spécialement hennuyer est saint Vincent (Mauger) confesseur, patron de l’antique
chapitre de Soignies et de l’abbaye de Hautmont, fêté le 14 juillet.
Toutes les probabilités sont donc en faveur du Hainaut ou de Cambray
(Mons doit pourtant être écartée, vu l’omission de sainte Waudru). Le duc
Guillaume résidait habituellement au château du Ouesnoy, mais répétons-le :
le calendrier, où ne figure aucun saint de ce nom, n’a pu être écrit à son intention;
ceci semble indiquer que le manuscrit, après sa mort, est resté dans le Hainaut.
Il ne faut pas songer à l’évêché d’Utrecht, car le grand apôtre de ces régions,
saint Willebrord, n’y figure pas.
Une étude attentive du calendrier, par quelqu’un de plus compétent que
moi au point de vue de l’hagiographie, permettrait peut-être des conclusions plus
précises (1).
Quoi qu’il en soit du texte du calendrier, l’illustration fut reprise, et cette
fois poussée jusqu’à l’achèvement complet, vers le milieu du xve siècle. A mon avis,
M. Durrieu place ce travail trop tard, en lui assignant l’époque de Charles le
Téméraire. Le style comme les costumes indiquent plutôt les environs de 1450.
Nous examinerons ce point en parlant des enlumineurs de cette dernière période.
Nous perdons ensuite toute trace du manuscrit jusqu’au xvme siècle. Alors
il était en Italie. Comment il y était arrivé, et à la suite de quelles circonstances
il fut de nouveau scindé, c’est ce que nous ignorons.
L’un des deux fragments qui résultèrent de cette nouvelle séparation fut
acquis à une date inconnue par la maison de Savoie. C’est celui qui a si tragi-
quement péri dans l’incendie de la Bibliothèque de Turin.
Le fragment de la Trivulzienne, à Milan, est encore orné de l’ex-libris
d’un comte d’Aglié. Voici ce qu’a bien voulu me communiquer à cet égard
M. E. Motta, le bibliothécaire du prince Trivulzio : il pense qu’il s’agit du comte
Francesco Flaminio d’Aglié, lequel mourut vers 1768. Sa bibliothèque semble
avoir été dispersée au commencement du xixe siècle : en l’année 1810 un des livres
précieux quelle contenait, l’exemplaire unique des Reali cli Francia (Modène
1491) portant le même ex-libris, fut acquis par la Bibliotheca Estense de Modène.
Il est probable que le fragment des Très Belles Heures aura été acheté vers la
même époque par le marquis G. G. Trivulzio.
(1) Certaines particularités me paraissent dignes d’être signalées.
Saint Nicolas, le populaire patron des enfants, n’est pas seulement fêté le 6 décembre, mais aussi le
8 mai : « Translatio sancti Nicholay » ; ce détail est-il à rapprocher du fait qu’il était le patron du chapitre
d’Avesnes? — Sainte Agnès est citée deux fois à huit jours d’intervalle : le 21 janvier, « Agnetis virginis », et le
28, <1 Agnetis secundo ». — Sainte Aldegonde, vierge, est aussi citée deux fois, le 3o janvier et le 25 février.
Où fêtait-on saint Germain, évêque, le 3o octobre ? saint Arnoul, évêque, le 16 août ? les saints
Gervais et Protais le 20 mai et le 19 juin ? saint Donat, martyr, le 24 mai ? — Saint Biaise, évêque, fêté le
14 juin, était un franciscain, mort en Valachie en 1340 ; où célébrait-on son culte ?
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chapitre de Soignies et de l’abbaye de Hautmont, fêté le 14 juillet.
Toutes les probabilités sont donc en faveur du Hainaut ou de Cambray
(Mons doit pourtant être écartée, vu l’omission de sainte Waudru). Le duc
Guillaume résidait habituellement au château du Ouesnoy, mais répétons-le :
le calendrier, où ne figure aucun saint de ce nom, n’a pu être écrit à son intention;
ceci semble indiquer que le manuscrit, après sa mort, est resté dans le Hainaut.
Il ne faut pas songer à l’évêché d’Utrecht, car le grand apôtre de ces régions,
saint Willebrord, n’y figure pas.
Une étude attentive du calendrier, par quelqu’un de plus compétent que
moi au point de vue de l’hagiographie, permettrait peut-être des conclusions plus
précises (1).
Quoi qu’il en soit du texte du calendrier, l’illustration fut reprise, et cette
fois poussée jusqu’à l’achèvement complet, vers le milieu du xve siècle. A mon avis,
M. Durrieu place ce travail trop tard, en lui assignant l’époque de Charles le
Téméraire. Le style comme les costumes indiquent plutôt les environs de 1450.
Nous examinerons ce point en parlant des enlumineurs de cette dernière période.
Nous perdons ensuite toute trace du manuscrit jusqu’au xvme siècle. Alors
il était en Italie. Comment il y était arrivé, et à la suite de quelles circonstances
il fut de nouveau scindé, c’est ce que nous ignorons.
L’un des deux fragments qui résultèrent de cette nouvelle séparation fut
acquis à une date inconnue par la maison de Savoie. C’est celui qui a si tragi-
quement péri dans l’incendie de la Bibliothèque de Turin.
Le fragment de la Trivulzienne, à Milan, est encore orné de l’ex-libris
d’un comte d’Aglié. Voici ce qu’a bien voulu me communiquer à cet égard
M. E. Motta, le bibliothécaire du prince Trivulzio : il pense qu’il s’agit du comte
Francesco Flaminio d’Aglié, lequel mourut vers 1768. Sa bibliothèque semble
avoir été dispersée au commencement du xixe siècle : en l’année 1810 un des livres
précieux quelle contenait, l’exemplaire unique des Reali cli Francia (Modène
1491) portant le même ex-libris, fut acquis par la Bibliotheca Estense de Modène.
Il est probable que le fragment des Très Belles Heures aura été acheté vers la
même époque par le marquis G. G. Trivulzio.
(1) Certaines particularités me paraissent dignes d’être signalées.
Saint Nicolas, le populaire patron des enfants, n’est pas seulement fêté le 6 décembre, mais aussi le
8 mai : « Translatio sancti Nicholay » ; ce détail est-il à rapprocher du fait qu’il était le patron du chapitre
d’Avesnes? — Sainte Agnès est citée deux fois à huit jours d’intervalle : le 21 janvier, « Agnetis virginis », et le
28, <1 Agnetis secundo ». — Sainte Aldegonde, vierge, est aussi citée deux fois, le 3o janvier et le 25 février.
Où fêtait-on saint Germain, évêque, le 3o octobre ? saint Arnoul, évêque, le 16 août ? les saints
Gervais et Protais le 20 mai et le 19 juin ? saint Donat, martyr, le 24 mai ? — Saint Biaise, évêque, fêté le
14 juin, était un franciscain, mort en Valachie en 1340 ; où célébrait-on son culte ?
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