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ties. La première comprend 51 planches
reproduisant une suite de chimères, tro-
phées, fleurons,arabesques, enroulements,
supports, frises, encadrements, caprices,
vases, mascarons, groupes, etc. convenant
tout spécialement à la décoration des appar-
tements. La seconde partie se compose de
45 planches et se rapporte à l’ornementation
du mobilier. La troisième partie, de 26 plan-
ches, est attribuée aux détails d’architecture.

Liénard est avant tout un artiste ingénieux
et spirituel. La première partie de ses spé-
cimens;, partie qu’il appelle sa Collection cle
chimères, brille surtout par un esprit origi-
nal et un dessin d’une suprême élégance.
Le litre de cette première partie est un chef-
d’œuvre de composition , d’agencement,
d’expression et d’effet. Dans tout le cours
de l’ouvrage se retrouve du reste ce crayon
moelleux et expressif qui donne à Liénard
une supériorité si grande sur tous ses con-
frères de l’ornementation. Nous voudrions
volontiers citer ici les planches les plus
saillantes de cette collection de chimères mais
il nous les faudrait citer toutes. Il y a là
pour tout le monde-artiste une source inta-
rissable d’inspirations dans tous les genres
décoratifs. Rien n’ouvre l’esprit et l’intelli-
gence comme la vue de ces compositions
harmonieusement disposées, travaillées avec
un art infini et presque toujours avec une
causticité charmante. Nous croyons qu’il
faudrait être bien maltraité de la nature
pour n’ètre pas ému en présence de ces pe-
tits chefs-d’œuvre que Liénard a dû être fier
de signer et dans lesquels il a réussi à n'i-
miter aucun style ni aucun maître.

Cette recherche de l’originalité se mani-
feste également dans la seconde partie, mais
dans un sens moins tranché. Liénard est
plus décoratif qu’ornemaniste, c’est pour-
quoi, en cette dernière qualité, il est moins
simple et plus difficile à mettre en pratique.
Lesrichesses de son imagination s’accommo-
dent mal de l’entrave naturelle qu’y appor-
te la sobriété relative de la sculpture et de
l’architecture. Quoiqu’il en soit,c’est toujoui s
avec ce talent merveilleux de souplesse et
d’abondance que l’artiste dessinateur a com-
pris et tracé l’œuvre à coup sur la plus
réussie en ce genre que notre époque ait
produite.

La troisième partie des Specimens se rap-
porte à peu près entièrement à l’architecture
ornementale. Comme précédemment. Lié-
nard n’adopte aucun style et ne veut en
rappeler aucun, mais il a beau faire,on sent
qu’il est amoureux de la Renaissance et
qu’il résiste en vain au penchant qui l’en-
traîne Certes, comme ornemaniste i! serait

difficile d’avoir unepréférence plus justifiée,
car c’est en effet à la Renaissance que l’éco-
le d’ornementation doit son essor et à
beaucoup d’égards sa raison d’être.

La dernière planche de cet inappréciable
recueil édité avec un grand soin, contient
le portrait de fauteur. C’est là une heureuse
idée, on aime à saluer d’un regard de re-
connaissance celui qui vous a tenu si long-
temps sous le charme.

Quelques-unes des planches de Liénard
servent de modèles dans plusieurs de nos
écoles, mais ce n’est pas assez : on devrait
tâcher de répandre ce livre par tous les
moyens possibles, au milieu de la classe si
populeuse des personnes destinées à vivre
d’un travail qui a pour objectif l’ornemen-
tation, dans la masse innombrable des
objets entourant l’homme. Il y a là un
monde d’idées qui en fera jaillir mille autres.

