LE GRELOl
— Voici deux sous, fait le baron à son fils,
Vh les donner à ce pauvre.
L'enfant regarde son père d'un air surpris.
^Pendant il obéit à cet ordre inattendu.
Seulement, il met la pièce de dix centi-
^' dans sa poche et la remplace par un
S°U qu'il donne au mendiant.
—:o:o:—
Dans une agence d'affaires véreuses.
Uq monsieur à rosette multicolore et d'une
■"ès vague distinction se présente au gui-
chet :
-~ Vous faites des avances sur titres ?
—■ Oui, monsieur.
, 7 Eh bien 1 prêtez-moi donc cinq cents
°uis) je suis comte du pape !
—:o:o: —
Enfin, le monsieur que vous me prô-
nez pour ma nièce est un homme divorcé.
Mais savez-vous pourquoi il "a divorcé?
Il a surpris sa femme en...
La tante vivement, et avec un geste éli-
minatoire :
~~ Oh ! s'il a un caractère comme ça 1...
—:o:o:—
°,Q disait de Me Z..., l'avocat bien connu,
était à couteau tiré avec un de ses col-
'%ues :
T Peuh! fit quelqu'un, ne craignez rien.
es avocats sont comme les lames d'une
^ife de ciseaux : elles ne s'entaillent pas
^tre elles; mais malheur à qui se place en
lravers !
Aquel.
CABOTINS ET CALOTTINS
La petite chapelle de la Bodinière — scan-
dalisée des pompes mondaines de Notre-
^anae-de-Lorette et de la Trinité, ses voisines
"""" vient d'édifier ses fidèles paroissiens et
"elles pénitentes en leur faisant prêcher le
carème par le R. P. Mounet-Sully (de la
• .nfrérie-Frauçaise des Théâtins), qui a
Pris pour texte de ses sermons les plus belles
brades du répertoire de Bénigne Bossuet,un
auteur contemporain de Corneille et de Mo-
dère et que l'ornithologue Brunetière (alias
^rdinand-le-Catholique ) empailla sous le
n°m d'« aigle de mots ».
Le vif succès de cette tentative de décen-
^lisation religieuse a décidé la cathédrale
,6 la rue Richelieu,où pontifie Monseigneur
Ulfts Glaretie, à traiter pour quelques repré-
Set>tations avec les émules de son éminent
S°ciélaire : MM. Didon et Monsabré, tout en
^cordant un congé temporaire au T. G. Frère
^0(Iuelin cadet et à la Révérende Mère
^eichemberg, pour prêcher l'Avent et orga-
ûlser une « retraite » à Saint-Philippe-du-
**°ule et au Sacré-Cœur-de-la-Butte.
On y refusera du monde ; car la feuille de
°catiou — des chaises — a été couverte
cOmme un emprunt russe... Et l'on ose dire
1ue la foi s'en va 1 Et M. Combes, à Beau-
Vais, n'a pas craint de proclamer — en sa
Qualité autorisée de ministre des cultes
Pelant à des francs-maçons — qu' «à l'épo-
où les vieilles croyances, plus ou moins
absurdes ou en tout cas erronées tendent à
^jsParaltre, c'est dans les Loges que se réfu-
tent les principes de la vraie morale. »
Erreur, Excellence, grave erreur et qui a
s°ulevé les protestations de tous les goupil-
las t meu pensants » , à commencer par
Aynard, député du Bhône et évèque de
Arbresle —banquier à ses moments perdus
j"" lequelvous excommunie et vous interpel-
la à la rentrée, pour vous apprendre que
* les vieilles croyances », loin de tendre à
disparaître, envahissent au contraire jus-
qu'aux scènes de la Seine, et que les Loges,
0tl conciergeries, n'ont jamais servi d'asilts
héréditaires « aux principes de la vraie mo-
rale» dont l'Evangile— comme le dit excel-
laient un pieux Alsacien de mes amis, avec
s°n accent convaincu — s'est réfuchié à la
Minière ! »
Les théâtres se consacrant au culte eatho-
dique — sous l'influence, sans doute, des
rayons X d'en haut — la comédie a dû s'exi-
*er au Palais de Justice (3= Chambre) où
* M. Varlet, directeur de la « Gatté-Roche-
Cuouart», demandait au tribunal de condam-
Qer son ancienne artiste, Mlle Demeah, à
Paver le montant du dédit prévu dans son
eQgagement, soit 6.000 fr. »
Motifs : refus de service de l'artiste, sous
Prétexte de maladie dont l'origine remonte
a Un « crêpage de chignons » qu'elle eut an-
'érieurerneiit avec une de ses camarades,
^*He C... à propos d'un de ses pantalons
qu'on avait déchiré et orné d'une rose... par
Arrière.
