LE GRELOT
nombreux « fours » politiques de son auteur
et pour qu'il ait toujours du pain sur la
planche.
En signant son contrat, le nouveau (?) ma-
rié s'est montré, sur ces clauses et conditions,
absolument intransigeant.
. Quant à la naissance éventuelle de l'héri-
tier de ces dispositions matrimoniales, on
sait que le célèbre docteur Corvisart a émis
ce diagnostic infaillible : quand on s'accouple
à l'âge du jeune Henri, on « en » a toujours.
U. Maurice Tic.
-—,+-
ANECDOTES ET BONS BOTS
M. Durapiat passe gravement sur le bou-
levard. Un passant, loqueteux et minable,
l'accoste :
— Mon bon Monsieur, implore-t-il, je vous
demande pardon de vous importuner, mais
je suis à jeun depuis hier... et je n'ai pas
l'habitude de demander.
Alors M. Durapiat, sentencieusement :
— Mon ami, voyez comme la vie est
faite d'un singulier concours de circonstan-
ces : précisément je n'ai pas l'habitude de
donner !
—:o.-ô:—
Fréquentes sont les querelles dans le mé-
nage de M0 X..., le notaire. Et hier, comme
madame la notairesse s'était montrée plus
acariâtre, plus méchante encore que de
coutume :
— Quelle vie 1 s'écriait le pauvre homme.
C'est un enfer, une damnation — une dam-
nation entre vifs !
O la tyrannie du langage professionnel !
—:o:o:—
Justine se plaint à sa maîtresse des
commérages calomnieux dont elle est l'ob-
jet de la part des concierges du voisinage :
— Tout çà, voyez-vous, madame, c'est des
gens qui vous passent la main dans Je dos
par devant, et qui vous crachent à la figure
par derrière I
—:o:o:—
Un jeune avocat, qui est devenu un
des membres distingués de la cour suprê-
me , plaidait contre un empirique qui an-
nonçait donner gratuitement ses consulta-
tions.
— Cela est vrai, dit-il, mais il ne donne
pas pour rien ses bouteilles de vermifuge ;
il les fait payer quinze francs, et encore on
ne rend pas le ver.
— :o:o:—
. Dévotion filiale :
Le vieux monsieur. — Voyez-vous, mon
jeune ami, mon conseil est cslui-ci : res-
tez toujours fermement attaché à vos pa-
rents.
Le jeune homme. — Soyez tranquille. Je
sais par expérience combien il est difficile
de se faire nourrir ailleurs que chez eux !
Aqukl.
-,---+-1—
OU IL Y A DE LA GÊNE...
Il n'y a pas de plaisir. Demandez plutôt à
Arton, '1'érainent collaborateur du sous-
Hicard Le Poittevin, dont la seule et maigre
cbàrretée panamiteuse vient enfin d'être
placée par lui sous « le glaive de la loi », en
attendant son inévitable acquittement en
bloc..., avec les félicitations du jury pour la
candeur de ce menu fretin dédaigneux de
glisser à travers la nasse, malgré les larges
déchirures pratiquées par l'évasion des
principaux chéquards, après leur condam-
nation aux grades d'officier et de grand'-
croix de la Légion d'honneur, à perpétuité.
Arlon-Latude, l'Homme au Masque de fer
de la Conciergerie, y prend des indigestions
de gibier, change de toilette trois fois par
jour, traité ses gardiens comme des valets
(de chambre) et jouit de son triomphe aux
Variétés — sous les pseudonymes de Blum
et Ferrier— daDs son opérette — féerie en
trois actes et huit tableaux : Le Carnet... du
Diable.
-<«>-
Il parait que S. M. Chulalorjgkorn a demandé
à M. Hanotaux, au cours de leur entretien, de
vouloir bien rayer du traité du 3 octobre 1893
un certain article 4," stipulant que les sujets
français, indigènes comme européens, peuvent
échapper à la juridiction siamoise, en se récla-
mant des autorités de la République.
Cette jeune Majesté, malgré son air morne
et impassible de magot empaillé, est décidé-
ment un joyeux pinc&-sans-rire; car il de-
mandait là, à cette bonne tête-de-Turc
d'ilanotaux, l'abandon d'un privilège sur
lequel il s'assied constamment — à la mode
orientale — avec un sans-gène dont Abdul-
Hamid seul nous offre un exemple aussi
remarquable.
