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L' Univers musulman — Paris, 1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.62030#0014
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L'UNIVERS MUSULMAN

m'entendre décrire Constantinople la magnifique — et, du
Bosphore, les rêves poétiques, — « Glorifie-nous ton Auguste
Sultan, bon cheikh, dit un gros berlinois, et je paierai deux
bouteilles de chan^pagne » — « Et moi, je paierai les gâ-
teaux, dit sa compagne. — Nous aimons beaucoup le Mo-
narque Ottoman ; — il est le grand ami du peuple allemand.
-— « Sa Majesté, dis-je, aime toutes les nations de la terre —-
son amour de l'humanité est vraiment sincère. — Le grand
Abd-ul-Hamid qui, depuis trente-deux ans, — règne sur le
vaste empire ottoman, — est le successeur de Mahomet, le
divin Prophète. — Il est aussi sur la terre, de Dieu le Re-
présentant honnête. — Il est aimé, admiré et respecté par les
trois cents millions de Musulmans — du globe qui l'appel-
lent : « Le Commandeur des croyants. » — Pour Ses fidèles
sujets, nuit et jour, Il travaille. — Il aime la paix et ne craint
pas la bataille — D'ailleurs, des guerriers du monde, le sol-
dat turc est le premier, — qui aime son Souverain, obéit ses
chefs et, de la victoire, connaît le sentier — J'ai eu la for-
tune d'entendre Sa douce voix et de contempler Son Auguste
visage — et de déposer aux . pieds de Son trône mes respec-
tueux hommages. — Comme tous ceux qui ont eu un pareil
honneur, - — j'ai dit, en sortant de sa radieuse présence :
« Le bien-aimé Padisschah est un incomparable charmeur.
— « L'armée turque est indomptable — et sa marine est for-
midable. — : N'espérez plus, ô Puissances d'Occident — de
partager un jour parmi vous l'Empire Ottoman. — Cet Em-
pire est aujourd'hui plus solide — que notre grande Pyra-
mide. — C'est Abd-ul-Hamid, l'invincible Lion, — qui le
garde et fait le bonheur de Sa nation. — Cet Auguste Kha-
liphe de l'Islam, je l'aime ; — Il est pour moi la clémence
même. — 11 est sage, juste et tolérant — et fait le bien au
chrétien, au Juif, au Musulman !
Le gros berlinois, alors, débouche les deux bouteilles de
champagne — et, des gâteaux exquis, nous offre sa gentille
compagne, — On mange et on boit à la santé de l'Empereur
des Ottomans — qu'aiment les Souverains et chefs d'Etats
d'Orient et d'Occident.
SCÈNE III
La scène change encore de mon rêve ; — mais cette fois,
elle est très brève. — De Constantinople, c'est la belle sta-
tion. — Seigneur, répands sur cette capitale de l'Islam, Ta
bénédiction ! — Accorde à ses habitants Ta divine Provi-
dence, — afin que leur prospérité soit immense ! — Dignes
de Ta protection sont les Ottomans ; — ils sont si gentils,
si hospitaliers, si bienveillants -Exauces mes vœux de
longévité pour leur Souverain magnanime — que l'amour
de la justice et de l'humanité anime !
Et maintenant, voici venir devant' moi, — des amis dignes
de confiance et de foi. — Un estimable envoyé d'en haut
était à leur tête — qui, comme eux, la bienvenue me sou-
haite — dans son langage turc si gracieux — qui doit être
l'idiome des Anges des Cieux. — Et tous m'accompagnent
au Khédivial Palace Hôtel, où depuis longtemps vont tous
mes compatriotes — car ses chambres sont belles, sa table est
bonne et très modérées sont ses notes.
SCÈNE IV
Voici la scène dernière — de ce rêve extraordinaire — qui
occupa toute ma nuit — et dont le souvenir me charme et
me réjouit. 1— Cette scène a lieu au Palais Impérial de Yil-
diz, mot turc qui signifie « Etoile ». — La journée est belle
et l'astre du jour d'aucun nuage se voile. — Les grands per-
sonnages de la Cour font à leur humble poète oriental — un
accueil vraiment cordial. — Cet accueil fut pour moi un
bon présage. — Du succès aura donc mon voyage. — Con-
naissant mon affection et mon dévoûment — envers leur Au-
guste Maître, le Sultan, — ils m'ont dit que du Puissant suc-
cesseur du Prophète — la santé est parfaite,. — et que, Sa
Majesté Impériale daigna exprimer Sa satisfaction — de
-l'arrivée de l'ami sincère de Sa nation. — En son nom im-
périal, ils m'ont invité à assister, du Selemlik, à la cérémo-

