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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 27.1897

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https://doi.org/10.11588/diglit.6807#0095
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LE GRELOT

Un fiacre emporté dans une descente, vient
se briser sur une charrette de déménagement.

Du sein des débris épars, émerge un mon-
sieur, correctement vêtu, qui déclare n'avoir
aucun mal et qui, par un scrupule exagéré,
paye au cocher le prix de sa course.

— Ah ! c'est trop fort ! s'écrie TautomédoD.
Vingt-cinq centimes de pourboire... Et ça
vient d'échapper à la mort 1

—:o:o:—

Etrange requête, relevée dans le dernier
feuilleton des pétitions au Parlement :

« Le sieur Guyonnet (Louis), à Paris, de-
mande qu'on n'oblige plus les prévenus,
pendant leur séjour à la Conciergerie, à
frotter chaque matin le plancher de leur
cellule avec le fond d'une bouteille vide. »

Le sieur Guyonnet préférerait probable-
ment une bouteille pleine, le gourmand !

Aqokl.

---+-

Hauts faits et petits gestes

La récente lettre écrite par M. Le Poitte-
Vin — le juge d'instruction bien connu — à
l'un de nos sénateurs les plus « populaires»
ayant été généralement condamnée, on
prête à l'honorable magistrat l'intention de
solliciter — pour son épltre — le bénéfice d«
la loi Bérenger.

Le hic est qu'il a publiquement provoqué
et défié ce père conscrit, en lui laissant le
choix des armes.

Or, le père la Pudeur en a trop pour choi-
sir le pistolet et s'exposer à faire un « trou
de balle » à son adversaire. Il est également
douteux qu'il se résolve à « déboutonner »
une paire de fleurets devant témoins.

Alors?... Les deux antagonistes se con-
tenteront probablement d'imiter l'illustre
exemple du duc de Tetuan, ministre des
affaires étrangères tra los montes et du séna-
teur espagnol Comos qui — après s'être
f...ichu des giffles avec vigueur et enlr in,
en pleine séance des Cortès — se sont fait
rédiger, par leurs collègues et amis, un bon
petit procès-verbal de cette lutte à main
plate, déclarant « qu'il n'y avait pas lieu
à rencontre » leur honneur étant mutuelle-
ment satisfait de cet échange de claques.

Ce qui prouve qu'on peut avoir Cuba... et
le cœur aussi.

—13» —

On dément le prétendu sauvetage du
Président de la République, dans l'Elbe, à
Altona, en 1872, dont témoignait la lettre
d'un certain M. Brandt, publiée par les
journaux.

Du reste, M. Félix Faure est un excellent
nageur et, si un accident lui était arrivé, il
aurait pu se tirer seul de l'eau.

On en a, d'ailleurs, eu la preuve au cmrs
des pluies diluviennes qui ont marqué son
dernier voyage en Bretagne. Chacun a pu
admirer avec quelle aisance le Président y
tirait sa « coupe »... en voiture découverte.

—«3»—

Un journal annonçait sérieusement, ces
jours-ci, qu'il était question d'imprimer des
timbres-postes à l'effigie de M. Félix Faure, à
l'imitation des timbres des États-Unis qui por-
tent la tête de chaque président.

Renseignements pris, il s'agit là d'un
faux bruit mis en circulation par des per-
sonnages politiques, qui cherchent à faiie
dég mmer notre Président.

Ils mériteraient d'être poursuivis pour
crime de lèse-Majesté, caractérisé par cette
tentative de faire passer Félix Ier pour tim-
bré; alors que M. Faure est bien trop avUé
pour s'exposer bénévolement aux « coups
de tampons ».

—«3»—

Le prince de Sagan est, depuis la semaine
Passée, assez dangereusement malade. Le ma-
tin, il s'était levé comme à l'ordinaire et, après
"voir dépouillé son courrier, il s'appiétait à
' habiller pour sortir, quand il s'affaissa tout à
coup, en poussant un grand cri. Il venait d'être
»tteint d'un transport au cerveau.

Ce que la « congestion cérébrale » va être
à la mode cet étél

Mais ce qui désespère ce pauvre prince,
c'est la pensée que — s'il venait à trépasser
il causerait l'abatage de l'arbre, auquel
u devrait emprunter les quatre planches de
son cercueil.

Cette considération macabre lui a fait
Exprimer le désir d'être incinéré... et le
tegret de ne pas s'être trouvé, dans la catas-
trophe de la rue Jean-Goujon, frit.

Guillkrt.

GRELOTS

Lu sur l'album de Mlle Cardinal :

— Danser pour nourrir sa famille, n'est-ce pas
faire négoce de pattes alimentaires ?