Il est donc clair, qu'en cette circonstance,
comme en moult autres, il a simplement
voulu se payer la t poire » de notre Vizir
des Affaires étrangères, lequel — pour obte-
nir le gracd-cordon de l'Éléphant-Blanc, qui
lui a été colloque par cette royale momie au
safran — lui eût tout aussi bien abandonné
jusqu'à la précieuse tête de l'Indo-Chinois
Doumer, l'ambitieux « rallié » voué à cette
prédestination : Hué.
-<«>-
Aux termes d'un arrêté pris par M. le maire
de Niort, il est défendu à tout débitant de bois-
sons de la ville d'employer des femmes ou des
filles qui ne seraient pas munies d'un certificat
de bonnes vie et mœurs! Ce certificat ne devra
pas avoir plus de trente jours de date ! ! Il devra
être visé tous les mois! !!
Voilà un maire qui tient à faire les choses
dans les règles. Aussi, nous empressons-nous
de le seconder en signalant à nos rosières de
Nanterre et autres banlieues, ce débouché
ouvert dans les Deux-Sèvres au placement
de leur capital... valeur à trente jours —
comme on dit dans le commerce.
C'est ce qu'on peut appeler de la vertu à
brève échéance.
-<(•)>-
A Béziers vient d'avoir lieu une course de
taureaux présidée par M. Mas, maire et député.
Six taureaux et sept chevaux ont été tués.
Charmant, n'est ce-pas, ce député-maire
qui préside à la violation publique de la loi;
et il a bien mérité que de tels électeurs
votent en Mas pour lui.
Le même jour à Toulouse :
La cadrilla Litri a obtenu un vif succès. Six
taureaux ont été mis à mort et cinq chevaux
tués. Le matador Litri a reçu un coup de coine
à la cuisse en estoquant le troisième tuureau.
La peau n'a été qu'éraflée.
Quel dommage! Si l'animal — en état de
légitime défense — eût éventré son tortion-
naire, j'aurais réclamé pour lui l'oreille du
matador.
Mais la corrida ne s'est pas arrêtée là :
Dans la soirée, à la suite d'une discussion
entre le nommé Cortie, ancien directeur des
Arènes, et le sieur l'ianès, conducteur des bes-
tiaux, au service de M. Robert, le nouveau di-
recteur, Cortie a porté à son adversaire un
coup de couteau au sein gauche. Le meurtrier
a pris la fuite cette nuit.
Qu'on aille nier, après cela, l'influence
bienfaisante des courses de taureaux sur la
civilisation méridionale! Aussi, saluons-nous
ce progrès, qui .remplace dans l'arène l'étri-
pement des chevaux et l'égorgillement du
taureau, par le massacre des promoteurs de
ces hideuses boucheries, s'estoquant.
-<«>-
La crise du pain cher a ses compensations.
Les foins sont superbes, la viande va baisser.
Voilà que, d'autre part, tous les armateurs nous
disent que la morue sera pour rien.
Bigre ! on ne s'en douterait pas sur le bou-
levard. Ce doit être encore un bruit que fait
courir cette figure de carême de Méline,
pour nous inciter à faire maigre, pendant
que ses collègues profitent de l'abondance
de, foin pour en remplir leurs bottes et le
râtelier ministériel.
Guillkrt.
QUELQUES PENSEES
Le bon peuple de Paris est assoiffé de ré-
jouissances. Vienne un gouvernement un
peu plus fêtard que celui que nous avons, et
de toutes les poitrines s'échappera un formi-
dable : « Vive 1 s n'importe quoi.
Quand on n'a pas le sou, on doit se bou-
cher les oreilles du cœur.
Ob ! sainte Galette, qu'ils sont heureux,
ceux qui n'ont pas besoin de mendier tes
sourires 1
En France, on encourage les arts sous les'
espèces d'une vingtaine de préLendés cos-
sus, et on laisse traîner la savate à la masse
des artistes, ahanant sur le chemin rocail-
leux de l'idéal.
Le gavroche de jadis était débraillé et flâ-
neur, mais intelligent et inoffensif. Le voyou
de maintenant est ordurier, paresseux, bèie
et maltaisant.
Messieurs les maquereaux se suivront pro-
bablement; je leur souhaite de ne pas se
ressembler.
Rochpèdre a dit, dans Jeunesse et Matu-
rité ; « On est seul dans la foule quand on
souffre et quand on aime. »
Hélas! on y est encore bien plus seul
quand on doute !
P. Darin.
SDR LES BRISÉES D'HANOTAUX
Il paraît qj'à Berlin, la première représenta-
tion de la Douloureuse, de Maurice Donnay, au
Nouveau-Théâtre, a échoué. Le public a sifflé
les principales scènes.
Patience ! ce sont les balles de Lebel qui
siffleront au jour inéluctable de la vraie dou-
loureuse.