Le jugement a été renvoyé à quinzaine ;
cependant que l'espiègle rosière fredonnait à
son impitoyable directeur et poursuivant
avec une rjaîtè vraiment RocAechouart :
Tu n'auras pas ma ■ rose »!
GUiLLERY.
LA MORT DE BAILLET
Il arrive fréquemment que les rapts
dans le genre de celui dont fut victime le
corps de notre pauvre ami Georges Bail-
let sont le fait de prêtres trop zélés.
En ce qui concerne Baillet, il n'en est
rien, car voici ce qu'imprime un ami
libre-penseur, qui assistait à l'enterre-
ment :
Mais nous avons le respect profond de la
vérité et nous devons dire que dans cette
douloureuse circonstance, le curé de Nogent-
les-Vierges a eu une attitude correcte, res-
pectueuse de la liberté d'autrui, qu'il a re-
fusé de se rendre aux instances qui lui
étaient faites, d'aller chez Baillet, avant sa
mort, disant qu'il le connaissait et qu'il sa-
vait ses opinions ; qu'après le décès, il a
tout d'abord et péremptoirement refusé de
recevoir le corps à l'église par respect pour
la volonté du mort et que s'il a cédé enfin,
s'il a consenti à procéder à la cérémonie re-
ligieuse, c'est parce qu'il en a été instam-
ment sollicité par la belle-sœur de Baillet.
Ainsi, il s'est trouvé une ultra, plus ra-
dicale que le prêtre, pour enlever de
haute lutte cette cérémonie religieuse.
On frémit en songeait que les aigres ré-
criminations de cette mégère ont prévalu
sur deux testaments formels.
Et l'on se prend à regretter que, le
temps des miracles étant passé, Baillet,
nouveau Lazare, n'ait pu sortir de son
tombeau pour gratifier sa chère belle-
sœur de la magistrale paire de giflles
qu'elle méritait pour violer ainsi la vo-
lonté sacrée d'un mort.
Henry Vaudémont.
Givilité puérile et... malhonnête
« Dans l'armée française, la question se
pose de savoir s'il vaut mieux tutoyer ou
vouvoyer le pioupiou. La question est éga-
lement agitée en ce moment dans l'armée
russe et, tout comme en France, elle divise
les généraux. »
Elle est pourtant bien simple et — sans
être général — nous la croyons facile à ré-
soudre : dire « vous » au soldat, nous semble
le devoir de ses chefs — en temps de paix
— au nom du mutuel respect de la dignité
des hommes et de ceux qui les commandent;
mais — en temps de guerre — devant l'en-
nemi, c'est le moment de dire : Tue !...
-Kl-
« La reine Victoria a donné jeudi soir à
Nice son premier grand dîner. Ses convives
étaient lord Salisbury, l'amiral Seymour,
lord Dufferin.le prince Louis de Battenberg,
les princes et les princesses de l'entourage
de la reine. Une réception a suivi le dîner :
plusieurs personnes de la colonie anglaise y
ont assisté.
Il ne manquait à cette petite fête de famille
que le fils le plus ressemblant de la vieille
Queen, qui nous en aurait dég...oisé le
menu.
Mais, en l'absence de cette source de ren-
seignements authentiques, point n'est besoin
d'être aussi « voyants » que Mlle Gouesnon
—> soufflée par l'ange Gabriel — pour èire
certains qu'à ce royal gueuleton oa a acco-
modé et mangé du « coq gaulois » à toutes
les sauces.
Et dire que nous ne pouvons rendre la pa-
reille aux Anglais, dont la vue seule nous
dégoûte et nous Cuupe radicalement l'ap-
pétit!...
« Dans une kermesse organisée à Buenos-
Ayres au bénéfice des blessés italiens en
Afrique,le comte Antonelli, représentant du
gouvernaient italien, a publiquement of-
fensé Mme Brichanteau, femme du consul
de France.
« Sa conduite étant très sévèrement appré-
ciée par les personnes présentes, le comte
Antonelli dut quitter la fête.
« M. Brichanteau a envoyé ses témoins
au comte Antonelli ; mais celui-ci s'est dé-
robé, sous prétexte de hiérarchie. »
Il est de fait que — dans la hiérarchie des
muffles — ce comte macaronique ne risque
guère de trouver un dignitaire d'un grade
égal au sien.
