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L' Univers musulman — Paris, 1907

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https://doi.org/10.11588/diglit.62029#0001
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L'UNIVERS MUSULMAN

Cette réussite est due à la générosité de Notre Bien-Aimé Padis-
chah qui, dans une large conception de progrès, pourvoie large-
ment à l'entretien des fabriques de Héréké, afin de conserver,
dans le pays, la merveilleuse industrie des tapis qui honore son
vaste Empire. D'ailleurs, tous ceux qui sont attachés aux fabri-
ques de Héréké, petits ou grands, Musulmans ou Chrétiens, for-
ment des vœux pour la santé et la prolongation de Notre Bien-
Aimé Padischa, dont la paternelle et si prévoyante bienveillance
fait vivre et prospérer ces braves gens dans le travail et l'honnê-
teté. Théodossia.

MON SALUT A CONSTANTINOPLE
Salut Constantinople, astre resplendissant du Bosphore,
auguste siège de la Seigneurerie et paisible foyer de la félicité !
Salut Ottomans, hommes hospitaliers, droits et justes !
Salut, Ottomanes, femmes honnêtes, pieuses et intelli gentes
Salut, intrépides soldats et marins hardis, valeureux défen!
seurs de l'Empire du Grand Abd-ul-Hamid !
Et vous, profonds penseurs, écrivains éminents et poètes
exquis de l'Islam, recevez mon salut respectueux !
^.Quant à mon salut parfumé d'amour, d'estime et de vénération
au digne successeur du grand Prophète, commandeur des
Croyants et Empereur des Ottomans, c'est ma muse d'Egypte
qui le présentera à Sa Majesté.
Salut ! salut, ô magnanime
Abd-ul-Hamid Ghazy Sultan !
Salut ! salut, Khalif sublime
De l'Univers mahométan !
Que Dieu, que Tu nous représentes,
O Commandeur de valeureux,
T'accorde des longs jours heureux
Et des victoires éclatantes !
Que la paix soit donc avec vous tous et que le Très Haut
répande sur vous le trésor de ses célestes bénédictions !
Ah ! que j'envie les habitants fortunés de la capitale Otto-
mane ! Ils réjouissent leurs yeux en voyant chaque vendredi
leur souverain bien-aimé ; ils charment leurs oreilles en écou-
tant les notes harmonieuses de son hymne et de sa marche, et
ils manifestent leur amour pour Lui en l'acclamant avec
enthousiasme.
. Que le Tout puissant le leur conserve et ne les prive jamais
de sa vue !
: Constantinople! Constantinople ! Aucune langue ne pourrait
te dire combien je te chéris !
Je soupire apres toi comme le jeune poète soupire après sa
bien-aimée absente et mes yeux te cherchent comme les yeux
de l'aveugle cherchent la lumière.
Pourtant ta radieuse image est imprimée dans ma prunelle et
ton amour ardent occupe mon cœur.
Seigneur! avant d'appeler mon âme aux pieds de ton trône de
clémence et de miséricorde, accorde-moi la grâce de revoir la
glorieuse cité impériale. Je l'aime tant, qu'elle brille devant mes
yeux le jour et apparaît la nuit dans mes rêves.
Ah ! qu'elles ont été courtes mes visites à cette ville incom-
parable ! Je ne les oublierai jamais. Leur doux souvenir est
toujours présent à ma mémoire ; il m'inspire des notes suaves
pour célébrer l'hôte auguste de Yildiz et chanter ses louanges.
Où me transportes-tu, ô ma fantaisie orientale ?
Est-ce sur les ailes de la pensée que je me sens emporté au
beau pays favorisé par l'Eternel ?
Où suis-je ? Ah ! dites-le moi, vous, fils magnanimes d'Osman !
« Tu es sur les rives fleuries du Bosphore, me répondent-ils.
Oui ; c'est le poétique Bosphore qui s'étend devant toi enlacé
tendrement par les côtes d'Europe et d'Asie. »
Est-ce une vision ou une réalité ?
Que Dieu bénisse mon imagination, quoique les joies qu'elles
m'accordent soient passagères ?
Salut, Bosphore, mer enchanteresse et magique miroir du ciel
étoilé. Le Soleil et la Lune t'aiment et se baignent voluptueu-
sement dans tes eaux limpides en s'illuminant de rayons dorés le
jour et de clarté argentine la nuit.

