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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0208
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DE BENY-SOUEYF ET DU FAYOUM. 20)

apportées parie grand canal de Beny-A'dy ; et, tombant par le déversoir deMa'sarah
uans le bas-fond qui se trouve au pied de la montagne d'Abousyr, ces eaux vont
féconder quelques terres autour du village d'el-Lâhoun, et se rendent ensuite, parmi
aisseau parallèle au Bahr-Yousef, dans le canal qui arrive à Tàmyeh.

M existe parmi les habitans du Fayoum une opinion vulgaire sur l'ancien état de
cette province, et je crois qu'il n'est pas hors de propos de la rapporter; elle m'a
eté communiquée par deux hommes en qui j'ai trouvé une intelligence supérieure
a celle de leurs compatriotes : l'un est Se'yd-Ahmed, cheykh principal de Médine,
capitale du Fayoum; et l'autre, le Mamlouk kàchef Solymân, dont j'ai déjà parlé,
({ui habitoit depuis long-temps le Fayoum. Ils m'ont assuré que, d'après la tradition
transmise d'âge en âge, la province du Fayoum n'étoit, avant l'époque de Joseph
fris de Jacob, qu'ils font remonter à une très-haute antiquité, qu'une vaste mer, dont
^s eaux étoient fournies par le Nil ; que Joseph fit construire une digue à el-Lâhoun
P°ur empêcher les eaux de se jeter davantage dans ce golfe ; que celles qui y étoient
restées s'écoulèrent à la mer, ce qui opéra un prompt dessèchement d'une grande
Partie des terres. Lorsque le dessus des eaux fut parvenu par ce dessèchement
jusqu'au niveau du lit par lequel elles s'écouloient, le surplus resta dans les parties
basses, et forma le Birket-Qeroun et le Birket-Garâh, qui devinrent l'égout des
eaux de la province, et ne diminuèrent de hauteur que par l'évaporation.

Cette opinion, trop au-dessus de la portée des Egyptiens actuels, n'est point,
évidemment, un résultat de leur imagination ; elle porte avec elle le caractère
dune ancienne tradition ; et peut-être, en l'examinant de près, y trouveroit-on
1 explication de ce grand périmètre que les anciens ont donné au lac de Mœris,
et sur-tout des avantages qu'ils disent que les Egyptiens en retiroient, en le faisant
servir tour-à-tour de récipient et de bassin déversant. Cette tradition s'accorde
avec ce que j'ai vu autour du Birket-Qeroun; et les conséquences que je tirerai de
rnes observations, lui donneront ou en recevront peut-être plus de force.

En pénétrant dans l'ouverture que la montagne laisse entre Haouârah el-Kebyr
et el-Lâhoun, on voit se développer une immense plaine, qui forme la province du
Fayoum. Cette plaine n'est pas de niveau ; elle présente deux plans légèrement
inclinés, l'un au nord, l'autre au sud. Sur la ligne culminante formée par l'inter-
section de ces deux plans, on a pratiqué, depuis le pont d'Haouârah et dans la di-
rection de l'ouest, un canal jusqu'à Médine : ce canal traverse la ville; et, à l'extré-
mité ouest, il se partage en neuf petits canaux qui vont porter l'eau sur les terres
des différens villages. La prise est déterminée pour chacun par un pont-déver-
soir, dont la hauteur est réglée sur la longueur du .terrain à parcourir et sur la
superficie des terres qu'il doit arroser.

Le premier de ces canaux, c'est-à-dire celui qui est le plus à l'est, s'appelle Bahr-
Naqâlyfeh : il passe par les villages de Naqâlyfeh et de Selleh.

Le second porte le nom de Senhour, et arrive au village de ce nom.

Le troisième, dit de Synerou, se rend au village de Fydymyn.

Le quatrième traverse les villages d'A'gmyyn, Bêché, Abou-Gonachou et Abou-
Keseh.
 
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