Aussi, n'esl-ce pas « ses témoins » que
notre consul tût dû lui envoyer, mais sim-
plement sa botte... dans ce que les Italiens
ont si prestement montré aux Abyssins.
« Il n'est pas inutile, peut-être, de remar-
quer que ces procédés de courtoisie envers
les femmes semblent être dans les habitudes
du noble comte.
« On rappelait précisément ces jours der-
niers qu'au moment des négociations du
traité d'Ucciali avec le negus, le comte An-
tonelli s'était permis à l'égard de la reine
Taitan, la femme du souverain africain, une
attitude qui était bien loin de sentir son
gentilhomme. »
La sévère leçon que Ménélick vient de
donner à ses compatriotes aurait pourtant
dû corriger ce malotru de sa grossièreté na-
tive ; mais il paraît qu'elle est — comme sa
couardise — incurable.
On ajoute qUe son gouvernement « a or-
donné une enquête sur l'incident » (?)
Si Crispi était encore au pouvoir, il le nom-
merait d'emblée ministre des Affaires étran-
gères ! et jamais — convenons-en — l'Italie
n'eût été plus dignement représentée que
par ce lâche voyou, dans le concert euro-
péen.
Beaujolais.
Le statuaire Bernstamm, qui, au mois de
septembre dernier, avait eu l'insigne hon-
neur d'être appelé à la cour de Russie, pour
y exécuter le buste du tsar, s'est si bien ac-
quitté de sa mission que ces jours derniers
S. M. l'Impératrice a bien voulu également
poser devant lui. Ces deux portraits, pré-
cieux docnments rapportés de Saint-Péters-
bourg, par M. Bernstamm, avec d'autres en-
core, vont servir au Musée Grévin, pour
préparer une reproduction fidèle d'un des
principaux épisodes de la cérémonie du
f acre.
CREDIT FONCIER DE FRANCE
Assemblée générale des Actionnaires
du 1er avril 1896
Les actionnaires du Crédit foncier ont tenu
leur assemblée générale annuelle le 1er avril
sous la présidence de M. Labeyrie, gouver-
neur.
Le rapport dont il leur a été donné lecture
établit que les prè's hypothécaires réalisés
en 189b se sont élevés à 91.107.737 fr. et les
communaux à 94.2S7.496 fr. dépassant en-
semble les remboursements anticipés.
L 's bénéfices sont cependant inférieurs à
cpux du précédent exercice. Cette diminu-
tion provient principalement du taux moins
avantageux auquel se font les emplois tem-
poraires des capitaux flottants et des dépôts.
Elle est due aussi à l'abaissement du taux
de l'intérêt des prêts hypothécaires et com-
munaux.
D'autre part, il a été nécessaire de com-
bler le vide créé dans les provisions par le
remboursement d'une partie de l'emprunt
1877 et de l'emprunt communal 1879. Enl895,
on a alloué 11 millions aux réserves et pro-
visions contre 8 millions l'année précédenle.
Cinq millions de moins aux bénéfices et
3 millions de plus aux réserves expliquent
l'abaissement à 9.219.844 fr. des bénéfices
disponibles de 1895.
Sur cette somme, il a été prélevé 8 866.000fr.
pour attribuer un dividende de 20 fr. ?ux ac-
tions; la réserve statutaire a pris 57.744 fr.
et il a été reporté à l'exercice suivant
296.100 fr.
Ainsi que l'a expliqué M. le Gouverneur,
répondant à un actionnaire qui demandait
que le dividende fût porté à 3b fr., la réduc-
tion n'est point la conséquence d'un parti-
pris de grossir les réserves au-delà du chiffre
raisonnable. Rien de moins exact que la lé-
gende qui s'est propagée à ce sujet. Les pré-
cédentes Assemblées avaient décidé que les
provisions d'amortissement devaient s'élever
à un chiffre qui permettrait d'effectuer
l'amortissement des emprunts dans une
durée de trente ans. Cette combinaison se
trouve assurée avec les prélèvements réa-
li-és en 1895. Les provisions sont maintenant
établies de façon à assurer le rembourse-
ment des primes en vingt-neuf ans. Le nou-
veau Gouverneur n'a fait que veiller à l'exé-
tioa d'engagements pris avant lui, et les
mesures qu'il à appliquées à cet effet ne per-
nie11 aient pas d'éiever le dividende au-dessus
de 26 fr.
