LE GRELO't
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paris
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en dorure.
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J inrnal pour rire.
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Caricature........
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Monde illustré....
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Courrier français.
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Nouvelle Revue...
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Figaro illustré----
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Rev.d.Deux-Mon..
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Revue illustrée ...
2 50
Indic. des ch. de fer
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Tour du Monde ..
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Journal amusant .
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Univers illustré...
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Journal illustré...
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Vie parisienne....
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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, cité Bergère, Paris
Carnet d'un Sceptique
LA GUERRE DE DEMAIN
Vous avez pu remarquer que les grands
journaux annoncent souvent des inven-
tions mirobolantes qui doivent changer
la face du monde et dont on n'entend ja-
mais plus parler.
Les projectiles de M. Turpin devaient
écrabouiller nos ennemis; je ne sais ce
qu'il en est advenu ; je ne sache pas qu'on
s'en occupe.
Il en sera de même sans doute du tor-
pilleur aérien de M. Feunington qui doit
laisser choir sur les villes ennemies, une
pluie de dynamite.
Tant pisl je voudrais que la science
arrivât à confectionner quelque bonne
machine infernale capable dé tuer cent
mille hommes d'un coup. Cela dégoûterait
peut- être mes semblables de se massacrer
pour la plus grande joie d'une poignée de
messieurs couronnés.
NE DITES PAS : « GUEULE »
L'Esculape autrichien qui s'est avisé
de dire à un gendarme qu'il avait « une
bonne gueule », me paraît un peu bien
naïf.
Je sais que ce n'est pas dans la rue
qu'il faut aller pour apprendre la poli-
tesse et le beau langage et j'ai gémi
maintes fois de la goujaterie des masses ;
mais, tout de même, quand un gavroche
vous appelle « fourneau », on sait bien
que ce n'est pas un compliment.
Les étrangers qui viennent pour la
première fois à Paris doivent trouver que
nous sommes légèrement canailles et ils
n'ont, ma foi, pas tort.
JUPES ou CULOTTES ?
Un dissentiment, aussi léger que cour-
tois, s'est élevé entre nos confrères Mar-
solleau et Meunier, du XIXe Siècle.
Le premier a horreur des culottes et le
second les adore. Oserai-je dire que les
arguments de M. Meunier ne me pa-
raissent pas très convaincants? « La
culotte entre dans les mœurs», s'écrie-t-il.
Je le sais bien, hélas! mais les dames
devraient bien ne pas entrer dans les
culottes.
Je les trouve hideuses — les culottes,
et les femmes qui sont dedans, aussi. Je
n'entendrai jamais raison sur ce point
M. Marsolleau, ne transigez pas; soyez
inflexible.
Mort aux culottes 1
' \ continuez, m. COCHERY
Est-ce que je deviendrais ministériel?
Vais-je, sur mes vieux jours, entrer dans
la peau d'un réactionnaire? Hum! Je
constate simplement que pour la seconde
fois, je donne raison à un ministre. Je ne
me reconnais plus1.
M. Cochery, répondant à M. Pelletan,
lui a cinglé ces mots cruels :
s « Vous renversez les hommes, vous les
« couvrez d'opprobe , et ensuite vous
« cherchez à vous en emparer quand ils
* sont morts. »
Avec ça que ce n'est pas bien tapé?
Gambetta, du haut du ciel, a dû tressail-
lir de surprise en entendant ce langage.
M. Pelletan, lui, a tressailli de colère.
Continuez, M. Cochery.
EXCELLENTS SOICA.L1STÉS
Quelle mouche avait donc piqué l'hono-
rable M. Gérault-Richard, l'autre jour à
la Chambre? Quelle raison?...
La raison, c'est qu'il a une foi très
brûlante et très vive — ce dont je n'ai
jamais douté d'ailleurs — et qu'il ne peut
entendre flegmatiquement des choses qui
lui déplaisent. Or, cela lui déplait fort
que Ton aboie après lui « à l'ordre ! »
Ces arguments très probants n'ont pas
réussi à convaincre le farouche M. Bris-
son, qui lui a appliqué la censure avec
exclusion temporaire.
