur légèrement échauffé, en cau-
sant avec sa voisine, laisse échapper un cer-
tain bruit.

La dame pince les lèvres, mais ne dit
rien.

Quelques instants plus tard, toujours par-
lant à sa voisine, il en fait entendre un d'un
autre genre.
La dame, cette fois, ne se contient pl is :
— Ah ça ! monsieur, vous avez donc le gaz
à tous les étages !..

—:o:o:—

Fumisterie d'autrefois.

Les personnages du Roman Comique don-
nent un opéra composé par eux-mêmes dans
une auberge de petite ville.

Le ténor chante :

Je ne me suis pas fait moi-même,
Ce n'est pas moi qui me suis fait.

Et le choeur de reprendre :

Ce n'est pas lui qui se suidait...

Aquel.

Patrie !...

[Sans paroles de Sardou, ni musique
de PaladilheJ.

La chambre des mises en accusation a
renvoyé, aujourd'hui, devant la cour d'as-
sises de la Seine pour excitation de mili-
taires à la désobéissance, M. Dejeante,
député socialiste de la Seine, qui avait collé
sur la vitrine d'une boutique dans laquelle
il recevait ses électeurs, un numéro du
journal la Caserne, dans lequel était inséré
un article considéré par le parquet comme
étant de nature à détourner les soldats de
leur devoir.

On frémit à la seule pensée que le chas-
seur Mirman — ce miroir de l'infanterie
française — aurait pu être perverti par la
lecture de ce stupide libellé et excité à
quelque acte d'indiscipline justiciable de la
« boîte » — dont il sort à peine — voire
même du « gros mazaro » qui ne rappelle
que très vaguement le confortable « petit
local » servant de salle de police parle-
mentaire.

Voici un échantillon de ce qu'on impri-
mait dans la Caserne :

« Les canailles qui forcent vos pères et
vos frères à mourir de faim, vos sœurs à se
prostituer pour vivre, vous font payer la
dette du sang pour défendre la propriété
qu'ils ont lâchement volée à l'humanité !

« Nous laisserons-nous toujours oppri-
mer? Non, miliciens, car l'ennemi n'est pas
celui qui travaille, mais le parasite qui vit
dans l'oisiveté. Les frontières ne doivent pas
exister.

« La patrie n'est qu'une affreuse blague. »

Demandez plutôt au traître Dreyfus, bien
digne de contresigner les abjectes élucubra-
tions de cette fripouille internationaliste,
aussi prompte à s'insurger contre la disci-
pline militaire française, qu'à s'enrégimen-
ter passionnément sous la schlague socialo-
tudesque du Prussien Karl Marx.

Ces rénégats du patriotisme n'ont même
pas le courage de leurs tristes opinions ;
car le Dejeante en question mis au pied du
mur de la Cour d'assises s'empresse de pro-
tester de l'innocence de ses intentions :

« Ce n'est pas pour les soldats, assure-t-il,
qu'était placé l'écrit incriminé ! »

Admettons que ce soit pour !e colonel
Maurel et les membres du Conseil de guerre
qui viennent de purger l'armée d'un capi-
taine félon et... laissons passer la justice du
jury de la Seine.

-<(o)>-

II parait, d'ailleurs,que « loin de se laisser
abattre par la terrible condamnation qui le
frappe, le traître Dreyfus envisage sa nou-
velle situation sous d'assez riantes cou-
leurs. Ses projets d'avenir sont faits ; il
raconte aux officiers qui ont avec lui de
rares entretiens, amenés par les besoins du
! service, son intention de réunir tous ses
; capitaux et de tenter, dans son lieu de dé-
| portatiou, une entreprise quelconque qui
j lui permettra de grossir son avoir et de
I couler là-bas, sous le ciel bleu, une vie
j tranquille, exempte de remords. »

Pendant que nombre de ses ex-camarades
\ iront s'offrir héroïquement aux balles et
; aux fièvres malgaches.
! Et puis, qui sait? l'heureuse chance d'une
évasion aidant, Judas rejoindra sa tribu de
l'autre côté du Rhin et, pour comble d'infa-
{ mie, coiffera le casque à pointe si parfaite-

Iment idoine à son genre de beauté... en
attendant, qu'au jour des suprêmes revan-

ches, il soit définitivement cloué au pilori
par quelque vengeresse baïonnette fran-
çaise, insensible aux arguties juridiques
qui l'ont sauvé du peloton d'exécution.

