Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Hancarville, Pierre François Hugues d'
Antiquités étrusques, grecques et romaines tirées du cabinet de M. Hamilton envoyé extraordinaire de S. M. Britannique à la Cour de Naples (Band 1) — Florenz, 1801 [Cicognara, 2490-1]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.1623#0040
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
-Recueil d'Antiquités Etrusques Grecques et Romaines 35

Phéniciens, qui eft gravé fur la favante table,(14) de Mr Eduard Ber-
nard profeffeur à Oxford, on reconnoitra aifément que les anciens Ca-
ractères de l'Etrurie étoient Phéniciens, & l'on pourra remarquer l'al-
tération fenfible, occafionée par leur mélange avec les lettres Pélafgues
ou Cadméenes,

Ainfi que leurs Lettres, les Langues de ces peuples se confondirent
bientôt l'une avec l'autre, par un effet néceifaire du commerce qu'ils
avoient enfemble; cela eft fi vrai, (15) qu'au tems d'Hérodote,& même
avant lui, on ne pouvoit prefque plus décider, quelle étoit celle dont les
Pélafgues s'étoient fervie; on croyoit cependant la reconnoitre à plu-
lieurs indices, dans la langue des habitans de Crotone ; bien que celle ci,
(16') felon Denys d'Halicarnaffe, n'eut abfolument rien de commun avec
l'Idiome en ufage dans le refte de l'Etrurie. Ce mélange des langues,
qui fuppofe celui des familles de deux peuples d'Origine fi différente ;
démontre plus que toute autre chofe l'intime union qui étoit entr'eux:
c'eft à cette union & aux Suites qu'elle produifit , que nous penfons
devoir attribuer la diverfité des fentimens des anciens, fur les commen-
cemens des Thyrreniens. Car chaqu'un les ayant examiné, dans des tems,
& pour ainfi dire fous des points de vue différens, en parle différemment;
& prefque tous ont confondu quelques circonftances particulières à l'hif-
toire de ces anciens peuples, avec celles qui en déterminent l'origine.
C'eft ainfi,que pour ne les avoir confidéré qu'après leur réunion, Hel-
lanicus (17) & Tite Live (18) n'en ont fait qu'une feule nation, ce qui
eft vrai dans un fens, bien qu'il ne le foit pas qu'ils n'ayent eu qu une
même origine, comme le dit le premier de ces Hiftoriens, & que ce foit
le même peuple connu fous différens noms. Denys d'Halicarnaffe (10)
prenant un parti contraire, a remonté aux tems qui précédèrent l'in-
time alliance des Pélafgues, & des Thyrreniens : ce qui lui a fait par-
ler d'eux, lors qu'ils ne compofoient plus qu'un feul & même peu-
ple , comme s'ils euffent continué à être réellement féparés. Pour donc
fuivre le fil de leur hiftoire, il nous femble que depuis 1' époque de
la réunion de ces deux nations, il faut entendre de l'une & de l'autre

ce

(17) Apud Diony£ lib. i.

(18) Tit. Liv. lib. IX.

(ip) Diony£ Halic. lib. I. a XXII.
 
Annotationen