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N° 18.

50 Septembre 187 î

Treizième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, me mire de l'Académie royale de Belgique, memltre correspondant de la Commission royale des monuments, memlire de
l'Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, de 1 Académie de Reims, del Académie d Archéologie de Madrid, etc.

On s’abonne: jAnvers, chez TESSARO, éditeur ; à Bruxelles, chez DECQ et MUQUARDT ; à Gand, chez
HOSTE et ROGGÉ; à Liège, chez DE SOERetDECQ ; clans les autres villes, chez tous les libraires. Pour l’Al-
lemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUARDT. La France : VeRENOUARD, Paris. Pour la Hollande :
MARTINUS NYHOFF, à la Haye. Pour l’Angleterre et l’Irlande : chez BARTHES etLOWELL, 14-, Great
Marlborough Street, à Londres. — Prix d’abonnement : pour toute la Belgique, (port compris’.—
Par an, 8 fr. — Étranger, (port compris). — Allemagne, 3 thl 10 gr. — France, 11 fr. —Hollande, SU.—

Angleterre et Irlande, 8. s. 6 d. — Prix par numéro 40 c. — Kéciames : SO e. la ligne. -— Pour les
grandes annonces on traite à forfait. — Annonces : 30 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l’admini-
stration ou les annonces s’adresser à M. le Directeur du JOURNAL des Beaux-Arts, rue du Casino, à

St-Nicolas._Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction. —

M. C. MUQUARDT est le seul éditeur et représentant du Journal des Beaux-Arts pour l’Allemagne, la
Russie et l’Amérique.

SOMMAIRE : Belgique. Avis important. —
Le Salon de Gand (premier article). — Paul
Cyfflé. — Chronique générale. — Programmes.
— Ventes. — Annonces.

BELGIQUE.

ALBUM DE 1871.

DIX EAUX-FORTES INÉDITES

— Souvenir h Salon de Gand. —

Dans le courant du trimestre prochain nous
présenterons à nos abonnés, dans les mêmes
conditions que celles qui ont été faites en 1870,
un nouvel Album de dix eaux-fortes inédites dont
presque tous les sujets sont empruntées à l’expo-
sition si remarquable ouverte en ce moment à
Gand.

Nous nous sommes assuré de la coopération
bienveillante de nos principaux artistes gra-
veurs et nous pouvons affirmer que l’Album de
1871 dépassera dans son ensemble le succès de
notre Album de 1870 qui a ouvert si heureuse-
ment la série des collections d’eaux-fortes que
nous avons résolu de publier. Notre prochain
numéro contiendra l’énumération des gravures
offertes à nos abonnés.

Il n’est plus nécessaire, croyons-nous, d’insis-
ter sur l’excellence,à tous les points de vue, delà
mesure que nous avons adoptée et dont l’exécu-
tion a ouvert de nouveaux horizons à une branche
si intéressante de l’art national. La vogue de notre
Album de 1870,aujourd’hui complètement épuisé,
malgré un tirage considérable, tirage qui n’a ja-
mais été égalé dans le pays,nous est un sûr garant
de la sympathie publique. De même que l’année
dernière,le tirage se bornera au service des abon-
nés du Journal des Beaux-A vis, h l’exception d’un
certain nombre d’exemplaires in-f° destinés àceux
de nos abonnés qui voudraient se procurer ce
format et aussi d’un certain nombre de ce même
format, avec titre particulier, offerts à la Société
royale pour l’encouragement des Beaux-Arts de
Gand, laquelle les distribuera à ceux de ses mem-
bres appartenant à une catégorie déterminée.

Déjà les artistes dont les noms suivent nous
ont promis leur concours pour l’Album de 1871.
Ce sont MM. A. Danse, A. De Vriendt, J. De
Vriendt, Numans et Verlat. D’autres noms, non
moins distingués,viendront grossir cette liste de
collaborateurs qui ont déjà donné des preuves
de leur talent. Nos eaux-fortes, tout en restant
dans le format adopté, seront d’une superficie

plus grande que les précédentes,puisque les cui-
vres mesureront environ 22 centimètres sur 15 à
18. Cette extension est le résultat de nos précé-
dents succès; nous avions vu que nous pouvions
donner plus d’importance à nos travaux sans
augmenter le prix vraiment insignifiant et sans
exemple dans les annales du commerce, de Y Al-
bum de 1870. (î)

Nous nous bornerons pour aujourd’hui à ces
quelques lignes, nous réservant de revenir en
temps et lieu sur ce sujet.