Tu me rappelles mon Nil, ô Bosphore, mon Nil qu'hélas! je
ne reverrai plus, mon Nil aux bords duquel, avant mon exil, j'ai
chanté la gloire des Khalifes et l'héroïsme de leurs guerriers
invincibles.
Ne m'éloigne pas du Bosphore, ô ma pensée, et laisse-moi
contempler les palais splendides et les coquettes villas qui la
bordent.
O Dieu, si c'est un rêve, daigne le réaliser et je jure par ton
nom sacré que je continuerai à plaider plus vaillamment que
jamais la juste cause de ton élu et de sa nation.
Approche-toi, brave kaykdji, et prends-moi dans ta jolie
gondole turque. Promène-moi le long de ces rives poétiques et
tâche de suivre discrètement les barques des couples amoureux.
J'aime admirer le Créateur dans ses belles créatures. Les
visages angéliques et les chansons d'amour me rajeunissent et
m'enivrent.
Il est permis d'aimer les belles ; aucune loi ne le défend ; car
Dieu donna la femme à l'homme pour parsemer sa vie de roses
et de jasmins.
Echangez donc, ô tendres amoureux, des regards passionnés,
des doux sourires et des baisers ardents ; car le temps de la
jeunesse passe vite et ne reviens jamais.
La femme est notre seul bonheur,
Le charme de notre existence ;
Elle est l'amour de notre cœur,
De notre âme, elle est l'espérance.
Pour moi, la femme est un ange
Doux, gracieux, gentil et bon,
Et c'est l'homme, hélas ! qui la change,
Par son inconstance, en démon.
Voyons, Cheikh, me dit mon cœur, ne nous rappelle pas l'épo-
que heureuse où une tendre gazelle aux yeux doux me faisait
palpiter d'amour. J'ai déjè dit adieu à ces joies célestes que le
mortel goûte sur cette vallée de pleurs. Retire tes regards de
ces couples qui rêvent de caresses voluptueuses et dirige-les
vers Yildiz, le splendide palais impérial, dont la gracieuse sil-
houette brille dans les eaux bleues du Bosphore. Contemple ce
château majestueux, ô Abou Naddara, et salue son Auguste
Maître qui daigne t'accorder tant de bienveillance et tant de
sollicitude !...
Au nom du Maître de l'Univers qui aime, protège et bénit
tous ceux qui marchent dans le sentier de la rectitude, je te
salue, ô magnanime Abd-ul-Hamid, glorieux Commandeur des
Croyants sur qui les enfants de la vallée du Nil mettent toute
leur espérence !
Daigne agréer, ô Padischah bien-aimé, les hommages res-
pectueux qu'au nom de mes compatriotes, je dépose aux pieds
de ton trône de justice et de clémence !
Seigneur, créateur des cieux et de la terre, étends ta puissante
protection sur cette Turquie vers laquelle sont tournés les yeux
des millions des fidèles de l'Empereur des Ottomans ! Ne sont-
ils pas tous égaux devant ce monarque qui les guide dans la voie
du progrès et de la civilisation ? Oui ; le Sultan aime toutes ses
populations sans distinction de race ni de culte, pourvu qu'elles
le suivent dans l'âpre sentier de la vertu et de l'honneur.
Pourquoije célèbre Abd-ul-Hamid, me demandent Ses envieux?
Parce que j'admire en lui la sagesse, la grandeur d'âme et
l'amour du bien public. N'est-il pas le successeur de ces glorieux
souverains de l'Islam qui ont su gouverner, combattre et prier
tout ensemble ? Grâce à lui, l'esprit de concorde et de fraternité
règne entre les Ottomans des différents cultes et de religions
diverses. Voici pourquoi il est universellement aimé.

Quitte le Nil, muse chérie,
Et viens chanter en vers charmants !
L'amour des fils de ta patrie
Pour l'Empereur des Ottomans.

Car d'Abd-ul Hamid, l'existence
Est précieuse aux Ottomans.
Heureux de leur progrès immense.
Sont tous les bons Musulmans.

Dis combien ton humble poète
Aime le Sultan glorieux.
Dis combien mon cœur lui souhaite
Et par milliers des jours heureux.

Seigneur, Dieu de miséricorde,
Exauce les vœux de mon cœur
A tou représentant, accorde
Santé, prospérité, bonheur !
Abou Naddara.

Le Directeur-Gérant : Abou Naddara.

ÊPINAL. — TYP. & L1TH. KLEIN & G"
 
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