LE GRELOT
traître, qui vendit le vaillant capitaine
Romani aux bravi transalpins.
N'ayant pas trouvé un mot de défense
patriotique en faveur de cette noble victime
du Judas militaire, devant le patron du
Francescopin Crispi, il réservait l'ardeur de
ses protestations pour la campagne de Figa-
rosseries des sycophantes qui Rodays autour
de la forte somme judéo-allemande consa-
crée à l'achat de leur plumes de « corbeaux
de lettres », attirés par la curée Dreyfus-
Esterhazy, comme leurs congénères croas-
sants par la charogne.
L'auteur nauséabond de la Terre, de Nana
et autres Lourdes scatologies, devait tout na-
turalistement plonger son groin avec délices
dans les ordures et les ignominies remuées
par les vidangeurs politiques et littéraires,
qui ont pris tâche d'em. ..brener tout le mon-
de avec le purin de leur écritoire, jiclant à
travers les colonnes « Rambuteau » du Figa-
rossard.
Il espère sans doute que ça lui portera
bonheur, au prochain scrutin académique;
mais cet éternel blackboulé se trompe aussi
grossièrement qu'il écrit; et les Quarante
continueront, hygiéniquement, à le tenir eu
quarantaine. Il devra donc renoncer à s'as-
soir à l'Académie — demeurée française
rien que par son refus de l'accueillir — car,
sous la coupole, il n'existe pas de fauteuil...
I percé.
On mande de Rome que l'audience particu-
lièie que le pape a accordée à M. Brunetière, et
en vue de laquelle il était venu expressément
à Borne pour la seconde fois, n'a pas duré
moins de trois quarts d'heure.
Nous croyons savoir, qu'au cours de cette
audience, Ferdinand-le-Gatholique a déposé,
ès mains de Léon XIII, le bilan de la Science,
dont il s'est constitué le « syndic de fail-
lite ».
Sa Sainteté — à lui, Brunetière — a dai-
gné promettre de distribuer un dividende
aux créanciers de cette malheureuse, en le
prélevant sur la Somme de Saint-Thomas
d'Aquin.
Mais, comme l'autre Saint-Thomas, nom-
bre d'incrédules demandent « à toucher »
pour croire à la générosité pontificale.
Ils n'ont qu'à se présenter aux guichets
delà rue de l'Université, 15; et ils seront
fixés en rev'nant d'la Revue... des Deux-
Mondes. ^ ^
M. Paul Mariéton vient de lournir aux Féli-
bres le décompte des frais occasionnés par les
représentations au théâtre d'Orange, qui ont
donné des recettes superbes; par contre, il y a
eu un fort déficit dans les autres fêtes organi-
sées à cette occasion.
Un bateau avait été loué pour la descente du
Rhône. Un prix avait été convenu à forfait.
Or, les voyageurs ont été si peu nombreux
qu'un déficit de plus de mille francs reste a
couvrir.
Et ce n'est pas trop cher, eu égard au ton-
nage du « bateau » que nous avaient monté
ces troubadours en goguette, qui ne méri-
tent guère que des « compliments à l'œil »
pour leurs tentatives antipatriotiques de
résurrection d'un patois séparatiste, aussi
barbare que leurs courses de taureaux.
D'autre part, un restaurateur d'Avignon, au-
quel on avait commandé un banquet de trois
cents couverts et qui vit avec stupeur « douze»
convives — les douze apôtres de l'aïoli — pren-
dre part à ses agapes, réclame vingt-cinq louis.
Il avait lait rôtir cent cinquante poulets.
Ce gargotier ézagère, comme tout bon
Méridional; il s'agit sans doute des cent
cinquante « canards » qui nous ont étourdi
des comptes rendus hyperboliques de ces
fameuses fêtes, qui fen de brut comme un
essaim de ciga'es ; mais autant en emporte
le Mistral, qui refusa d'y assister, afin de
ne pas partager avec le c félibre » — nor-
mand — Félix Faure, l'Empire de la bran-
dade et de la bouillabaisse. Inde irœ.
Ah ! mais, c'est qu'elle est terrible la ven-
detta des Corses d'Orange 1
GriLLERT.
Sus aux espions!
(Air : Alsace et Lorraine)
Peuple Français, tu frises la bêtise,
Et sers de proie à de vilaius oiseaux.
