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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, cité Bergère, Paris
Carnet d'un Sceptique
CES bons anglais
J'ignore comment finira l'anuée qui
débute.
Mais je sais, dès maintenant, qu'elle
commence d'une façon qui m'est des plus
agréables.
Ce n'est pas que j'aie gagné un gros lot
ou hérité de Max Lebaudy.
Tout cela ne inaurait certes pas fait
déplaisir — bien que, par principe, je
sois adversaire de la loterie et du trop
gros héritage. Une fois par hasard, j'au-
rais oublié de l'aire passer dans la prati-
tiquè mes principes, voilà tout : Jules
Simon en a fait bien d'autres !...
Je suis également ennemi juré de la
guerre, et pourtant je me déclare en-
chanté de la pile magistrale que les
Boërs ont flanqué aux Angliches de Jame-
son, à Krûgersdorp.
Deux choses seulement limitent ma
joie :
1° Le nombre trop restreint des Anglais
qui ont étrenné;
2° L'ennui de me rencontrer, ne fût-ce
qu'une fois par hasard, avec Guillaume,
qui, de Berlin, le 3 janvier, a envoyé à
M. Krûger, président du Transvaal, la
dépêche suivante :
Je vous félicite sincèrement, parce que,
avec votre peuple, sans recourir à l'aide des
puissances amies, et en n'employant que vos
propres forces contre les bandes armées qui
avaient fait irruption sur votre territoire en
perturbateurs de la paix, vous avez réussi
à rétablir la situation pacifique et à protéger
votre pays contre les attaques provenant du
dehors.
Guillaume.
Que Guillaume, empereur, félicite un
président de ..République, c'est déjà un
signe des temps.
Mais qu'il lui promette son appui et
celui des « puissances amies», lesquelles
sont, à n'en pas douter, la France et la
Russie, c'en est un bien autre.
Certes, cela me défrise d'être d'accord
avec le Kaiser de Bocheland même par
accident,
Mais ça me plait mille fois davantage
de pouvoir, grâce à un accord momen-
tané, dire aux gens à longues dents qui
tirent les ficelles pour faire gesticuler la
vieille marionnette Wiskeytoria :
— Halte-là, perfide Albion,
En Chine,
Au Japon,
En Egypte,
En Arménie,
Au Venezuela,
Au Sud-Afrique,
Tu en as déjà trop fait et veux encore
en trop faire. Halte-slà, ou nous cognons,
et ferme !...
Il n'y a, du reste, nul danger que cette
éventualité se réalise.
L'Angleterre, comme toujours, hau-
taine et brutale envers les faibles, s'apla-
tira devant les forts.
Quelle baudruche, que cette baleine 1...
cosas de espana
Les télégrammes officiels de Cuba nous
en narrent de bien bonnes :
Ainsi, le maréchal Martinez O'Campos
a télégraphié ce qui suit :
Les chemins de fer et les télégraphes sont
interrompus sur différents points. L'avant-
garde rebelle a pénétré dans la province de
la Havane.
Voilà qui débuteassez mal,vous semble-
t-il, en guise de bulletin de victoire.
Mais cela continue mieux encore :
Nos marches se font de nuit, l'ennemi re-
fuse le combat et avance entouré de vedettes
qui brûlent tous les champs de cannes à
sucre, détruisent les maisons, les villages et
les stations. L'ennemi tiraille avec les colon-
nes. Je continue à tifer des renforts de San-
tiago, Manzanillo, las Villas.
Que dites-vous de ces troupes officielles
qui marchent de nuit, sur la pointe du
pied, sans doute, de peur d'éveiller les
insurgés...
Que dites-vous aussi de ces singuliers
insurgés, qui, eux, refusent le combat
« en avançant » et en brûlant tout, sans
doute pour qu'on ne puisse retrouver
leurs traces.
Et enfin, que pensez-vous de ces co-
lonnes avec lesquelles on tiraille et qui
demandent de3 renfort?.
C'est de l'opérette, comme le3 Brigands,
mais hélas, sans la musique d'Offenbach!
BOGHIANA
Nos excellents voisins d'outre-Rhin
jouissent d'une liberté de presse que nous
n'avons décidément guère à leur envier.
Ainsi, deux causes ont occupé cette
semaine la presse de Berlin, d'autant
plus que l'une impliquait un journaliste,
M. Stettenheim. Celui-ci avait signé,
comme rédacteur responsable, dans le
Petit Journal de Berlin, une « Lettre de
Paris » à prétentions humoristiques, où
l'on se moquait de la superstition du ven-
dredi.
