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— 58 —

réussirait pas ; raisonnement d'orgueil-
leux.

Et voilà comment on est arrivé à l'ex-
position universelle des Beaux-Arts d'An-
vers en 1885 avec une défaite !

Une revanche est possible, une revanche
éclatante même.

Mais pour y arriver il faut commencer
avec énergie par... le commencement.

Le reste viendra tout seul.

P. G.

Premier P. S. La Fédération artistique
annonce qu'une exposition libre de l'école
flamande aura lieu à Anvers, en face de
l'exposition officielle, dans la galerie Neu-
renberg.

Les tableaux seront taxés à 5 fr. pour
leur admission. En cas de vente une com-
mission de 20 °/0 sera perçue au profit de
M. Neurenberg. Les prix figureront au
catalogue. Il y a un jury.

Voici donc une protestation et une opé-
ration. Il n'y a pas de mal : on voit clai-
rement ce que l'on veut et ici se dessine la
véritable signification de l'affaire : vendre.

Mais pourquoi un jury? Puisqu'on
érige un bazar, il fallait y admettre tout et
réserver à la police le soin de veiller aux
mœurs. Le jury gâte cette entreprise parce
que, à tort ou à raison, cela a l'air d'une
guerre déclarée au jury officiel et c'est ce
qu'on aurait pu éviter. D'ailleurs soyons
de bon compte; que signifie un jury de
l'espèce? N'avons-nous pas vu des intran-
sigeants féroces passer avec une ravissante
désinvolture à l'ennemi en moins de temps
qu'il ne faut pour le dire? Donc, le public
ne croira point à ce jury s'il est une pro-
testation. Du reste, celle-ci eut, à mon
sens, paru beaucoup plus digne si elle se
fut produite sans le secours de ce fâcheux
jury qui pourrait bien réduire toute la
question à des insinuations et des rivalités
personnelles.

Le principal, c'est que le public soit
appelé comme juge. Là est pour nous le
côté grave et utile de l'affaire. Quant à la
vente, on verra. Il se peut qu'il y ait là
d'effrayantes surprises.

On m'écrit, mais j'ai peine à le croire,
que beaucoup d'artistes refusés par le jury
officiel ne participeront pas à l'exposition
libre pour ne pas convenir d'avoir ren-
contré une veste chez le voisin d'en face.
-1 paraît qu'il y aurait là pas mal de ces
fameux hors concours que l'on sait et qui
ont tant fait sourire.

Deuxième P. S. On s'est beaucoup
occupé de boucher les vides à l'exposition
officielle où il y avait de la place pour
environ 400 tableaux. On est allé frapper
aux portes de riches amateurs et on est
parvenu à réunir un contingent très res-
pectable qui fera un effet de surface, mais
c'est tout. La situation n'en reste pas moins
désolante au fond.

SUPPLÉMENT

AU

DICTIONNAIRE HISTORIQUE

des peintres.

(Suite, voir page 109, année 1884).

woutiers (Micheline). E. Fl. * xviie siècle.
Mons. Portrait. — Le catalogue du muse'e de
Vienne (2me volume) par M. Ed. Van Engerth
vient de faire connaître que deux bustes qui figu-
raient au musée sous le nom de François Wouters
sont d'une peintresse de Mons nommée Micheline
Woutiers. Ces deux bustes ont fait partie de la
collection de l'archiduc Léopold Guillaume, à
Bruxelles où ils figuraient dans un catalogue ma-
nuscrit sous le nom de Mademoiselle Madeleine
Wautiers de Mons, Hainaut, Pays-Bas.

La collection fut transportée en Autriche où
Mechel rédigeant un nouveau catalogue en 1783,
donna les deux bustes à François Wouters. Il
existe un portrait du général Cantelmo gravé par
Pontius avec l'inscription suivante : Michaelina
Woutiers pinxit. Paul. Pontius fec. et exc. 1643.
La leçon Micheline est préférable à Madeleine,
Pontius ayant gravé le portrait du temps de la
peintresse dont le talent est d'une grande vigueur.
(Voir Echo du Parlement, 8 Déc. 1884, article
de M. A. J. Wauters.)

C'est tout ce que l'on sait à propos de cette
artiste dont le nom véritable pourrait bien avoir
été Wauthier. Cette orthographe nous paraît plus
probable en supposant toute fois que Micheline
soit née à Mons ce qu'affirme seulement le cata-
logue manuscrit de la collection de l'archiduc ré-
digé en 1659.

philipoteaux (Em. Fél.). E. Fr. 1816-1884.
Histoire. = Elève de Léon Cogniet. Tableaux
dans les musées de Versailles, Rouen, Marseille.
Retraite de Moscou, Le dernier banquet des Gi-
rondins, Bombardement de Paris par les armées
allemandes.

Makart (Jean). E. Al. 1840-1884. Salzbourg.
Histoire. = Elève de l'académie de Vienne puis
de Piloty. Alla en Italie, en Hongrie, en Egypte,
etc. = Cléopâtre, Entrée de Charles Quint à An-
vers. C'est lui qui fournit les dessins des groupes
et costumes destinés au cortège des noces d'ar-
gent de l'empereur d'Autriche.

bonnegrace (Ch. A.). E Fr. 1808-1882. Tou-
lon. Genre, portraits. = Elève de Gros. = Le
Christ au tombeau, La pudeur vaincue par l'amour,
La manne dans le désert, Paris (Egl. de St-Louis
en l'île).

mlllais(John Everett). E. An. 1829-1884. Port-
land Place Southampton. Histoire, portraits, etc.

