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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0285

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230

La C h i n

E

Les mer-
veilletises
proprie-
tés de
certaines
monta-
gnes.

des Montagnes avec le me/me foin que les
Astrologues confiderent les affres, que les
Chyromanciens regardent les lignes de la
main, & que les Phisionomistes obferVent
les trais & les lineamants du Vifage (ci quoy ce
peuple eft fort attaché). Cette nation fuperfi-
tieufe ejl fi adonnée à Jes daines obferVations,
qu elle en Vientjusqwsala folie: fay toujours
creu que ce délire nejloit que l'invention d'un
certain Œbilofopbe, lequel inventa cette fot-
tije • afin d'injfirer a tout le peuple de plus
tendres fentimens, © une plus grande pieté
pour les morts, © les obliger à les fecourir
plus promptement par leurs osfrandes. Les
montagnes de la Chine font prejque toutes
habitées & occupées par des bourgs, & des
grands villages. Tous ces lieux eflevés font
très diVertisfants & très agréables à la Veu 'è,
à caufe des grands © des beaux fepulchres
dont ils font couverts, comme aufsi à raifon
des pdjlurages & de l'agréable Verdure qu'ils
ont Jur les couteaux de leur s colines, & par-
ceque le foin & le travail des Chinois ne
foujfrent point\que rien fit inculte dans leur
païsjdufii applanijfent-ûsles montagnes pour
y faire du ris, & n'en laisfent pds une qu'ils
nunifsent, pce nejl quelle fit charmante &
agréable, & dont les bois, la Verdure, &. la
dtlpofttion leur paroijfe digne d'aVoir une
Idole & un temple magnisique pour ïy met-
tre. Cejl dans ces lieux que les facr locateur s
bûflisfent leurs monajîeres. Il y a une certai-
ne nation de gens dans le plus fecret de ces
lieux e fartés, laquelle vit là dedans fans e-
slre aucunement fujeteaux Chinois.
On dit tant de chosès, & on racom-
te tant de raretés des montagnes de la
Chine, que s'il est vray ce qu'on en dit ,il
ne faut pas douter, qu'elles nepuissènt
passèr pour des prodiges & des mer-
veilles de la nature. Il y en a quelques
unes d'une si excessive hauteur , que
l'air y est tousjours serain, d autres qui
sont tousjours couvertes de brouillards
& de nues. On en voit quelques unes,
qui ne produilènt que des herbes sasu-
taires, 8c des plantes qui ne quitent ja-
mais la verdure j Celle de ssueyu porte

Illustrée
des pierres de toutes façons, sçavoir de ^f£°de
petites & de grandes.lesquelles lont tou- Quey»*
tes d une rorme cubique ou quarree ; ce quarrce>-
qui est un miracle delà nature, sembla-
ble à celuy que j'ay racompté dans mon
Monde Sousterrain d'une des monta-
gnes de Calabre. (Paoh, qui est un mont fjj^J
de la Province de ^Xevji, lequel porte la montage
figure d'un Coq, fait tant de bruit (Iors form^6
que la tempeste s approche) qu'on en- Co^d
tend son murmure de trente stadesmous Bruit-
en dirons la raison ensuitte. Olaus Ma*
gnus ditlemesmedansson histoire Sep-
tentrionale de certaines montagnes^qui
sont dans la mer qu'il appelle Botnique.
C'est une chose digne d'admiration U
de voir ce que les Horofcopes Chinois ra- \é^\i(r
comptent du mont Cio 3- ils disènt qu'il y ches<||
a à son sommet une pierre delà hauteurtenlpe
de cinq perches, & que dans le Royau-
me de hokien, il y en a une autre laquelle
sembîe dansor à proportion que la tem-
peste s'approche ; de sorte qu'on diroir,
que c'est un Cyprès que le vent agite,&
fait plier de tous costés. On donne pour
railon de ce-cy (supposé que la chosè ràiso"
loit véritable ) que c'est un effet des
vents, qui estant enfermés dans les con-
cavités de la terre,font d'estranges & des
violants efFors pour sortir de ces lieux
sousterrains, & revenir en liberté ; mais
comme le bas du rocher est comme se-
paré de la terre,il arrive aussi que le vent
venant à rencontrer cette partie allés
libre, pousse par là, & agite de la façon
cette lourde masfe de pierre. Pour ce ^^gr
qui est du temps de la tempeste,auquel pest^
cela arrive, je dis que cela ne se fait de
la sorte, que pareeque le vents vienent
à poussèr une excessive quantité de va-
peurs, & d'exalaisons, qu'ils avoient ra-
malsées dans les concavités des monta-
gnes , par les fentes & les trous de la
terre j desorte que , venant à trouver
un air plus froid que celuy qu'elles a-
voient eu jusques alors, elles forment
la tempeste, suseitent les orages, & cau-
sènt mesmes les esclairs, les foudres, &
les

On

donne

oie
 
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