CHAPITRE II
L'ATELIER DU DIPTYQUE DIT DU TRÉSOR DE SOISSONS
Les plus anciens diptyques gothiques sont les plus parfaits. — Modèles que fournissaient
aux ivoiriers la peinture et l'imagerie ; les tympans des portails et les retables. — L'atelier ;
le maître et le prototype, les ouvriers et l'édition. — Usage des diptyques.
Les pièces-type de l'atelier du diptyque dit du Trésor de Soissons ; diptyques de Pétrograd
et de la galerie Wallace et feuillet Salting. — Somptuosité du décor. — Scènes de la Passion ;
noblesse du style; recherches de grandeur dans l'ordonnance des sujets et dans leur détail.
— Scènes de l'Enfance du Christ; diptyque du Vatican. — Premières faiblesses ; diptyques
du Victoria and Albert Muséum et de Berlin. — Composition moins claire ; tendance au
joli ; déformation du décor architectural. — Essais divers; le triptyque du Victoria and Albert
Muséum. — Ses abrégés. — Ivoiriers et peintres ; le triptyque de Lyon.
Le déclin. — Travaux d'ouvriers moins adroits ; morceaux attardés ou contrefaçons dans
des ateliers rivaux. — Imitations à l'étranger; les diptyques du British Muséum et de la gale-
rie Wallace.
I
ORDONNANCE DES DIPTYQUES. — LEUR USAGE. — L'ATELIER. —
LES PIÈCES-TYPE
Vers le moment où, aux Vierges du Victoria and Albert Muséum et du Louvre,
aux premières plaquettes aussi, se dégagent certaines des formules qui devaient
défrayer pendant plus d'un siècle les ateliers d'ivoiriers, apparaissent les
diptyques. C'est sans doute au dernier quart du xme siècle qu'il faut placer les
plus anciens qui nous aient été conservés de l'époque gothique, mais, chose
étrange, alors que, pour la formation du type de la Vierge et de celui des pla-
quettes, de longs tâtonnements se laissent apercevoir, du premier coup le type
définitif du diptyque est trouvé et le même atelier qui les imagina en créa
aussi les plus parfaits modèles.
Durant la période prégothique, des plaques d'ivoire avaient été taillées pour
former diptyque ; chacun connaît les diptyques consulaires, et d'autres plaques
s'étaient fait pendant plus tard, aux deux faces d'une reliure par exemple ; mais
L'ATELIER DU DIPTYQUE DIT DU TRÉSOR DE SOISSONS
Les plus anciens diptyques gothiques sont les plus parfaits. — Modèles que fournissaient
aux ivoiriers la peinture et l'imagerie ; les tympans des portails et les retables. — L'atelier ;
le maître et le prototype, les ouvriers et l'édition. — Usage des diptyques.
Les pièces-type de l'atelier du diptyque dit du Trésor de Soissons ; diptyques de Pétrograd
et de la galerie Wallace et feuillet Salting. — Somptuosité du décor. — Scènes de la Passion ;
noblesse du style; recherches de grandeur dans l'ordonnance des sujets et dans leur détail.
— Scènes de l'Enfance du Christ; diptyque du Vatican. — Premières faiblesses ; diptyques
du Victoria and Albert Muséum et de Berlin. — Composition moins claire ; tendance au
joli ; déformation du décor architectural. — Essais divers; le triptyque du Victoria and Albert
Muséum. — Ses abrégés. — Ivoiriers et peintres ; le triptyque de Lyon.
Le déclin. — Travaux d'ouvriers moins adroits ; morceaux attardés ou contrefaçons dans
des ateliers rivaux. — Imitations à l'étranger; les diptyques du British Muséum et de la gale-
rie Wallace.
I
ORDONNANCE DES DIPTYQUES. — LEUR USAGE. — L'ATELIER. —
LES PIÈCES-TYPE
Vers le moment où, aux Vierges du Victoria and Albert Muséum et du Louvre,
aux premières plaquettes aussi, se dégagent certaines des formules qui devaient
défrayer pendant plus d'un siècle les ateliers d'ivoiriers, apparaissent les
diptyques. C'est sans doute au dernier quart du xme siècle qu'il faut placer les
plus anciens qui nous aient été conservés de l'époque gothique, mais, chose
étrange, alors que, pour la formation du type de la Vierge et de celui des pla-
quettes, de longs tâtonnements se laissent apercevoir, du premier coup le type
définitif du diptyque est trouvé et le même atelier qui les imagina en créa
aussi les plus parfaits modèles.
Durant la période prégothique, des plaques d'ivoire avaient été taillées pour
former diptyque ; chacun connaît les diptyques consulaires, et d'autres plaques
s'étaient fait pendant plus tard, aux deux faces d'une reliure par exemple ; mais