Si Maurice Donnay n'a pas sa revanche,
« le droit et l'équité » auront sûrement la
leur. La comédie, alors, fera place à la tra-
gédie, sur le Théâtre de la Guerre, quand le
« concert européen » unanimement sifflé,
sera rentré dans la coulisse... ou tombé
dans le troisième dessous.
Comme prologue,
i^'Army and Navy Gazette nous apprend que
l'empereur d'Allemagne vient d'inventer une
machine de guerre qu'il a baptisée : t Destruc-
teur de ligne de bataille ». Cet engin serait une
automobile en acier, munie d'embrasures pour
mitrailleuses et pouvant contenir une douzaine
d'artilleurs parfaitement abrités. Un nombre
restreint de ces machines, chargeant sur l'en-
nemi en vomissant la mitraille, faucherait tout
sur son passage et pourrait anéantir une
armée...
Très bien ; notre rôle se bornera à sauter
lestement dessus, pour faire « machine ar-
rière ».
-:)-(:-
ÉCHOS
On a souvent cité comme des modèles ces
formules tombales de regrets, où la réclame
le dispute à l'oraison funèbre :
« Ci-gît, X..., mort regretté de tous. Sa
veuve inconsolable continue son commerce,
telle rue, tel numéro. »
« Ci-gît, Mme Y..., épouse de M. Z..., mar-
brier. Son mari dans les larmes lui a élevé
ce monument dont le coût est de 750 francs.
Catalogue à toute personne qui en fera la
demande. »
Seulement ces formules étaient de pure
invention.
Eh bien 1 nous découvrons, dans un jour-
nal spécial allemand une annonce encadrée
de deuil et conçue absolument dans le goût
ci-dessus.
La voici en toute sa beauté. Nous chan-
geons seulement les noms propres :
« Madame Emmy Carinder et ses fils
Cari et Albert Carinder, font part à leurs
amis et connaissances de la perte doulou-
reuse qu'ils viennent d'éprouver en la per-
sonne de
Monsieur Lôrenz-Adalbert Carinder
leur cher Epoux et Père, décédé après une
longue maladie, dans sa 49e année. Spire, le
5 mai 1897.
« P -S. — En même temps ils informent le
public que la fabrication de tubes, étc...,
sera continuée sous la même raison sociale
qu'antérieurement. »
Garanti authentique.
Douville.
Dans une chasse qu'ont faite, de compagnie,
les empereurs d'Allemagne et d'Autriche, Guil-
laume a tué un cerf vingt-deux cors, tandis que
François-Joseph n'a tué qu'un, pauvre cerf
quatorze cors.
Guillaume l'emporte donc de huit cors.
Sans compter ceux qu'il dissimule modes-
tement dans ses bottes; craignant que son
vieux butor de Bismarck ne prenne un trop
vif plaisir à lui marcher sur le pied.
-0-C- M
On sait que la population de l'Irlande décroît
sensiblement chaque année.
Un statisticien anglais a calculé qu'au train
dont vont les choses, il n'y ailrait, en l'an 3730,
c'est-à-dire dans 1.833 ans, qu'un seul habitant
en Irlande.
C'est d'autant plus fâcheux que les Irlan-
dais disparus sont remplacés, dans la verte
Erin, par des Anglais.
Mais nous espérons bien ne pas attendre
1.833 ans pour assister à la battue universelle
organisée dans les deux continents contre
la faUve Albion, que les États-Unis d'Eu-
rope et d'Amérique enfumeront dans son île
comme une bète puante.
C'est alors que le dernier Irlandais de l'an
3730 en mourra de bonheur, daus un su-
prême éclat de rire, et que l'âge d'or refleu-
rira sur la mappemonde.
-o-e-
Le « fox » ou renard commençant à manquer
anx chasseurs anglais qui se livrent à la pour-
suite de ce fauve avec passion, des marchands
saxons se sont avisés d'en introduire des es-
pèces originaires d'Allemagne. Aussitôt a
éclaté une protestation aiguë contre cette inva-
sion germanique d'un nouveau gewe. Dans
leur rage, les Anglais sont allés jusqu'à s'en
prendre aux animaux eux-mêmes, prétendant
que le renard allemand — bred in Germany —
est plus vicieux que le renard britannique.
Qî, c'est de l'exagération; car l'un ne vaut
pas mieux que l'autre. Mais, ce qui me sur-
passe, c'est que du vivant du duc d'Edim-
bourg, l'Angleterre ait pu manquer de re-
nards !
