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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1888

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Issue 5/6 (05.06.1888)
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https://doi.org/10.11588/diglit.56658#0019
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dit à la . charge de ces deux fonctionnaires anglais, et a, en
effet, relevé que des fraudes ont été commises, sur une large
échelle, avec une dextérité remarquable.
Ne méritent-ils pas, ces deux bandits, d’avoir les mains
coupées ?
Telle aurait été la peine à laquelle les Anglais auraient
condamné un Egyptien volant une guinée dans une admi-
nistration ; mais leur deux compatriotes susnommés, qui dé-
tournèrent des sommes considérables, en ont été quittes pour
un simple licenciement du service, et les voici en route pour
Londres, la capitale du vice et de l’iniquité, où ils vivront
tranquillement et princièrement du produit de leurs mé-
faits.
Dans ma prochaine lettré, je te parlerai du scandale
anglais qui viept d’éclater au sein de l’administration des
douanes d’Alexandrie.
Une enquête sera probablement ordonnée, qui aura pour
résultat le renvoi de quelques employés anglais qui seront
remplacés par leurs frères ou cousins fraîchement arrivés en
Egypte pour y faire fortune y par n’importe quel moyen.
Eh! que dis-tu de notre état? Sommes-nous malheureux?
Malheureux, mais indignes de pitié.
Le lâche qui baise la main qui le soufflette, le vil qui pré-
fère vivre esclave plutôt que mourir homme libre, ne mérite
pas de commisération.
Or, nos grands, nos Pachas et nos Beys, au lieu de protester
contre les agissements infâmes des Anglais envers nous, leurs
pauvres frères, ils chantent les louanges des envahisseurs,
leur donnent des fêtes splendides, et, ce qui est plus révoltant,
les aident à nous dépouiller de nos biens, et jeter en prison
ceux de nous qui osent murmurer contre leur despotisme.
Tu nous dis, dans toutes tes lettres, que la France nous
aime et travaille pour rendre l’Egypte aux Egyptiens.
Qu’elle nous montre cette amitié par des faits, et nos âmes
feront des vœux sincères pour son bonheur et sa prospérité.
Osman Barakat.
n—iiac» ....
La note ci-dessous est extraite du bulletindu 12 mai, 2h. p. m.
de « l'Agence Libre ». Elle a été, naturellement, en venant
de source si autorisée, reproduite dans toute la presse fran-
çaise et étrangère.
Nos sincères remerciements à l’aimable directeur de l’Agence
Libre.
LE CHEIKH ABOU NADDARA AU PALAIS-BOURBON
Le Président de la Chambre des députés a reçu hier matin notre
confrère égyptien, le cheikh Sanua Abou Naddara qui, vêtu du costume
national, est venu lui présenter ses félicitations et celles de ses frères
d’Egypte, de Tunisie et d’Algérie, ainsi que l’expression de leur frater-
nelle sympathie pour le peuple français.
« Les Orientaux, a dit le cheikh à M. Méline, savent qu’il n’y a qu’une .
seule nation en Europe sur l’amitié de laquelle ils puissent compter.
Cette nation, c’est la France. Nous prions Allah, clément et miséricor-
dieux de bénir cette terre hospitalière, d’accorder le bonheur et la
prospérité à ses enfants et de protéger son gouvernement sage et
éclairé. »
Ces paroles ont vivement touché le Président de la Chambre.
Il a prié notre confrère de transmettre ses sympathies et ses vœux
à ses compatriotes.
« La France, a dit M. Méline, sera toujours heureuse de voir les
peuples d’Orient marcher dans la voie du progrès et de la civilisation,
véritables sources de paix et de prospérité pour les nations modernes. »
Le cheikh Abou Naddara est sorti enchanté du Palais-Bourbon, où
il a trouvé le même accueil bienveillant qui lui fut fait à l’Elysée
lorsqu’il fut reçu en audience par M. Carnot.
Cette visite a eu un grand retentissement dans tout l’Orient
et le cheikh a déjà reçu de nombreuses lettres le remerciant
et le priant de continuer dans toutes les circonstances à être
leur représentant et l’interprête des sentiments des Orientaux
pour la France et les Français.
LES DISCOURS D’ABOU NADDARA
Le cheikh continue sa mission patriotique ; il a prononcé dans les
mois d’avril et de mai ses 103me, 104me, 105me et 106me discours poli-
tiques et littéraires. Nous les signalons en passant pour ne pas lasser
nos lecteurs en les reproduisant.
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Pour adhérer au désir exprimé par les nombreuses dames
qui assistaient au banquet que l'Union Méditerranéenne a
donné, le 30 avril, au Grand-Orient de France, nous publions
je toast qu’Abou Naddara a porté en leur honneur.

Qu’il est doux pour l’Oriental
De pouvoir parler à la femme ,
Qui, de son cœur, est lïdéal
Et la lumière de son âme.

TOAST
Au harem, tombeau du vivant,
Chez nous la femme est enfermée
Oh ! mœurs cruelles du Levant,
Vous nous cachez sa face aimée.

Ici, cet ange du Seigneur, .
En montrant ses yeux adorables,
Où l’amour règne avec douceur,
Nous donne des joies ineffables!
Nous la voyons, nous admirons
Ses beaux cheveux, ses joues de rose,
Et, ravis d'amour, nous chantons
Ses louanges en vers, en prose.
Une fête sans son concours,
Est vraiment une triste fête.
La déesse, elle est, des amours,
Elle est la Muse du poète.

Oui, chères dames, c'est à vous
Qu’on doit cette belle soirée ;
Vos regards rayonnants et doux,
Nous Font animée, éclairée.
Je suis tellement enchanté
De vous, mes sœurs occidentales,
Que je bois à votre santé,
Au nom de mes Orientales.
Et, surtout, au nom de vos sœurs
De ma malheureuse patrie,
Qui, malgré nos vils oppresseurs
Aiment votre France chérie

Au nom des femmes d’Orient,
Le cœur joyeux, je bois mon verre,
Vivent le^ femmes d’Occident !
Vive la France ! qui m’est chère.

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