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LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEPI IL
H n'existe pas de raisons d'ordre pratique nécessitant la double entrée constatée dans tous
les portiques royaux découverts jusqu'ici, et qui ne correspond nullement à la disposition
habituelle des grands monuments égyptiens. H faut donc, pour l'expliquer, admettre l'inter-
vention d'un facteur rituel ou d'une idée symbolique, d'ailleurs facile à découvrir; le monu-
ment n'étant pas à proprement parler d'ordre religieux, mais essentiellement royal, il est
tout naturel d'y retrouver, exprimée architecturalement, la division bipartite du royaume,
dans des conditions permettant, lors des grandes cérémonies, aux représentants officiels du sud
et du nord, d'arriver de chaque côté sur un pied d'égalité parfaite avant de se réunir sur
un terrain commun, qui est ici la grande esplanade.
AVENUE.
Selon l'usage, le portique et le temple ont tous deux la même orientation à quelques degrés
près^), mais leurs axes est-ouest ne correspondent pas, le portique se trouvant situé sensiblement
plus au nord que la pyramide, de sorte que la voie qui les relie forme, par rapport à ces axes,
une ligne oblique prenant en écharpe les premiers vallonnements du désert. Dans les monuments
similaires on retrouve, plus ou moins prononcée, la même disposition dont une des principales
raisons d'être est sans doute d'atténuer la pente. Dans le monument funéraire de Pepi 11, cette
oblique est si accusée que, pour éviter un coude trop brusque devant les portes des deux édifices,
il a fallu avoir recours à deux infléchissements, à une vingtaine de mètres des points de départ
et d'arrivée de l'avenue.
Bien que marquée très nettement sur le terrain par deux petits talus qui montent parallè-
lement du portique jusqu'au temple à travers les sables et les monticules de la nécropole, et
tranchent par une teinte blanchâtre^) sur le jaune-gris du sol environnant, l'avenue royale n'en
est pas moins complètement détruite. Les quelques sondages pratiqués sur son parcours ont
fait apparaître un certain nombre d'éléments du dallage encore en place, mais, sauf aux deux
extrémités, aucune pierre des murs; de ceux-ci il ne reste d'autres vestiges que des traits incisés
sur les dalles au moment de la construction et un peu du terreau noir amoncelé contre les faces
extérieures avant la démolition complète.
Ces indices nous renseignent sur la largeur exacte de la voie et l'épaisseur des murs, me-
sures qui correspondent à celles des avenues du même type, en particulier celles d'AbousirfA'.
Nous pouvons en conclure qu'il s'agit ici aussi d'une voie couverte, aux murs pleins, terminés
dans le haut par une corniche ou par deux petits parapets en dos d'âne bordant une toiture en
larges dalles plates, percées à intervalles régulier de petites ouvertures donnant un peu de jour
L'orientation du temple étant de r° à l'ouest du nord, celle du portique est de 6° (voir le plan général, pi. i).
Cette teinte, provenant de déchets de caicaire, se retrouve dans la nécropoie partout où a existé jadis un monument
en pierre et constitue ainsi un précieux indice pour le fouilleur.
Les reconstitutions faites par Rorchardt (GraMenÆmai de.s Æomg'.s Aù'-Mser-fie, pi. VI et VII. —- I, p. 3g)
pourraient convenir à l'avenue de Pepi II, presque sans modification, semble-t-il.
LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEPI IL
H n'existe pas de raisons d'ordre pratique nécessitant la double entrée constatée dans tous
les portiques royaux découverts jusqu'ici, et qui ne correspond nullement à la disposition
habituelle des grands monuments égyptiens. H faut donc, pour l'expliquer, admettre l'inter-
vention d'un facteur rituel ou d'une idée symbolique, d'ailleurs facile à découvrir; le monu-
ment n'étant pas à proprement parler d'ordre religieux, mais essentiellement royal, il est
tout naturel d'y retrouver, exprimée architecturalement, la division bipartite du royaume,
dans des conditions permettant, lors des grandes cérémonies, aux représentants officiels du sud
et du nord, d'arriver de chaque côté sur un pied d'égalité parfaite avant de se réunir sur
un terrain commun, qui est ici la grande esplanade.
AVENUE.
Selon l'usage, le portique et le temple ont tous deux la même orientation à quelques degrés
près^), mais leurs axes est-ouest ne correspondent pas, le portique se trouvant situé sensiblement
plus au nord que la pyramide, de sorte que la voie qui les relie forme, par rapport à ces axes,
une ligne oblique prenant en écharpe les premiers vallonnements du désert. Dans les monuments
similaires on retrouve, plus ou moins prononcée, la même disposition dont une des principales
raisons d'être est sans doute d'atténuer la pente. Dans le monument funéraire de Pepi 11, cette
oblique est si accusée que, pour éviter un coude trop brusque devant les portes des deux édifices,
il a fallu avoir recours à deux infléchissements, à une vingtaine de mètres des points de départ
et d'arrivée de l'avenue.
Bien que marquée très nettement sur le terrain par deux petits talus qui montent parallè-
lement du portique jusqu'au temple à travers les sables et les monticules de la nécropole, et
tranchent par une teinte blanchâtre^) sur le jaune-gris du sol environnant, l'avenue royale n'en
est pas moins complètement détruite. Les quelques sondages pratiqués sur son parcours ont
fait apparaître un certain nombre d'éléments du dallage encore en place, mais, sauf aux deux
extrémités, aucune pierre des murs; de ceux-ci il ne reste d'autres vestiges que des traits incisés
sur les dalles au moment de la construction et un peu du terreau noir amoncelé contre les faces
extérieures avant la démolition complète.
Ces indices nous renseignent sur la largeur exacte de la voie et l'épaisseur des murs, me-
sures qui correspondent à celles des avenues du même type, en particulier celles d'AbousirfA'.
Nous pouvons en conclure qu'il s'agit ici aussi d'une voie couverte, aux murs pleins, terminés
dans le haut par une corniche ou par deux petits parapets en dos d'âne bordant une toiture en
larges dalles plates, percées à intervalles régulier de petites ouvertures donnant un peu de jour
L'orientation du temple étant de r° à l'ouest du nord, celle du portique est de 6° (voir le plan général, pi. i).
Cette teinte, provenant de déchets de caicaire, se retrouve dans la nécropoie partout où a existé jadis un monument
en pierre et constitue ainsi un précieux indice pour le fouilleur.
Les reconstitutions faites par Rorchardt (GraMenÆmai de.s Æomg'.s Aù'-Mser-fie, pi. VI et VII. —- I, p. 3g)
pourraient convenir à l'avenue de Pepi II, presque sans modification, semble-t-il.