Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
complet de l'enseignement des arts du dessin,
vade-mecum de l'artiste studieux qui se des-
tine à l'enseignement de l'art industriel.

La méthode suivie par M. L. de Taeye, et
par son fils qui marche dans sa voie, est en-
tièrement nouvelle. Les auteurs se placent au
double point de vue du peintre et de l'artisan,
en envisageant les formes d'un objet, et éta-
blissent que l'étude de la science des projec-
tions, c'est-à-dire du dessin tel que la com-
prend l'homme pratique, exact, mathémati-
que, doit précéder celle de la perspective qui
mène directement à un but artistique, c'est-

à-dire à l'illusion.

Le traité se compose de trois parties : une
introduction qui fait connaître et apprécier le
dessin des projections et son utilité ; une série
d'exercices pratiques qui permet d'appliquer
les connaissances élémentaires et de se fami-
liariser avec des problèmes nécessaires ; enfin,
l'application de la science des projections aux
arts et aux métiers qui peuvent en tirer quel-
que utilité.

Les auteurs ne se dissimulent pas combien
la partie de la géométrie qui a pour but leur
travail, est compliquée et ardue pour les

commençants.

Cet ouvrage est plutôt un traité pédagogi-
que qu'un manuel pratique de la représenta-
tion réelle des corps. Celui qui l'aurait étudié
à fond pourrait se mettre à enseigner, non à
exécuter une œnvre d'art à moins qu'il n'eût
travaillé en dehors de celte étude. Mais il est
de toute évidence qu'il compterait en peu de
temps parmi les plus sérieux et les plus sa-
vants de ses confrères en art, et que cette
étude le rendrait semblable à nos devanciers
qui basaient toute éducation artistique sur la
géométrie et les sciences exactes.

II faut apprendre à voir, faire l'éducation de

l'œil.

Le raisonnement doit venir au secours des
sensations visuelles et permettre de comparer
les manifestations apparentes à la réalité.

Le sentiment chez l'artiste ne peut conduire
à la production d'une œuvre complète. [L'art
jeune, qui rejette ainsi la science et qui ne
possède pas même le sentiment est donc une
aberration d'esprit). La célèbre planche de
l'Anglais Hogarth prouve l'utilité de la per-
spective, et une gravure d'après un vase grec
montre que les Anciens n'étaient pas étran-
gers à la perspective des objets, mais qu'ils
ne dessinaient que par projections.

Le système d'Albert Durer, par un dessin
sur une surface transparente donne l'intuition
de la perspective, et les auteurs invoquent le
témoignage de Bramante, de Vinci, de Raphaël
pour en démontrer l'avantage.

La perspective ne constitue pas seulement
un mode de représentation graphique spé-
cial : c'est encore une science qui s'occupe
de déterminer les causes produisant les dé-
formations apparentes des corps et qui nous
apprend à discerner le contour réel d'un objet

de son contour apparent.

Mais très souvent, il est nécessaire de con-
naître les formes et les proportions réelles
d'un corps, surtout dans le dessin industriel
dégagé des illusions d'optique : c'est alors le
dessin géométral qu'il faut employer.

Une planche donne d'une laçon ingénieuse
la différence entre la vision perspective et la
vision projective : celle-ci, au lieu d'être le
résultat d'une seule oeillade est la consé-
quence de plusieurs déplacements de l'œil
du dessinateur. Elle a l'avantage de donner
une idée plus exacte et plus complète de l'ob-
jet à reproduire.

I! est donc utile, pour se rendre parfaite-
ment compte de la valeur d'un plan architec-
tural, de l'envisager à la fois d'une façon pro-
jective et perspective. La perspective est
d'ailleurs basée sur la science des projections,
et le dessin géométral est beaucoup plus na-
turel à l'homme que les vues perspectives.

La nature même donne des exemples de
projections.

L'auteur passe ensuite à un traité pratique
et conduit pas à pas, avec clarté et méthode,
l'élève dans la voie du dessin géométral, en
mêlant à ses principes des considérations sur
les solides.

La deuxième partie du livre ne saurait s'a-
nalyser que le crayon à la main, car elle con-
stitue un manuel complet de géométrie prati-
que : nous disons complet, car il rencontre
toutes les circonstances qui peuvent se pré-
senter dans l'exécution d'une œuvre. Toute-
lois, l'auteur aurait tort de croire qu'il peut
être aisément compris par un élève ou un
artisan.

Il serait impossible à tout novice de s'in-
struire à lui seul, au moyen du livre que nous
analysons, mais, entre les mains d'un profes-
seur, c'est un ouvrage précieux.