Et pourtant, remarquait l'auteur de la let-
tre, c'est un vendredi que le Christ a donné
son dernier dîner à ses disciples.
Le ministère public a vu dans cette
pointe une attaque à la religion chré-
tienne et «une dérision de la sainte Cène».
Le tribunal en a jugé ainsi et a condamné
M. Stettenheim à S00 marcs d'amende.
Cela nous reporte, chez nous, aux beaux
jours du Seize-Mai, où l'un des Deles-
vaux que remplacent aujourd'hui des
Toutée condamnait à 500 francs d'amende
et quinze jours de prison, l'un des nôtres,
coupable d'avoirécrit que sur un chromo,
« le cheval du maréchal avait l'œil très
intelligent ».
D'autre part, il est chez les « toqués »
germains, de singulières indulgences.
Ainsi, un émule de Lucien Descaves, na-
guère s'inspirait des polémiques du jour
et mettait en scène deux officiers retrai'
tés qui racontaient avecuneinconscience
naïve, comun le célèbre « capitaine Ré-
gnier », de Pothey, les bons tours d'ar-
gent qu'ils avaieut joués, traites non
payées, carottes tirées à de riches finan-
ciers, et ils s'écriaient au refrain :
Et nous n'en sommes pas moins les sou-
tiens de l'Etat, du trône et de l'autel.
Les plus nobles et les meilleurs de la na-
tion.
On l'a traduit devant la correction-
nelle...
Et il a été acquitté.
Si on le traduisait... en français, cela
pourrait coûter beaucoup plus cher au
traducteur !...
f
Henry Vaudémont.
Dieu ! p j'suis coûtent
Je suis même si content, que je me demande
comment j'ai bien pu faire pour ne pas en de-
venir fol; mais c'est passé; mon «sprit com-
mence à se rasseoir. Braves Boërs, excellents
Boërs, délicieux Boërs! Quel dommage que je
ne puisse en presser la moitié d'un sur mon
cœur !
Pour une pile bien sentie, c'est une pile bien
sentie que celle qu'ils ont administrée au Dr Ja-
meson et à ses 800 flibustiers. Vous sentez bien
que les Anglais sont navrés de cette équipée ;
ce n'est pas leur faute si cet imbécile de Jame-
son a marché — aussi bêtement; ils avaient ce-
pendant bien fait tout ce qui était en leur pou-
voir pour l'empêcher — de suspendre sa mar-
che. Mais qui diable pouvait supposer que les
Boërs auraient l'inconvenance de rosser une
english Army, c'est on ne peut plus shocking ;
Il fut un temps où, lorsque l'Angleterre po-
sait sa griffe sur un pays, personne n'osait rien
dire, mais ce temps n'est plus. Sa voracité in-
satiable commence à lasser les plus indiffé-
rents. Jusqu'à l'empereur d'Allemagne, au pe-
tit-fils de her gracious Majesty Victoria, qui
complimente les habitants du Transvaal de
l'héroïque énergie de leur défense !
Tu baisses, ô Albion !
Ah 1 tu sens que l'empire des mers t'échappe,
tu n'ignore pas que l'Inde, le plus beau joyau
de ta couronne coloniale, te sera quelque jour
arraché par ton vieil ennemi, l'ours du Nord;
et tu essaies dans cette Afrique qui devrait être
nôtre, et que nous laissons bêtement devenir
la proie du premier venu, tu essaies, dis-je, de
t'y tailler une compensation.
A ton aise, ma commère ; mais tu n'es pas
toute seule ; il y a les Italiens, les Allemands,
les Belges... Je ne parle pas de nous, nous ne
comptons pas ; on nous laissera peut-être un os
à ronger, mais ce n'est pas bien sûr; d'ailleurs
on n'a pas besoin de se gêner avec nous.
Mais si tu t'y prends souvent aussi habile-
ment que cette fois-ci, tu risques fort de ne pas
faire tes frais. Moi, à ta place, je ne cherche-
rais pas à arrondir mon patrimoine, je tâche-
rais de conserver celui que j'ai acquis avec tant
de peine — et d'honnêteté. C'est une besogne
suffisante pour un petit pays comme le tien,
dont la seule force consiste dans la couardise
de tes adversaires. Si chaque fois que tu mon-
tres tes vilains crocs, on te répondait « zutl »
tu serais sans doute moins arrogante.
