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ans. Le Gouvernement qui se chargerait de
la direction du travail, allouerait à chaque
commune un subside de 250 fr. soit pour
deux mille communes 500,000 fr. en dix
ans. Il va sans dire que les communes dont
les archives seraient nombreuses et difficiles
à inventorier, bénéficieraient des sommes
dont d’autres communes sans archives ou
de création récente ne profiteraient pas.

Nos archivistes provinciaux seraient char-
gés, chacun en ce qui concerne sa province,
de la mise à exécution de l’inventaire sur
un réglement arrêté par le ministre de l’in-
térieur, et les fonctionnaires placés sous les
ordres de l’archiviste provincial seraient
rémunérés sur les hases d’un tarif spécial.
Cette rémunération leur serait payée au
moyen des fonds de la commune et de l’état,
représentant ensemble un encaisse de un
million cinq cent mille francs pour 10 ans,
soit par an 150,000 francs. La division ter-
ritoriale choisie serait celle des justices de
paix. Si la somme indiquée étaitinsuffisante,
ce que nous ne croyons pas, il serait facile
del’augmenter sans gêner pour cela l’écono-
mie générale du système; on pourrait, entre
autres, trouver une source féconde de recet-
tes dans l’autorisation accordée aux commu-
nes de délivrer au public des extraits d’actes
puisés dans les archives inventoriées.

Peut-on légalement obliger les communes
à porter à leur budget des sommes qu’elles
ne sont point forcées d’y faire figurer,telles
que frais de mémorial, de milice, etc. Évi-
demment non, à moins d’une loi exception-
nelle et conséquemment coercitive, ce qu’il
est toujours désirable d’éviter. La mesure
proposée aux communes serait une simple
invitation au sujet de laquelle les conseils
communaux seraient appelés à délibérer, il
est permis d’espérer que presque partout la
majorité serait acquise au projet qui n’a rien
en soi que de national et de patriotique.

Le complément naturel du dépouillement
et de l’inventaire serait la publication de
{'inventaire dans un format unique et avec
une méthodologie spéciale à déterminer
ultérieurement. Nous n’avons pas à examiner
ici ce que sera cette publication et comment
elle se fera. 11 faudrait d’abord en connaître
l’étendue.

Nous soumettons avec confiance ce plan
à nos lecteurs comme digne de leurs sym_
pathies. __

(Correspondance particulière.)

Bruxelles, Septembre 18*71.

Mon cher Directeur,

L’absence de nouvelles a réduit pendant
assez longtemps votre correspondant de
Bruxelles au silence; quand je dis l’absence

de nouvelles, je veux parler de nouvelles
ayant plutôt de la portée que de l’intérêt.

Je vous ai rendu compte, il y a quelques
mois, de l’exposition des travaux exécutés
par les élèves de l’école de dessin de Molcn-
beek St. Jean. Je m’attendais à avoir à faire
aussi un compte rendu semblable pour
l’école de Saint-Josse-ten-Noode. J’ai été
trompé dans mon attente. Dimanche dernier,
o Septembre c*, a eu lieu la distribution
des prix aux lauréats de cette dernière école,
mais d’exposition point. Tous les dessins
et objets exécutés dans le cours de l’année
scolaire courante, ont été envoyés à l’expo-
sition de Londres. Je ne sache pas que jus-
qu’ici la presse anglaise ou étrangère se soit
occupée de cette partie, à mon avis, fort
intéressante de la grande exhibition,où l’art,
dans sa manifestation la plus haute, et l’in-
dustrie viennent se donner si intimement la
main. Les écoles de dessin de Molenbeek et
de S^Josse-ten-Noodc ont précisément pour
but de former les vrais intermédiaires entre
ces deux éléments de l’activité intellectuelle.
On y apprend à approprier l’art à l’industrie,
c’est-à-dire à améliorer, à perfectionner
celle-ci par celui-là.

J’en suis pour mes regrets: mais comme
si le sort ne voulait pas tout à fait m’empê- !
cher de parler de ce sujet en quelque sorte
à jour donné, voici que l'École prufession-
nelle pour jeunes filles, a son exposition, elle,
et, si cette exposition n’est pas importante
par le nombre, elle n’en porte pas moins
avec elle son enseignement.

