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Carnet d'un Sceptique
PRENEZ MON OURS !. . .
Voulez-vous des conférences ? Ou en a
mis partout.
Je ne sais si je me trompe, mais il me
semble que les oreilles doivent furieuse-
ment leur corner aux bonnes gens de pro-
vince. C'est à qui ira leur porter la bonne
parole : bonapartistes, royalistes, socia-
listes, radicaux.versent des torrents d'élo-
quence sur leurs infortunés électeurs.
En ce moment, c'est M Doumer, l'an-
cien collabo de M. Bourgeois, qui s'efforce
de leur prouver par a plus b que, hors la
République démocratique, il n'est point
de salut.
Cette chanson n'a qu'un couplet que
tou3 les partis chantent avec une bonne
foi manifeste ; elle n'a aussi qu'un refrain:
Prenez mon ours 1
Eh mais 1 nous l'avons déjà eu votre
ours, M. Doumer, et je ne vois pas que
cela nous ait beaucoup avancés.
M. LAROCHE
On s'est enfin décidé à le rappeler.
Quel dommage qu'on ne l'ait point fait la
veille du jour où il devait partir pour Ma-
dagascar !
La presse s'en est donné à cœur-joie
sur le dos de cet administrateur désas-
treux et moi-même je ne me suis pas
gêné de l'asticoter, dans la mesure de
mes faibles moyens ; mais la vérité, c'est
que le coupable n'est pas M. Laroche,
mais le Gouvernement.
Excellent préfet, je crois, M. Laroche
avait le tort de ne pas savoir ce que c'est
qu'une colonie; il a traité Tananarive
comme s'il se fût agi d'Orléans. C'était
absurde, mais à qui la faute si ce n'est
aux ministres qui ont eu la sottise de le
choisir.
Oh ! Beaumarchais ! Nous sommes tou-
jours aussi bêtes que de ton temps et
quand il faut un danseur, c'est toujours
un coiffeur que nous choisissons.
LES MIC-MACS ALGÉRIENS
Aurons-nous, ou n'aurons-nous pas un
nouveau scandale algérien ?
Rien n'est encore décidé; le gouverne-
ment hésite; il se pourrait même qu'il
battît en retraite. Ce n'est pas l'envie qui
lui manque de déplacer M. Cambon,mais
malgré son désir de complaire à un dé-
puté aussi influent qu'opportuniste, il
n'envisage pas sans appréhension l'inter-
pellation suspendue sur sa tête comme
une épée de Damoclès.
Sentiment du devoir, amour de la vé-
rité ? Taratata ! Le trac du portefeuille.
Voilà un gouverneur général qui a pris
carrément position contre les tripoteurs
des phosphates de Tébessaet qui, par sur-
croît, s'avise de réviser les listes électo-
rales, ce qui gêne très fort, paraît-il, le
député en question. N'est-ce pas suffisant
pour qu'on le révoque?
L'intérêt de l'Algérie, n'en parlons pas;
cela n'a pas d'importance.
Pouah ! que les dessous de la politique
sont donc malpropres.
N'y touchez pas, c'est du caca I
LE TRIBUNAL DE SIMPLE POLICE
Les affaires jugées par ce tribunal di-
minuent dans des proportions inquiétan-
tes ; le déchet est simplement de cin-
quante pour cent des contraventions ; ce
sont 230.000 francs de moins dans les
caisses de la commune et de l'État.
Ce n'est pas moi qui le regretterai. J'ai
eu jadis maille à partir avec ce tribunal
et j'en ai gardé l'idée que c'était une ins-
titution abominablement vexatoire, pour
ne pas dire inique. Un tribunal où le plai-»
gnant a toujours tort et l'accusateur tou-
jours raison, me paraît réaliser très mé-
diocrement l'idéal de la justice.
Dans l'epèce, ce sont, à ce qu'on m'a
dit, nos conseillers municipaux qui font,
le plus souvent,lever les contraventions;
les agents dégoûtés ne verbalisent plus
qu'avec répugnance.
Quand ils ne serviraient qu'à cela, nos
conseillers, ce serait déjà quelque chose.
