Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0110
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
IOÔ MÉMOIRE

4-° « La longueur de cette lagune, ajoute cTAnvilIc, est de neuf cents stades, et
» sa largeur est de quatre; ce qui donne une surface de trois mille six cents stades,
» et par conséquent l'étendue qui satisfait à Hérodote (i). »

Plusieurs écrivains ont relevé cette faute avec raison. En effet, il ne s'agit pas
de surface dans Hérodote, ni Diodore, ni Pline; tous se servent du mot de
circuit, et il n'est pas permis de prendre l'un pour l'autre, ni de supposer que ces
auteurs aient confondu une superficie avec une circonférence. L'hypothèse de
d'Anville ne résiste pas mieux, si l'on pousse l'examen plus loin.

Le Mceris étoit près d'Arsinoé (2) : le Bathen, en le supposant même prolongé,
comme l'a indiqué d'Anville, en est fort éloigné.

Le Mœris se portoit à l'ouest, vers le milieu des terres, le long de la montagne,
au-dessus de Memphis (3) : mais le Bathen n'a point de courbure vers l'occident;
il est loin des montagnes, dont il est sépare par le canal de Joseph, et il ne
pouvoit sur-tout communiquer avec la s\ rte de Libye.

Le Mœris étoit dans un terrain sec et aride (4) : l'emplacement du Bathen
appartient à un lieu qui reçoit des eaux de tous côtés.

Les habitans de ses bords honoroient le crocodile M : au contraire, ceux du
nome Héracléotique , où se trouve le Bathen, avoient pour lui la plus grande
aversion, et honoroient l'ichneumon, qui passoit pour son ennemi mortel.

Telles sont les raisons contraires à l'opinion de d'Anville, qui convient, au
reste, que le Batlicn ne satisfait pas entièrement aux descriptions des anciens : il
seroit plus vrai de dire qu'il n'y convient nullement.

II semble aussi avoir été frappé des passages de Ptolémée et de Strabon qui
placent le Mœris dans le nome Arsinoite. En effet, il a conservé ce nom au lac du
Fayoum dans sa carte de l'Egypte ancienne , mais en l'attribuant à ces deux
auteurs, comme s'ils étoient les seuls qui eussent nommé expressément cette préfec-
ture, et comme s'ils avoient voulu parler d'un autre lac qu'Hérodote et Diodore.
Dans une carte de l'Egypte et de la Libye , qu'il a dressée pour l'Histoire ancienne
de Rollin, d'Anville reconnoît encore que cet emplacement est celui du lac de
Mœris, suivant l'opinion générale. Quant au nom de Mœris L. Herodoto et Diodoro
qu'il donne au local du Bathen, il ne faut pas imaginer qu'Hérodote et Diodore
aient indiqué effectivement le Mœris dans cet endroit, comme on seroit porté à
le croire d'après une pareille dénomination; aucun de ces deux auteurs ne parle
de la préfecture Héracléotique, ni de l'Oxyrynchite , qui répondent à ce local ,
tandis que tous nomment ou désignent formellement l'Arsinoïte. L'indication de
d'Anville est donc fausse ; et , outre qu'elle peut induire en erreur sur le texte
des deux historiens, elle peut encore faire naître l'idée qu'il y avoit deux lacs de
Mœris, lorsque l'antiquité n'en connoît qu'un; idée que l'auteur du Mémoire

et les observations que j'ai été à portée de faire sur les dans l'Atlas géographique d'Egypte, soit pour les mesures

variations du cours du Nil , observations qui peuvent comparées que d'Anville apporte en preuve, soit pour la

intéresser l'histoire de ce fleuve. Ce qui précède suffit connoissance des terrains appelés bathen.

pour donner une idée de la nature des terrains appelés (2) Voyez page 88.

baouâten par les habitans de PÉgypte du milieu, et pour (3) Herod. /. Il, c. 150, (Voyez ïnfrà, p. 110.)

apprécier la prétendue découverte du P. Sicard. (4) Herod. /. Il, c. 149. (Ibid.)

(1) Consultez les cartes détaillées de l'Egypte moyenne, (s) Herod. /. 11, c. Jfi, (Voyez infià, p. /op.)

]
 
Annotationen