Celle publication comme beaucoup d’au-
tres dont nous aurons à parler, est éditée
pour la Belgique et l’Allemagne par la mai-
son Claesen deLiége qui s’est imposé d’im-
menses sacrifices pour doter le pays d’un
atelier de production à la hauteur des
besoins actuels et plus encore de ceux que
l’avenir permet d’entrevoir. Celles des com-
missions administratives ou des communes
qui auraientà se fournir, soit pour les distri-
butions de prix, soit pour les modèles, ne
pourront trouver d’établissement plus à
même de les satisfaire. C’est pour nous un
cas de conscience de consigner ici celte re-
commandation elle ressemble ; peut-être à
une réclame mais nous déclarons la con-
sidérer comme un devoir de justice accom-
pli vis-à-vis d’une maison venant courageu-
sement combler la lacune qui existait dans
renseignement de l’art au sein de la nation.

(A continuer.)

[Correspondance particulière,)

À propos de l’exposition de Londres.

Monsieur le Directeur,

Le gouvernement anglais inaugure cette
année un nouveau système d’expositions
internationales. Certaines classes de pro-
duits se trouveront réunis chaque année
au musée de South-Kcnsington ; le certifi-
cat d’admission est la seule distinction qui
soit accordée. — On a choisi, pour le dé-
but, les produits céramiques et lesfabricats
iainiers. — A côté de cette exposition pu-
rement industrielle, il y aura chaque année
une exposition générale des beaux-arts.
Le gouvernement anglais, toujours prati-
que, toujours à la recherche des moyens
les plus propres d’améliorer sa situation

ou la valeur de ses produits manufacturés,
a résolu d’adjoindre cette année, d’abord
une section spéciale d’éducation et d’in-
struction, ensuite une section des décou-
vertes et inventions scientifiques. Il a fait
appel à toutes les nations pour réunir dans
une galerie particulière les spécimens de
devoirs ou travaux exécutés par les élèves
dans les écoles de tous les degrés, les col-
lections classiques, les objets mobiliers, les
jouets, etc. en un mot, tout ce qui, de près
ou de loin, se rattache à l’enseignement,
depuis l’école gardienne jusqu’à l’univer-
sité. Son but est d’ouvrir une vaste enquête
sur la situation de l’enseignement public
dans tous les États qui participeront à cette
solennité, lutte courtoise, tournoi pacifique
de la civilisation. On voulait voir et compa-
rer, « mettre en lumière, sous une forme
matériellement appréciable, les résultats
des efforts que font les pouvoirs publics et
les particuliers pour développer l’enseigne-
ment dans ses diverses manifestations. »
Le résultat sera, sans nul doute, de modi-
fier la situation existante —si le besoin en
est constaté, — d’après les expériences
faites en d’autres pays. Ce plan est magni-
fique ; nous ne pouvons qu’y applaudir ; il
devra être fécond en résultats pratiques.
Mais il est, à mon avis, une condition es-
sentielle : c’est que les collections réunies
soient complètes, fl ne s’agit pas, en effet,
pour les participants, de briller dans l’une
ou l’autre branche où ils sont quasi sûrs du
triomphe, mais de montrer la situation de
chaque pays sous son véritable jour, de se
présenter tel que l'on est. II n’est nullement
question d’une présentation officielle ou
d’apparat, mais bien d’une consultation, si
pas médicale, du moins hygiénique. Or,
rien ne doit être caché aux médecins, les
moindres indications, les particularités les
plus insignifiantes peuvent, dans des cas
donnés, acquérir une grande valeur.

Arrivons au fait. Correspondant des
Beaux-Arts, je me renfermerai dans ce do-
maine.

Je crois que, dans le principe, peu d’é-
coles se sont fait inscrire pour l’exhibition
scolaire. Beaucoup d’académies ont adhéré,
quelques écoles industrielles aussi. Ce qui
me fait croire que les adhésions étaient peu
nombreuses, c’est que la commission belge
fit appel, dans le commencement de Décem-
bre, d’une manière officieuse il est vrai, (i)
et par l’intermédiaire des journaux, à tous
les établissements d’instruction du pays.

{]) Je dis officieuse, car cet appel ne revêtait
aucun caractère annonçant qu'il émanait direc-
tement de la Commission belge ; mais il a été
 
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