Vos lecteurs savent tous ce que c’est que
l’école professionnelle dont je viens de citer
le titre. C’est aux jeunes filles qui ont à
demander leur existence au travail qu’elle
est consacrée. On y entre au sortir de l’école
primaire. Au bout de trois ans on y a acquis
de quoi se rendre sérieusement utile et
d’embrasser une carrière. Outre des cours
de commerce, de langue allemande ou an-
glaise, le programme comprend un cours de
confection d’habillements, et un cours de
dessin et de modelage.

Ce sont les résultats de ce dernier cours
que je suis allé constater. Le dessin est né-
cessairement mis en rapport avec la coupe
des vêtements.

Nous sommes déjà bien loin, disons-le par
parenthèse, mon cher Directeur, du temps
où l’on contestait la nécessité,pour la femme,
d’une certaine instruction. Que de bouteilles
d’encre on a vidées à prouver par écrit, les
uns l’infériorité intellectuelle de la femme
et la nécessité, même au point de vue so-
cial, de ne pas lui ouvrir d’horizon au-delà
du pot au feu et des soins du ménage; les

autres, à réclamer, comme un droit, des
conditions identiques à celles de l’homme,
c’est-à-dire les moyens d’arriver comme lui
à toutes les fonctions, à toutes les carrières,
à toutes les dignités que le sexe fort occupe
seul aujourd’hui, et cela parce qu’il est fort
et le seul fort... selon lui. Lin publiciste
s’est même amusé à rechercher à cet effet
quelle était l’opinion des femmes sur elles-
mêmes, les appelant ainsi à témoigner dans
le procès. L’une d’elles les traitait d’imbé-
ciles; une autre les croyait capables tout
au plus de s’occuper de chimères. Toutes
leur contestaient la puissance du génie, et
la plus dure d’entre elles — les témoins ont
nom Daniel Stern, Georges Sand, MI1,eNecker
de Saussure — la plus dure d’entre elles
n’aurait pas été Mme Guizot lorsqu’elle écri-
vait ces deux lignes : «Il est bien difficile que
le succès d’une compote n’intéresse pas plus
une jeune fille que toutes les leçons. »

11 était bon d’en appeler aux femmes, car
î’hommepouvait être soupçonné grandement
d’être intéressé à maintenir l’infériorité in-
tellectuelle de la femme, pour mieux affir-
mer sa supériorité à lui, ses droits au com-
mandement, et sa seule émancipation...

Mais laissons la question sur son véritable
terrain : l’utilité, la nécessité de donner une
instruction plus large et plus complète à la
femme, de lui permettre d’améliorer son
sort, de se créer une position, et d’être à
même, elle la première de toutes les éduca-
trices, lorsqu’elle est mère, d’élever des
enfants et de les instruire. Le ménage n’en
sera pas moins bien fait lorsqu’elle en
comprendra les devoirs; de même que'lc
chef de la famille ne sera jamais à plaindre
s’il a pour compagne une personne intelli-
gente et instruite, capable de le conseiller
et de le soutenir de sa raison éveillée aux
jours d’épreuve.

Il n’est point sage que par peur des Phi-
laminte et des Armande, on préfère l’igno-
rance et la grossièreté.

L’école professionnelle, je vous l’ai dit,
supprima pour la jeune fille ces premiers
temps d’apprentissage à l’atelier, ces années
d’épreuves, où l’enfant, pour la première
fois échappée à sa mère commence à s’ini-
tier à une foule de choses.... qu’elle aurait
grand mérite à ne pas savoir du tout ou à
ne savoir que beaucoup plus tard, tandis
qu’elle tarde à acquérir précisément les
connaissances qui doivent la faire vivre.
L’école n’est ouverte, notez-lc bien, qu’aux
jeunes filles âgées de douze ans au moins et
possédant les connaissances de l’enseigne-
ment primaire. Ces conditions suffisent à
garantir déjà l’efficacité de 1 enseignement
 
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