Cinquième Année
FONDATEUR
Directeur et Rédacteur en Chef
J. SANUA ABOU NADDARA
43, Rue Richer, PARIS
B'^lmonsrf b'Wbou ^abbara
Adresser toute communication à la direction du journal.
y N° 2 —.Juillet 1903.
ABONNEMENTS :
Un An...!5r»
• Avec le Journal d'Ahou
Naddara et L'Attaw«dod. 26 »
S. M. VICTOR EMMANUEL III A PARIS
C'est avec une joie profonde que nous saluons le roi d'Italie,
S. M. Victor Emmanuel III, venant rendre visite à la France. Le 16
juillet igo3 est une date mémorable : car elle marque la fin d'un
malentendu regrettable qui, exploité habilement par Bismarck et Crispi,
sépara pendant de longues années ces deux sœurs si bien faites pour
s'entendre et se servir mutuellement : La France et l'Italie, ces deux
sœurs vaillantes et nobles qui avaient combattu ensemble et mélangé
leur sang sur de glorieux champs de bataille.
Un étroit rapprochement s'est opéré entre elles et maintenant elles
marchent la main dans la main vers de brillantes destinées. Cet heureux
résultat, que la France va célébrer avec enthousiasme pendant ces
quatre jours de fête du 16 au 19 juillet, est dû à l'habileté, à la sagesse,
à des hommes d'État qui représentent ces deux pays, notamment
S. E. M. Delcassé, Ministre des Affaires Etrangères en France et
S. E. le Cte Tornielli, Ambassadeur de S. M. le Roi d'Italie à Paris.
Au milieu de l'allégresse générale, les noms de ces deux habiles
diplomates doivent être gravés dans tous les cœurs. Cette union franco-
italienne est beaucoup leur œuvre. Que la gloire en retombe sur eux!!!
Notre ode italienne à Sa Majesté.
Italiani gentilissimi,
Permettete a Abou Naddara
D'accordar sua lira e sciogliere,
Nella lingua vostra eara,
Dolce un carminé a Vittorio
Emanuele, il buon Sovrano
Che ben presto vedrem giungere
A Parigi salvo e sano.
Caro Re, mia Musa egizia
Ognor lieta t'ha cantato
E in Europa, in Asia e in Africa
ll Tuo nome ha celebrato
Piu di Te, qual Rè mai mérita
Lalta laude del cantore?
Saggio sei, giusto e magnanimo
Bella hai l'aima e niiro il core.
DANS LA VALLÉE DU NIL
Lettre d'un diplomate britannique :
Londr< s, 25 juin 1903.
Vénérable Cheikh Abou Naddara,
Me voici de retour et je suis extrêmement satisfait du séjour prolongé
que je viens de faire dans votre belle Vallée du Nil.
Grâce aux leçons d'arabe que vous avez bien voulu me donner pen-
dant les quatre étés que j'ai passés à Paris, j'ai pu, au Soudan comme
en Egypte, causer avec les indigènes, m'en faire entendre et comprendre
tout ce qu'ils me disaient.
En me présentant à eux, je disais : Ana A mericani (Je suis Américain),
car s'ils avaient soupçonné ma nationalité anglaise, je n'aurais pas pu
PARIS. IMP. G. LEFEBVRE. 5 & 7,RUE CLAUDE VELLEFAUX.
Colla Tua Regina angelica,
•Diva imago del Grand Ente,
Vieni in Franeia per far visita
Alt' illustre Présidente
Della Gallica Republica
Onde stringer piui bei nodi
Dell' affetto dei duc popoli
E ammirarne i dotti e i prodi.
I Francesi oggi preparano
Per la Tua Maestà Reale
Accoglienza brillantissima
Nella loro capitale
Del Tuo amor lor core palpita,
L'alma lor Ti benedice.
ll tuo viaggio fia magnitico,
Triomfal, lieto e felice.
Abou Naddara.
Voir à la 2* 1 âge nos vers franco-italiens ù la Lyre garibaldienne nogentaise.
LA TURQUIE ET ZANZIBAR
Nos chers confrères de Constantinople nous annoncent que l'Emir
de Zanzibar, qui s'était rendu en pèlerinage à la Mecque et à Médine,
a transmis de cette dernière ville un télégramme en arabe à S. M. 1. le
Sultan, exprimant sa fidélité et ajoutant qu'il a fait des prières pour
la prolongation de la vie et l'exaltation de la gloire de Sa Majesté.
S. M. I. le Sultan a répondu par un télégramme dans lequel II exprime
Sa haute satisfaction des sentiments de l'Emir et du pèlerinage qu'il a
fait aux Lieux Saints de l'Islamisme.
Nous sommes heureux de voir S. II. Essayed Ali suivre les nobles
traditions de ses prédécesseurs, qui tous, dans les lettres que, comme
lui, ils nous adressaient, nous parlaient toujours avec amour et respect
de l'Auguste Khaliph de l'Islam. Essayed Hammoud, son père, d'heu-
reuse mémoire, nous chargea en 1897, par une lettre officielle que nous
conservons précieusement, de déposer aux pieds du Trône Impérial ses
hommages et ses félicitations des victoires de son armée dans la der-
nière guerre.
Que Dieu rende indissolubles les liens d'amitié qni unissent les cœurs
des Souverains de l'Orient.
Abou NaddaKa.
obtenir leur confiance et n'aurais eu qu'à rougir devant eux de la trop
grande justesse de leurs doléances. Les représentants civils et mili-
taires du gouvernement britannique sont bien, hélas! tels que vous me
les avez dépeints, et non contents d'exploiter les habitants et de s'enri-
chir à leurs dépens, ils prennent plaisir à les humilier en toute
occasion.
Comme vous me l'aviez dit, dans ces contrées, la Turquie est consi-
dérée comme la Puissance souveraine, la France comme la Puissance
amie et l'Angleterre comme la Puissance dévorante.
J'ai passé quatre mois au Caire en contact journalier avec les indi-
gènes; car je désirais vérifier par moi-môme, en pénétrant dans la vie
intime de ce peuple, la nature de son opinion et é daircir ce doute:
Le Gérant : G. Lefebvre
T. S. V. p.