A. chaque instant, tu commets la sottise
De recevoir et nourrir ces corbeaux.
Nous le savons, la France est grande et forte;
Elle offre à tous un abri généreux.
Mais pour cela faut-il qu'elle supporte
Des légions de vampires hideux?
REFRAIN
Pour le lavage, amis sonnons les cloches 1
Sus aux vendus, serviteurs des Teutons.
Au pilori, les amis des Alboches.
Et sans pitié : « Fusillons les espions 1 »
Les Allemands, poursuivant leur besogne,
Avaient trouvé pour servir leurs projets,
Un officier, qui, sans nulle vergogne,
De la défense vendit les secrets.
Ce vil espion, que la France repousse,
Fut à l'exil, condamné par ses pairs.
Avouons le, la peine fut trop douce.
Il méritait la mort au lieu des fers.
Un Syndicat de louche provenance,
Prenant en main la cause de Judas,
A cru prouver sa parfaite innocence
En prodiguant l'ordure et les crachats..
Un sénateur et le frère du drôle,
Un romancier, au cœur plutôt germain,
Certains journaux, jouant un triste iôle,
Ont répandu leur répugnant venin.
Pour dévoiler ceux qui, comme la peste,
Nius ont offert un spectacle écœurant,
Après enquête, on prouva sans conteste,
Que leur Dreyfus fut puni justement.
Avec tristesse, aujourd'hui l'Allemagne.
Des rastaquouères voit l'espoir déçu.
Flétrissons tous leur immonde ctmpagne,
Et demandons combien ils ont reçu ?
Maudeville.
PERLES ET CLTEUTONS
THÉÂTRES
Nos institutrices viennent de se voir inter
dire officiellement l'usage de la bicyclette,
comme étant de nature à nuire à la considé-
ration et au respect que leurs élèves ne
pourraient conserver à l'égard d'une cycliste
pédagogique « prenant une culotte » et ra-
massant une pelle ».
Certaines de ces demes et demoiselles
enseignantes osent se plaindre de cette pro-
hibition, alors qu'en l'édictant on les traite
comme des reines.
Celle de Hollande, la toute jeune et char-
mante Wilhelmine — dix-huit ans aux tuli-
pes | — vient de se voir défendre de pédaler
par sa mère-régente et le Conseil qui l'as-
siste, sous préteste qu'une chute malheu-
reuse pourrait faire choir la couronne de son
jeune front.
Pauvre petite reineite! avec ça qu'en prome-
nant pédestrement sa juvénile Majesté, elle
ne court pas le risque de glisser sur une pe-
lure d'Orange !
Enfin, cela vaudrait encore mieux que de
tomber sur quelque « choucroutivore » prin-
cier que l'Allemagne se prépare à lui ofïrir
comme époux : Margaritas ante porcos — ce
serait grand dommage qu'on jetât cette perle
aux c...teutons 1
-<(•)>-
Quand on parle du loup...
A en croire un journal allemand, l'empereur
d'Allemagne aurait tué, au cours d'une chasse
organisée en son honneur en Silésie, mille deux
cent vingt quatre faisans en quatre heures.
C'est une fantaisie vraiment impériale — et
tudesque — de chasser ainsi à la mitrail-
leuse dans une faisanderie.
Tarteifle ! voilà une Majesté rudement
faisandéel...
-<«>-
Une correspondance donne, sur les déména-
gements qui ont eu lieu vers le 1" octobre, à
Berlin, des chiffres étonnants. Il résulte des
calculs de la police que ces déménagements
ont été de 396.589 ! ! !
Est-ce que vraiment l'affaire Dreyfus-Es-
terhazy ferait déménager autant de gens à
Berlin qu'à Paris?
Allons, décidément, il n'est que temps d'y
mettre un terme.
-<(»)>-
U'ex-roi Milan a fermement l'intention de con-
voler en secondes noce3. Son choix est déjà
arrèlé, sa future, si toutefois le projet de ma-
riage se réalise, est la fille d'un prince polonais
établi en Autriche depuis quarante ans. Elle
aura une dot de quelques millions.
Prenez garde, madame, le Milan est un
vilain oiseau; et vous auriez le plus grand
tort de croire — sur la foi des savants natu-
ralistes ornithologues — que ce rapaee est
exclusivement Carnivore, il est parfaitement
capable de manger aussi votre bonne galette.