Décidément, tu dégringoles, ô England 1 et si
tous ceux que tu as volés, dépouillés opprimés,
se mettaient a pousser des clameurs de joie,
nous serions capables de ne pas entendre la
trompet'e du jugement dernier !
P. Darin.
Chronique buissonnière
« Â l'Anglaise »
On annonçait, récemment, de Bruxelles, le
prochain mariage morganatique d'un jeune prin-
ce exilé avec une veuve appartenant au monde
de la grande industrie.
Le jeune prince est, paraît-il, le prince Victor
Bonaparte, et la fiancée serait Mme Brichard,
fille de M. Balisaux, sénateur de Charleroi,
décédé.
Cette union pourrait facilement tirer
d'embarras certains de mes grands confrères,
qui discutent la grave question de savoir si
ce prétendant bonapartiste — en montant
sur le trône plus qu'hypothétique qu'il se
dispute dans le vide avec son concurrent
Orleânier — devrait se numéroter, dans l'or-
dre dynastique: Napoléon V, VI, ou VII ?
Pourquoi ne donnerait-il pas à son épouse
morganatique l'impériale satisfactio a de cein-
dre sa couronne imaginaire sous le nom de
Brichard Ie' ?
Qui sait même si l'histoire n'enregistrerait i
pas plus tard ses héroïques prouesses de'
révolte contre l'autorité paternelle de feu
Plooplon, en lui décernant le titre de Brichard
Cœur-de-Lion!.. ce qui lui donnerait un petit
chic anglais susceptible de rivaliser avec le
britannisme de son royal compétiteur, l'a-
ventureux duc Gamelle, de Twickenham.
Or, chacun sait qu'en notre benoît pays
de France — dans le monde select du high life,
qui envoie laver son linge sale (non pas en
famille, mais à Londres) — la suprématie
est acquise à tout ce qui peut se prévaloir
d'une étiquette, d'une marque, ou d'un ca-
chet d'outre-Manche.
C'est ainsi, que nos belles dames ne veulent
être habillées et déshabillées que par des
servantes qui parlent la langue de Shakes-
peare. C'est le dernier genre.
Une dame qui ne se ferait pas apporter
son eau chaude ou ses pantoufles par miss
Kate ou miss Mary (prononcez Kête et Méry)
se verrait du coup disqualifiée dans le cer-
cle de ses connaissances.
Lequel est, généralement, un « cercle
vicieux » d^ns lequel tournent les têtes vides
et frivoles de nos arbitres de la mode, dont
les patrons sont taillés à leur grotesque
image.
Pour apprécier toute la turpitude et l'insa-
nité des décrets de cette reine fantaisiste du
« bon ton », en voici le ot dernier cri », le
geste ultime et suprême:
Désormais, dans la haute société londonienne
la main se donne en levant le coude presque à
hauteur de l'œil, puis elle plonge droit, de haut
en bas, pour trouver la main amie qu'elle secoue
énergiquement.
Voici l'origine de la nouvelle poignée de mains
britannique:
a La princesse de Galles eut naguère un
furoncle sous le bras qui la fit longtemps souf-
frir, mais pas assez pour l'empêcher de recevoir
et de figurer aux réceptions. Afin de concilier
les devoirs de l'urbanité et les exigences de son
bobo, elle avait pris l'habitude de tenir le bras
haut. »
L'exemple princier fit loi; on imita le geste à
la cour, sans d'ailleurs savoir pourquoi.
Mais celle qui pratique le mieux cette nou-
velle manière de saluer « en levant le coude »,
c'est la propre belle mère de l'initiatrice de
ce shake hand inédit, la « Joyeuse Commère
de Windsor » qui n'avait attendu la naissance
d'aucun furoncle — ni môme celle du duc
d'Edimbourg, son fils le plus ressemblant —
pour se livrer à cet exercice avec une maë-'_
tria qui lui a valu son surnom de gracions
Majesty.
Tout de même les gens du bel air ont une
fière chance que le furoncle de la princesse
de Galles ne l'ait pas prise en traître — par
derrière — car, en lui inspirant d'irrésistibles
démangeaisons au côté pile de son élégante
personne, vous voyez d'ici tous nos fashio-
nables, serviles imitateurs, singer ce geste
souverain et saluer dorénavant en portant
vivement la main... sous les basques de leur
habit.
