Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Hancarville, Pierre François Hugues d'
Antiquités étrusques, grecques et romaines tirées du cabinet de M. Hamilton envoyé extraordinaire de S. M. Britannique à la Cour de Naples (Band 1) — Florenz, 1801 [Cicognara, 2490-1]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.1623#0124
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
Recueil d'Antiquités Etrusques Grecques et Romaines i 19

crurent devoir adorer, parceque non feulement ils entretenoient leur
vie, par leur moyen, mais leur dévoient encore celle de leurs pères,
comme ils leur feroient à l'avenir redevables de celle de leurs enfans;
c'eft pourquoi ils leurs faifoient des effufions, & des libations ;.....
mais après le tems de Génos & de Génea, des vents impétueux étant
venu agiter le Pays de Tyr, les arbres enflammés par un effet du frot-
tement qu ils effuyerent, incendièrent toute une forêt : ce fut alors
qu'Oufoos prit un arbre dont il tailla les branches & fur le quel il
eut la hardieffe de s'expofer en mer. En mémoire de cet événement il
éleva aux vents & au feu deux colonnes, devant lesquelles il répan-
dit des libations du fang des animaux qu'il prennoit à la chaffe; mais
après que cette Génération fut finie, ceux qui vinrent enfuite confa-
crerent des branches de bois, & adorèrent de colonnes aux quelles ils
firent des fêtes annuelles- Ouranos trouva en fuite les Bœtyles & fa-
briqua des pierres animées; que fi l'hiftorien Phénicien appelle les bœ-
tyles des pierres animées, c'efh fans doute parce qu'on croyoit qu'ils
avoient le fentiment de V avenir & qu'ils rendoient des Oracles ; tels
étoient ceux, qui au rapport de Damafcene cité par Photius (3) étoient
entre Biblos & Héliopolis, tel étoit l'Ammon qu'on adoroit dans les
Sables de la Libye felon la defcription qu'en fait (4) Quint Curce &
en fin les chênes & les Baffins de Dodone dans la Théfprotie d'Epyre.
Sur l'expofé de Sanchionaton qui eft indubitablement tiré des
plus anciens livres de l'Afie on voit que les premiers hommes contens
d'adorer les germes de la terre ne les reprefenterent d'abord par aucune
figure & ne leur donnèrent aucun titre ; la crainte , qui Selon Lu-
crèce a fait les Dieux fit élever à Oufoos des Colonnes qui repréfen-
toient les vents & le feu. Pour Baal-Samain il ne fut repréfenté par
aucun Symbole jufqu après le tems d'Ouranos . Ce fut lui que les
Syriens d'Emeffe adorèrent en fuite fous la forme d'une pierre ronde
que pour cette raifon ils appelèrent Agli-Baal ( Rotundus Dominus ).
ce même Dieu fut repréfenté à Palmyre avec une tête rayonante, conit

me

(4) Q.. Curt. IV. 7.
 
Annotationen