-<(•)>-
Miss Hélène Gould, la fille du o roi des che-
mins de fer », la belle-sœur du comte Boni de
Castellane, va, dit-on, faire ses études de droit
afin de se faire recevoir avocat.
Miss Gould possède une fortune de cent vingt-
cinq millions représentant sa part de l'héritage
paternel.
Cette belle Hélène, plus fortunée que
Mlle Chauvin, pourra donc plaider en Amé-
rique — où le barreau est ouvert aux femmes
— pour l'honneur plutôt que pour des hono-
raires.
Tandis que chez nous, notre gracieuse et
savante doctoresse en droit se voit privée
de celui de défendre Robert Macaire contre le
procureur-général Bertrand.
Comme si la Justice — Thémis elle-même
— n'était pas du sexe féminin 1
Beaujolais.
Folies-Dramatiques. —• La Carmagnole,
la nouvelle opérette des Folies-Dramatiques,
nous paraît appelée à continuer, non sans
éclat, les brillants succès qui font de M. Sil-
vestre l'un des directeurs les plus heureux
de Paris.
Gaîté, mouvement, entrain, joyeux re-
frains, mise en scèno bien réglée, interpré-
tation excellente, toutes ces qualités de
bonnes pièces, nous les retrouvons dans la
Carmagnole; ajoutons-y encore les évoca-
tions patriotiques des grandes journées de
la Révolution qui chatouillent toujours au
bon endroit la fibre chauvine de l'orchestre
comme du poulailler et que les auteurs ont
su ha'ilement nous restituer, et voilà la
bataille gagnée !
L'accueil fait à la nouvelle opérette a été
excellent; comment pouvait-il en être autre-
ment?
Au premier acte, on prend la Bastille et
l'on chante le Ça ira!
Au second acte, c'est le tour de la Carma-
gnole; la patrie en danger ! les enrôlements
et le départ des volontaires pour la fron-
tière !
Le troisième, enfin, c'est Valmyl les
habits blancs rossés, rejetés à la frontière,
la proclamation de la Républque! la France
libre et victorieuse 1
Et les applaudissements d'éclater...
Après avoir félicité les auteurs du livret,
MM. Lemaire, d'Harcourt et Darsay, il con-
vient de complimenter aussi l'auteur de la
partition, M. Paul Fauchey, dont la musique,
vive, alerte, entraînante, a beaucoup plu. Au
nombre des 21 numéros qui composent sa
partition, il convient de mentionner tout
particulièrement, au premier acte, le joli
duo « Dans une petite maison » et le finale
« A vos chapeaux, mettez des plumes » d'une
fort jolie allure; les couplets-valse du se-
cond acte, les couplets de la Carmagnole et
le finale, où le départ des volontaires est
traité et orchestré de main de maître.
La Carmagnole est fort bien interprétée
par Mme Jane Pierny, pleine de grâce et
d'entrain dans le rôle de Rosette, MM. Jean
Perier, Simon-Max, Landru, Vavasseur,
Liesse, et Mme de Beaumont, un fort gentil
caporal que tout le monde voudrait avoir
dans... sa compagnie.
*
* *
Ambigu. — La Maîtresse d'école, malgré
le brevet « supérieur » que lui avait presque
unanimement délivré la critique, a brusque-
ment disparu de l'affiche.
On dit qu'elle a été retirée par son auteur,
M. Edmond Tarbé.
Pourquoi? Mystère et direction.
D'autres que M. Roehard se seraient trou-
vés dans l'embarras; mais le vaillant capi-
taine, en bon stratégiste, a immédiatement
mobilisé ses réserves, toujours prêtes à mar-
cher. .. au feu de la rampe, et en deux temps,
trois mouvements, la Joueuse d'orgue était
prête à passer.
Le nouveau drame que nous av ms lon-
guement applaudi l'autre soir, à l'Ambigu,
ne comporte pas moins de douze tableaux,
tous, ma foi, plus intéressants, plu3 palpi-
tants, plus larmoyants les uns qne les
autres.
Incendies, vols, assassinats, espionnage
et même hypnotisme, il y a de tout dans le
beau drame de MM. de Montépin et Dornay;
il y en a pour tous les goûts et de quoi
satisfaire tous les amateurs.