O joie 1 pouvoir secouer un tapis par
la fenêtre à la barbe du fisc !
VIVE LE CHRIST !
Ils sont enfantins, ces cléricaux ! Deux
gentlemen grenoblois avaient été obligés
de purger deux jours de contrainte par
corps, qui leur avaient été infligés pour re-
fus de paiement d'une amende. Quelques
centaines de bonnes gens, parmi lesquels
beaucoup de prêtres, sont allées les at-
tendre devant la prison et leur ont fait
une ovation enthousiaste.
Des bouquets leur ont été offerts ; on a
conspué les persécuteurs et les francs-
maçons et on a crié à pleins gosiers :
« Vive le Christ !» et « Vive la liberté 1 »
Jusqu'aux cléricaux qui crient « Vive
la liberté 1 » Mais c'est le Christ que je
ne vois pas bien dans cette affaire.
Je me reprends ; ce n'est pas enfantin,
c'est bêbête 1
LA TIMBROMANIE
S'il y a des timbrophiles qui me lisent,
qu'ils ne s'effraient pas de ce sous-titre ;
je ne veux, en aucune façon, critiquer
leur innocente passion. J'ai, moi aussi,
mes dadas ; je suis un collectionneur fé-
roce de toutes sortes de bibelots et cela
me rend indulgent pour les toquades des
autres.
Bien au contraire,je veux leur signaler
une idée géniale qui, généralisée, pour-
rait faire tressaillir de joie leurs cœurs
d'amateurs et mettre un peu d'argent
dans les caisses, souvent à sec, des gou-
vernements en général et du nôtre en
particulier.
C'est à nos borfs amis les Anglais, tou-
jours pratiques, qu'en revient l'honneur.
Ils ont, dans une de leurs colonies, fait
rechercher tous les documents officiels
pourvus de timbres ; ils ont fait décoller
les précieux petits carrés de papier et la
vente a produit la somme respectable de
trente mille francs.
Quand je vous dis que ce sont nos maî-
tres en tout 1
Le grand Napoléon, qui ne les détes-
tait pas autant qu'il aurait dû le faire, les
appelait un peuple de boutiquiers.
Je ne sais s'ils ont jamais pris cela pour
une injure; mais je gagerais que mainte-
nant le propos leur semblerait un com-
pliment.
O. Revoir.
L'ETAT VOLEUR !
U me semble bien avoir déjà, ô cette place,
dit non tout ce que je pensais, c'eût été un peu
long, mais une partie de ce que je pensais sur
les frais de justice et les huissiers.
C'est un sujet qui me tient à cœur. Lorsque
j'apprends qu'on a joué quelque bon tour à un
de ces marchands de papiers bleus, mon cœur
frémit d'aise. Hélas! pourquoi l'usage d'accro-
cher aux réverbères les gens qui vous embêtent
est-il tombé en désuétude ?
Donc, ces jours-ci, j'ai appris qu'un débiteur,
jadis persécuté, avait pistoletté un huissier
sans l'atteindre — heureusement pour l'huissier
et aussi pour le débiteur — et je n'ai pu me te-
nir de revenir sur ce sujet.
Vous n'attendez pas, je pense, que je plaide
les circonstances atténuantes en faveur du cri-
minel. 11 mérite la corde. Rater un huissier...
Nonl la corde est insuffisante, on devrait l'é-
corcher vif.
Excusez, je vous prie, cette saillie cannibales-
que; j'ai, moi aussi, une vieille dent contre eux
et ce n'est même qu'avec la plus grande diffi-
culté, lorsque j'en parle, que je puis empêcher
la moutarde de me monter au nez.
Je leur en veux, parce qu'il faut qu'un homme
volé s'en prenne à quelqu'un et que, prenant
l'effet pour la cause, il est bien obligé de mau-
dire, non le vrai voleur si haut placé qu'on ne
peut l'atteindre, mais le comparse tangible sous
les espèces d'un monsieur à binocle. ,
J'aboie après les huissiers, parce que j'ai la
douce espérance de pouvoir leur mordre les
mollets; mais l'État, je ne puis rien sur lui.