U. Maurice Tic.
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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, cité Bergère, Paris
Carnet d'un Sceptique
CES bons anglais
J'ignore comment finira l'anuée qui
débute.
Mais je sais, dès maintenant, qu'elle
commence d'une façon qui m'est des plus
agréables.
Ce n'est pas que j'aie gagné un gros lot
ou hérité de Max Lebaudy.
Tout cela ne inaurait certes pas fait
déplaisir — bien que, par principe, je
sois adversaire de la loterie et du trop
gros héritage. Une fois par hasard, j'au-
rais oublié de l'aire passer dans la prati-
tiquè mes principes, voilà tout : Jules
Simon en a fait bien d'autres !...
Je suis également ennemi juré de la
guerre, et pourtant je me déclare en-
chanté de la pile magistrale que les
Boërs ont flanqué aux Angliches de Jame-
son, à Krûgersdorp.
Deux choses seulement limitent ma
joie :
1° Le nombre trop restreint des Anglais
qui ont étrenné;
2° L'ennui de me rencontrer, ne fût-ce
qu'une fois par hasard, avec Guillaume,
qui, de Berlin, le 3 janvier, a envoyé à
M. Krûger, président du Transvaal, la
dépêche suivante :
Je vous félicite sincèrement, parce que,
avec votre peuple, sans recourir à l'aide des
puissances amies, et en n'employant que vos
propres forces contre les bandes armées qui
avaient fait irruption sur votre territoire en
perturbateurs de la paix, vous avez réussi
à rétablir la situation pacifique et à protéger
votre pays contre les attaques provenant du
dehors.
Guillaume.
Que Guillaume, empereur, félicite un
président de ..République, c'est déjà un
signe des temps.
Mais qu'il lui promette son appui et
celui des « puissances amies», lesquelles
sont, à n'en pas douter, la France et la
Russie, c'en est un bien autre.
Certes, cela me défrise d'être d'accord
avec le Kaiser de Bocheland même par
accident,
Mais ça me plait mille fois davantage
de pouvoir, grâce à un accord momen-
tané, dire aux gens à longues dents qui
tirent les ficelles pour faire gesticuler la
vieille marionnette Wiskeytoria :
— Halte-là, perfide Albion,
En Chine,
Au Japon,
En Egypte,
En Arménie,
Au Venezuela,
Au Sud-Afrique,
Tu en as déjà trop fait et veux encore
en trop faire. Halte-slà, ou nous cognons,
et ferme !...
Il n'y a, du reste, nul danger que cette
éventualité se réalise.
L'Angleterre, comme toujours, hau-
taine et brutale envers les faibles, s'apla-
tira devant les forts.
Quelle baudruche, que cette baleine 1...
cosas de espana
Les télégrammes officiels de Cuba nous
en narrent de bien bonnes :
Ainsi, le maréchal Martinez O'Campos
a télégraphié ce qui suit :
Les chemins de fer et les télégraphes sont
interrompus sur différents points. L'avant-
garde rebelle a pénétré dans la province de
la Havane.
Voilà qui débuteassez mal,vous semble-
t-il, en guise de bulletin de victoire.
Mais cela continue mieux encore :
Nos marches se font de nuit, l'ennemi re-
fuse le combat et avance entouré de vedettes
qui brûlent tous les champs de cannes à
sucre, détruisent les maisons, les villages et
les stations. L'ennemi tiraille avec les colon-
nes. Je continue à tifer des renforts de San-
tiago, Manzanillo, las Villas.
Que dites-vous de ces troupes officielles
qui marchent de nuit, sur la pointe du
pied, sans doute, de peur d'éveiller les
insurgés...
Que dites-vous aussi de ces singuliers
insurgés, qui, eux, refusent le combat
« en avançant » et en brûlant tout, sans
doute pour qu'on ne puisse retrouver
leurs traces.
Et enfin, que pensez-vous de ces co-
lonnes avec lesquelles on tiraille et qui
demandent de3 renfort?.
C'est de l'opérette, comme le3 Brigands,
mais hélas, sans la musique d'Offenbach!
BOGHIANA
Nos excellents voisins d'outre-Rhin
jouissent d'une liberté de presse que nous
n'avons décidément guère à leur envier.
Ainsi, deux causes ont occupé cette
semaine la presse de Berlin, d'autant
plus que l'une impliquait un journaliste,
M. Stettenheim. Celui-ci avait signé,
comme rédacteur responsable, dans le
Petit Journal de Berlin, une « Lettre de
Paris » à prétentions humoristiques, où
l'on se moquait de la superstition du ven-
dredi.