Nous ne pouvons faire une analyse com-
plète de ces douze tableaux, la place dont
nous disposons ici n'y suffirait pas. Mais ce
que nous pouvons affirmer, c'est que rare-
ment il nous a été donné d'applaudir un
drame aussi bien charpenté, aussi pathéti-
que et aussi complet. L<=s tableaux de l'in-
cendie de l'usine Bernière, ceux du cabaret
de Saint-Ouen, du cabinet de la somnam-
bule, de la Marne sont à citer parmi les
meilleurs et à applaudir comme ils le méri-
tent et leur mérite est incontestable.
La Joueuse d'orgue est interprétée à l'Am-
bigu par Mme Tessandier, MM. Duquesne,
Pouctal, Degeorge, Renot, Pierre Achard et
par la toute charmante Mlle G. Loyer qui,
quoique bien jeune encore, s'est révélée une
grande et excellente comédienne.
Si la Joueuse d'orgue n'a pas la longévité
des Deux Gosses, elle est assurée dès aujour-
d'hui de tenir l'affiche au moins toute la
saison.
Tous nos compliments aux auteurs, aux
excellents artistes de l'Ambigu et à leur
directeur.
*
* *
Porte-Saint-Martin. — La direction de
la Porte-Saint-Martin a renoncé à la reprise
du Courrier de Lyon. Depuis quelques jours,
on répète ferme Cyrano de Bergerac, de
M. Rostang, et l'on espère pouvoir passer
dans quelques jours.
Les indiscrétions de coulisse font prévoir
un succès auquel nous serons des premiars
à applaudir.
* *
La direction de l'Opéra vient d'arrêter les
dntes des quatre grands bals masqués de la
saison 1898.
Le premier aura lieu le 22 janvier, les
deux suivants les 5 et 19 février, et le der-
nier, conformément à l'usage, le jeudi de la
Mi-Carême.
Obé ! ohé I les chicards, pierrots et pier-
rettes 1
En avant deux !
Jule» de la Vkrdrib.
Palais de Glace. — Orchestre Desgran-
ges à chaque séance. — Dimanches et jours
fériés : 3 fr. — Abonnements de sai-on :
300 fr.; demi-saison, 150 fr.; mensuels : 60 lr.
— Abonnements mensuels pour les enfants.
— Carnets personnels de 25 entrées : 50 fr.
— Location de casiers pour patins; locition
de patins; leçons de patinage.
CREDIT FONCIER
Tirage du 6 décembre 1897
Obligations communales 500 fr., 2 60 0/0,
4879
Len" 868.694 sera remboursé par 100.000 f.
Le n° 702.314 sera remboursé par 25.000 fr.
Les n°s 112.174, 130.563, 372.987, 546.173,
800.746, 831.316 seront remboursés chacun
par 5 000 francs.
Obligations communales 300 fr. 3 0/0, 4880
Le n° 964.791 sera remboursé par 100.005 f.
Le n° 968.694 sera remboursé par 25.000 f.
Les n»s 452.940, 509.904, 566.782, 598.773,
658.719, 688.484 seront remboursés chacun
par 5.000 francs.
Obligations communales i00 fr. 3 0/0 4894
Le n» 801.384 sera remboursé par 100.000 f.
Le n° 389.627 sera remboursé par 10.000 fr.
Le nc 367.326 sera remboursé par 5.000 fr.
La liste complète des numéros sortis sera
insérée dans le Bulletin officiel des Tirages
du Crédit Foncier des 6 et 16 mars. (Abon-
nement Janvier-Avril-Juillet ou Octobre,
lfr. par an, Paris et Départ. —2 fr. étranger.)
Atlas ^e ^asc^cu'e ^cent-
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L'ANÉMIE
se guérit sûrement, promptement et radica-
lement, par la Ducasbline (extrait concen-
tré des plantes du Brésil), une des plus mer-
veilleuses découvertes de ce siècle.
Rappelons en quelques mots ses prin-
cipaux symptômes : pâleur et même déco-
loration des tissus, faiblesse générale, palpi-
tations, perle ou dépravation de l'appétit,
troubles de la digestion, névralgies, irrégu-
larité des époques, hémorragies, enflures
des jambes et de la figure, essoufflement,
troubles intellectuels.