—t-ï—

Simple question :

— Qu'appelez-vous un homme gênant?

— Un homme qui ne se gène pas !

Entre ménagères :

— Comment prenez-vous votre mari?

— Moi, par les sentiments.

— Moi, par les cheveux.

— «-» —

Quelle analogie trouvez-vous entre les ma-
çons et les fabricants de corsets ?

C'est que les uns et les autres font des niches
pour les saints.

— €-» —

— Ohl ma chère, nous avons été hier dans un
bouibouis à musique... C'était dégoûtant.

— Donne-moi l'adresse ?

—«-» —

Le comble de l'illogisme :
Devoir le jour à un propriétaire et ne pas
venir à terme.

Triboulet.

-♦-

L'HUME FRANCO-RUSSE

Ainsi que je l'ai dit dans mon dernier
« Carnet » un de nos lecteurs nous a fait part
du regret que lui causaient les plaisanteries
innocentes que nous nous sommes permises
sur l'entente franco-russe.

< Il s'étonne de nous voir persiffler et
« tourner en dérision ladite entente; il cons-
tate que, depuis 1870, notre pays ne comp-
« tait plus en Europe et que nous n'avions
« aucun espoir raisonnable de rentrer un
« jour en possession de nos provinces per-
c dues. Il ne s'explique pas pourquoi nous
« parlons en termes dérisoires et insultants
« de tous les souverains et de tous leurs
« peuples. Il pense que ce n'est pas en son-
« géant toujours à la revanche et en nialtrai-
t tant l'Allemagne et son souverain que la
« question fera un pas de plus. Enfin, il
« s'efforce de démontrer que les finances de
« la Russie sont excellentes et que les capi-
« talistes français eussent été fort empêchés
« de savoir ou porter leur argent si les
t emprunts n'étaient venus à point les dé-
« charger de ce souci. »

J'ai résumé grosso modo, mais fidèlement
je crois, l'argumentation de notre honorable
contradicteur et voici ma réponse.

Nous avons persifflé peut-être, mais non
pas tourné en dérision et encore bien moins
bafoué, comme vous le dites, l'entente
franco-russe. Vous oubliez peut-être que
nous sommes un journal satirique; que notre
rôle est de marcher à l'avant-garde, de ser-
vir en quelque sorte de jalonneurs pour les
idées de demain. Nous pouvons parfois dé-
passer le but, exagérer les effets, mais tenez
pour certain que notre préoccupation cons-
tante est de dire ce que nous croyons être
la vérité et de servir, dans la mesure de nos
humbles forces, les intérêts de notre chère
France.

Nous n'aurions aucune raison de critiquer
l'alliance franco-russe, si nous étions bien
certains de l'habileté de nos hommes d'Etat;
mais... ils ont tellement l'habitude de se
faire berner, que cela nous met en défiance.
C'étaient donc surtout nos ministres que
nous visions; encore faut-il que nous puis-
sions asticoter quelqu'un.

Oserai-je dire cependant que, si je vois ce
que la Russie a gagné à cette alliance, je ne
vois pas du tout ce qu'elle nous a rapporté,
ou si vous aimez mieux ce qu'elle pourra
nous rapporter. De nous garantir contre une
agression de l'Allemagne? Souffrez, je vous
prie, que je vous dise en quelques mots ce
que je pense à ce sujet.

Pendant vingt ans d'empire, nous avons
joué le rôle un peu ridicule de garde-cham-
pêtre de l'Europe. 1870 arriva. Nous fûmes
vaincus. Ce fut alors un cri unanime : t Re-
cueillons-nous ! » Voilà vingt-six ans que
nous nous recueillons; je trouve que c'est
suffisant. Quoil Parce que la Prusse nous a
infligé en 1870 des défaites, sur lesquelles il
y a beaucoup à dire, il faudrait que nous la
redoutions à jamais.

La Prusse nous a battus, parce que nous
étions trois cent mille contre un million et
que nous avons été conduits sottement ;
mais ce n'est pas, que je sache, parce que le
soldat français est inférieur au soldat alle-
mand.

Nous exagérions la jactance, jadis; il ne
faut pas maintenant exagérer l'humilité et
c'est, à mon avis, ce que font messieurs ucs
ministres.

Si donc l'alliance russe ne peut pas nous
servir à reprendre l'Alsace et la Lorraine, je
ne vois pas très bien à quoi elle nous seit.
C'est très gentil d'avoir des amis, mais ils
coûtent parfois très cher.

Quant à nos plaisanteries sur les emprunts
russes, il ne faut y voir que ce que nous
avons voulu y mettre. Cependant, pour s>
solides que soient les fonds de nos alliés, il
me sera bien permis de dire que je leur pré-
fère le trois pour cent français.