L'État! J'ai nommé le voleur.
Quand un huissier vous flibuste cent sous,
tenez pour certain qu'il y a trois francs pour les
caisses gouvernementales.
Le législateur prévoyant a voulu que le meil-
leur des recettes fût prélevé, non sur ceux qui
ont de l'argent, mais sur ceux qui en manquent.
Et cette idée qui, de prime abord, aurait pu
paraître paradoxale, a été, par la suite, victo-
rieusement justifiée.
D'ailleurs, on ne pourrait demander à d'opu-
lents fabricants de lois de prélever une dîme
sur leur propre fortune. Il faut bien que les mi-
séreux servent à quelque chose.
Il y a donc dans cette question de la réduction
des frais scandaleux de justice une questi°°
budgétaire, et c'est sans doute pour cela que
nos ministres, qui ont d'ailleurs bien autre
chose en tète, ne se hâtent pas de la résoudra
tout en reconnaissant qu'une réforme s'imp°se'
Les sous dont on dégrèverait les pau^re'
gens, il faudrait les trouver autre part; c'est 1»
une grosse affaire. On continue à rançonner^8
débiteurs insolvables, et les créanciers dont o"
dilapide bêtement le gage.
Je n'ai pas la prétention sotte de voir mes ei'
forts couronnés de succès; je ne fais que jetcr
une goutte d'eau dans le torrent qui, je l'espère
emportera un jour cette législation scélérate.
Peut-être alors se décidera-t-on à comprendre
qu'il est inique et idiot à la fois d'exiger d'o"
homme qui ne peut payer cent francs le pa>e'
ment de deux cents francs de frais suppléme"'
taires; peut-être alors l'État daignera-t-il reco»'
naître que spéculer sur la misère des ge"'
constitue un véritable vol et qu'il y a cent an5
qu'il —spécule sur nous.
Le gouvernement, qui parle toujours de tÊ
formes, devrait bien s'atteler à celle-là.
Que diable I qu'il se contente de nous vend'c
du tabac qui se fume mal et des allumettes qu'
ne prennent pas du tout; mais qu'il ne nof!
détrousse plus.
P. Darik.
Chronique buissonnièr*
Grandes manœuvres de cavalerie,
d'infanterie
et de Faure...fanterie
Sans se laisser impressionner par les bl8'
gues de mauvais goût, qui partirent toute6
seules dans la presse — cette éternelle fron-
deuse— à l'annooee illustrée de son proje'
d'uniforme de grand gala, M. Félix Faure 8
fini par résoudre cette difficile question d'é-
tiquette avec un esprit de décision, qui 8
littéralement « coupé la chique » — connu*
on disait sous son ministère de la marine A
à tous les railleurs s'effbrçant de l'affuble*
d'une veste.
Voici le costume auquel sVst arrêté Ie
Président de la République, qui vient de
l'arborer avec succès aux grandes manœu-
vres des Gharentes, où il a reçu le baptêtf>e
du feu :
« M. Félix Faure porte une jaquette noire'
un pantalon en drap gris, un pardessus noi-
sette et des bottes à l'écuyère. Il est coi$
d'un petit chapeau noir en forme dite Cron'
stadt. A sa boutonnière est la roselio de J*
Légion d'honneur. »
C'est simple, coquet, imposant et facile ^
endosser, môme en voyage, à pied comme*
cheval; car le chef de l'État, à AngoulêrDf'
« montait un'cheval bai et était suivi d'u*
piqueur en livrée bleue à boutons d'or, eI)
culotte blanche et portant un chapeau or£^
d'une cocarde, précède le président qui e-9'
suivi d'uce escorte de dragons. »
Ça va bien quand il fait beau ;
Mais, quand il tombe de la pluie,
Le président relève le col de son pardes-
sus, et fait accrocher à sa selle un tablief
pour protéger ses jambes.