-0-0-
Bonne nouvelle : Les Anglais, dans l'Inde,
viennent de recevoir une série de tripotées,
administrées de mains d'Afridis et de Moh-
mands aux généraux Vood et Jeffreis. Ce
dernier a même personnellement écopé.
Mauvaise nouvelle : Nous venons d'avoir
un détachement traîtreusement attaqué èt
dispersé au Soudan, par les bandits de cette
vieille fripouille de Samory.
Mais ce petit échec de nos armes sera
promptement réparé et vengé; car nos
troupes coloniales africaines vont recevoir'
un sérieux renfort... ministériel, en la per-
sonne de M. André Lebon, qui achève son
paquetage pour se rendre dans quelques
jours au Sénégal. L'Almany n'a donc qu'à
se bien tenir f
Quant aux Anglais battus sur les fron-
tières de l'Afghanistan, leur situation" est
loin d'être aussi réconfortée; car, au lieu ce
voler lui-même à leur secours, le cabinet
Salisbury-Cbamberlain and O se borne à
leur envoyer une armée de renfort.
On se demande tout de même : des deux
systèmes, lequel est Lebonï
Réflexions faites, j'ai bien peur que cè ne
soit pas le notre
Beaujolais.. ,
CRÉDIT FONCIER DE FRàNCE
A Paris, rue des Capucines, 19
Société anonyme autorisée par décret du
28 mars 1832 et devant expirer le 31 décembre
1980. — Capital social 170.o00.000 francs, di-
visé en 341.000 actions de 5u0 francs libérées
et nominatives. — Comptes courants avec
chèques; Encaissement de coupons; Dépôts
de titres; Ordres de Bourse; Prêts sur dépôts
de titres ; Prêts hypotécaires à long terme
avec amortissement; Prêts hypotécaires à
court terme sans amortissement; Prêts com-
munaux.
Gouverneur : M. Henri Labeyrie. — Sous-
gouverneurs : MM. PaulGauwain; Marqués
di Braga.
Plusieurs artistes et chansonniers mont-
martrois se sont réunis hier chez M. Louis
Martin, en son pavillon de la rue Lepic. On
a applaudi MllG Monaut dans une scène de
Tartuffe; M. Dhebor dans ses chansons. Une
collation a suivi.
-♦-1--,
Pouvoir recueillir dans les Journaux du
monde entier tout ce qui paraît sur un sujet
quelconque, sur une question dont on aime
à s'occuper; — surtout savoir ce que l'on dit
de vous et de vos œuvres dans la presse, qui
ne le souhaite parmi les hommes politiques,
les écrivains, les artistes?
Le Courrier de la Presse, fondé en 1880, par
M. Gallois, 21, boulevard Montmartre, à
Paris, répond à ce besoin de la vie moderne
-avec autant de célérité que d'exactitude.
Le Courrier de la Presse lit 6.000 journaux
par jour. -
LE DIABETE
se guérit sûrement, promptement et radica-
lement, par la Ducasbline (extrait concen-
tré des plantes du Brésil), une des plus mer-
veilleuses découvertes de ce siècle.
Rappelons en quelques mots ses principaux
symptômes : Soif excessive, fréquence et
abondance des urines qui peut arriver à six
ou sept litres, faiblesse générale (quoique le
malade mange beaucoup au début), irhpuis-
* - sancc, troubles de^ facultés intellectuelles,
■ inaptitude au travail, présence du sucre dans
les urines qui sont poisseuses. Le diabète est
surtout dang. reux par ses complications sou-
vent mortelles.
La Ducasbline, médicament végétal ab-
solument inoffensif, est cependant d'une ef-
ficacité telle qu'au bout de quelques jours, on
sent déjà une amélioration notable et la gué-
rison radicale est obtenue au bout de quel-
ques semaines.
La maladie guérie ne revient plus et les
forces se maintiennent par l'usage de la Du-
casbline.
Des centaines d'attestations prouvent la
supériorité et l'infaillibilité de cette mé-
thode, appliquée exclusivement et avec le
plus grand succès à l'Institut médical ra-
tionnel, 19, rue de Clichy, Paris, qui guérit
avec le même succès par la série des Du-
casbline, la goutte, le rhumatisme, l'ané-
mie, l'albuminurie, les bronchites et tu-
berculoses, etc.
Consultations de 3 à 5 heures et par cor-
respondance, S fr., visites à domicile.
Dr André de Marcilhac
Prix d'un flacon de DUCASBLINE spé-
cial pour le diabète : 3 fr. 73.
