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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0198

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d'

Athanase Kirchere.

ISS

Leur habit est très modeste, & rem-
pli de gravité, comme vous le pourrés
voir ; puisqu'il les couvre si bien, qu'on
ne iç2uroit rien voir que leur face ;
pleut à Dieu qu'en beaucoup de lieux
de l'Europe les femmes en voulurent
faire de mesme, on n'en verroit pas
tant qui perdent si souvent leur pudi-
cité quelles font! les testes de ces fem-
mes, (sur tout celles des nobles &des
autres qui demeurent à la cour) sont
toutes entourées & envelopées de
bandes grêlées de perles & de dia-
mans, dont le brillant esclat donne des
attraits merveilleux à ces visaaes. Leurs
robes qui sont toutes parsemees de
sseurs, d'oysèaux, & d'autres figures,
vontpresque jusques à terre, de saçon
neantmoins qu'elles ne couvrent pas

les plus beaux charmes de leurs per-
sonnes, qui sont leurs pieds. Au reste
pour les divertir, & pour adoucir la
longueur de leur retraitte, on leur don-
ne des Chats, des oyseaux, & tout
autre sorte dedivertisïèmens, qui leur
tienent lieu, & suppléent au deffàut
des douceurs de la compagnie. Voy-
la ce que j'ay bien voulu mettre icy
pour contenter parfaittement la curio-
sité du Lecteur touchant ce sùjet. j'ay
voulu luy donner encore la figure de
l'habit que portent ces nobles Chinai*
fes, comme aussi de celles qui servent
dans le Palais Royal, que nos PP.
m'ont envoyée : parceque c'est une
chose curieuse à voir & digne de re-
marque.

C h a p. X.
T)e lafaçon avec laquelle nos Itères fe comportent pour convertir
les Chinois.


E ne fais pas difficulté de croi-
; re, que s'il y a jamais eu d'Estat
bien policé , ou de Monarchie
bien réglée dans le monde, l'Empire
de la Chine peut se venter d'avoir cet a-
Vantage par dessiis tous les autres,& que
son gouvernement est le plus juste (sé-
lon les maximes & les principes de la
Politique & de laraison.) On n'a qu'a
considerer les reglemens qui y sont,
&: voir Tordre admirable qu'on y ob-
sèrve pour estre de mon sentiment, &
pour dire que sa police est si admira-
ble & son ordre si beau, qu'il ne sè
peut rien voir de mieux dans le mon-
de , & qu'il semble en un mot que
c'est la Politique mesme qui le gouver-
ne par sês loix. En effet tout y est si
bien réglé que rien ne s'y fait que par
l'organe & le commendement ides Sa-
ges & des sçaïaîits, qui ont l'intenden-
ce des affaires & le gouvernement de
cet Estat, Sdesquels n'eslevent jamais

personne aux charges ny aux dignités
de l'Empire, qu'ils ne les ayent premie-
rerement jugés capables de remplir ces
offices, & qu'ils ne les ayent fait très
rigoureuiement examiner par les plus
do&es qu' ils peuvent trouver, qui
sans aucune consédération de rang, de
condition, ny de naislànce, &sansa-
voir esgart à ce qu'ils sont, ny a la fa-
veur qu'ils en pourroientavoir, jugent
equitablementde ce qu'ils sçavent, &
en font un fidelle raport à ceux qui les
doivent eslever aux charges qu'ils de-
mendent, lesquels jugent la dessiis &
leur accordent ce qu'ils désirent (s'ilsle
méritent) ou la leur resusent s'ils les en
jugent incapables j desorte que c'est u-
ne maxime estroitement obsorvée par-
my eux , que les plus habilles en Do-
ctrine , & en Politique doivent estre
eslevés aux plus hautes dignités de la
République, & qu'on leur doit don-
ner les premières places de i'Estat;
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