Et M. Gérault-Richard s'est fait arra-
cher de son banc par la force armée et il
est sorti dignement en criant : « Vive la
révolution sociale ! » — naturellement.
Et ses amis l'ont vengé en criant, eux
aussi : « A bas Brisson ! Réactionnaire!
Misérable ! Démission ! »
M. Brisson est fichu. Le voilà devenu
réactionnaire. Si tout le monde passe à
la réaction, qu'est-ce que nous allons
devenir ?
Oh! ces socialistes. Ils sont immenses !
TOUJOURS drôle, le fisc
Elle est bien jolie cette histoire que
raconte un de nos confrères : un coiffeur
poursuivi par le fisc parce qu'il se refu-
sait à avoir un mètre, dont il n'a que
faire pour raser ses clients.
Ce n'est pas que l'Administration tînt à
ce que le pauvre Figaro eût un mètre,
mais elle voulait lui poinçonner quelque
chose. Ne pouvant apposer sa marque
sur des rasoirs ou sur des bâtons de cos-
métique, elle l'a obligé à acheter un mor-
ceau de bois.
Ces gens-là sont bêtes à faire pleurer ;
c'est pourquoi je me permets d'en rire.
O. Revoir.
LÀ RECHERCHE DE LA VÉRITÉ
Dans son délicieux petit conte intitulé la
Chaumière indienne, le bon Bernardin-de-
Saint-Pierre avait posé en principe : 1° qu'on
doit chercher la vérité; 2° qu'il faut la cher-
cher avec un cœur simple. Il ajoutait même
qu'on n'est heureux qu'avec une bonne
Dipe..., pardon ! une bonne femm« et une
bonne pipe. Je ne m'arrête pas su§ ce der-
nier point, très aisé à réaliser, d'ailleurs.
Parlons de la vérité. Mai aussi je la cherche,
et avec un cœur on në^peut plus simple, je
vous prie de le croire ; mais je n'arrive pas à
la découvrir. Je ne m'y prends sans doute
pas bien.
Je ne suis pas marin pour deux sous, et
mes voyages au long cours se sont bornés à
rie rares ballades d'Austerlitz au Point-du-
Jour et réeiproqu ment. Est-ce une raison
pour que je ne cherche pas à m'éclairer sur
la situation véritable de nos petits bateaux?
Bien au contraire. Je dois chercher la vérité
et vous l'inculquer ensuite. C'est une beso-
gne qui n'est pas mince.
De même que le rôle de l'avocat est de
prouver par A plus B qu'une affreuse
canaille est un ange d'innocence, notre rôle,
à nous journalistes, est de faire passer dans
votre âme, à vous lecteurs, la conviction
que nous n'avons pas.
L'avocat n'est jamais plus éloquent que
lorsqu'il ment effrontément et le journa-
liste est toujours très persuasif quand il
parle de choses auxquelles il n'entend
goutte.
J'ai donc tenu à savoir exactement où en
était notre flotte, et maintenant que je suis
renseigné, j'ai le devoir de déclarer que je
ne suis pas renseigné d£ tout. Je crois
même que j'en sais un peu moins long
qu'avant. Bernardin ë§Jt un vieux blagueur.
On doit chercher la'Mérité, je ne dis pas non,
mais il ne faut pas être pressé. On prouve-
rait plus vite uû).$heveu au milieu de cin-
quante bottes de foin.
Cet excellent M. Besoard, l'ai-je âssez
débiné, sur le vu des arguments irréfutables
de son compétiteur Lockroy. Eh bien ! je me
le reproche. Il n'a pas fait plus de sottises
que les autres — cela ne se pourrait guère
— il en a fait simplement autant. Quand on
met le nez dans toutes ces affaires, on se
prend à se demander au bout de cinq minu-
tes, si on ne va pas devenir idiot.