J. Bouillot et Oie; 19, rue de Clichy, à Pa*
^..ris, et toutes pharmacies.
nombreux « fours » politiques de son auteur
et pour qu'il ait toujours du pain sur la
planche.
En signant son contrat, le nouveau (?) ma-
rié s'est montré, sur ces clauses et conditions,
absolument intransigeant.
. Quant à la naissance éventuelle de l'héri-
tier de ces dispositions matrimoniales, on
sait que le célèbre docteur Corvisart a émis
ce diagnostic infaillible : quand on s'accouple
à l'âge du jeune Henri, on « en » a toujours.
U. Maurice Tic.
-—,+-
ANECDOTES ET BONS BOTS
M. Durapiat passe gravement sur le bou-
levard. Un passant, loqueteux et minable,
l'accoste :
— Mon bon Monsieur, implore-t-il, je vous
demande pardon de vous importuner, mais
je suis à jeun depuis hier... et je n'ai pas
l'habitude de demander.
Alors M. Durapiat, sentencieusement :
— Mon ami, voyez comme la vie est
faite d'un singulier concours de circonstan-
ces : précisément je n'ai pas l'habitude de
donner !
—:o.-ô:—
Fréquentes sont les querelles dans le mé-
nage de M0 X..., le notaire. Et hier, comme
madame la notairesse s'était montrée plus
acariâtre, plus méchante encore que de
coutume :
— Quelle vie 1 s'écriait le pauvre homme.
C'est un enfer, une damnation — une dam-
nation entre vifs !
O la tyrannie du langage professionnel !
—:o:o:—
Justine se plaint à sa maîtresse des
commérages calomnieux dont elle est l'ob-
jet de la part des concierges du voisinage :
— Tout çà, voyez-vous, madame, c'est des
gens qui vous passent la main dans Je dos
par devant, et qui vous crachent à la figure
par derrière I
—:o:o:—
Un jeune avocat, qui est devenu un
des membres distingués de la cour suprê-
me , plaidait contre un empirique qui an-
nonçait donner gratuitement ses consulta-
tions.
— Cela est vrai, dit-il, mais il ne donne
pas pour rien ses bouteilles de vermifuge ;
il les fait payer quinze francs, et encore on
ne rend pas le ver.
— :o:o:—
. Dévotion filiale :
Le vieux monsieur. — Voyez-vous, mon
jeune ami, mon conseil est cslui-ci : res-
tez toujours fermement attaché à vos pa-
rents.
Le jeune homme. — Soyez tranquille. Je
sais par expérience combien il est difficile
de se faire nourrir ailleurs que chez eux !
Aqukl.
-,---+-1—
OU IL Y A DE LA GÊNE...
Il n'y a pas de plaisir. Demandez plutôt à
Arton, '1'érainent collaborateur du sous-
Hicard Le Poittevin, dont la seule et maigre
cbàrretée panamiteuse vient enfin d'être
placée par lui sous « le glaive de la loi », en
attendant son inévitable acquittement en
bloc..., avec les félicitations du jury pour la
candeur de ce menu fretin dédaigneux de
glisser à travers la nasse, malgré les larges
déchirures pratiquées par l'évasion des
principaux chéquards, après leur condam-
nation aux grades d'officier et de grand'-
croix de la Légion d'honneur, à perpétuité.
Arlon-Latude, l'Homme au Masque de fer
de la Conciergerie, y prend des indigestions
de gibier, change de toilette trois fois par
jour, traité ses gardiens comme des valets
(de chambre) et jouit de son triomphe aux
Variétés — sous les pseudonymes de Blum
et Ferrier— daDs son opérette — féerie en
trois actes et huit tableaux : Le Carnet... du
Diable.
-<«>-
Il parait que S. M. Chulalorjgkorn a demandé
à M. Hanotaux, au cours de leur entretien, de
vouloir bien rayer du traité du 3 octobre 1893
un certain article 4," stipulant que les sujets
français, indigènes comme européens, peuvent
échapper à la juridiction siamoise, en se récla-
mant des autorités de la République.
Cette jeune Majesté, malgré son air morne
et impassible de magot empaillé, est décidé-
ment un joyeux pinc&-sans-rire; car il de-
mandait là, à cette bonne tête-de-Turc
d'ilanotaux, l'abandon d'un privilège sur
lequel il s'assied constamment — à la mode
orientale — avec un sans-gène dont Abdul-
Hamid seul nous offre un exemple aussi
remarquable.