Le rapport, résumant la situation générale,
constate que la crise immobilière que le
Crédit foncier a supportée, sans que son cré-
dit ait été compromis, semble toucher à sa
fin. que les obligations sont garanties au
moyen ue gages ne pouvant laisser aucune
inquiétude, que des opérations de trésorerie
peuvent être entreprises dans un délai rela-
tivement rapproche et que les charges des
emprunts en seront sensiblement réduites;
enfin , que les remboursements anticipés
semblaient enrayés. Néanmoins, la plus
grande prudence est toujours nécessaire.
Le rapport de M. Labeyrie et les explica-
tions verbales au'il a présentées à l'appui
ont été accueillis par l'Assemblée avec de
nombreuses marques d'approbation.
Avant de se séparer, l'Assemblée a voté
les résolutions suivantes :
Les comptes de 1895 sont approuvés et le
dividende est fixé à 26 fr.
La nomination de MM. Joubaire, Le Guay,
Tournus et Tessandier aux fonctions d'ad-
ministrateurs, en remplacement de MM.
Thoureau, Pasteur, Picard, de Swarte est
ratifiée.
Est ratifiée également la nomination de
M. f.e Blant aux fonctions de censeur en rem-
placement de M. de Marcère.
MM. Méliodon et Jules Simon, administra-
teurs, sont réélus; est réélu en qualité de
censeur M. Harly-Perraud, censeur sortant.
COMPAGNIE
de
CHEMINS DE FER DÉPARTEMENTAUX
AVIS
L'Assemblée Générale, dans sa séance du
jeudi 2 avril 1896, a fixé à fr. 17 50 par action
le dividende de l'Exercice 1895, sous déduc-
tion de l'acompte de 6 fr. 25 payé le 15 octo-
bre 1895.
Ce dividende sera mis en paiement à par-
tir du 15 avril, aux prix suivants nets d'im-
pôts :
Titres nominatifs 10 fr. 5b
Coupon n° 14 des titres au
porteur 10 »
A Paris :
Au Crédit foncier de France.
Au Crédit lyonnais.
A la Société Générale, 56, rue de Provence.
A la Banque parisienne.
Et dans les succursales de ces établisse-
ments à Paris et en province.
CONGRES DES SOCIETES SAVANTES
A la Sorbonne
La section de Géographie a entendu une
curieuse étude sur la cartographie postale
et télégraphique. Le professeur Max. Mabyre
a montré des cartes de France, anciennes et
modernes, de 1632, 1697, 1759, an VIII, 1812,
jusqu'en 1869, époque où elles cessent de
paraître par suite des difficultés d'exécution.
...Une nouvelle tentative a été faite tout
récemment par l'auteur même (te la confé-
rence, qui est parvenu à vaincre ces difficul-
tés, grâce à l'omploi de couleurs et de si-
gnes variés; il lui a été possible ainsi d'in-
diquer, à l'échelle du 1.000.000», tous les bu-
reaux de poste, de télégraphe, de téléphone
et les sémaphores, les courriers de la poste
en voiture, à pied ou en bateau, qui sont le
prolongement des bureaux ambulants dont
on distingue le parcours sur les chemins de
fer; de ceux-ci s'éloignent les fils télégra-
phiques sur route qui vont se rattacher aux
bureaux télégraphiques, téléphoniques ou
sémaphoriques...
...Le géographe Max. Mabyre a pu, en ou-
tre, ajouter, sans nuire à la claité de la
carte, la division des déparlements et, par
un jeu de teintes superposées, la représen-
tation très frappante du relief du sol qui en
fait une Carte de France aussi décorative
qu'instructive...
L'auteur-éditeur vend cette carte directe-
ment, et l'envoie franco à la réception d'un
mandat-poste de 10, 14 ou 15 fr., adressé à
M. Max. Mabyre, 30, rue des Saints-Pères,
à Paris.
Nous sommes heureux de féliciter M. Ma-
byre de ses succès; la renommée de sa carte
de France est venue jusqu'à nous, et nous
avons appris avec plaisir que la Carte de
France Mabyre a eu cinq médailles d'or dans
les Expositions internationales et que la So-
ciété de Géographie commerciale lui?a dé-
cerné un rappel de la médaille qu'a déjà
obtenue l'auteur, il y a deux ans, pour ses
remarquables travaux sur les paquebots et
les câbles sous-marins.
MAGIC-MASTIC soi-même les
Calmant Infaillible. F«« e.mandat 2 tr.
àH. GEORGE, 2/, Rue Rochechouart,Paris
DENTS
XJn verre avant chaque repas
C'est un brevet de longue vie I
lï
EST
L'ABSINTHE TERiwiwlKS bienfaisante
DBMANDBizt.LjA, II_, S'AQIT Dl VOTRE SANTÉ !
