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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1906

DOI Heft:
Issue 10 (12.1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.56682#0040
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JOURNAL ORIENTAL ILLUSTRÉ

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N® 10. — DÉCEMBRE 1906.


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Abonnements : 1 an. . fr. 40 »
Avec suppléments et
album annuel . . . . fr. 15 »


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Directeur et Rédacteur en chef :
Le Cheikh J. SANUA ABOD NADDARA
48, rue RIeher, PARIS
G

Loiw

L’Abou Naddara”, “ l'Attawadod” et l’Almonsef” réunis. — Pour toutes communications et demandes d'abonnements, s'adresser au Directeur du Journal.

de la littérature musulmane et sur la civilisation ancienne et moderne
des Arabes, des Turcs et des Persans, notre cher directeur, le Cheikh
Abou-Naddara, Chaër-el-Molk, adhère au désir longtemps exprimé
par ses amis et confrères d’Orient et publiera prochainement, une
revue mensuelle en français qui aura pojir titre : « L’Univers Musulman ».
Elle sera illustrée et chacun de ses numéros représentera une des
grandes villes de l’Islam, avec sa description, son histoire et le portrait
et biographie de son souverain. Nous sommes heureux d’informer nos
chers lecteurs et amis que plusieurs éminents écrivains musulmans et
islamophiles de Constantinople, de Téhéran, de Calcutta, de Beyrouth,
du Caire, d’Alexandrie, de Tunis et de Paris ont proposé leur utile
collaboration au Cheikh pour cette revue, dont le but unique est
de faire connaître l’Islam aux Chrétiens d’Occident, non pas pour
en faire des prosélites, mais pour lui attirer leurs vives sympathies et
faire cesser ainsi les superstitions populaires, le fanatisme religieux et
les aversions nationales, trois fléaux qui divisent l’humanité et ne sont
plus dignes d’un siècle de lumière et de progrès.
Pour mettre cette revue à la portée de tout le monde, nous avons fixé
son abonnement annuel à 5 francs, payables au reçu de son troisième
numéro. Les personnes qui auront gardé les trois premiers numé-
ros de « L’Univers Musulman », sans les renvoyer au Cheikh, seront
considérées comme ayant accepté l’abonnement.
Puisse cette nouvelle publication du Cheikh Abou-Naddara avoir le
succès de son journal patriotique, âgé de trente ans, et rendre les
Musulmans aussi sympathiques aux Chrétiens qu’il a rendu les Chré-
tiens sympathiques aux Musulmans.
La Rédaction.
*

LE NOUVEAU CABINET FRANÇAIS
Au nom de mon amour pour la France, de mon dévouement à son
q uvernement et de mon admiration pour son éminent Chef d’Etat, ses
q.ands hommes politiques, ses savants, ses écrivains et ses poètes, je
ilalue respectueusement le Ministère Clémenceau et lui souhaite une vie
langue et pleine de succès pareils à ceux qu’il vient de remporter.
Comme étranger, je ne me mêle jamais aux affaires intérieures de
,®tte nation magnanime et généreuse, dont je suis depuis bientôt trente
ms l’hôte reconnaissant ; mais je promets de continuer, comme je le
iis depuis un demi-siècle, de la célébrer par la plume et la parole et lui
ittirer les vives sympathies de mes frères d’Orient.
Les Arabes, les Turcs et les Persans appellent la France: « Addowlé
<1 Habiba » la Puissance amie. Que le Très-Haut bénisse les liens
l’amitié qui les unissent à Elle et parsème de roses et de jasmins le
Dentier de leur existence !
Que la paix, le bonheur et la prospérité régnent dans tes demeures,
«France ! C’est le vœu ardent de celui qui prie pour ta grandeur et ton
’riomphe. Dieu m’exaucera. Abou Naddara.
“L’UNIVERS MUSULMAN”
(Revue scientifique, littéraire et commerciale).
Encouragé par l’accueil toujours gracieux et bienveillant que les jour-
ux d’Europe et d’Amérique font depuis un demi-siècle à ses articles
trf-r l’Islam et flatté par le succès de ses conférences sur la tolérance, la
orale et l’humanité du saint Coran, sur la richesse et la sublimité


