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CHAPITRE IV.

LE TEMPLE DE CÉRES.

IN ous n'avons pas besoin d'une plus forte preuve de l'extrême piété des Athéniens, que
celle des temples nombreux qui embellissaient le territoire si restreint de ce peuple inté-
ressant. Attribuer à une religion, fondée sur les fables absurdes qui se liaient à leur mytho-
logie, la longue influence qu'elle exerça sur les mœurs publiques, et qui resta empreinte
dans les institutions religieuses et civiles jusqu'à une époque comparativement très-avancée,
cela nous paraît impossible. Mais nous en trouvons la cause dans le plus sacré de leurs
rites, dans les mystères d'Eleusis, dont l'établissement avait pour objet de révéler aux initiés
les erreurs de leurs propres croyances , et de leur inspirer les plus sublimes préceptes de la
morale et de la piétéw.

On peut suivre les traces de l'origine de ce culte jusque dans la contrée d'où les Grecs
tirèrent leurs connaissances en agriculture et leurs premières idées sur les arts et les sciences.
En Egypte, les législateurs semblent avoir médité, depuis les temps les plus éloignés, sur les
moyens propres à retenir le peuple dans les limites d'une subordination nécessaire à l'exis-
tence sociale. Exposé, par sa théologie même, aux dangers qui devaient résulter de l'absence
d'un exemple moral, et encouragé dans ses passions par les actions ou mauvaises ou cor-
rompues que la tradition attribuait aux êtres qu'on lui enseignait à vénérer et à craindre,
le peuple avait besoin d'être lié par des engagements d'une puissance suffisante pour forcer
les hommes égarés à la stricte observance des devoirs que la société leur imposait. Le poly-
théisme , inventé comme moyen de gouvernement, mais corrompu par les embellissements
et les interprétations des poètes et des historiens, semblait tendre plutôt au renversement
qu'au maintien des devoirs moraux , et les législateurs sentirent bientôt que des divinités
auxquelles étaient attribués tous les vices humains ne pouvaient plus être des objets de respect
et d'admiration. De ce moment, les hiérarques, en même temps prêtres et législateurs , s'occu-
pèrent de recherches sur l'origine et la raison de leur mythologie ; le résultat de ces investigations
semble les avoir conduits à dissiper les nuages dont elle avait été enveloppée. On apprit au
peuple que ses dieux étaient des hommes divinisés, des bienfaiteurs de l'espèce humaine,
sanctifiés par la reconnaissance de la postérité, quoiqu'ils eussent eu en partage avec l'homme
les vices et les penchants inhérents à sa nature. C'était le premier pas vers la dispersion de
l'ignorance qui cachait aux regards les vérités lumineuses que les mystères avaient pour but
de graver plus tard dans l'âme des initiés.

Le principal objet de l'initiation étant de pénétrer le cœur de l'homme de l'amour et de
la pratique des vertus, il semblerait que l'intérêt de la religion, non moins que l'intérêt

(i) On peut consulter pour tout ce qui a rapport au titillé : Creuzer's symbolique, t. IV ; ainsi que le cha-
culte et aux mystères de Cérès , l'ouvrage allemand in- pitre lxviii du proroge d'Anaeharsis, (H.)

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