— Voici deux sous, fait le baron à son fils,
Vh les donner à ce pauvre.
L'enfant regarde son père d'un air surpris.
^Pendant il obéit à cet ordre inattendu.
Seulement, il met la pièce de dix centi-
^' dans sa poche et la remplace par un
S°U qu'il donne au mendiant.
—:o:o:—
Dans une agence d'affaires véreuses.
Uq monsieur à rosette multicolore et d'une
■"ès vague distinction se présente au gui-
chet :
-~ Vous faites des avances sur titres ?
—■ Oui, monsieur.
, 7 Eh bien 1 prêtez-moi donc cinq cents
°uis) je suis comte du pape !
—:o:o: —
Enfin, le monsieur que vous me prô-
nez pour ma nièce est un homme divorcé.
Mais savez-vous pourquoi il "a divorcé?
Il a surpris sa femme en...
La tante vivement, et avec un geste éli-
minatoire :
~~ Oh ! s'il a un caractère comme ça 1...
—:o:o:—
°,Q disait de Me Z..., l'avocat bien connu,
était à couteau tiré avec un de ses col-
'%ues :
T Peuh! fit quelqu'un, ne craignez rien.
es avocats sont comme les lames d'une
^ife de ciseaux : elles ne s'entaillent pas
^tre elles; mais malheur à qui se place en
lravers !
Aquel.
CABOTINS ET CALOTTINS
La petite chapelle de la Bodinière — scan-
dalisée des pompes mondaines de Notre-
^anae-de-Lorette et de la Trinité, ses voisines
"""" vient d'édifier ses fidèles paroissiens et
"elles pénitentes en leur faisant prêcher le
carème par le R. P. Mounet-Sully (de la
• .nfrérie-Frauçaise des Théâtins), qui a
Pris pour texte de ses sermons les plus belles
brades du répertoire de Bénigne Bossuet,un
auteur contemporain de Corneille et de Mo-
dère et que l'ornithologue Brunetière (alias
^rdinand-le-Catholique ) empailla sous le
n°m d'« aigle de mots ».
Le vif succès de cette tentative de décen-
^lisation religieuse a décidé la cathédrale
,6 la rue Richelieu,où pontifie Monseigneur
Ulfts Glaretie, à traiter pour quelques repré-
Set>tations avec les émules de son éminent
S°ciélaire : MM. Didon et Monsabré, tout en
^cordant un congé temporaire au T. G. Frère
^0(Iuelin cadet et à la Révérende Mère
^eichemberg, pour prêcher l'Avent et orga-
ûlser une « retraite » à Saint-Philippe-du-
**°ule et au Sacré-Cœur-de-la-Butte.
On y refusera du monde ; car la feuille de
°catiou — des chaises — a été couverte
cOmme un emprunt russe... Et l'on ose dire
1ue la foi s'en va 1 Et M. Combes, à Beau-
Vais, n'a pas craint de proclamer — en sa
Qualité autorisée de ministre des cultes
Pelant à des francs-maçons — qu' «à l'épo-
où les vieilles croyances, plus ou moins
absurdes ou en tout cas erronées tendent à
^jsParaltre, c'est dans les Loges que se réfu-
tent les principes de la vraie morale. »
Erreur, Excellence, grave erreur et qui a
s°ulevé les protestations de tous les goupil-
las t meu pensants » , à commencer par
Aynard, député du Bhône et évèque de
Arbresle —banquier à ses moments perdus
j"" lequelvous excommunie et vous interpel-
la à la rentrée, pour vous apprendre que
* les vieilles croyances », loin de tendre à
disparaître, envahissent au contraire jus-
qu'aux scènes de la Seine, et que les Loges,
0tl conciergeries, n'ont jamais servi d'asilts
héréditaires « aux principes de la vraie mo-
rale» dont l'Evangile— comme le dit excel-
laient un pieux Alsacien de mes amis, avec
s°n accent convaincu — s'est réfuchié à la
Minière ! »
Les théâtres se consacrant au culte eatho-
dique — sous l'influence, sans doute, des
rayons X d'en haut — la comédie a dû s'exi-
*er au Palais de Justice (3= Chambre) où
* M. Varlet, directeur de la « Gatté-Roche-
Cuouart», demandait au tribunal de condam-
Qer son ancienne artiste, Mlle Demeah, à
Paver le montant du dédit prévu dans son
eQgagement, soit 6.000 fr. »
Motifs : refus de service de l'artiste, sous
Prétexte de maladie dont l'origine remonte
a Un « crêpage de chignons » qu'elle eut an-
'érieurerneiit avec une de ses camarades,
^*He C... à propos d'un de ses pantalons
qu'on avait déchiré et orné d'une rose... par
Arrière.