LES MALHEUREUSES VACHES NILOTIQUES
John Bull. — Dépêchez-vous, chiens de Fellahs, paresseux paysans
oIL notre Vallée du Nil. Courrez vite à nos champs fertiles et coupez
ointes les herbes fraîches que vous y trouverez et revenez de suite pour
konner à manger à nos bêtes bien aimées. 11 faut les engraisser afin
pa’elles puissent nous nourrir de leur lait délicieux. Voyons! vous
«f êtes pas encore de retour ? Goddem ! vous allez sentir les coups de
mon fouet.
Les Fellahs. — Non, non, ne nous bats pas ; nous exécuterons tes
oidres avec empressement; nous connaissons ta cruauté, la scène
droyable de la flagellation et de la pendaison de nos frères de
nchewây est encore présente à nos mémoires. (A part). Au jour
grand jugement. Dieu te châtiera. (Z/s courent aux champs et
■iennent chargés de bersim, herbe égyptienne*. Es-tu content, ô
A lin Bull ?
îohn Bull. — Oh! Yes. Très content, (aux Anglais) Allons, mes
ives enfants britanniques, attaquez-vous aux mamelles de ces trois
n-J ’hes grasses, sucez autant de bon lait que vous pourrez et envoyez
• t ce qui reste à vos frères du Royaume-Uni.
Le grand Fellah (voyant ses enfants nourrir les bêtes que les envahis-
irs épuisent, dit). — Mais ces vaches, ô John Bull ! ne t’appartiennent
î ; elles sont à nous. Ce sont la Haute-Egypte, la Basse-Egypte et le

Soudan qui les élèvent pour nous nourrir, nous, leurs paisibles habitants.
John Bull (fièrement). — Mais, ces contrées que tu viens de nommer
forment la Vallée du Nil que nous avons conquise par notre épée,
voilà un quart de siècle.
Le grand Fellah (ironiquement). — Par votre épée... dis plutôt par
l’or anglais que vous avez donné aux Bédoins, alliés d’Arabi-Pacha qui
l’ont trahi à Tel-el-Kebir et vous ont livré notre patrie presque sans
coup férir. Voyons, éloigne tes fils de nos bêtes et laisse-les nourrir
ceux qu’elles virent naître et grandir.
John Bull — Va-t-en, vieux Fellah, et laisse les fils d’Albion jouir
de leur conquête. L’Egypte et le Soudan sont à nous aujourd’hui et je
défie les armées d’Orient et d’Occident de nous les enlever.
Le grand Fellah. — Et Allah, le Dieu des armées, le défles-tu aussi ?
John Bull. — Dieu est Anglais, autrement il ne nous aurait pas
accordé la victoire sur vous et il ne fera triompher aucun peuple sur
nous (il chante) « God save the king ».
Le grand Fellah. — Tu blasphèmes, ô infidèle, Dieu n’est pas un
homme, Dieu est notre créateur; il ne peut donc être ni Anglais, ni
Arabe : il est le Roi des Rois, le Tout-Puissant qui récompense les bons
et châtie les méchants. C’est pour nous faire expier nos péchés qu’il
nous a livrés à votre tyrannie ; mais notre sincère repentir va nous
attirer sa clémence et sa miséricorde. Attendez, attendez, ô fils d’Albion !
Le jour de la vengeance divine est proche : j’en vois briller l’aurore. Ne

PARIS IMP.G. LEFEBVRE. 5 &7 RUF CLAUDE ŸELLEFAUX.

Tirage justifié : 15.000. — Le Gérant : G. Lkfebvrk

T. S. V. P.
 
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