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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,1: Texte 1): Histoire naturelle — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4820#0269

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2(56 POISSONS DU NIL.

ouvrages. Il est cependant bien démontré aujourd'hui que les mormyres .beaucoup
moins anomaux qu'on ne l'avoit supposé, ont tous ces élémens organiques dont
la réunion caractérise les poissons normaux; et M. Cuvier, dans sa classification
ichthyologique, n'a pas hésité à les reporter au milieu de 1 ordre des malaco-
ptérygiens abdominaux, entre la famille des ésoces et celle des cyprins.

Ce qui avoit fait croire que les mormyres manquent d'opercules et n'ont qu'un
seul rayon branchial, ce qui les avoit fait placer par Gmelin à la tête de l'ordre
des branchiostéges, c'est la disposition suivante : une peau nue recouvre la tête
tout entière, se prolonge sur les opercules et sur les rayons des ouïes, les enve-
loppe, et les dérobe à l'œil de l'observateur, en laissant seulement pour l'ouver-
ture branchiale une fente verticale très-peu étendue, à travers laquelle on aperçoit
à peine les organes mêmes de la respiration.

En outre, cette membrane qui recouvre les opercules se prolonge au-delà de
leur partie libre et les déborde en arrière, en sorte qu'ils se trouvent compris et
comme encadrés dans celle-ci; double disposition à laquelle on doit donner beau-
coup d'attention, soit à cause du haut degré d'anomalie qu'elle semble produire,
soit à cause de l'influence physiologique qu'elle exerce.

En effet, il résulte de là, d'une part, que l'appareil osseux des ouïes est très-
difficilement visible à l'extérieur, et, de l'autre, que l'opercule n'est plus suscep-
tible que de mouvemens peu étendus, et que l'ouverture branchiale devient
trop étroite pour donner passage à-la-fois à un volume d'eau un peu considérable.
Ces modifications ne peuvent, au reste, être regardées dans leur ensemble
comme défavorables à l'animal, en ce sens qu'elles rendroient moins facile chez
lui l'accomplissement de la fonction respiratoire. Il suffit, en effet, de réfléchir
quelques instans au mode d'action de l'air sur les branchies des poissons, pour
concevoir que l'étroitesse de l'ouverture branchiale, le peu de largeur de la
cavité qui loge les ouïes, et même le défaut de liberté dans les mouvemens de
l'opercule , sont autant de conditions qui tendent à permettre l'emploi d'une
force musculaire moins grande.

Au reste , lorsqu'on examine un squelette de mormyre , l'opercule et les rayons
branchiaux , dont le nombre est de cinq ou six, sont aussi visibles que chez tout
autre poisson, et ne paraissent guère différens de ceux de la plupart des osseux
que par des dimensions un peu plus restreintes. C'est ce que montrent parfaitement
les figures 6 , 7 et 8 de la planche 6, où se trouvent représentés , chez plusieurs
espèces (1), le crâne et tout l'appareil osseux de la respiration.

La tête est en outre très-remarquablé à d'autres égards. L'ouverture de la bouche
est, comme celle des ouïes, très-étroite : c'est une fente transversale qui occupe la
partie antérieure du museau et se prolonge à peine sur les côtés.

Ce singulier caractère des mormyres les a fait comparer par M. Cuvier à des
animaux d'une organisation d'ailleurs bien différente, les mammifères édentés con-
nus sous le nom de fourmiliers ; et il est à remarquer que M. de Lacépède les avoit

(1) Fig. 6, le Mormyre oxyrhynque ; fig. 7, le Mormyre d'Hasselquist, et fig. 8 , le bané [Mormyrus
cyprinoïdes ].

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