Le jugement a été renvoyé à quinzaine ;
cependant que l'espiègle rosière fredonnait à
son impitoyable directeur et poursuivant
avec une rjaîtè vraiment RocAechouart :
Tu n'auras pas ma ■ rose »!
GUiLLERY.
LA MORT DE BAILLET
Il arrive fréquemment que les rapts
dans le genre de celui dont fut victime le
corps de notre pauvre ami Georges Bail-
let sont le fait de prêtres trop zélés.
En ce qui concerne Baillet, il n'en est
rien, car voici ce qu'imprime un ami
libre-penseur, qui assistait à l'enterre-
ment :
Mais nous avons le respect profond de la
vérité et nous devons dire que dans cette
douloureuse circonstance, le curé de Nogent-
les-Vierges a eu une attitude correcte, res-
pectueuse de la liberté d'autrui, qu'il a re-
fusé de se rendre aux instances qui lui
étaient faites, d'aller chez Baillet, avant sa
mort, disant qu'il le connaissait et qu'il sa-
vait ses opinions ; qu'après le décès, il a
tout d'abord et péremptoirement refusé de
recevoir le corps à l'église par respect pour
la volonté du mort et que s'il a cédé enfin,
s'il a consenti à procéder à la cérémonie re-
ligieuse, c'est parce qu'il en a été instam-
ment sollicité par la belle-sœur de Baillet.
Ainsi, il s'est trouvé une ultra, plus ra-
dicale que le prêtre, pour enlever de
haute lutte cette cérémonie religieuse.
On frémit en songeait que les aigres ré-
criminations de cette mégère ont prévalu
sur deux testaments formels.
Et l'on se prend à regretter que, le
temps des miracles étant passé, Baillet,
nouveau Lazare, n'ait pu sortir de son
tombeau pour gratifier sa chère belle-
sœur de la magistrale paire de giflles
qu'elle méritait pour violer ainsi la vo-
lonté sacrée d'un mort.
Henry Vaudémont.
Givilité puérile et... malhonnête
« Dans l'armée française, la question se
pose de savoir s'il vaut mieux tutoyer ou
vouvoyer le pioupiou. La question est éga-
lement agitée en ce moment dans l'armée
russe et, tout comme en France, elle divise
les généraux. »
Elle est pourtant bien simple et — sans
être général — nous la croyons facile à ré-
soudre : dire « vous » au soldat, nous semble
le devoir de ses chefs — en temps de paix
— au nom du mutuel respect de la dignité
des hommes et de ceux qui les commandent;
mais — en temps de guerre — devant l'en-
nemi, c'est le moment de dire : Tue !...
-Kl-
« La reine Victoria a donné jeudi soir à
Nice son premier grand dîner. Ses convives
étaient lord Salisbury, l'amiral Seymour,
lord Dufferin.le prince Louis de Battenberg,
les princes et les princesses de l'entourage
de la reine. Une réception a suivi le dîner :
plusieurs personnes de la colonie anglaise y
ont assisté.
Il ne manquait à cette petite fête de famille
que le fils le plus ressemblant de la vieille
Queen, qui nous en aurait dég...oisé le
menu.
Mais, en l'absence de cette source de ren-
seignements authentiques, point n'est besoin
d'être aussi « voyants » que Mlle Gouesnon
—> soufflée par l'ange Gabriel — pour èire
certains qu'à ce royal gueuleton oa a acco-
modé et mangé du « coq gaulois » à toutes
les sauces.
Et dire que nous ne pouvons rendre la pa-
reille aux Anglais, dont la vue seule nous
dégoûte et nous Cuupe radicalement l'ap-
pétit!...
« Dans une kermesse organisée à Buenos-
Ayres au bénéfice des blessés italiens en
Afrique,le comte Antonelli, représentant du
gouvernaient italien, a publiquement of-
fensé Mme Brichanteau, femme du consul
de France.
« Sa conduite étant très sévèrement appré-
ciée par les personnes présentes, le comte
Antonelli dut quitter la fête.
« M. Brichanteau a envoyé ses témoins
au comte Antonelli ; mais celui-ci s'est dé-
robé, sous prétexte de hiérarchie. »
Il est de fait que — dans la hiérarchie des
muffles — ce comte macaronique ne risque
guère de trouver un dignitaire d'un grade
égal au sien.
