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Osman Hamdi Bey; Reinach, Theodor
Une nécropole royale à Sidon: fouilles: Texte — Paris, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.5197#0370

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362 HISTOIRE DE LA NECROPOLE.

qu'un artiste hellène, sculptant sur commande un tombeau pour un
Sidonien, se soit avisé d'y figurer un détail de cérémonie condamné par
la religion de son client et qui eût paru choquant ou inintelligible1.
Ajoutons que le sarcophage des Pleureuses, par ses proportions monu-
mentales, par l'exécution, également soignée sur les quatre faces, de la
triple frise de reliefs qui l'entoure, n'a pu être, à l'origine, qu'un tom-
beau « de plein air », destiné à être hissé sur un haut piédestal. Dans
l'emplacement étriqué où on l'a découvert, à l'étage supérieur du caveau
n" I, il était misérablement à l'étroit; le plafond affleurait son toit; même
ainsi, pour le caser, il avait fallu scier les faîtières dont on aperçoit les
traces le long du parapet. À moins de supposer que l'entrepreneur se
soit grossièrement trompé dans ses mesures, il faut donc admettre que le
sarcophage, enlevé ou acheté d'occasion pour le compte de l'amateur
phénicien, a été ramené à la hauteur nécessaire pour lui trouver place
dans le logement exigu qui seul restait disponible2. Quant au destina-
taire primitif de ce magnifique tombeau, c'est parmi les riches dynastes
philhellènes de Lycie qu'il convient de le chercher. La toiture ogivale
n'est pas de rigueur dans ce pays — témoin le monument des Néréides,
prototype de notre sarcophage — et la frise du cortège funèbre au
musée Britannique, si semblable au relief de notre balustrade, provient

1. C'est en vain que Studniczka, II, p. 237, de Renan, au fond de laquelle Gaillardot trouva

cherche à faire admettre la pratique sporadique des débris carbonisés (p. 464), mais Renan a jus-

delà « crémation modérée » en Phénicie en in- tement refusé de tirerdes conclusions quelconques

voquant les arguments suivants : 1° l'analogie des d'un fait aussi exceptionnel. Les sarcophages de

nécropoles à incinération babyloniennes ; 2° les Sidon, écrit-il (p. 411), ont « une seule chose en

textes hébreux qui mentionnent l'incinération des commun: c'est que tous supposent l'usage de la

cadavres de Saùl et de, ses fils (1 Sam., 31, 12), sépulture et non de l'incinération ».
et des « combustions » aux funérailles royales 2. Il en résulterait qu'au moment de l'intro-

(Jérémie, XXXIV, 5;Isaïe, XXX, 33; II Cbron., duction du sarcophage, le tombeau Lycien était

16, 4: il s'agit sans doute d'un simple bûcher déjà en place, a moins qu'il n'y ait eu des remanie-

de parfums) ; 3° des vases découverts dans des mentsultérieurs. D'après Studniczka (II, p. 233),

sépultures sidoniennes et trop courts pour ren- le sarcophage, commandé par Straton, aurait,

fermer des cadavres (Renan, Mission, p. 432, à la suite des circonstances tragiques de la mort

468). L'exemple le plus remarquable est certai- de ce prince, été « relégué » à la hâte dans un

Bernent celui de la deuxième fosse du caveau IV caveau mal approprié.
 
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