Voici ce non moins excellent M. Lockroy
qui, en sa qualité d'ancien ministre de la
marine, déclare que : t les ressources bud-
« gétaires de l'amirauté ayant diminué de
« 30 millions par an depuis 1870, soit de
« 840 millions en 27 ans, il en est résulté
« une telle déperdition de force vive que si
« elle pouvait être toute entière restituée à
« la marine, cette somme énorme ne suffi-
« rait cependant pas à la réparer.
Or, les ressources de la marine n'ont point
du tout diminué de 840 millions, ainsi que
l'a prouvé M. Etienne Lamy dans son rap-
port célèbre. L'honorable M. Lockroy s'est
trompé de 840 millions sur 840 millions, une
paille!
Ça fait plaisir tout de même de voir nos
destinées conduites par des gens aussi bien
renseignés et aussi compétents. Besnard et
Lockroy, Lockroy et Besnard, c'est Mf, Hf.
— Heureusement que du côté de la guerre,
les choses marchent à souhait.
C'est avec une satisfaction intense que j'ai
appris, par la plume de M. Clemenceau,
qu'un de nos principaux chefs militaires
trouvait notre armée bonne tout au plus
pour des opérations de gendarmerie. En voilà
un, au moins, qui ne nous dore pas la pi-
lule.
Ne trouvez-vous pas qu'il y a de quoi se
taper la tête contre les murs?Depuis vingt-
six ans, nous avons dépensé je ne sais com-
bien de milliards pour notre flotte et notre
armée : et notre flotte est, à ce qu'on dit, pi-
toyable ; et notre armée est hors d'état —
toujours d'après le dire de notre distingué
confrère précité — de lutter contre l'Alle-
magne.
Ah ! la vérité, qu'elle est difficile à décou-
vrir. Eh bien ! il y a quelque chose que nous '
découvrirons plus malaisément encore : c'est
un homme qui nous sorte du bourbier dans
lequel nous pataugeons.
P. Darin.
§hronique buissonnière
De fil en « aiguille »
Depuis que M. Oeorgeohnet les a mis à 1»
scène dans son Maître de F rges les Ingé-
nieurs — transformés en conquérents irré-
sistibles — ne doutent plus de rien ; et après
avoir amoncelé, en guise de poteau indi-
cateur de l'Exposition de 1889, le pyramidal
tas de ferraille de la Tour-Eiffel, voilà qu'ils
s'attaquent maintenant à l'Obélisque, qu'il9
méditeht de perforer rie la base au faîte, afin
d'y installer les câbles conducteurs de l'élec-
tricité nécessaire à l'installation d'un phare
sur la pointe de ce monolithe de granit,
ainsi voué au rôle de « clou » de la futute
Exposition de 1900.
Un « clou » en pierre, ce n'est déjà pas
banal ; mais ce qui est plus original encore,
c'est de percer cttte « aiguille » deCléopâtre
non pas d'un « chas » transversal à sa
partie supérieure, comme toutes les aiguilles
de nos ouvrières diligentes, mais dans son
sens longitudinal pour y passer le fil..-
électrique d'un immense glebe phar... ami"
neux, qui verserait des flots de lumière sur
les obscurs Iripatouilleurs de scrutins de
l'autre côté du pont de la Concorde.
Ce serait la seule excuse de ce vandalisme
saugrenu et utilitaire, mutilant et déshono-
rant un de nos pl is fiers joyaux lapidaires,
pour l'abaisser au rôle vulgaire de candé-
labre gigantesque; sans que nous soyons
même certains d'y voir plus clair dans le mi-
racle de la multiplication des votes parle-
mentaires, qui vient d'inspirer à MM. Jules
Legrand et Fournol le projet de résolution
suivant, déposé sur le bureau de la Chambre:
Article unique. — Pour entrer en ligne de
compte, le bulletin de vote devra être signé par-
le député dont il porte le nom ou par le collègue
autorisé à le déposer dans l'urne.
Avis aux électeurs qui s'imaginent béné-
volement que leurs représentants daignent
remplir leur mandat avec la conscience et le
zèle dont ils faisaient si grand étalage sur
leurs programmes électoraux.