Il est donc clair, qu'en cette circonstance,
comme en moult autres, il a simplement
voulu se payer la t poire » de notre Vizir
des Affaires étrangères, lequel — pour obte-
nir le gracd-cordon de l'Éléphant-Blanc, qui
lui a été colloque par cette royale momie au
safran — lui eût tout aussi bien abandonné
jusqu'à la précieuse tête de l'Indo-Chinois
Doumer, l'ambitieux « rallié » voué à cette
prédestination : Hué.
-<«>-
Aux termes d'un arrêté pris par M. le maire
de Niort, il est défendu à tout débitant de bois-
sons de la ville d'employer des femmes ou des
filles qui ne seraient pas munies d'un certificat
de bonnes vie et mœurs! Ce certificat ne devra
pas avoir plus de trente jours de date ! ! Il devra
être visé tous les mois! !!
Voilà un maire qui tient à faire les choses
dans les règles. Aussi, nous empressons-nous
de le seconder en signalant à nos rosières de
Nanterre et autres banlieues, ce débouché
ouvert dans les Deux-Sèvres au placement
de leur capital... valeur à trente jours —
comme on dit dans le commerce.
C'est ce qu'on peut appeler de la vertu à
brève échéance.
-<(•)>-
A Béziers vient d'avoir lieu une course de
taureaux présidée par M. Mas, maire et député.
Six taureaux et sept chevaux ont été tués.
Charmant, n'est ce-pas, ce député-maire
qui préside à la violation publique de la loi;
et il a bien mérité que de tels électeurs
votent en Mas pour lui.
Le même jour à Toulouse :
La cadrilla Litri a obtenu un vif succès. Six
taureaux ont été mis à mort et cinq chevaux
tués. Le matador Litri a reçu un coup de coine
à la cuisse en estoquant le troisième tuureau.
La peau n'a été qu'éraflée.
Quel dommage! Si l'animal — en état de
légitime défense — eût éventré son tortion-
naire, j'aurais réclamé pour lui l'oreille du
matador.
Mais la corrida ne s'est pas arrêtée là :
Dans la soirée, à la suite d'une discussion
entre le nommé Cortie, ancien directeur des
Arènes, et le sieur l'ianès, conducteur des bes-
tiaux, au service de M. Robert, le nouveau di-
recteur, Cortie a porté à son adversaire un
coup de couteau au sein gauche. Le meurtrier
a pris la fuite cette nuit.
Qu'on aille nier, après cela, l'influence
bienfaisante des courses de taureaux sur la
civilisation méridionale! Aussi, saluons-nous
ce progrès, qui .remplace dans l'arène l'étri-
pement des chevaux et l'égorgillement du
taureau, par le massacre des promoteurs de
ces hideuses boucheries, s'estoquant.
-<«>-
La crise du pain cher a ses compensations.
Les foins sont superbes, la viande va baisser.
Voilà que, d'autre part, tous les armateurs nous
disent que la morue sera pour rien.
Bigre ! on ne s'en douterait pas sur le bou-
levard. Ce doit être encore un bruit que fait
courir cette figure de carême de Méline,
pour nous inciter à faire maigre, pendant
que ses collègues profitent de l'abondance
de, foin pour en remplir leurs bottes et le
râtelier ministériel.
Guillkrt.
QUELQUES PENSEES
Le bon peuple de Paris est assoiffé de ré-
jouissances. Vienne un gouvernement un
peu plus fêtard que celui que nous avons, et
de toutes les poitrines s'échappera un formi-
dable : « Vive 1 s n'importe quoi.
Quand on n'a pas le sou, on doit se bou-
cher les oreilles du cœur.
Ob ! sainte Galette, qu'ils sont heureux,
ceux qui n'ont pas besoin de mendier tes
sourires 1
En France, on encourage les arts sous les'
espèces d'une vingtaine de préLendés cos-
sus, et on laisse traîner la savate à la masse
des artistes, ahanant sur le chemin rocail-
leux de l'idéal.
Le gavroche de jadis était débraillé et flâ-
neur, mais intelligent et inoffensif. Le voyou
de maintenant est ordurier, paresseux, bèie
et maltaisant.
Messieurs les maquereaux se suivront pro-
bablement; je leur souhaite de ne pas se
ressembler.
Rochpèdre a dit, dans Jeunesse et Matu-
rité ; « On est seul dans la foule quand on
souffre et quand on aime. »
Hélas! on y est encore bien plus seul
quand on doute !
P. Darin.
SDR LES BRISÉES D'HANOTAUX
Il paraît qj'à Berlin, la première représenta-
tion de la Douloureuse, de Maurice Donnay, au
Nouveau-Théâtre, a échoué. Le public a sifflé
les principales scènes.
Patience ! ce sont les balles de Lebel qui
siffleront au jour inéluctable de la vraie dou-
loureuse.