A six ans il dessina des artilleurs qui attirèrent
sur lui l'attention de Sir Martin Archer Shee. A
dix ans il remporta une première médaille. -
Feuilles d'automne, La veille de sainte Agnès.

beaulieu (Anatole Henri de). E. Fr. 1819-
1884.Paris. Histoire, genre,etc.= Elève d'Eugène
Delacroix. = Uexorcisme — Vœuf d'autruche.

RoziER (Jules). E. Fr. 1821-1882. Paysage. -
Elève de Bertin et de P. Delaroche. = Le matin
à Vile Chau\ay.

achard (Jean Alexis) E. Fr. 1807-1884. Vo-
reppe (Isère). = La cascade du ravin, Au Luxem-
bourg, Tableaux à Grenoble (musée).

van Moer (Jean Baptiste). E. Fl. 1818-1884.
Intérieurs de ville. = Elève de Bossuet.

Vues de Venise, Bruxelles (Palais du Roi), Ta-
bleaux, Bruxelles (Hôtel de ville).

servin (Amédée Elie). E. Fr. 1829-1884. Paris.
Paysage, genre. = Elève de Drolling. = Le puits
de mon charcutier, Le moulin de Nazareth.

plnel (Edouard). E. Fr. f 1884 La Rochelle.
== Marine. = Elève de Raqueplan et de Gudin.
Conservateur du musée de la Rochelle. = Entrée
du prince de Joinville dans le port de la Rochelle,
Ruines du château de Clisson.

Lorin (Nicolas). E. Fr. f 1882. Nepvant(Mense).
= Elève de Crauk. — Peintre de vitraux. = Nom-
breux ouvrages en France, en Angleterre, en Bel-
gique.

SACRÉ (Emile). E Fl 1845-1882. Bruxelles.
Portrait. = Les juges. Les cendres.

chauvin, e. Fl. Aix-la-Chapelle. 1811-1884.
Histoire, portrait. = Elève de l'académie d'An-
vers. Directeur de l'académie des Beaux-Arts de

Liège. = Saint Lambert au banquet de Pepirt
cfHerstal, à Liège (musée) — Beeckman et La-
ruelle. Liège (Hôtel de ville).

JUNDT (Gustave Ad.). E. Fr. 1830-1884. Stras-
bourg. Genre, paysage, etc. = Elève de Drolling,
Picot et Biennourry. = Le Dimanche au musée
du Grand-Duc, Le premier né. — Connu aussi
comme illustrateur.

(A suivre.)
JOSEPH LIES

son Journal de voyage en France, en Italie et erl
Suisse (1859-1860) et ses Lettres inédites.

Quand on examine superficiellement la
vie de Joseph Lies, et qu'on se rappelle
ses épreuves; quand on constate que,
vingt ans après sa mort, ses œuvres sont
à peine connues; quand, surtout, on
s'avoue que sa ville natale, la métropole
des arts, et son pays, n'ont encore rien
fait pour sa mémoire... on se sent disposé
à croire qu'une espèce de fatalité a pesé
sur cette existence modeste mais utilement
dépensée.

Si, comme je l'ai fait depuis dix ans,
on va, de porte en porte, parler de Lies
à tous ceux qui l'ont connu ; si l'on fouille
son existence et si l'on étudie ses œuvres ;
si l'on interroge l'histoire de son temps,
tout s'explique, tout se comprend.

Le sage ne peut croire à la fatalité parce
que les choses et les événements ont une
logique qui explique tout. Joseph Lies eut
la vie triste, en somme, mais son histoire
n'en est que plus belle et son existence de
labeur plus méritoire.

Je dégagerai sa personnalité des fables
dont on l'a enveloppée. C'est une tâche
que je me suis imposée et, dès aujour-
d'hui, je vois, pour Lies, le jour de gloire
poindre à l'horizon.

Il ne fut pas seulement un glorieux
artiste, mais aussi un poète, un philo-
sophe. Ses meilleures distractions étaient
faites de causeries fines et detudes sé-
rieuses. Ses amis le surprirent souvent
un livre de science pure à la main Dans
tout ce qu'il a écrit et composé on trouve
la trace de méditations profondes.

Avec tout cela, il était d'un enthou-
siasme qu'on lui reprocha souvent. Jamais
il ne perdit ce joli défaut. Mais, ôtez-nous
l'enthousiasme, que deviendra le monde?

Ce qui domine dans ses œuvres, c'est
le printemps, cette jeunesse de la nature;
c'est plutôt la naturè elle-même, cette jeu-
nesse sans cesse renaissante d'un monde
où les plus heureux d'entre nous laissent
un peu de toile couverte de couleur, deux
ou trois blocs de marbre, quelques pages
d'écriture, le souvenir de mélodies vantées
en leur temps, et le bon exemple de quel-
que action utile et généreuse.

A ce point de vue, Joseph Lies est grand
entre tous. On l'aime pour sa droiture ;
on l'admire dans tout ce qui lui survit.

Son printemps promet, son été est bril-
lant, son automne est rempli de belles
choses. De l'Italie, où il va, cinq ans avant
de mourir, il rapporte des qualités nou-
velles, des accents plus énergiques qui font
paraître son trépas encore plus douloureux
et plus regrettable.

Lies n'eut pas d'hiver ; comme une
 
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