Ce tablier, précieusement conservé P8f
l'ancien tanneur Félix Faure, remplaçait *
la fois — comme signe distinctif du pouvo>f
suprême — le panache blanc d'Henri IV (°e
la vieille branche ainée des. Bourbons) et Ie
parapluie orléaniste de Louis-Philippe (bran-
che cadette de nos rois).
Les rois sont morts, vive la République!
Mais ce tablier de basane gênant les mou-
vements de son destrier, Félix Ier le fait
lever aussitôt sans s'inquiéter de l'averse-1'
refuse de monter dans un break qui suit st>*
la route en môme temps.
Le baptême de l'eau après celui du fel1'
Carnot lui-même ne se fût pas laissé treU1'
per avec plus de stoïcisme.
Toutefois, le président, homme de reS'
sources et d'un génie pratique, complétait 'e
lendemain son uniforme par l'adjoncli01'
d'un caoutchouc — auquel ne pensa jarn8'5
Sadi — et la pluie vaincue battait aussi'*'
en retraite, pour céder la place au solcl
d'Austerlitz, bravé par le généralissiP3*
Faure au point de ne pas même lui opposet
un parasol !
Bien n'échappe, d'ailleurs, au successeuf
de Napoléon et d'Adolphe Thiers :
Entre Sonneville et Rouillac, M. Féh*
s'était arrêté au pied d'un buisson où se W
lançait l'éciiteau : « Téléphone », et, a}'8^
pris les récepteurs, avait poussé le traditiolJ
nel : « Allô ! Allô I »
Tout d'abord on ne lui a pas réponde e
le président poussait des « Allô ! Allô ! » 0
sespérés. >
Le président. — Quel est le poste 4
parle?
La voix inconnue. — Le poste de ^
guette.
LE
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CARTONS POUR JOURNAUX
Cartons couverture molesquine ou perca-
line, clous et coins cuivre, titre du journal
en dorure.
Pris au bureau :
Grelot............2 75
Caricature........ 2 25
Charivari.........3 »
Courrier français. 2 50
Figaro illustré.... 3 »
Illustration.......2 50
Indv-,.desch.defer 2 »
Jo'irnal amusant. 2 50
Journal illustré... 2 75
Journal pour rire. 2 »
Monde illustré.... 2 25
Nature............2 »
Nouvelle Revue... 1 75
Rev.d.Deux-Mon.. \ 75
Revue illustrée ... 2 50
Tour du Monde.. 2 »
Univers illustré... 3 »
Vie parisienne.... 2 »
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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
6, cité Bergère, Paris
Carnet d'un Sceptique
PRENEZ MON OURS !. . .
Voulez-vous des conférences ? Ou en a
mis partout.
Je ne sais si je me trompe, mais il me
semble que les oreilles doivent furieuse-
ment leur corner aux bonnes gens de pro-
vince. C'est à qui ira leur porter la bonne
parole : bonapartistes, royalistes, socia-
listes, radicaux.versent des torrents d'élo-
quence sur leurs infortunés électeurs.
En ce moment, c'est M Doumer, l'an-
cien collabo de M. Bourgeois, qui s'efforce
de leur prouver par a plus b que, hors la
République démocratique, il n'est point
de salut.
Cette chanson n'a qu'un couplet que
tou3 les partis chantent avec une bonne
foi manifeste ; elle n'a aussi qu'un refrain:
Prenez mon ours 1
Eh mais 1 nous l'avons déjà eu votre
ours, M. Doumer, et je ne vois pas que
cela nous ait beaucoup avancés.
M. LAROCHE
On s'est enfin décidé à le rappeler.
Quel dommage qu'on ne l'ait point fait la
veille du jour où il devait partir pour Ma-
dagascar !
La presse s'en est donné à cœur-joie
sur le dos de cet administrateur désas-
treux et moi-même je ne me suis pas
gêné de l'asticoter, dans la mesure de
mes faibles moyens ; mais la vérité, c'est
que le coupable n'est pas M. Laroche,
mais le Gouvernement.
Excellent préfet, je crois, M. Laroche
avait le tort de ne pas savoir ce que c'est
qu'une colonie; il a traité Tananarive
comme s'il se fût agi d'Orléans. C'était
absurde, mais à qui la faute si ce n'est
aux ministres qui ont eu la sottise de le
choisir.
