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Heuzey, Léon
Les figurines antiques de terre cuite du musée du Louvre — Paris, 1883

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https://doi.org/10.11588/diglit.853#0036
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LES FIGURINES ANTIQUES DE TERRE CUITE

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pable de porter même le plus petit enfant, ce qui n'em-
pêche pas les anciens de l'associer, comme monture ou
comme bête de trait, à Éros ou aux génies similaires,
qu'ils soient ailés ou sans ailes. — Terre rouge. Haut.
omio.

PLANCHE 53

CYRÉNAÏQUE, TARSE

S'il est un sujet qui, même en sculpture, ait toutes
les apparences d'un sujet de la vie familière, c'est as-
surément celui de YEnfant à Voie, connu par plu-
sieurs statues de marbre, qui sont probablement des
reproductions d'un ouvrage célèbre du fondeur Boé-
thos (Pline, Hist. natur., XXXIV, 19, 34). Ce plai-
sant motif a été multiplié, avec beaucoup de variété et
d'enjouement, par les modeleurs de terre. Leurs com-
positions prouvent cependant combien il est facile de
se laisser tromper par les prétendus sujets de genre, où
la fantaisie de l'artiste ne fait souvent que broder sur
des thèmes traditionnels et sacrés. Nous avons déjà
rappelé que l'oie était l'animal tfHerkyna, forme de
la Déméter souterraine (cf. PI. 18, fig. 1). Il est naturel
que les petits génies de ce cycle, comme Trophonios
enfant, Iacchos ou le petit Bacchus, qui a fini par
résumer en lui les caractères de tous les divins nourris-
sons des Grandes Déesses, soient représentés jouant avec
l'oie. Nous avons réuni ici plusieurs terres cuites de la
Cyrénaïque et de Tarse qui démontrent le rapport de
ces représentations avec la religion des anciens. De ce
qu'un modeleur de Tanagre s'est amusé à leur donner
un pendant comique, en figurant une petite fille qui
étrangle une poule, ce n'est pas une raison pour suivre
je ne sais plus lequel de nos réalistes qui ne voit, dans
les représentations d'enfants montés sur des animaux,
que des scènes de « basse-cour».

Fig. i. — L'enfant assis sur l'oie, qui lui sert de
monture, est nettement caractérisé, par la grappe de
raisin à trois ramifications, comme un petit Bacchus;
malheureusement sa tête est brisée. Dans un autre
exemplaire, il a de plus des ailes. Cyrénaïque. — Terre
rouge. Haut. omio5.

Fig. 2. — Si l'on doutait de l'explication précédente,
cette femme tenant le tympanon, à demi couchée sur
l'oie qui la porte (que ce soit Ariadne, Coré ou Her-
kyna), échappe à toute réalité et nous transporte en
pleine fantaisie symbolique. Cyrénaïque. — Terre
rouge. Haut. omo8.

Fig. 3. — L'enfant s'efforce de grimper sur l'oie qui
cherche à se dégager par la fuite, ce qui donne la raison
de la lutte si souvent représentée. Cyrénaïque, double
exemplaire. — Terre rouge. Haut. omi 1.

Fig. 4. — L'enfant cherche à terrasser l'oie en la
serrant et en la mordant au cou. Ce n'est pas sans in-
tention que le modeleur lui a donné l'attitude tradi-
tionnelle de la jambe repliée. Dans un petit fragment
de la même composition, la tête de l'enfant est couron-
née de lierre. Rapporté de Tarse par Victor Langlois.
—■ Terre jaune. Haut, et Iarg. omn.

Fig. 5. — Une autre terre cuite de Tarse, d'une
époque plus avancée, nous donne de nouveau le résultat
de la lutte. L'enfant vainqueur s'avance triomphale-
ment, à cheval sur son oie. Les symboles, qui n'étaient
que très légèrement indiqués dans les figurines précé-
dentes, reparaissent ici et se compliquent d'éléments
fournis par le syncrétisme alexandrin. La torche et les
ailes appartiennent à Iacchos comme à Éros, la cou-
ronne de vigne de Bacchus est surmontée de l'emblème
particulier du petit Horus, plus tard associé naturelle-
ment à ces dieux enfants et aussi à l'oie : en effet, dans
les hiéroglyphes, l'oie, placée après la figure d'Horus,
servait à écrire l'idée de fils (de la déesse Isis). —
Terre d'un rose brunâtre. Haut. omi4.

PLANCHE 54

CYRÉNAÏQUE, GRÈCE

Caricatures bachiques et autres; acteurs, sujets de
genre.

Nous avons peine à comprendre le sentiment qui
portait à déposer de pareilles représentations dans les
sépultures antiques; mais les anciens, qui faisaient
parader des mimes et des bouffons jusque dans le cor-
tège des grandes funérailles, considéraient le rire et
même l'obscénité comme des dérivatifs aux influences
funestes qui entouraient la mort. Les figures satyri-
ques et comiques en particulier, se rattachant au cycle
funéraire de Bacchus, participaient au caractère protec-
teur qu'avaient les masques de théâtre, comme oscilla.

Fig. 1. — Sorte de Silène aux oreilles pointues, cou-
ronné de fleurs. Il soulève, pour danser, sa longue robe
blanche qui fait un contraste comique avec sa face ru-
biconde et sa barbe noire calamistrée. Cette figure pour-
rait se rapporter aux travestissements féminins du culte
de Bacchus; mais nous croyons plutôt qu'elle représente
le même génie aphrodisiaque que le n° 4 de la PI. 39.
Type analogue à Kertch ( Compt. rend. S'-Pétersb.,
1861, PI. 2, fig. 4). —Terre rouge. Haut. omi2.

Fig. 2. — Petite figurine de Satyre, assis sur un ro-
cher, que recouvre une peau de bête coloriée en jaune-
il joue de la double flûte. — Terre rouge. Haut. omo6.
 
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