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Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres — 9.1767

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Lettre Vingt - Deuxième
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§. IV
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https://doi.org/10.11588/diglit.44873#0334
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H I S T O I R E

32?
d’aimer, comment il faut s’insinuer dans le
coeur des dames; & dans le Remede d’A-
jnour, comment il faut s’en guerir 7?.
Nous
„autant de charmantes Alles que dans tout le reste de
„l’univers. La contree de Gargare n’abonde pas plus
,,en ble, ni la ville deMethymne en raisins: il n’y a pas
„plus de poissons dans la mer, ni d’Oiseaux sous les
„feuilles des arbres, ni d’etoiles brillantes au ciel, qu’il
„y a de fiiles dans Rome. C’elt tout dire que Venus
,,rehde dans cette Ville. Si vous avez du penchant aux
„beautes naissantes, vous ne manquerez pas d’en trou-
„ver: rnais si vous aimez les jeunes fiiles dont le vi-
„sage eit forme, vous en verrez tant qui vous charme-
„ront, que vous ne saurez a laquelle vous devrez don-
„ner votre coeur. Si au contraire vous avez de l’incli-
„nation pour les fiiles d’un äge mur, qui d’ordinaire
„sont plus sages que les jeunes, soyez persuade que
„vous en trouverez un nombre infini.”
73 Nous avons rapporte le premier precepte de l’art
d’aimer: placons ici le premier que prescrit Ovide pour
guerir un cceur d’une paslion dangereuse: ce dernier
precepte est plus utile que le premier : & lui est au-
tant preferable qu’un bon remede l’est ä une maladie
dangereuse.
Dum licet; modici tangunt pracordict motus;
Si piget, in primo limine sisie pedem.
Opprime, dum nouti simt, subiti mala fernina morbi;
Et tuns incipiens ire reßssat eqtius.
YJam mara dat vires, teneras mora percoquit uvas;
 
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