La Ducasbline, médicament végétal ab-
solument inoffensif, est cependant d'une ef-
ficacité telle qu'au bout de quelques jours, on
sent déjà une amélioration notable et la gué-
rison radicale est obten e au bout de quel-
ques semaines.
La maladie guérie ne revient plus et les
forces se maintiennent par l'usage de la Du-
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supériorité et l'infaillibilité de cette mé-
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traître, qui vendit le vaillant capitaine
Romani aux bravi transalpins.
N'ayant pas trouvé un mot de défense
patriotique en faveur de cette noble victime
du Judas militaire, devant le patron du
Francescopin Crispi, il réservait l'ardeur de
ses protestations pour la campagne de Figa-
rosseries des sycophantes qui Rodays autour
de la forte somme judéo-allemande consa-
crée à l'achat de leur plumes de « corbeaux
de lettres », attirés par la curée Dreyfus-
Esterhazy, comme leurs congénères croas-
sants par la charogne.
L'auteur nauséabond de la Terre, de Nana
et autres Lourdes scatologies, devait tout na-
turalistement plonger son groin avec délices
dans les ordures et les ignominies remuées
par les vidangeurs politiques et littéraires,
qui ont pris tâche d'em. ..brener tout le mon-
de avec le purin de leur écritoire, jiclant à
travers les colonnes « Rambuteau » du Figa-
rossard.
Il espère sans doute que ça lui portera
bonheur, au prochain scrutin académique;
mais cet éternel blackboulé se trompe aussi
grossièrement qu'il écrit; et les Quarante
continueront, hygiéniquement, à le tenir eu
quarantaine. Il devra donc renoncer à s'as-
soir à l'Académie — demeurée française
rien que par son refus de l'accueillir — car,
sous la coupole, il n'existe pas de fauteuil...
I percé.
On mande de Rome que l'audience particu-
lièie que le pape a accordée à M. Brunetière, et
en vue de laquelle il était venu expressément
à Borne pour la seconde fois, n'a pas duré
moins de trois quarts d'heure.
Nous croyons savoir, qu'au cours de cette
audience, Ferdinand-le-Gatholique a déposé,
ès mains de Léon XIII, le bilan de la Science,
dont il s'est constitué le « syndic de fail-
lite ».
Sa Sainteté — à lui, Brunetière — a dai-
gné promettre de distribuer un dividende
aux créanciers de cette malheureuse, en le
prélevant sur la Somme de Saint-Thomas
d'Aquin.
Mais, comme l'autre Saint-Thomas, nom-
bre d'incrédules demandent « à toucher »
pour croire à la générosité pontificale.
Ils n'ont qu'à se présenter aux guichets
delà rue de l'Université, 15; et ils seront
fixés en rev'nant d'la Revue... des Deux-
Mondes. ^ ^
M. Paul Mariéton vient de lournir aux Féli-
bres le décompte des frais occasionnés par les
représentations au théâtre d'Orange, qui ont
donné des recettes superbes; par contre, il y a
eu un fort déficit dans les autres fêtes organi-
sées à cette occasion.
Un bateau avait été loué pour la descente du
Rhône. Un prix avait été convenu à forfait.
Or, les voyageurs ont été si peu nombreux
qu'un déficit de plus de mille francs reste a
couvrir.
Et ce n'est pas trop cher, eu égard au ton-
nage du « bateau » que nous avaient monté
ces troubadours en goguette, qui ne méri-
tent guère que des « compliments à l'œil »
pour leurs tentatives antipatriotiques de
résurrection d'un patois séparatiste, aussi
barbare que leurs courses de taureaux.
D'autre part, un restaurateur d'Avignon, au-
quel on avait commandé un banquet de trois
cents couverts et qui vit avec stupeur « douze»
convives — les douze apôtres de l'aïoli — pren-
dre part à ses agapes, réclame vingt-cinq louis.
Il avait lait rôtir cent cinquante poulets.
Ce gargotier ézagère, comme tout bon
Méridional; il s'agit sans doute des cent
cinquante « canards » qui nous ont étourdi
des comptes rendus hyperboliques de ces
fameuses fêtes, qui fen de brut comme un
essaim de ciga'es ; mais autant en emporte
le Mistral, qui refusa d'y assister, afin de
ne pas partager avec le c félibre » — nor-
mand — Félix Faure, l'Empire de la bran-
dade et de la bouillabaisse. Inde irœ.