Aussitôt qu'ils ont décroché la bienheu-
reuse timbale, on les rencontre partout à
Paris, excepté au Palais-Bourbon, où ils se
font remplacer par une boîte de bulletins de
votes, que des collègues roublards et dépour-
vus de scrupules utilisent pour biseauter leS
scrutins au gré de leurs ambitions et de
leurs calculs intéressés.
N'y aurait-il pas tout avantage à rempla-
et r ces Benoîtons législatifs par de simples
automates, disposés en machines à voter et
que les électeurs remonteraient une fois tous
les quatre ans, pendant la période électorale-
Il suffirait aux huissiers de la Chambre de
presser sur un bouton ad hoc pour en obte-
nir l'émission des votes « pour » ou « contre »
dont les auraient bourré leurs mandants. AU
moins ces bonshommes à la VaucansoO
auraient « quelque chose dans le ventre », ce
qui n'est pas le cas de la plupart des fan-
toches-députés qui ont taat de moments
d'absence.
U. Maurice Tic
«FAURE» COMME UN TURC
Il vient d'en arriver une bien bonne à
l'islamiste pontinalien, Grenier-le-ȔK/...^>
aux abords du Palais-Bourbon.
Au moment où il allait entrer à la Chambre,
un individu s'est approché de lui et l'a coiffé
— « Coran » populo — d'une casquette démo-
cratique, en lui criant :
En voilà assez de toutes vos simagrées, voilà
des mois que je suis agacé de toutes les his-
toires que l'on raconte sur vous et j'arrive
exprès de Perpignan pour vous le dire et pour
y mettre un terme. Vous nous ennuyez avec
vos génuflexions, vos ablutions et votre comé-
die musulmane. »
Ce qui prouve — contrairement au pro-
verbe — qu'il est plus facile d'être prophète
en son pays du Doubs que dans les Pyré-
nées-Orientales.
C'est qu'ils ont la tète chaude, les com-
patriotes de l'aftichaut; et Hanotaux-.^-^
comme ses pieds - a eu de la chance de ne
pas être rencontré par cet ennemi des
Teurs, qui se serait fait un devoir de lui
enlever les fez, dont il est si coiffé.
Il est vrai que ce ministre des Affaires —■
étrange Aèrel — vient d'être cruellement
châtié d'avoir laissé le Grand Massacreur
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Adresser lettres et mandats à M. J. MADRE,
5, cité Bergère, Paris
Carnet d'un Sceptique
LA GUERRE DE DEMAIN
Vous avez pu remarquer que les grands
journaux annoncent souvent des inven-
tions mirobolantes qui doivent changer
la face du monde et dont on n'entend ja-
mais plus parler.
Les projectiles de M. Turpin devaient
écrabouiller nos ennemis; je ne sais ce
qu'il en est advenu ; je ne sache pas qu'on
s'en occupe.
Il en sera de même sans doute du tor-
pilleur aérien de M. Feunington qui doit
laisser choir sur les villes ennemies, une
pluie de dynamite.
Tant pisl je voudrais que la science
arrivât à confectionner quelque bonne
machine infernale capable dé tuer cent
mille hommes d'un coup. Cela dégoûterait
peut- être mes semblables de se massacrer
pour la plus grande joie d'une poignée de
messieurs couronnés.
NE DITES PAS : « GUEULE »
L'Esculape autrichien qui s'est avisé
de dire à un gendarme qu'il avait « une
bonne gueule », me paraît un peu bien
naïf.
Je sais que ce n'est pas dans la rue
qu'il faut aller pour apprendre la poli-
tesse et le beau langage et j'ai gémi
maintes fois de la goujaterie des masses ;
mais, tout de même, quand un gavroche
vous appelle « fourneau », on sait bien
que ce n'est pas un compliment.
Les étrangers qui viennent pour la
première fois à Paris doivent trouver que
nous sommes légèrement canailles et ils
n'ont, ma foi, pas tort.
JUPES ou CULOTTES ?
Un dissentiment, aussi léger que cour-
tois, s'est élevé entre nos confrères Mar-
solleau et Meunier, du XIXe Siècle.