LE SALON DE GAND.

(PREMIER ARTICLE.)

Le Salon de Gand offre cette année un
attrait particulier dû à cette circonstance,
que deux courants contraires dans la marche
de l’art s’y font sentir de la manière la plus
évidente. Ces deux courants, ou pour par-
ler plus positivement, ces deux manifes-
tations, personnifient d’une part l’art fla-
mand représenté par les frères De Vriendt,
d’autre part l’art français représenté par
M. Carolus Duran.

Jamais, à notre sens, théorie et pratique
ne se sont produites d’une façon plus caté-
gorique,et c’est chose curieuse que d’enten-
dre le gros bon sens du public se tirer
d’affaire au milieu de cette noble mêlée
dont il est appelé à être le juge en dernier
ressort. Les journaux eux, ceux surtout qui
parlent pour diriger l’opinion et non pour la
refléter, les journaux un peu déroutés à
l’aspect d’un tournoi tel qu’il ne s’en est
jamais présenté dans le pays, ont pris le
change et se sont rejetés sur l’accessoire
pour éviter la question principale. Ils se sont
attachés avec une gêne assez évidente à faire
ressortir,non pas les œuvres de la dernière
heure , l’heure véritablement solennelle,

(i) Beaucoup de demandes d’acquisition nous
ont été faites pour l’A Ibum de 1870. Nous n’avons
pu y satisfaire parce que le tirage a été très stric-
tement subordonné au chiffre des abonnés du
pays. Quant aux demandes faites par les abon-
nés de l’étranger, elles se sont produites trop
tardivement pour que l’on ait pu y avoir égard.
En effet, pour cette catégorie,nous avions désiré,
comme nous le désirons encore pour 1871, d’être
prévenus. Nous renouvellerons notre question au
moment voulu.

mais celles d’un temps déjà loin de nous et
qui ne reflètent aucune conviction, aucune
pensée. On dirait de vieux comptes rendus
rafraîchis pour les besoins delà cause. Est-
ce lassitude, ennui ou dégoût ? on ne sait.
A coup sûr ce n’est pas impuissance,et,pour
notre part, nous serions assez tenté de ren-
contrer là cette indifférence qui s’attache de
nos jours dans la presse à tout ce qui n’est
pas politique ou gros sous.

Quoi qu’il en soit,l’événement du jour est
la lutte entre l’élément français : M. Carolus
Du ran et l’élément flamand : MM. les frères
De Vriendt. Quand nous disons lutte, nous
entendons celle que le public se livre à lui-
même, car les artistes se sont bornés à
affirmer leur manière de voir et de faire. Il
est vrai qu’ils ontfaitsonner bien haut dansla
presse, soit par eux-mêmes soit par d’autres,
les arguments auxquels nous devons leurs
productions,mais ces développements écrits
ne sont pas ici en cause. Presque toujours
le spectateur, même le plus intelligent,
oublie devant une œuvre d’art qu’elle est
quelquefois la preuve d’une thèse soutenue
par l’artiste. La beauté se démontre d’elle-
même et personne ne s’émeut par A plus B.

Le public du Salon de Gand s’est d’abord
partagé en deux camps,les gallophiles et les
flamingants. Comme il faut absolument un
drapeau aux foules, il s’en est trouvé là deux
tout préparés ; en moins de temps qu’il n’en
faut pour l’écrire, les deux armées s’étaient
organisées, vues et comptées, et, à l’heure
qu’il est, il serait bien difficile de décider où
est la victoire. On la voit bien pencher mais
elle ne tombe pas encore dans les bras du
vainqueur. Quand sera-ce? c’est ce que nous
aurons soin de faire connaître.Pour nous le
succès ne saurait être douteux, et, si nous
avions un sentiment à exprimer à ce sujet,
c’est le regret profond que nous éprouvons
d’avoir vu le public gantois hésiter un seul
instant.

La grande querelle qui de nos jours do-
mine et absorbe les autres,c’est la technique.
Beaucoup d’artistes mettent tous leurs efforts
et leurs seuls efforts, à rendre'leur touche
 
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