Oh ! Beaumarchais ! Nous sommes tou-
jours aussi bêtes que de ton temps et
quand il faut un danseur, c'est toujours
un coiffeur que nous choisissons.
LES MIC-MACS ALGÉRIENS
Aurons-nous, ou n'aurons-nous pas un
nouveau scandale algérien ?
Rien n'est encore décidé; le gouverne-
ment hésite; il se pourrait même qu'il
battît en retraite. Ce n'est pas l'envie qui
lui manque de déplacer M. Cambon,mais
malgré son désir de complaire à un dé-
puté aussi influent qu'opportuniste, il
n'envisage pas sans appréhension l'inter-
pellation suspendue sur sa tête comme
une épée de Damoclès.
Sentiment du devoir, amour de la vé-
rité ? Taratata ! Le trac du portefeuille.
Voilà un gouverneur général qui a pris
carrément position contre les tripoteurs
des phosphates de Tébessaet qui, par sur-
croît, s'avise de réviser les listes électo-
rales, ce qui gêne très fort, paraît-il, le
député en question. N'est-ce pas suffisant
pour qu'on le révoque?
L'intérêt de l'Algérie, n'en parlons pas;
cela n'a pas d'importance.
Pouah ! que les dessous de la politique
sont donc malpropres.
N'y touchez pas, c'est du caca I
LE TRIBUNAL DE SIMPLE POLICE
Les affaires jugées par ce tribunal di-
minuent dans des proportions inquiétan-
tes ; le déchet est simplement de cin-
quante pour cent des contraventions ; ce
sont 230.000 francs de moins dans les
caisses de la commune et de l'État.
Ce n'est pas moi qui le regretterai. J'ai
eu jadis maille à partir avec ce tribunal
et j'en ai gardé l'idée que c'était une ins-
titution abominablement vexatoire, pour
ne pas dire inique. Un tribunal où le plai-»
gnant a toujours tort et l'accusateur tou-
jours raison, me paraît réaliser très mé-
diocrement l'idéal de la justice.
Dans l'epèce, ce sont, à ce qu'on m'a
dit, nos conseillers municipaux qui font,
le plus souvent,lever les contraventions;
les agents dégoûtés ne verbalisent plus
qu'avec répugnance.
Quand ils ne serviraient qu'à cela, nos
conseillers, ce serait déjà quelque chose.
O joie 1 pouvoir secouer un tapis par
la fenêtre à la barbe du fisc !
VIVE LE CHRIST !
Ils sont enfantins, ces cléricaux ! Deux
gentlemen grenoblois avaient été obligés
de purger deux jours de contrainte par
corps, qui leur avaient été infligés pour re-
fus de paiement d'une amende. Quelques
centaines de bonnes gens, parmi lesquels
beaucoup de prêtres, sont allées les at-
tendre devant la prison et leur ont fait
une ovation enthousiaste.
Des bouquets leur ont été offerts ; on a
conspué les persécuteurs et les francs-
maçons et on a crié à pleins gosiers :
« Vive le Christ !» et « Vive la liberté 1 »
Jusqu'aux cléricaux qui crient « Vive
la liberté 1 » Mais c'est le Christ que je
ne vois pas bien dans cette affaire.
Je me reprends ; ce n'est pas enfantin,
c'est bêbête 1
LA TIMBROMANIE
S'il y a des timbrophiles qui me lisent,
qu'ils ne s'effraient pas de ce sous-titre ;
je ne veux, en aucune façon, critiquer
leur innocente passion. J'ai, moi aussi,
mes dadas ; je suis un collectionneur fé-
roce de toutes sortes de bibelots et cela
me rend indulgent pour les toquades des
autres.
Bien au contraire,je veux leur signaler
une idée géniale qui, généralisée, pour-
rait faire tressaillir de joie leurs cœurs
d'amateurs et mettre un peu d'argent
dans les caisses, souvent à sec, des gou-
vernements en général et du nôtre en
particulier.