Si Maurice Donnay n'a pas sa revanche,
« le droit et l'équité » auront sûrement la
leur. La comédie, alors, fera place à la tra-
gédie, sur le Théâtre de la Guerre, quand le
« concert européen » unanimement sifflé,
sera rentré dans la coulisse... ou tombé
dans le troisième dessous.
Comme prologue,
i^'Army and Navy Gazette nous apprend que
l'empereur d'Allemagne vient d'inventer une
machine de guerre qu'il a baptisée : t Destruc-
teur de ligne de bataille ». Cet engin serait une
automobile en acier, munie d'embrasures pour
mitrailleuses et pouvant contenir une douzaine
d'artilleurs parfaitement abrités. Un nombre
restreint de ces machines, chargeant sur l'en-
nemi en vomissant la mitraille, faucherait tout
sur son passage et pourrait anéantir une
armée...
Très bien ; notre rôle se bornera à sauter
lestement dessus, pour faire « machine ar-
rière ».
-:)-(:-
ÉCHOS
On a souvent cité comme des modèles ces
formules tombales de regrets, où la réclame
le dispute à l'oraison funèbre :
« Ci-gît, X..., mort regretté de tous. Sa
veuve inconsolable continue son commerce,
telle rue, tel numéro. »
« Ci-gît, Mme Y..., épouse de M. Z..., mar-
brier. Son mari dans les larmes lui a élevé
ce monument dont le coût est de 750 francs.
Catalogue à toute personne qui en fera la
demande. »
Seulement ces formules étaient de pure
invention.
Eh bien 1 nous découvrons, dans un jour-
nal spécial allemand une annonce encadrée
de deuil et conçue absolument dans le goût
ci-dessus.
La voici en toute sa beauté. Nous chan-
geons seulement les noms propres :
« Madame Emmy Carinder et ses fils
Cari et Albert Carinder, font part à leurs
amis et connaissances de la perte doulou-
reuse qu'ils viennent d'éprouver en la per-
sonne de
Monsieur Lôrenz-Adalbert Carinder
leur cher Epoux et Père, décédé après une
longue maladie, dans sa 49e année. Spire, le
5 mai 1897.
« P -S. — En même temps ils informent le
public que la fabrication de tubes, étc...,
sera continuée sous la même raison sociale
qu'antérieurement. »
Garanti authentique.
Douville.
Dans une chasse qu'ont faite, de compagnie,
les empereurs d'Allemagne et d'Autriche, Guil-
laume a tué un cerf vingt-deux cors, tandis que
François-Joseph n'a tué qu'un, pauvre cerf
quatorze cors.
Guillaume l'emporte donc de huit cors.
Sans compter ceux qu'il dissimule modes-
tement dans ses bottes; craignant que son
vieux butor de Bismarck ne prenne un trop
vif plaisir à lui marcher sur le pied.
-0-C- M
On sait que la population de l'Irlande décroît
sensiblement chaque année.
Un statisticien anglais a calculé qu'au train
dont vont les choses, il n'y ailrait, en l'an 3730,
c'est-à-dire dans 1.833 ans, qu'un seul habitant
en Irlande.
C'est d'autant plus fâcheux que les Irlan-
dais disparus sont remplacés, dans la verte
Erin, par des Anglais.
Mais nous espérons bien ne pas attendre
1.833 ans pour assister à la battue universelle
organisée dans les deux continents contre
la faUve Albion, que les États-Unis d'Eu-
rope et d'Amérique enfumeront dans son île
comme une bète puante.
C'est alors que le dernier Irlandais de l'an
3730 en mourra de bonheur, daus un su-
prême éclat de rire, et que l'âge d'or refleu-
rira sur la mappemonde.
-o-e-
Le « fox » ou renard commençant à manquer
anx chasseurs anglais qui se livrent à la pour-
suite de ce fauve avec passion, des marchands
saxons se sont avisés d'en introduire des es-
pèces originaires d'Allemagne. Aussitôt a
éclaté une protestation aiguë contre cette inva-
sion germanique d'un nouveau gewe. Dans
leur rage, les Anglais sont allés jusqu'à s'en
prendre aux animaux eux-mêmes, prétendant
que le renard allemand — bred in Germany —
est plus vicieux que le renard britannique.
Qî, c'est de l'exagération; car l'un ne vaut
pas mieux que l'autre. Mais, ce qui me sur-
passe, c'est que du vivant du duc d'Edim-
bourg, l'Angleterre ait pu manquer de re-
nards !