Aussi, n'esl-ce pas « ses témoins » que
notre consul tût dû lui envoyer, mais sim-
plement sa botte... dans ce que les Italiens
ont si prestement montré aux Abyssins.
« Il n'est pas inutile, peut-être, de remar-
quer que ces procédés de courtoisie envers
les femmes semblent être dans les habitudes
du noble comte.
« On rappelait précisément ces jours der-
niers qu'au moment des négociations du
traité d'Ucciali avec le negus, le comte An-
tonelli s'était permis à l'égard de la reine
Taitan, la femme du souverain africain, une
attitude qui était bien loin de sentir son
gentilhomme. »
La sévère leçon que Ménélick vient de
donner à ses compatriotes aurait pourtant
dû corriger ce malotru de sa grossièreté na-
tive ; mais il paraît qu'elle est — comme sa
couardise — incurable.
On ajoute qUe son gouvernement « a or-
donné une enquête sur l'incident » (?)
Si Crispi était encore au pouvoir, il le nom-
merait d'emblée ministre des Affaires étran-
gères ! et jamais — convenons-en — l'Italie
n'eût été plus dignement représentée que
par ce lâche voyou, dans le concert euro-
péen.
Beaujolais.
Le statuaire Bernstamm, qui, au mois de
septembre dernier, avait eu l'insigne hon-
neur d'être appelé à la cour de Russie, pour
y exécuter le buste du tsar, s'est si bien ac-
quitté de sa mission que ces jours derniers
S. M. l'Impératrice a bien voulu également
poser devant lui. Ces deux portraits, pré-
cieux docnments rapportés de Saint-Péters-
bourg, par M. Bernstamm, avec d'autres en-
core, vont servir au Musée Grévin, pour
préparer une reproduction fidèle d'un des
principaux épisodes de la cérémonie du
f acre.
CREDIT FONCIER DE FRANCE
Assemblée générale des Actionnaires
du 1er avril 1896
Les actionnaires du Crédit foncier ont tenu
leur assemblée générale annuelle le 1er avril
sous la présidence de M. Labeyrie, gouver-
neur.
Le rapport dont il leur a été donné lecture
établit que les prè's hypothécaires réalisés
en 189b se sont élevés à 91.107.737 fr. et les
communaux à 94.2S7.496 fr. dépassant en-
semble les remboursements anticipés.
L 's bénéfices sont cependant inférieurs à
cpux du précédent exercice. Cette diminu-
tion provient principalement du taux moins
avantageux auquel se font les emplois tem-
poraires des capitaux flottants et des dépôts.
Elle est due aussi à l'abaissement du taux
de l'intérêt des prêts hypothécaires et com-
munaux.
D'autre part, il a été nécessaire de com-
bler le vide créé dans les provisions par le
remboursement d'une partie de l'emprunt
1877 et de l'emprunt communal 1879. Enl895,
on a alloué 11 millions aux réserves et pro-
visions contre 8 millions l'année précédenle.
Cinq millions de moins aux bénéfices et
3 millions de plus aux réserves expliquent
l'abaissement à 9.219.844 fr. des bénéfices
disponibles de 1895.
Sur cette somme, il a été prélevé 8 866.000fr.
pour attribuer un dividende de 20 fr. ?ux ac-
tions; la réserve statutaire a pris 57.744 fr.
et il a été reporté à l'exercice suivant
296.100 fr.
Ainsi que l'a expliqué M. le Gouverneur,
répondant à un actionnaire qui demandait
que le dividende fût porté à 3b fr., la réduc-
tion n'est point la conséquence d'un parti-
pris de grossir les réserves au-delà du chiffre
raisonnable. Rien de moins exact que la lé-
gende qui s'est propagée à ce sujet. Les pré-
cédentes Assemblées avaient décidé que les
provisions d'amortissement devaient s'élever
à un chiffre qui permettrait d'effectuer
l'amortissement des emprunts dans une
durée de trente ans. Cette combinaison se
trouve assurée avec les prélèvements réa-
li-és en 1895. Les provisions sont maintenant
établies de façon à assurer le rembourse-
ment des primes en vingt-neuf ans. Le nou-
veau Gouverneur n'a fait que veiller à l'exé-
tioa d'engagements pris avant lui, et les
mesures qu'il à appliquées à cet effet ne per-
nie11 aient pas d'éiever le dividende au-dessus
de 26 fr.
