Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel (1.1903-1904 (Nr. 1-28))

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Un grand jardin d'abord. A gauche, line
maison commode, confortable et superbe à
la fois. Un mur semble indiquer plutôt une
usine, mais voici l'immense toit de verre qui
révèle l'atelier dont nous franchissons l'en-
trée. De-ci de-là, d'innombrables moulages,
toutes les parties du corps, comme dans la
clinique d'un chirurgien qui démonterait

terre molle, sur laquelle les voiles humides
s'étendent, s'arrondit en formesvoluptueuses.
Si quelque main complaisante lève la toile
appliquée sur la glaise, vous découvrez les
petits poèmes charnels ou les puissantes
compositions, les formes enlacées, les han-
ches aux belles courbes, les baisers, le peu-
ple en joie, les danses, toute cette joie d'être,

J. Lambeaux, sculpteur!

sans cesse, pour la bien connaître, la méca-
nique humaine : des tètes, des bras, des
jambes, des torses, des crânes, pris sur
nature, le plâtre collé à vif sur des modèles
d'une variété étonnante. Dans l'atelier même,
quantité d'oeuvres, les unes connues déjà, les
autres inédites, achevées ou simplement
ébauchées. La plupart sont couvertes. La

Fragment des « Passions humaines ».

de vivre, d'aimer, animée par la main réa-
liste d'un artiste que la renommée a caracté-
risé avec une juste précision en l'appelant le
Jordaens de la sculpture.

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Nulle part ailleurs que dans cet atelier, oii
se renouvelle l'existence artistique des grands