-0-0-
Bonne nouvelle : Les Anglais, dans l'Inde,
viennent de recevoir une série de tripotées,
administrées de mains d'Afridis et de Moh-
mands aux généraux Vood et Jeffreis. Ce
dernier a même personnellement écopé.
Mauvaise nouvelle : Nous venons d'avoir
un détachement traîtreusement attaqué èt
dispersé au Soudan, par les bandits de cette
vieille fripouille de Samory.
Mais ce petit échec de nos armes sera
promptement réparé et vengé; car nos
troupes coloniales africaines vont recevoir'
un sérieux renfort... ministériel, en la per-
sonne de M. André Lebon, qui achève son
paquetage pour se rendre dans quelques
jours au Sénégal. L'Almany n'a donc qu'à
se bien tenir f
Quant aux Anglais battus sur les fron-
tières de l'Afghanistan, leur situation" est
loin d'être aussi réconfortée; car, au lieu ce
voler lui-même à leur secours, le cabinet
Salisbury-Cbamberlain and O se borne à
leur envoyer une armée de renfort.
On se demande tout de même : des deux
systèmes, lequel est Lebonï
Réflexions faites, j'ai bien peur que cè ne
soit pas le notre
Beaujolais.. ,
CRÉDIT FONCIER DE FRàNCE
A Paris, rue des Capucines, 19
Société anonyme autorisée par décret du
28 mars 1832 et devant expirer le 31 décembre
1980. — Capital social 170.o00.000 francs, di-
visé en 341.000 actions de 5u0 francs libérées
et nominatives. — Comptes courants avec
chèques; Encaissement de coupons; Dépôts
de titres; Ordres de Bourse; Prêts sur dépôts
de titres ; Prêts hypotécaires à long terme
avec amortissement; Prêts hypotécaires à
court terme sans amortissement; Prêts com-
munaux.
Gouverneur : M. Henri Labeyrie. — Sous-
gouverneurs : MM. PaulGauwain; Marqués
di Braga.
Plusieurs artistes et chansonniers mont-
martrois se sont réunis hier chez M. Louis
Martin, en son pavillon de la rue Lepic. On
a applaudi MllG Monaut dans une scène de
Tartuffe; M. Dhebor dans ses chansons. Une
collation a suivi.
-♦-1--,
Pouvoir recueillir dans les Journaux du
monde entier tout ce qui paraît sur un sujet
quelconque, sur une question dont on aime
à s'occuper; — surtout savoir ce que l'on dit
de vous et de vos œuvres dans la presse, qui
ne le souhaite parmi les hommes politiques,
les écrivains, les artistes?
Le Courrier de la Presse, fondé en 1880, par
M. Gallois, 21, boulevard Montmartre, à
Paris, répond à ce besoin de la vie moderne
-avec autant de célérité que d'exactitude.
Le Courrier de la Presse lit 6.000 journaux
par jour. -
LE DIABETE
se guérit sûrement, promptement et radica-
lement, par la Ducasbline (extrait concen-
tré des plantes du Brésil), une des plus mer-
veilleuses découvertes de ce siècle.
Rappelons en quelques mots ses principaux
symptômes : Soif excessive, fréquence et
abondance des urines qui peut arriver à six
ou sept litres, faiblesse générale (quoique le
malade mange beaucoup au début), irhpuis-
* - sancc, troubles de^ facultés intellectuelles,
■ inaptitude au travail, présence du sucre dans
les urines qui sont poisseuses. Le diabète est
surtout dang. reux par ses complications sou-
vent mortelles.
La Ducasbline, médicament végétal ab-
solument inoffensif, est cependant d'une ef-
ficacité telle qu'au bout de quelques jours, on
sent déjà une amélioration notable et la gué-
rison radicale est obtenue au bout de quel-
ques semaines.
La maladie guérie ne revient plus et les
forces se maintiennent par l'usage de la Du-
casbline.
Des centaines d'attestations prouvent la
supériorité et l'infaillibilité de cette mé-
thode, appliquée exclusivement et avec le
plus grand succès à l'Institut médical ra-
tionnel, 19, rue de Clichy, Paris, qui guérit
avec le même succès par la série des Du-
casbline, la goutte, le rhumatisme, l'ané-
mie, l'albuminurie, les bronchites et tu-
berculoses, etc.
Consultations de 3 à 5 heures et par cor-
respondance, S fr., visites à domicile.
Dr André de Marcilhac
Prix d'un flacon de DUCASBLINE spé-
cial pour le diabète : 3 fr. 73.
J. Bouillot et Oie; 19, rue de Clichy, à Pa*
^..ris, et toutes pharmacies.