Ah ! mais, c'est qu'elle est terrible la ven-
detta des Corses d'Orange 1
GriLLERT.
Sus aux espions!
(Air : Alsace et Lorraine)
Peuple Français, tu frises la bêtise,
Et sers de proie à de vilaius oiseaux.
A. chaque instant, tu commets la sottise
De recevoir et nourrir ces corbeaux.
Nous le savons, la France est grande et forte;
Elle offre à tous un abri généreux.
Mais pour cela faut-il qu'elle supporte
Des légions de vampires hideux?
REFRAIN
Pour le lavage, amis sonnons les cloches 1
Sus aux vendus, serviteurs des Teutons.
Au pilori, les amis des Alboches.
Et sans pitié : « Fusillons les espions 1 »
Les Allemands, poursuivant leur besogne,
Avaient trouvé pour servir leurs projets,
Un officier, qui, sans nulle vergogne,
De la défense vendit les secrets.
Ce vil espion, que la France repousse,
Fut à l'exil, condamné par ses pairs.
Avouons le, la peine fut trop douce.
Il méritait la mort au lieu des fers.
Un Syndicat de louche provenance,
Prenant en main la cause de Judas,
A cru prouver sa parfaite innocence
En prodiguant l'ordure et les crachats..
Un sénateur et le frère du drôle,
Un romancier, au cœur plutôt germain,
Certains journaux, jouant un triste iôle,
Ont répandu leur répugnant venin.
Pour dévoiler ceux qui, comme la peste,
Nius ont offert un spectacle écœurant,
Après enquête, on prouva sans conteste,
Que leur Dreyfus fut puni justement.
Avec tristesse, aujourd'hui l'Allemagne.
Des rastaquouères voit l'espoir déçu.
Flétrissons tous leur immonde ctmpagne,
Et demandons combien ils ont reçu ?
Maudeville.
PERLES ET CLTEUTONS
THÉÂTRES
Nos institutrices viennent de se voir inter
dire officiellement l'usage de la bicyclette,
comme étant de nature à nuire à la considé-
ration et au respect que leurs élèves ne
pourraient conserver à l'égard d'une cycliste
pédagogique « prenant une culotte » et ra-
massant une pelle ».
Certaines de ces demes et demoiselles
enseignantes osent se plaindre de cette pro-
hibition, alors qu'en l'édictant on les traite
comme des reines.
Celle de Hollande, la toute jeune et char-
mante Wilhelmine — dix-huit ans aux tuli-
pes | — vient de se voir défendre de pédaler
par sa mère-régente et le Conseil qui l'as-
siste, sous préteste qu'une chute malheu-
reuse pourrait faire choir la couronne de son
jeune front.
Pauvre petite reineite! avec ça qu'en prome-
nant pédestrement sa juvénile Majesté, elle
ne court pas le risque de glisser sur une pe-
lure d'Orange !
Enfin, cela vaudrait encore mieux que de
tomber sur quelque « choucroutivore » prin-
cier que l'Allemagne se prépare à lui ofïrir
comme époux : Margaritas ante porcos — ce
serait grand dommage qu'on jetât cette perle
aux c...teutons 1
-<(•)>-
Quand on parle du loup...
A en croire un journal allemand, l'empereur
d'Allemagne aurait tué, au cours d'une chasse
organisée en son honneur en Silésie, mille deux
cent vingt quatre faisans en quatre heures.
C'est une fantaisie vraiment impériale — et
tudesque — de chasser ainsi à la mitrail-
leuse dans une faisanderie.
Tarteifle ! voilà une Majesté rudement
faisandéel...
-<«>-
Une correspondance donne, sur les déména-
gements qui ont eu lieu vers le 1" octobre, à
Berlin, des chiffres étonnants. Il résulte des
calculs de la police que ces déménagements
ont été de 396.589 ! ! !
Est-ce que vraiment l'affaire Dreyfus-Es-
terhazy ferait déménager autant de gens à
Berlin qu'à Paris?
Allons, décidément, il n'est que temps d'y
mettre un terme.
-<(»)>-
U'ex-roi Milan a fermement l'intention de con-
voler en secondes noce3. Son choix est déjà
arrèlé, sa future, si toutefois le projet de ma-
riage se réalise, est la fille d'un prince polonais
établi en Autriche depuis quarante ans. Elle
aura une dot de quelques millions.