-<(o)>-
En compensation :

« Le tribunal correctionnel de Strasbourg,
dans sa dernière audience, a condamné
192 jeunes gens, nés dans les arrondisse-
ments de Haguenau, Vissembourg et Stras-
bourg, chacun à 600 marks d'amende et
quarante jours de prison, pour s'être sous-
traits, par l'émigration, au service mili-
taire.

Pour un Dreyfus, traître et dégradé, com-
bien de braves cœurs battent encore en
Alsace pour la patrie française ! Quel déchet,
son Empereur !

Beaujolais.

—;--

Choses de Montmartre

« Encore Montmartre et
la Chanson! Hier la ferme-
ture des Décadents, au-
jourd'hui le procès du
Chat Noir!

« Un Quotidien. >

On attente aux chers chansonniers de
Montmartre et Montmartre est en émoi.Voilà
ce coin de Paris, qui occupe les gazettes des
Parisiens, habitué qu'il est déjà à occuper
leurs soirées. Puisse Montmartre prendre
dans les journaux toutes les colonnes où
s'étalent tant de vilaines et d'écœurantes
choses !

Or donc, il s'agit de deux joyeux cabarets,
les Décadents et le Chat Noir. Le premier
vient d'être fermé par ordre supérieur,parce
que le poète Paul Daubry y déditait à l'adresse
du gouvernement de trop satiriques chan-
sonnettes; le second intente un procès à
Montoya, Perny, Trimouillat, Goudesky et
autres, pour le préjudice qu'ils lui causent
en se promenant en province sous son éti-
quette.

Oh! chansonniers mes frères, soyez plaints
pour les tourments que vous occasionnent
ces événements montmartrois, mais, soyez
bénis, pour la diversion que vos personnali-
tés sympathiques apportentà cette fin d'an-
née qui, elle aussi, a eu le mérite de finir
avec la Chanson.

Par vous seuls, gais poètes, l'actualité peut
devenir moins noire car il est doux après les
maîtres-chanteurs de s'entretenir un peu des
maîtres-chansonniers 1

Trebla.

GRELOTS

A la correctionnelle.

Le président. — Huissier! faites donc faire
silence ! Voilà cinq affaires que nous jugeons
sans en entendre un mot.

—«-»—

Au cours d'histoire :

— Pourquoi avait-on donné à Louis-Philippe
le surnom de la « Poire > ?

— Probablement parce qu'il descendait de
Pépin.

— «-»—

A l'Académie des sciences, on vient de dé-
clarer que le fer est essentiel dans l'alimenta-
tion humaine.

Chose curieuse : Le fer donne ia vie à l'hom-
me — et le fer aussi la lui tranche !

—«-»—

Un échantillon du style épistolaire de Mlle
X..., des Variétés :

— Vous êtes, monsieur, ma seule « branche »
de salut; si vous n'avez pas le temps de me
répondre, j'irai « la » chercher moi-même de-
main lundi, à votre bureau.

X...

—«-»—

Un franc égoïste qui, au moins, est un égoïste
franc, vient de faire graver cette devise sur son
cachet :

« Aidez-moi les uns les autres ! »

Tribodlkt.

---

THÉÂTRES

Palais-Royal. — C'est encore un succès
que vient de décrocher le Palais-Royal, avec
les Ricochets de VAmour, comédie en trois
actes de MM. Albin Valabrègue et Maurice
Hennequin.

Le scénario est fort ingénieux, les déve-
loppements charmants, pleins de gaîté et
d'esprit, le tout fort amusant.

Pour éprouver la fidélité de sa femme,
Henri de Précardin, le plus jaloux des ma-
ris, écrit des lettres incandescentes à sa
douce moitié, qu'il signe d'un nom d'em-
prunt et qu'il tait recopier par un de ses
amis, des Eglantiers.