Et pourtant, remarquait l'auteur de la let-
tre, c'est un vendredi que le Christ a donné
son dernier dîner à ses disciples.
Le ministère public a vu dans cette
pointe une attaque à la religion chré-
tienne et «une dérision de la sainte Cène».
Le tribunal en a jugé ainsi et a condamné
M. Stettenheim à S00 marcs d'amende.
Cela nous reporte, chez nous, aux beaux
jours du Seize-Mai, où l'un des Deles-
vaux que remplacent aujourd'hui des
Toutée condamnait à 500 francs d'amende
et quinze jours de prison, l'un des nôtres,
coupable d'avoirécrit que sur un chromo,
« le cheval du maréchal avait l'œil très
intelligent ».
D'autre part, il est chez les « toqués »
germains, de singulières indulgences.
Ainsi, un émule de Lucien Descaves, na-
guère s'inspirait des polémiques du jour
et mettait en scène deux officiers retrai'
tés qui racontaient avecuneinconscience
naïve, comun le célèbre « capitaine Ré-
gnier », de Pothey, les bons tours d'ar-
gent qu'ils avaieut joués, traites non
payées, carottes tirées à de riches finan-
ciers, et ils s'écriaient au refrain :
Et nous n'en sommes pas moins les sou-
tiens de l'Etat, du trône et de l'autel.
Les plus nobles et les meilleurs de la na-
tion.
On l'a traduit devant la correction-
nelle...
Et il a été acquitté.
Si on le traduisait... en français, cela
pourrait coûter beaucoup plus cher au
traducteur !...
f
Henry Vaudémont.
Dieu ! p j'suis coûtent
Je suis même si content, que je me demande
comment j'ai bien pu faire pour ne pas en de-
venir fol; mais c'est passé; mon «sprit com-
mence à se rasseoir. Braves Boërs, excellents
Boërs, délicieux Boërs! Quel dommage que je
ne puisse en presser la moitié d'un sur mon
cœur !
Pour une pile bien sentie, c'est une pile bien
sentie que celle qu'ils ont administrée au Dr Ja-
meson et à ses 800 flibustiers. Vous sentez bien
que les Anglais sont navrés de cette équipée ;
ce n'est pas leur faute si cet imbécile de Jame-
son a marché — aussi bêtement; ils avaient ce-
pendant bien fait tout ce qui était en leur pou-
voir pour l'empêcher — de suspendre sa mar-
che. Mais qui diable pouvait supposer que les
Boërs auraient l'inconvenance de rosser une
english Army, c'est on ne peut plus shocking ;
Il fut un temps où, lorsque l'Angleterre po-
sait sa griffe sur un pays, personne n'osait rien
dire, mais ce temps n'est plus. Sa voracité in-
satiable commence à lasser les plus indiffé-
rents. Jusqu'à l'empereur d'Allemagne, au pe-
tit-fils de her gracious Majesty Victoria, qui
complimente les habitants du Transvaal de
l'héroïque énergie de leur défense !
Tu baisses, ô Albion !
Ah 1 tu sens que l'empire des mers t'échappe,
tu n'ignore pas que l'Inde, le plus beau joyau
de ta couronne coloniale, te sera quelque jour
arraché par ton vieil ennemi, l'ours du Nord;
et tu essaies dans cette Afrique qui devrait être
nôtre, et que nous laissons bêtement devenir
la proie du premier venu, tu essaies, dis-je, de
t'y tailler une compensation.
A ton aise, ma commère ; mais tu n'es pas
toute seule ; il y a les Italiens, les Allemands,
les Belges... Je ne parle pas de nous, nous ne
comptons pas ; on nous laissera peut-être un os
à ronger, mais ce n'est pas bien sûr; d'ailleurs
on n'a pas besoin de se gêner avec nous.
Mais si tu t'y prends souvent aussi habile-
ment que cette fois-ci, tu risques fort de ne pas
faire tes frais. Moi, à ta place, je ne cherche-
rais pas à arrondir mon patrimoine, je tâche-
rais de conserver celui que j'ai acquis avec tant
de peine — et d'honnêteté. C'est une besogne
suffisante pour un petit pays comme le tien,
dont la seule force consiste dans la couardise
de tes adversaires. Si chaque fois que tu mon-
tres tes vilains crocs, on te répondait « zutl »
tu serais sans doute moins arrogante.