C'est à nos borfs amis les Anglais, tou-
jours pratiques, qu'en revient l'honneur.
Ils ont, dans une de leurs colonies, fait
rechercher tous les documents officiels
pourvus de timbres ; ils ont fait décoller
les précieux petits carrés de papier et la
vente a produit la somme respectable de
trente mille francs.
Quand je vous dis que ce sont nos maî-
tres en tout 1
Le grand Napoléon, qui ne les détes-
tait pas autant qu'il aurait dû le faire, les
appelait un peuple de boutiquiers.
Je ne sais s'ils ont jamais pris cela pour
une injure; mais je gagerais que mainte-
nant le propos leur semblerait un com-
pliment.
O. Revoir.
L'ETAT VOLEUR !
U me semble bien avoir déjà, ô cette place,
dit non tout ce que je pensais, c'eût été un peu
long, mais une partie de ce que je pensais sur
les frais de justice et les huissiers.
C'est un sujet qui me tient à cœur. Lorsque
j'apprends qu'on a joué quelque bon tour à un
de ces marchands de papiers bleus, mon cœur
frémit d'aise. Hélas! pourquoi l'usage d'accro-
cher aux réverbères les gens qui vous embêtent
est-il tombé en désuétude ?
Donc, ces jours-ci, j'ai appris qu'un débiteur,
jadis persécuté, avait pistoletté un huissier
sans l'atteindre — heureusement pour l'huissier
et aussi pour le débiteur — et je n'ai pu me te-
nir de revenir sur ce sujet.
Vous n'attendez pas, je pense, que je plaide
les circonstances atténuantes en faveur du cri-
minel. 11 mérite la corde. Rater un huissier...
Nonl la corde est insuffisante, on devrait l'é-
corcher vif.
Excusez, je vous prie, cette saillie cannibales-
que; j'ai, moi aussi, une vieille dent contre eux
et ce n'est même qu'avec la plus grande diffi-
culté, lorsque j'en parle, que je puis empêcher
la moutarde de me monter au nez.
Je leur en veux, parce qu'il faut qu'un homme
volé s'en prenne à quelqu'un et que, prenant
l'effet pour la cause, il est bien obligé de mau-
dire, non le vrai voleur si haut placé qu'on ne
peut l'atteindre, mais le comparse tangible sous
les espèces d'un monsieur à binocle. ,
J'aboie après les huissiers, parce que j'ai la
douce espérance de pouvoir leur mordre les
mollets; mais l'État, je ne puis rien sur lui.
L'État! J'ai nommé le voleur.
Quand un huissier vous flibuste cent sous,
tenez pour certain qu'il y a trois francs pour les
caisses gouvernementales.
Le législateur prévoyant a voulu que le meil-
leur des recettes fût prélevé, non sur ceux qui
ont de l'argent, mais sur ceux qui en manquent.
Et cette idée qui, de prime abord, aurait pu
paraître paradoxale, a été, par la suite, victo-
rieusement justifiée.
D'ailleurs, on ne pourrait demander à d'opu-
lents fabricants de lois de prélever une dîme
sur leur propre fortune. Il faut bien que les mi-
séreux servent à quelque chose.
Il y a donc dans cette question de la réduction
des frais scandaleux de justice une questi°°
budgétaire, et c'est sans doute pour cela que
nos ministres, qui ont d'ailleurs bien autre
chose en tète, ne se hâtent pas de la résoudra
tout en reconnaissant qu'une réforme s'imp°se'
Les sous dont on dégrèverait les pau^re'
gens, il faudrait les trouver autre part; c'est 1»
une grosse affaire. On continue à rançonner^8
débiteurs insolvables, et les créanciers dont o"
dilapide bêtement le gage.
Je n'ai pas la prétention sotte de voir mes ei'
forts couronnés de succès; je ne fais que jetcr
une goutte d'eau dans le torrent qui, je l'espère
emportera un jour cette législation scélérate.