Le premier a horreur des culottes et le
second les adore. Oserai-je dire que les
arguments de M. Meunier ne me pa-
raissent pas très convaincants? « La
culotte entre dans les mœurs», s'écrie-t-il.
Je le sais bien, hélas! mais les dames
devraient bien ne pas entrer dans les
culottes.
Je les trouve hideuses — les culottes,
et les femmes qui sont dedans, aussi. Je
n'entendrai jamais raison sur ce point
M. Marsolleau, ne transigez pas; soyez
inflexible.
Mort aux culottes 1
' \ continuez, m. COCHERY
Est-ce que je deviendrais ministériel?
Vais-je, sur mes vieux jours, entrer dans
la peau d'un réactionnaire? Hum! Je
constate simplement que pour la seconde
fois, je donne raison à un ministre. Je ne
me reconnais plus1.
M. Cochery, répondant à M. Pelletan,
lui a cinglé ces mots cruels :
s « Vous renversez les hommes, vous les
« couvrez d'opprobe , et ensuite vous
« cherchez à vous en emparer quand ils
* sont morts. »
Avec ça que ce n'est pas bien tapé?
Gambetta, du haut du ciel, a dû tressail-
lir de surprise en entendant ce langage.
M. Pelletan, lui, a tressailli de colère.
Continuez, M. Cochery.
EXCELLENTS SOICA.L1STÉS
Quelle mouche avait donc piqué l'hono-
rable M. Gérault-Richard, l'autre jour à
la Chambre? Quelle raison?...
La raison, c'est qu'il a une foi très
brûlante et très vive — ce dont je n'ai
jamais douté d'ailleurs — et qu'il ne peut
entendre flegmatiquement des choses qui
lui déplaisent. Or, cela lui déplait fort
que Ton aboie après lui « à l'ordre ! »
Ces arguments très probants n'ont pas
réussi à convaincre le farouche M. Bris-
son, qui lui a appliqué la censure avec
exclusion temporaire.
Et M. Gérault-Richard s'est fait arra-
cher de son banc par la force armée et il
est sorti dignement en criant : « Vive la
révolution sociale ! » — naturellement.
Et ses amis l'ont vengé en criant, eux
aussi : « A bas Brisson ! Réactionnaire!
Misérable ! Démission ! »
M. Brisson est fichu. Le voilà devenu
réactionnaire. Si tout le monde passe à
la réaction, qu'est-ce que nous allons
devenir ?
Oh! ces socialistes. Ils sont immenses !
TOUJOURS drôle, le fisc
Elle est bien jolie cette histoire que
raconte un de nos confrères : un coiffeur
poursuivi par le fisc parce qu'il se refu-
sait à avoir un mètre, dont il n'a que
faire pour raser ses clients.
Ce n'est pas que l'Administration tînt à
ce que le pauvre Figaro eût un mètre,
mais elle voulait lui poinçonner quelque
chose. Ne pouvant apposer sa marque
sur des rasoirs ou sur des bâtons de cos-
métique, elle l'a obligé à acheter un mor-
ceau de bois.
Ces gens-là sont bêtes à faire pleurer ;
c'est pourquoi je me permets d'en rire.
O. Revoir.
LÀ RECHERCHE DE LA VÉRITÉ
Dans son délicieux petit conte intitulé la
Chaumière indienne, le bon Bernardin-de-
Saint-Pierre avait posé en principe : 1° qu'on
doit chercher la vérité; 2° qu'il faut la cher-
cher avec un cœur simple. Il ajoutait même
qu'on n'est heureux qu'avec une bonne
Dipe..., pardon ! une bonne femm« et une
bonne pipe. Je ne m'arrête pas su§ ce der-
nier point, très aisé à réaliser, d'ailleurs.
Parlons de la vérité. Mai aussi je la cherche,
et avec un cœur on në^peut plus simple, je
vous prie de le croire ; mais je n'arrive pas à
la découvrir. Je ne m'y prends sans doute
pas bien.
Je ne suis pas marin pour deux sous, et
mes voyages au long cours se sont bornés à
rie rares ballades d'Austerlitz au Point-du-
Jour et réeiproqu ment. Est-ce une raison
pour que je ne cherche pas à m'éclairer sur
la situation véritable de nos petits bateaux?