Pour terminer, je répondrai au reproch i
qu'on nous adressait de tourner en dérision
tous les souverains et tous les peuples. Tous,
c'est beaucoup dire. Je n'accepte la mercu-

riale qu'en ce qui concerne Guillaume et
Humberto. On ne peut pas, j'imagine, exiger
que nous les aimions?

Nous passons volontiers pour un peuple
irrévérencieux et gouailleur, mais on oublie
que. pour un pays libre et où la presse a le
droit de tout dire, il se commet chez nous
beaucoup moins d'excès de langue que par-
tout ailleurs, et que les insultes par gestes
sont absolument inconnues. Au dernier car-
naval à Munich, des voyous portant des
uniformes français ont été hués et traînés
dans la boue, à la grande joie du public.
Qu'aurait dit l'empereur allemand si, à pro-
pos de la mehaleade on avait insulté l'uni-
forme prussien sur le boulevard de Roche-
chouart?

Je nie résume : Nous n'avons aucun motif
de bafouer l'alliance franco-russe. Il nous
parait que nous jouons en cette affaire un
rôle de jobards, et nous le disons. Est-ce
donc un crime?

Tant mieux si nous nous trompons. L'ave-
nir nous le dira.

0. Revoir.
--♦-—

DU SACRÉ AU PROFANE

Il parait que notre vieil ami Léon XIII
avait pris la peine de régler lui-même — du
fond des sombres cachots où il Vaticane —
le cérémonial minutieux de la dernière ré-
ception de la Nonciature.

Le vieux Pontife avait tranché urli et orbi
une question qui, les jours précédant cette
solennité, ne laissaient pas que de préoccuper
les dames invitées. D'après sa décision, les
femmes ont paru à la nonciature en grandts
toilettes et décolletées.

Montrez ces seins, que nous voudrions voir;
Par de pareils objets les âmes sont flattées
Et cela fait venir de célestes pensées !

Tout de même, pour risquer une pareille
manifestation mondaine quinze jours après
avoir vu flamber sous sa bénédiction le Ba-
zar de la Charité, il faut que leur Signor
Clari ait un rude « culot ï — comme on dit
au noble faubourg.

Il est vrai que par mesure de prudence,
tout ce qui portait une particule — du côté
masculin — avait été soigneusement exclu
de la liste de ses invitations.

En cas de sinistre, ces dames étaient donc
assurées — sinon contre l'incendie — du
moins contre les horions et la bastonnade de
leurs preux cavaliers, avantageusement rem-
placés par leurs fidèles et dévoués larbins.

-<(•)>-

Quand je vous dis que c'est le monde ren-
versé — au propre comme au figuré — : deux
époux viennent de comparaître en correc-
tionnelle pour avoir, de leur propre aveu,
dérobé à leur bonne une obligation du Cré-
dit Foncier et un livret de Caisse d'épargne
de soixante francs.

Pauvre fille, qui ne s'était peut-être même
pas aperçue que ses maîtres indélicats fai-
saient danser l'anse de son panier !

Tout ça n'arriverait pas si les domesti-
ques, trop confiants, avaient la prudence
d'exiger de leurs nouveaux patrons la pro-
duction de certificats délivrés par leurs pré-
cédents serviteurs.

On y viendra ; et ce sera justice.

-<(•)>-

Yvette Guilbert se marie.

La célèbre divette épouse le docteur Max
Schiller, un jeune Américain.

La chose est officielle, les bans ont été pu-
bliés, à la mairie du dix-septième arrondis-
sement.

Hum 1 un « docteur » est-ce bien sûr?
J'aurais plutôt parié qu'elle convolerait avec
un marchand do cochons,

Cochons ! cochons I

de Chicago.
Enfin, tous les goûts sont dans la nature.

-<«>-

La Société pour la propagation des lan-
gues étrangères en France vient de recevoir
une lettre d'un marchand de comestibles de
Fribourg (Delicatessen-Handfund), lui re-
commandant certaine langue fumée, tout à
fait exquise à l'en croire.

Fumtste, va ! Comme si ce n'était pas déjà
assez que ses confrères de Hambourg vien-
nent « fourrer » leurs langues jusque chez
nous 1

La tour Eiffel — comme la biblique tour
de Babel — serait-elle appelée à voir la con-
fusion des « langues » ?

-<(•)>-

La note des puissances, a été remise hier
à la Porte. Cette remise a été effectuée par
le baron Calice, ambassadeur d'Autriche.
Hongrie, doyen du corps diplomatique.