Mme de Précardin confie cette correspon-
dance amoureuse à son amie, Mlno des
Eglantiers qui, reconnaissant l'écriture de
son mari jure de se venger et, pour le faire,
engage Mme de Précardin à accepter le ren-
dez-vous donné par celui qu'elle croit être
son mari (l«r ricochet).

De son côté, des Eglantiers — qui n'a pas
la plume facile — utilise les manuscrits de
son ami Précardin pour achever de mettre
à mal la vertu déjà chancelante de la femme
d'un ami commun, la jolie M1»0 Biscarel
(2° ricochet).

Comme conséquence, voilà Précardin bel
et bien convaincu d'avoir séduit la femme
de Biscarel (3e ricochet).

On voit d'ici les amusants quiproquos,
les scènes tordantes qui découlent de cette
situation, scènes traitées de main de maî-
tre par les deux spirituels auteurs des Rico-
chets de l'Amour.

On s'est fort amusé au Palais-Royal et l'on
s'y amusera certainement pendant long-
temps.

La pièce nouvelle est lestement enlevée,
comme il convient pour une comédie aussi
abracadabrante, par l'excellente troupe du
Palais-Royal et notamment par MM. Hitte-
mans, Milher, Calvin, Dubosc, Mra«» Marie
Magnier, J. Depoix, Lavigne et Kerwith,
tous excellents et tous fort applaudis.

* *

Ambigu. — Tout autre a été l'accueil fait
par le public aux Ruffians de Paris, drame
en six actes et neuf tableaux, de M. Maurice
Drack, représenté sur la scène de l'Ambigu.

Au lieu d'émouvoir, comme c'était son
but et son devoir, la nouvelle pièce n'a pro-
curé qu'une de ces gaietés dont les échos se
répercutent, douloureusement à la direction
et... au contrôle.

Ce n'est pas, cependant, que les péripé-
ties de la lutte homérique soutenue par les
Compagnons de la Flemme contre les Ruffians
de Paris ne fussent pas variées I Bien au
contraire. On trouve au cours des six actes :
« trois séquestrations, des batailles à coups
de poing, à coups de bâton et de couteau, à
coups de chaise; un homme jeté dans un
puits, un étranglement de femme » ! en un
mot tous les éléments du classique mélo.

Malgré tout, y compris le talent des in-
terprètes qui ont fait de leur mieux pour
sauver le drame de M. Maurice Drack, les
Ruffians de Paris ne feront que passer et
dans quelques jours ne seront déjà plus.

Dès aujourd'hui, M. Grisier fait annoncer
la reprise à l'Ambigu, delà Voleuse d'enfants,
avec Mm= Marie Laurent dans le rôle prin-
cipal.

Nous l'en félicitons.|

Porte-Saint-Martin. — a la Porte-Saint-
Martin, les répétitions du Collier de la Reine
sont presque terminées ; les costumes et les
décors que l'on dit de toute beauté, sont
prêts et tout fait présager un très grand
succès.

Sabre au clair, le beau drame militaire qui
tient actuellement l'affiche, ne doit plus
avoir par suite qu'un nombre assez restreint
de représentations.

Avis à ceux de nos lecteurs qui ne sont
pas encore aller l'applaudir.

*

* *

Bals de l'Opéra. — Voici les dates des
bals de l'Opéra :

lor bal, samedi 26 janvier.

2e bal, samedi 9 février.

3° bal, samedi gras 23 février.

4e bal, jeudi, Mi-Carême, 14 mars.

La direction fait de grands préparatifs
pour ces fêtes du Carnaval de 1893. La grande
salle de bal sera entièrement transformée.
La nouvelle décoration, dont nous parlerons
prochainement, a été confiée à M. Jambon
le peintre-décorateur de l'Opéra.

Le grand orchestre qui se trouvait jadis
au fond de la scène, sera disposé au milieu
de la salle.

La direction en a été confiée à MM. Desor-
mes, l'auteur d'En revenant de la revue, et
Louis Ganne, l'auteur du Père la Victoire et
de la Tsarine, qui dirigeront simultanément
leurs œuvres nouvelles.

Jules de la Vbrdrib.

MMË DENTS

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GRÉMION, Chirurgien-Dentiste

41 Avenue de la République, 41, Paris
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