Bien au contraire. Je dois chercher la vérité
et vous l'inculquer ensuite. C'est une beso-
gne qui n'est pas mince.
De même que le rôle de l'avocat est de
prouver par A plus B qu'une affreuse
canaille est un ange d'innocence, notre rôle,
à nous journalistes, est de faire passer dans
votre âme, à vous lecteurs, la conviction
que nous n'avons pas.
L'avocat n'est jamais plus éloquent que
lorsqu'il ment effrontément et le journa-
liste est toujours très persuasif quand il
parle de choses auxquelles il n'entend
goutte.
J'ai donc tenu à savoir exactement où en
était notre flotte, et maintenant que je suis
renseigné, j'ai le devoir de déclarer que je
ne suis pas renseigné d£ tout. Je crois
même que j'en sais un peu moins long
qu'avant. Bernardin ë§Jt un vieux blagueur.
On doit chercher la'Mérité, je ne dis pas non,
mais il ne faut pas être pressé. On prouve-
rait plus vite uû).$heveu au milieu de cin-
quante bottes de foin.
Cet excellent M. Besoard, l'ai-je âssez
débiné, sur le vu des arguments irréfutables
de son compétiteur Lockroy. Eh bien ! je me
le reproche. Il n'a pas fait plus de sottises
que les autres — cela ne se pourrait guère
— il en a fait simplement autant. Quand on
met le nez dans toutes ces affaires, on se
prend à se demander au bout de cinq minu-
tes, si on ne va pas devenir idiot.
Voici ce non moins excellent M. Lockroy
qui, en sa qualité d'ancien ministre de la
marine, déclare que : t les ressources bud-
« gétaires de l'amirauté ayant diminué de
« 30 millions par an depuis 1870, soit de
« 840 millions en 27 ans, il en est résulté
« une telle déperdition de force vive que si
« elle pouvait être toute entière restituée à
« la marine, cette somme énorme ne suffi-
« rait cependant pas à la réparer.
Or, les ressources de la marine n'ont point
du tout diminué de 840 millions, ainsi que
l'a prouvé M. Etienne Lamy dans son rap-
port célèbre. L'honorable M. Lockroy s'est
trompé de 840 millions sur 840 millions, une
paille!
Ça fait plaisir tout de même de voir nos
destinées conduites par des gens aussi bien
renseignés et aussi compétents. Besnard et
Lockroy, Lockroy et Besnard, c'est Mf, Hf.
— Heureusement que du côté de la guerre,
les choses marchent à souhait.
C'est avec une satisfaction intense que j'ai
appris, par la plume de M. Clemenceau,
qu'un de nos principaux chefs militaires
trouvait notre armée bonne tout au plus
pour des opérations de gendarmerie. En voilà
un, au moins, qui ne nous dore pas la pi-
lule.
Ne trouvez-vous pas qu'il y a de quoi se
taper la tête contre les murs?Depuis vingt-
six ans, nous avons dépensé je ne sais com-
bien de milliards pour notre flotte et notre
armée : et notre flotte est, à ce qu'on dit, pi-
toyable ; et notre armée est hors d'état —
toujours d'après le dire de notre distingué
confrère précité — de lutter contre l'Alle-
magne.
Ah ! la vérité, qu'elle est difficile à décou-
vrir. Eh bien ! il y a quelque chose que nous '
découvrirons plus malaisément encore : c'est
un homme qui nous sorte du bourbier dans
lequel nous pataugeons.
P. Darin.
§hronique buissonnière
De fil en « aiguille »
Depuis que M. Oeorgeohnet les a mis à 1»
scène dans son Maître de F rges les Ingé-
nieurs — transformés en conquérents irré-
sistibles — ne doutent plus de rien ; et après
avoir amoncelé, en guise de poteau indi-
cateur de l'Exposition de 1889, le pyramidal
tas de ferraille de la Tour-Eiffel, voilà qu'ils
s'attaquent maintenant à l'Obélisque, qu'il9
méditeht de perforer rie la base au faîte, afin
d'y installer les câbles conducteurs de l'élec-
tricité nécessaire à l'installation d'un phare
sur la pointe de ce monolithe de granit,
ainsi voué au rôle de « clou » de la futute
Exposition de 1900.