Prenez garde, madame, le Milan est un
vilain oiseau; et vous auriez le plus grand
tort de croire — sur la foi des savants natu-
ralistes ornithologues — que ce rapaee est
exclusivement Carnivore, il est parfaitement
capable de manger aussi votre bonne galette.
-<(•)>-
Miss Hélène Gould, la fille du o roi des che-
mins de fer », la belle-sœur du comte Boni de
Castellane, va, dit-on, faire ses études de droit
afin de se faire recevoir avocat.
Miss Gould possède une fortune de cent vingt-
cinq millions représentant sa part de l'héritage
paternel.
Cette belle Hélène, plus fortunée que
Mlle Chauvin, pourra donc plaider en Amé-
rique — où le barreau est ouvert aux femmes
— pour l'honneur plutôt que pour des hono-
raires.
Tandis que chez nous, notre gracieuse et
savante doctoresse en droit se voit privée
de celui de défendre Robert Macaire contre le
procureur-général Bertrand.
Comme si la Justice — Thémis elle-même
— n'était pas du sexe féminin 1
Beaujolais.
Folies-Dramatiques. —• La Carmagnole,
la nouvelle opérette des Folies-Dramatiques,
nous paraît appelée à continuer, non sans
éclat, les brillants succès qui font de M. Sil-
vestre l'un des directeurs les plus heureux
de Paris.
Gaîté, mouvement, entrain, joyeux re-
frains, mise en scèno bien réglée, interpré-
tation excellente, toutes ces qualités de
bonnes pièces, nous les retrouvons dans la
Carmagnole; ajoutons-y encore les évoca-
tions patriotiques des grandes journées de
la Révolution qui chatouillent toujours au
bon endroit la fibre chauvine de l'orchestre
comme du poulailler et que les auteurs ont
su ha'ilement nous restituer, et voilà la
bataille gagnée !
L'accueil fait à la nouvelle opérette a été
excellent; comment pouvait-il en être autre-
ment?
Au premier acte, on prend la Bastille et
l'on chante le Ça ira!
Au second acte, c'est le tour de la Carma-
gnole; la patrie en danger ! les enrôlements
et le départ des volontaires pour la fron-
tière !
Le troisième, enfin, c'est Valmyl les
habits blancs rossés, rejetés à la frontière,
la proclamation de la Républque! la France
libre et victorieuse 1
Et les applaudissements d'éclater...
Après avoir félicité les auteurs du livret,
MM. Lemaire, d'Harcourt et Darsay, il con-
vient de complimenter aussi l'auteur de la
partition, M. Paul Fauchey, dont la musique,
vive, alerte, entraînante, a beaucoup plu. Au
nombre des 21 numéros qui composent sa
partition, il convient de mentionner tout
particulièrement, au premier acte, le joli
duo « Dans une petite maison » et le finale
« A vos chapeaux, mettez des plumes » d'une
fort jolie allure; les couplets-valse du se-
cond acte, les couplets de la Carmagnole et
le finale, où le départ des volontaires est
traité et orchestré de main de maître.
La Carmagnole est fort bien interprétée
par Mme Jane Pierny, pleine de grâce et
d'entrain dans le rôle de Rosette, MM. Jean
Perier, Simon-Max, Landru, Vavasseur,
Liesse, et Mme de Beaumont, un fort gentil
caporal que tout le monde voudrait avoir
dans... sa compagnie.
*
* *
Ambigu. — La Maîtresse d'école, malgré
le brevet « supérieur » que lui avait presque
unanimement délivré la critique, a brusque-
ment disparu de l'affiche.
On dit qu'elle a été retirée par son auteur,
M. Edmond Tarbé.
Pourquoi? Mystère et direction.
D'autres que M. Roehard se seraient trou-
vés dans l'embarras; mais le vaillant capi-
taine, en bon stratégiste, a immédiatement
mobilisé ses réserves, toujours prêtes à mar-
cher. .. au feu de la rampe, et en deux temps,
trois mouvements, la Joueuse d'orgue était
prête à passer.
Le nouveau drame que nous av ms lon-
guement applaudi l'autre soir, à l'Ambigu,
ne comporte pas moins de douze tableaux,
tous, ma foi, plus intéressants, plu3 palpi-
tants, plus larmoyants les uns qne les
autres.