Mais il parait qu'en l'apercevant, le Grand-

Turc — soudain converti aux paroles de
l'Evangile, se serait écrié : « Seigneur ! éloi-
gnez de moi ce Calice ! »

Beaujolais.
-♦-

ÉCHOS

Il y a quelques jours, un mariage devait
être célébré dans un village près de Harlem,
pays célèbre par ses imagiers, depuis Méry
et Gérard de Nerval.

Le fiancé seul se présenta devant l'officier
de l'état-civil et déclara qu'il renonçait à
l'union parce qu'il avait trouvé sa fiancée en
état d'ivresse : « Je reviendrai dans deux
mois, ajouta-t-il, mais avec une autre femme.i

D'autres auraient réfléchi plus longtemps
et seraient peut-être demeurés célibataires.
Mais on a de la décision à Harlem et le cou-
rageux néerlandais a pensé que deux mois
lui suffiraient pour étudier sa prochaine
fiancée et s'assurer de sa sobriété.

Dîner collectiviste.

Les journaux belges nous apportent un
récit émouvant.

Un dîner fraternel et démocratique réunis-
sait, samedi soir, dans un grand restaurant,
une dizaine de nos socialistes les plus mar-
quants.

On s'y est beaucoup occupé des souffrances
du pauvre peuple. Dans un discours émou-
vant, un des convives en a tracé un tableau
tellement navrant que le garçon qui appor-
tait un homard à l'américaine, l'a laissé
choir sur le tapis, ce qui a porté l'émotion î
son comble.

L'addition ne s'est élevée qu'à S43 francs,
café, liqueurs et cigares compris.

Douville.

--4-_

CRÉDIT FONCIER DE FRANCE

A Paris, rue des Capucines, 19

Société anonyme autorisée par décret du
28 mars 1852 et devant expirer le 31 décembre
1980. — Capital social 170.300.000 francs, di-
visé en 341.000 actions de 5u0 francs libérées
et nominatives. — Comptes courants avec
chèques; Encaissement de coupons; Dépôts
de titres; Ordres de Bourse; Prêts sur dépôts
de titres; Prêts hypotécaires à loDg terme
avec amortissement; Prêts hypotécaires à
court terme sans amortissement; Prêts com-
munaux.

Gouverneur : M. Henri Labeyrie. — Sous-
gouverneurs : MM. Paul Gauwain; Marqués
di Braga.

ENGHIEN-LES BAINS

L'établissement thermal d'Enghien vient
d'ouvrir la saison thermale.

Que de Parisiens ignorent encore qu'il
existe, à quelques minutes de chemin de fer
sur la ligne du Nord, une station ravissante...

Si les malades peuvent, en suivant un
traitement à l'établissement thermal, faire
disparaître des affections catarrhales ourhu-
malismales, les viveurs sont certains de
trouver joyeuse compagnie au Casino.

Déjà commencent les fêtes du Casino et
aussi les agréables promenades sur le lac
enchanteur d'Enghien !

--■—■♦----

BronchitesetTubercuIose

se guérit sûrement et promptement par la
Ducasbline (extrait concentre des plantes
du Brésil) une des plus merveilleuses décou-
vertes de ce siècle.

Rappelons en quelques mots les princi-
paux symptômes de la truberculose, qui
peut être engendrée par une bronchite mal
soignée : Toux avec ou sans expectoration,
quelquefois crachement de sang, enroue-
ment, oppression, palpitations de cœur.
Sueurs nocturnes. Faiblesse générale, amai-
grissement. Perte d'appétit, troubles de la
digestion, fièvre vers quatre à cinq heures.
Consomption, Diarrhée.

La Ducasbline, médicament végétal ab-
s fument inoffensif est cependant d'une effi-
cacité telle, qu'au bout de quelques jours,
on sent déjà une amélioration sensible et la
guéiison radicale est obtenue au bout de
quelques semaines.

La maladie guérie ne revient plus et les
forces se maintiennent par l'usage de la
Ducasbline.

Des centaines d'attestations prouvent la
supériorité et l'infaillibilité de cette mé-
thode, appliquée exclusivement et avec le
plus grand succès à l'Institut Médical
Rationnel, 19, rue de Clichy, à Paris, qui
guérit avec le môme succès, par la série des
Ducasbline, la goutte, le rhumatisme, le
diabète, l'anémie, Palbuminerie, les dyspep-
sies, etc.

Consultation de 3 à 8 heures et par cor-
respondance : b fr. — Visites à domicile.

Brochure avec traitement contre bon-
poste de 1 fr.

Dr André de Marcilhac.

Prix d'un flacon de Ducasbline n° 2,
spécial pour les bronchites et la tubercu*
lose : 3 fr. 73.

J.Bouillot et Vie, 19, rue de Clichy, Paris,
et toutes pharmacies.
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