Décidément, tu dégringoles, ô England 1 et si
tous ceux que tu as volés, dépouillés opprimés,
se mettaient a pousser des clameurs de joie,
nous serions capables de ne pas entendre la
trompet'e du jugement dernier !
P. Darin.
Chronique buissonnière
« Â l'Anglaise »
On annonçait, récemment, de Bruxelles, le
prochain mariage morganatique d'un jeune prin-
ce exilé avec une veuve appartenant au monde
de la grande industrie.
Le jeune prince est, paraît-il, le prince Victor
Bonaparte, et la fiancée serait Mme Brichard,
fille de M. Balisaux, sénateur de Charleroi,
décédé.
Cette union pourrait facilement tirer
d'embarras certains de mes grands confrères,
qui discutent la grave question de savoir si
ce prétendant bonapartiste — en montant
sur le trône plus qu'hypothétique qu'il se
dispute dans le vide avec son concurrent
Orleânier — devrait se numéroter, dans l'or-
dre dynastique: Napoléon V, VI, ou VII ?
Pourquoi ne donnerait-il pas à son épouse
morganatique l'impériale satisfactio a de cein-
dre sa couronne imaginaire sous le nom de
Brichard Ie' ?
Qui sait même si l'histoire n'enregistrerait i
pas plus tard ses héroïques prouesses de'
révolte contre l'autorité paternelle de feu
Plooplon, en lui décernant le titre de Brichard
Cœur-de-Lion!.. ce qui lui donnerait un petit
chic anglais susceptible de rivaliser avec le
britannisme de son royal compétiteur, l'a-
ventureux duc Gamelle, de Twickenham.
Or, chacun sait qu'en notre benoît pays
de France — dans le monde select du high life,
qui envoie laver son linge sale (non pas en
famille, mais à Londres) — la suprématie
est acquise à tout ce qui peut se prévaloir
d'une étiquette, d'une marque, ou d'un ca-
chet d'outre-Manche.
C'est ainsi, que nos belles dames ne veulent
être habillées et déshabillées que par des
servantes qui parlent la langue de Shakes-
peare. C'est le dernier genre.
Une dame qui ne se ferait pas apporter
son eau chaude ou ses pantoufles par miss
Kate ou miss Mary (prononcez Kête et Méry)
se verrait du coup disqualifiée dans le cer-
cle de ses connaissances.
Lequel est, généralement, un « cercle
vicieux » d^ns lequel tournent les têtes vides
et frivoles de nos arbitres de la mode, dont
les patrons sont taillés à leur grotesque
image.
Pour apprécier toute la turpitude et l'insa-
nité des décrets de cette reine fantaisiste du
« bon ton », en voici le ot dernier cri », le
geste ultime et suprême:
Désormais, dans la haute société londonienne
la main se donne en levant le coude presque à
hauteur de l'œil, puis elle plonge droit, de haut
en bas, pour trouver la main amie qu'elle secoue
énergiquement.
Voici l'origine de la nouvelle poignée de mains
britannique:
a La princesse de Galles eut naguère un
furoncle sous le bras qui la fit longtemps souf-
frir, mais pas assez pour l'empêcher de recevoir
et de figurer aux réceptions. Afin de concilier
les devoirs de l'urbanité et les exigences de son
bobo, elle avait pris l'habitude de tenir le bras
haut. »
L'exemple princier fit loi; on imita le geste à
la cour, sans d'ailleurs savoir pourquoi.
Mais celle qui pratique le mieux cette nou-
velle manière de saluer « en levant le coude »,
c'est la propre belle mère de l'initiatrice de
ce shake hand inédit, la « Joyeuse Commère
de Windsor » qui n'avait attendu la naissance
d'aucun furoncle — ni môme celle du duc
d'Edimbourg, son fils le plus ressemblant —
pour se livrer à cet exercice avec une maë-'_
tria qui lui a valu son surnom de gracions
Majesty.
Tout de même les gens du bel air ont une
fière chance que le furoncle de la princesse
de Galles ne l'ait pas prise en traître — par
derrière — car, en lui inspirant d'irrésistibles
démangeaisons au côté pile de son élégante
personne, vous voyez d'ici tous nos fashio-
nables, serviles imitateurs, singer ce geste
souverain et saluer dorénavant en portant
vivement la main... sous les basques de leur
habit.
U. Maurice Tic.