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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0371

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^<56 MÉMOIRE SUR LA MUSIQUE

ARTICLE H.

PREMIÈRE ÉPOQUE DE L'ART MUSICAL EN EGYPTE.

De l'origine, de l'inventeur et de l'invention de l'antique Musique d'Egypte,
suivant les traditions sacrées de ce pays. — De la haute idée que ces traditions
nous font concevoir de la première Musique de l'Egypte, — Combien cette
idée devient invraisemblable, quand on la compare avec l'opinion que nous a
donnée l'usage qu'on fait aujourd'hui de l art musical, —De la nécessité où
cela nous met de rappeler succinctement en quoi consistoit la Musique am ienne,
et principalement le chant, dans des temps intermédiaires entre ceux dont nous
avons à nous occuper.

Chez un peuple aussi recomraandable que le fut celui de l'antique Egypte
par la sagesse de ses institutions religieuses et politiques, dans un pays où les
diverses parties de même que l'ordre et l'ensemble du système social étoient
soumis au joug des lois, où les sciences et les arts libéraux et philosophiques
étoient liés à la doctrine sacrée à laquelle la classe sacerdotale elle même n'eût
pu faire le plus léger changement sans une nécessité indispensable et sans y
être légalement autorisée, dans un gouvernement enfin où i! étoit établi en prin-
cipe qu'il lalloit arrêter les progrès des arts là où ils cessent d'être utiles (i), la
science ou l'art qui enseignoit à moduler les chants qu on adressoit aux dieux
ou ceux qui étoient consacres à l'instruction publique, ne pouvoit être fondé
sur des principes frivoles et versatiles, ni être dirige par des régies minutieuses
et incertaines.

L'art musical, chez les premiers Égyptiens, n'étoit pas encore assez éloigne
de son origine pour avoir perdu jusqu'à l'empreinte du caractère mâle et su-
blime que, dans sa naissance, il avoit reçu de la nature elle même. L'éloi-
gnement de ce peuple pour toute espèce d'innovations doit faire présumer et tout
nous atteste même que cet art conserva en Egypte pendant très-long-temps (2)
son caractère originel.

Il est certain que les premiers Egyptiens en avoient la plus haute opinion,
puisqu'ils attribuoient le bonheur de leur civilisation, et même celle de tous les
autres peuples, aux heureux effets de la musique, à l'éloquence mélodieuse de
leur premier législateur, qui, par le charme persuasif de ses chants, avoit su
les attirer, les retenir près de lui, les accoutumer à la vie sociale, leur faire
goûter les douceurs qui y sont attachées, en leur apprenant lui-même à cultiver
la terre et en les disposant à recevoir des lois. « Dès qu'Osiris régna sur les
» Égyptiens ( rapportoit une de leurs anciennes traditions ) , il Jes délivra de
» l'indigence et de la vie sauvage en leur faisant connoître les avantages de la
« société, leur donnant des lois et leur apprenant à honorer les dieux. Parcou-
» rant ensuite toute la terre, il en civilisa les peuples sans avoir recours en aucune

(1 ) Plato, de Legibus, Iib. II. (2) Idem, ibid.

>•> manière
 
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