Un « clou » en pierre, ce n'est déjà pas
banal ; mais ce qui est plus original encore,
c'est de percer cttte « aiguille » deCléopâtre
non pas d'un « chas » transversal à sa
partie supérieure, comme toutes les aiguilles
de nos ouvrières diligentes, mais dans son
sens longitudinal pour y passer le fil..-
électrique d'un immense glebe phar... ami"
neux, qui verserait des flots de lumière sur
les obscurs Iripatouilleurs de scrutins de
l'autre côté du pont de la Concorde.
Ce serait la seule excuse de ce vandalisme
saugrenu et utilitaire, mutilant et déshono-
rant un de nos pl is fiers joyaux lapidaires,
pour l'abaisser au rôle vulgaire de candé-
labre gigantesque; sans que nous soyons
même certains d'y voir plus clair dans le mi-
racle de la multiplication des votes parle-
mentaires, qui vient d'inspirer à MM. Jules
Legrand et Fournol le projet de résolution
suivant, déposé sur le bureau de la Chambre:
Article unique. — Pour entrer en ligne de
compte, le bulletin de vote devra être signé par-
le député dont il porte le nom ou par le collègue
autorisé à le déposer dans l'urne.
Avis aux électeurs qui s'imaginent béné-
volement que leurs représentants daignent
remplir leur mandat avec la conscience et le
zèle dont ils faisaient si grand étalage sur
leurs programmes électoraux.
Aussitôt qu'ils ont décroché la bienheu-
reuse timbale, on les rencontre partout à
Paris, excepté au Palais-Bourbon, où ils se
font remplacer par une boîte de bulletins de
votes, que des collègues roublards et dépour-
vus de scrupules utilisent pour biseauter leS
scrutins au gré de leurs ambitions et de
leurs calculs intéressés.
N'y aurait-il pas tout avantage à rempla-
et r ces Benoîtons législatifs par de simples
automates, disposés en machines à voter et
que les électeurs remonteraient une fois tous
les quatre ans, pendant la période électorale-
Il suffirait aux huissiers de la Chambre de
presser sur un bouton ad hoc pour en obte-
nir l'émission des votes « pour » ou « contre »
dont les auraient bourré leurs mandants. AU
moins ces bonshommes à la VaucansoO
auraient « quelque chose dans le ventre », ce
qui n'est pas le cas de la plupart des fan-
toches-députés qui ont taat de moments
d'absence.
U. Maurice Tic
«FAURE» COMME UN TURC
Il vient d'en arriver une bien bonne à
l'islamiste pontinalien, Grenier-le-ȔK/...^>
aux abords du Palais-Bourbon.
Au moment où il allait entrer à la Chambre,
un individu s'est approché de lui et l'a coiffé
— « Coran » populo — d'une casquette démo-
cratique, en lui criant :
En voilà assez de toutes vos simagrées, voilà
des mois que je suis agacé de toutes les his-
toires que l'on raconte sur vous et j'arrive
exprès de Perpignan pour vous le dire et pour
y mettre un terme. Vous nous ennuyez avec
vos génuflexions, vos ablutions et votre comé-
die musulmane. »
Ce qui prouve — contrairement au pro-
verbe — qu'il est plus facile d'être prophète
en son pays du Doubs que dans les Pyré-
nées-Orientales.
C'est qu'ils ont la tète chaude, les com-
patriotes de l'aftichaut; et Hanotaux-.^-^
comme ses pieds - a eu de la chance de ne
pas être rencontré par cet ennemi des
Teurs, qui se serait fait un devoir de lui
enlever les fez, dont il est si coiffé.
Il est vrai que ce ministre des Affaires —■
étrange Aèrel — vient d'être cruellement
châtié d'avoir laissé le Grand Massacreur