Peut-être alors se décidera-t-on à comprendre
qu'il est inique et idiot à la fois d'exiger d'o"
homme qui ne peut payer cent francs le pa>e'
ment de deux cents francs de frais suppléme"'
taires; peut-être alors l'État daignera-t-il reco»'
naître que spéculer sur la misère des ge"'
constitue un véritable vol et qu'il y a cent an5
qu'il —spécule sur nous.
Le gouvernement, qui parle toujours de tÊ
formes, devrait bien s'atteler à celle-là.
Que diable I qu'il se contente de nous vend'c
du tabac qui se fume mal et des allumettes qu'
ne prennent pas du tout; mais qu'il ne nof!
détrousse plus.
P. Darik.
Chronique buissonnièr*
Grandes manœuvres de cavalerie,
d'infanterie
et de Faure...fanterie
Sans se laisser impressionner par les bl8'
gues de mauvais goût, qui partirent toute6
seules dans la presse — cette éternelle fron-
deuse— à l'annooee illustrée de son proje'
d'uniforme de grand gala, M. Félix Faure 8
fini par résoudre cette difficile question d'é-
tiquette avec un esprit de décision, qui 8
littéralement « coupé la chique » — connu*
on disait sous son ministère de la marine A
à tous les railleurs s'effbrçant de l'affuble*
d'une veste.
Voici le costume auquel sVst arrêté Ie
Président de la République, qui vient de
l'arborer avec succès aux grandes manœu-
vres des Gharentes, où il a reçu le baptêtf>e
du feu :
« M. Félix Faure porte une jaquette noire'
un pantalon en drap gris, un pardessus noi-
sette et des bottes à l'écuyère. Il est coi$
d'un petit chapeau noir en forme dite Cron'
stadt. A sa boutonnière est la roselio de J*
Légion d'honneur. »
C'est simple, coquet, imposant et facile ^
endosser, môme en voyage, à pied comme*
cheval; car le chef de l'État, à AngoulêrDf'
« montait un'cheval bai et était suivi d'u*
piqueur en livrée bleue à boutons d'or, eI)
culotte blanche et portant un chapeau or£^
d'une cocarde, précède le président qui e-9'
suivi d'uce escorte de dragons. »
Ça va bien quand il fait beau ;
Mais, quand il tombe de la pluie,
Le président relève le col de son pardes-
sus, et fait accrocher à sa selle un tablief
pour protéger ses jambes.
Ce tablier, précieusement conservé P8f
l'ancien tanneur Félix Faure, remplaçait *
la fois — comme signe distinctif du pouvo>f
suprême — le panache blanc d'Henri IV (°e
la vieille branche ainée des. Bourbons) et Ie
parapluie orléaniste de Louis-Philippe (bran-
che cadette de nos rois).
Les rois sont morts, vive la République!
Mais ce tablier de basane gênant les mou-
vements de son destrier, Félix Ier le fait
lever aussitôt sans s'inquiéter de l'averse-1'
refuse de monter dans un break qui suit st>*
la route en môme temps.
Le baptême de l'eau après celui du fel1'
Carnot lui-même ne se fût pas laissé treU1'
per avec plus de stoïcisme.
Toutefois, le président, homme de reS'
sources et d'un génie pratique, complétait 'e
lendemain son uniforme par l'adjoncli01'
d'un caoutchouc — auquel ne pensa jarn8'5
Sadi — et la pluie vaincue battait aussi'*'
en retraite, pour céder la place au solcl
d'Austerlitz, bravé par le généralissiP3*
Faure au point de ne pas même lui opposet
un parasol !
Bien n'échappe, d'ailleurs, au successeuf
de Napoléon et d'Adolphe Thiers :
Entre Sonneville et Rouillac, M. Féh*
s'était arrêté au pied d'un buisson où se W
lançait l'éciiteau : « Téléphone », et, a}'8^
pris les récepteurs, avait poussé le traditiolJ
nel : « Allô ! Allô I »
Tout d'abord on ne lui a pas réponde e
le président poussait des « Allô ! Allô ! » 0
sespérés. >
Le président. — Quel est le poste 4
parle?
La voix inconnue. — Le poste de ^
guette.