Le rapport, résumant la situation générale,
constate que la crise immobilière que le
Crédit foncier a supportée, sans que son cré-
dit ait été compromis, semble toucher à sa
fin. que les obligations sont garanties au
moyen ue gages ne pouvant laisser aucune
inquiétude, que des opérations de trésorerie
peuvent être entreprises dans un délai rela-
tivement rapproche et que les charges des
emprunts en seront sensiblement réduites;
enfin , que les remboursements anticipés
semblaient enrayés. Néanmoins, la plus
grande prudence est toujours nécessaire.
Le rapport de M. Labeyrie et les explica-
tions verbales au'il a présentées à l'appui
ont été accueillis par l'Assemblée avec de
nombreuses marques d'approbation.
Avant de se séparer, l'Assemblée a voté
les résolutions suivantes :
Les comptes de 1895 sont approuvés et le
dividende est fixé à 26 fr.
La nomination de MM. Joubaire, Le Guay,
Tournus et Tessandier aux fonctions d'ad-
ministrateurs, en remplacement de MM.
Thoureau, Pasteur, Picard, de Swarte est
ratifiée.
Est ratifiée également la nomination de
M. f.e Blant aux fonctions de censeur en rem-
placement de M. de Marcère.
MM. Méliodon et Jules Simon, administra-
teurs, sont réélus; est réélu en qualité de
censeur M. Harly-Perraud, censeur sortant.
COMPAGNIE
de
CHEMINS DE FER DÉPARTEMENTAUX
AVIS
L'Assemblée Générale, dans sa séance du
jeudi 2 avril 1896, a fixé à fr. 17 50 par action
le dividende de l'Exercice 1895, sous déduc-
tion de l'acompte de 6 fr. 25 payé le 15 octo-
bre 1895.
Ce dividende sera mis en paiement à par-
tir du 15 avril, aux prix suivants nets d'im-
pôts :
Titres nominatifs 10 fr. 5b
Coupon n° 14 des titres au
porteur 10 »
A Paris :
Au Crédit foncier de France.
Au Crédit lyonnais.
A la Société Générale, 56, rue de Provence.
A la Banque parisienne.
Et dans les succursales de ces établisse-
ments à Paris et en province.
CONGRES DES SOCIETES SAVANTES
A la Sorbonne
La section de Géographie a entendu une
curieuse étude sur la cartographie postale
et télégraphique. Le professeur Max. Mabyre
a montré des cartes de France, anciennes et
modernes, de 1632, 1697, 1759, an VIII, 1812,
jusqu'en 1869, époque où elles cessent de
paraître par suite des difficultés d'exécution.
...Une nouvelle tentative a été faite tout
récemment par l'auteur même (te la confé-
rence, qui est parvenu à vaincre ces difficul-
tés, grâce à l'omploi de couleurs et de si-
gnes variés; il lui a été possible ainsi d'in-
diquer, à l'échelle du 1.000.000», tous les bu-
reaux de poste, de télégraphe, de téléphone
et les sémaphores, les courriers de la poste
en voiture, à pied ou en bateau, qui sont le
prolongement des bureaux ambulants dont
on distingue le parcours sur les chemins de
fer; de ceux-ci s'éloignent les fils télégra-
phiques sur route qui vont se rattacher aux
bureaux télégraphiques, téléphoniques ou
sémaphoriques...
...Le géographe Max. Mabyre a pu, en ou-
tre, ajouter, sans nuire à la claité de la
carte, la division des déparlements et, par
un jeu de teintes superposées, la représen-
tation très frappante du relief du sol qui en
fait une Carte de France aussi décorative
qu'instructive...
L'auteur-éditeur vend cette carte directe-
ment, et l'envoie franco à la réception d'un
mandat-poste de 10, 14 ou 15 fr., adressé à
M. Max. Mabyre, 30, rue des Saints-Pères,
à Paris.
Nous sommes heureux de féliciter M. Ma-
byre de ses succès; la renommée de sa carte
de France est venue jusqu'à nous, et nous
avons appris avec plaisir que la Carte de
France Mabyre a eu cinq médailles d'or dans
les Expositions internationales et que la So-
ciété de Géographie commerciale lui?a dé-
cerné un rappel de la médaille qu'a déjà
obtenue l'auteur, il y a deux ans, pour ses
remarquables travaux sur les paquebots et
les câbles sous-marins.
MAGIC-MASTIC soi-même les
Calmant Infaillible. F«« e.mandat 2 tr.
àH. GEORGE, 2/, Rue Rochechouart,Paris
DENTS
XJn verre avant chaque repas
C'est un brevet de longue vie I
lï
EST
L'ABSINTHE TERiwiwlKS bienfaisante
DBMANDBizt.LjA, II_, S'AQIT Dl VOTRE SANTÉ !