Incendies, vols, assassinats, espionnage
et même hypnotisme, il y a de tout dans le
beau drame de MM. de Montépin et Dornay;
il y en a pour tous les goûts et de quoi
satisfaire tous les amateurs.
Nous ne pouvons faire une analyse com-
plète de ces douze tableaux, la place dont
nous disposons ici n'y suffirait pas. Mais ce
que nous pouvons affirmer, c'est que rare-
ment il nous a été donné d'applaudir un
drame aussi bien charpenté, aussi pathéti-
que et aussi complet. L<=s tableaux de l'in-
cendie de l'usine Bernière, ceux du cabaret
de Saint-Ouen, du cabinet de la somnam-
bule, de la Marne sont à citer parmi les
meilleurs et à applaudir comme ils le méri-
tent et leur mérite est incontestable.
La Joueuse d'orgue est interprétée à l'Am-
bigu par Mme Tessandier, MM. Duquesne,
Pouctal, Degeorge, Renot, Pierre Achard et
par la toute charmante Mlle G. Loyer qui,
quoique bien jeune encore, s'est révélée une
grande et excellente comédienne.
Si la Joueuse d'orgue n'a pas la longévité
des Deux Gosses, elle est assurée dès aujour-
d'hui de tenir l'affiche au moins toute la
saison.
Tous nos compliments aux auteurs, aux
excellents artistes de l'Ambigu et à leur
directeur.
*
* *
Porte-Saint-Martin. — La direction de
la Porte-Saint-Martin a renoncé à la reprise
du Courrier de Lyon. Depuis quelques jours,
on répète ferme Cyrano de Bergerac, de
M. Rostang, et l'on espère pouvoir passer
dans quelques jours.
Les indiscrétions de coulisse font prévoir
un succès auquel nous serons des premiars
à applaudir.
* *
La direction de l'Opéra vient d'arrêter les
dntes des quatre grands bals masqués de la
saison 1898.
Le premier aura lieu le 22 janvier, les
deux suivants les 5 et 19 février, et le der-
nier, conformément à l'usage, le jeudi de la
Mi-Carême.
Obé ! ohé I les chicards, pierrots et pier-
rettes 1
En avant deux !
Jule» de la Vkrdrib.
Palais de Glace. — Orchestre Desgran-
ges à chaque séance. — Dimanches et jours
fériés : 3 fr. — Abonnements de sai-on :
300 fr.; demi-saison, 150 fr.; mensuels : 60 lr.
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CREDIT FONCIER
Tirage du 6 décembre 1897
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Len" 868.694 sera remboursé par 100.000 f.
Le n° 702.314 sera remboursé par 25.000 fr.
Les n°s 112.174, 130.563, 372.987, 546.173,
800.746, 831.316 seront remboursés chacun
par 5 000 francs.
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Les n»s 452.940, 509.904, 566.782, 598.773,
658.719, 688.484 seront remboursés chacun
par 5.000 francs.
Obligations communales i00 fr. 3 0/0 4894
Le n» 801.384 sera remboursé par 100.000 f.
Le n° 389.627 sera remboursé par 10.000 fr.
Le nc 367.326 sera remboursé par 5.000 fr.
La liste complète des numéros sortis sera
insérée dans le Bulletin officiel des Tirages
du Crédit Foncier des 6 et 16 mars. (Abon-
nement Janvier-Avril-Juillet ou Octobre,
lfr. par an, Paris et Départ. —2 fr. étranger.)
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lement, par la Ducasbline (extrait concen-
tré des plantes du Brésil), une des plus mer-
veilleuses découvertes de ce siècle.
Rappelons en quelques mots ses prin-
cipaux symptômes : pâleur et même déco-
loration des tissus, faiblesse générale, palpi-
tations, perle ou dépravation de l'appétit,
troubles de la digestion, névralgies, irrégu-
larité des époques, hémorragies, enflures
des jambes et de la figure, essoufflement,
troubles intellectuels.
La Ducasbline, médicament végétal ab-
solument inoffensif, est cependant d'une ef-
ficacité telle qu'au bout de quelques jours, on
sent déjà une amélioration notable et la gué-
rison radicale est obten e au bout de quel-
ques semaines.
La maladie guérie ne revient plus et les
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berculoses, etc.
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