Ici perce aisément la personnalité du sa-
vant directeur d'académie dont toute la vie
a été consacrée au labeur de l'enseignement
théorique.

Deux tableaux détaillés montrent :

1° l'énumération descours théoriques basés
sur les notions premières du dessin projeclif,
dans l'étude des connaissances indispensables
à la pratique des métiers qui dépendent de
l'architecture, de la sculpture et de la pein-
ture.

2° celle des sciences et des arts dont la
pratique exige la connaissance spéciale du
dessin projectif.

Ces tableaux, tout autant que les applica-
tions, qui forment un chapitre, sont destinés
à prouver l'utilité du dessin projeclif. Cette
partie de l'ouvrage est très-claire et très in-
téressante, surtout parce qu'elle ne com-
mande pas une attention aussi soutenue que
pour les problèmes géométriques.

La stéréotomie trouve là des principes nets
et très-utiles, et le chapitre relatif à la sculp-
I ture forme pour ainsi dire le couronnement

de l'œuvre, en ce qu'il établit la relation di-
recte entre la méthode géométrique préco-
nisée par l'auteur, et l'art de la statuaire, le
plus pur et le plus élevé de tous.

Quant à l'application à la peinture nous fe-
rons une réserve. La peinture monumentale
seule peut utilement se servir des projections,
et ce serait une véritable utopie que de vou-
loir en étendre l'application usuelle aux pe-
tits genres de peinture fantaisiste de nos
jours.

Ici nous terminerons notre examen peut-
être trop sommaire d'une œuvre extrêmement
sérieuse, en regrettant de ne plus pouvoir
l'étudier pour nous-mêmes, avec cette belle
ardeur juvénile qui nous animait il y a vingt
ans, à cet âge audacieux où l'action de l'ad-
versité n'a pas encore usé les coins et les
angles de ce triple airain si nécessaire à tout
artiste !

Le livre est supérieurement édité. Il fait
honneur aux presses de M. Wesmael-Charlier.

E. B.

GILDE DE ST THOMAS ET DE ST LUC.
Recueil de modèles artistiques du moyen-âge; me-
nuiserie et serrurerie de meubles (XVe et XVl'
siècles). Dessins par Aug. Van Assche, texte p^'
J. Helbig ; 42 planches.

Les travaux exécutés depuis plusieurs années par
la Gilde de St Luc qui rayonne aujourd'hui dans tout
le pays, ont provoqué à l'étranger des approbations
dont l'institution peut se montrer fière. Les organes
vraiment sérieux du monde des arts,ne cessent de faire
l'éloge du mouvement que l'institution a provoque
notamment dans l'architecture et les arts qui en dé-
pendent. La France, l'Angleterre et l'Allemagne ont
mis en relief, avec de grands éloges, les travaux dont a
notre tour nous voulons dire un mot.

Si la Gilde de St Luc a provoqué chez nous moins
d'enthousiasme apparent que partout ailleurs, nous
serions tentés d'en attribuer la cause à sa propre mo-
destie. En effet, une publicité très restreinte a été
donnée à ses actes et à ses œuvres et ce n'est qu'Ut1
petit nombre de fidèles et d'initiés qui ont été mis af
courant. Nous devons avouer que nous mêmes nous
avons ignoré l'activité déployée par la Gilde et que
c'est presque par hasard que nous sommes arrivés à
connaître une très petite partie de ses opérations.
Aujourd'hui que nous sommes mieux informés, nous
allons nous occuper de ses travaux avec le soin qu'il®
méritent. Toutefois, que les chefs de la Gilde nous
permettent de les engager à user, dans l'intérêt de la
cause de l'art, plus abondamment des ressources que
la presse offre à leurs aspirations.

Ce qui nous arrive aujourd'hui est un Recueil de
42 planches renfermant des modèles artistiques d&
menuiserie et de ferronerie de meubles des XVe
XVIesiècles. Les dessins sont exécutés sous la direc
tion de l'architecte Van Assche et le texte explicatif
est de Jules Helbig.

Le texte nous initie aux origines des modèles
appelle l'attention de l'amateur sur les meilleurs mot'
ceaux. A vrai dire, tout ce recueil sera pour beaucoup
une révélation, mais son plus grand mérite est de Ie'
produire, avec une simplicité exquise, les détails 51
typiques de l'ornementation gothique. On sent à met"
veille combien l'auteur de ces dessins si fermes et s'
clairs, est pénétré des beautés et de l'importance du
style. Ils n'ont pas été reproduits uniquement poUr
donner une idée du caractère des modèles, mais poUf
que les artistes puissent les reproduire ; coupes, pr°'
fils, mesures, rien n'y manque, tout y est jusqu'au*
 
Annotationen