nie — pour contempler Sa noble figure par le Très Haut bé-
nie — « Vous ôtes, dirent-ils, l'hôte de Sa Majesté ; — Voue
méritez cette insigne faveur par votre constante fidélité ». —
Cette invitation flatteuse — secoua mon âme rêvêuse. — Je
me suis donc réveillé— tout émerveillé — J'ai pris sur mon
rêve quelques noter — pour le relater à mes amis et compa-
triotes ; — et j'ai invoqué la sainte bénédiction du Ciel —
sur le grand Khaliphe de l'Islam, le Monarque élu des fils
d'Ismaèl.
Réalise, ô Tout-Puissant ce rêve de ton esclave, — et ta
louange célébrera — Abou-Naddara.

L'Instruction publique en Turquie

L'Ikdam constate la progrès qu'a fait l'instruction publique en
Turquie depuis l'événement au trône de S. M. I. _le Sultan, De
nombreuses écoles primaires et secondaires ont été fondées, La
Capitale a été dotée d'écoles d'enseignement supérieur et décotes
normales, agricoles et professionnelles.
Le nombre des personnes sachant lire et écrire a augmenté.
Notre confrère croit cependant que l'on doit faire profiter davan-
tage la population rurale de ce mouvement, en fondant des éco-
les primaires dans les villages. Car il est hautement important
au point de vue de l'économie du pays que des enfants des cul-
tivateurs soient plus ou moins instruits.
En Europe, sauf quelques pays, le nombre des lettrés est limi-
té. Dans quelques pays voisins de l'Empire, il y a de 81 à 88 il-
lettrés sur 100.
Le gouvernement Impérial ne ménage aucun effort pour aug-
menter le nombre des écoles primaires. Il est vrai que ce n'est
pas un problème facile à résoudre. Car il ne s'agit pas seulement
de fonder des écoles, il faut encore trouver des instituteurs. Si
l'on considère que pour 73 enfants, il faut au moins un institu-
teur, on aura besoin pour 800.000 enfants des cultiyateurs, nom-
bre constaté par une statistique, de 11.000 instituteurs.
On ne peut trouver immédiatement tant d'instituteurs, mais
on en formera, en augmentant dans des proportions considéra-
bles- le nombre des écoles normales^ dans les provinces. Il faut
cependant se presser, dit notre confrère, car l'amélioration delà
situation économique de ce vaste pays qui est avant tout agri-
cole dépend de la propagation de l'institution dans les agglomé-
rations rurales.
D'après un relevé, il y a en Roumanie 4.192 écoles pour les
enfants des cultivateurs. La proportion qui est de une école pour
1.600 laboureurs a été jugée insuffisante, et on a décidé d'aug-
menter le nombre de ces institutions de façon à ce qu'il y ait
une école par 800 habitants des campagnes.
Le secret du progrès que fait d'année en aùnée l'agriculture en
Roumanie ne doit être cherché que dans ces écoles. Les facilités
productives de l'Empire ottoman sont de beaucoup supérieures
à celles de la Roumanie.
Aucun effort ne devra donc être, épargné sous ce rapport, car
il s'agit de l'intérêt majeur du pays. C'est une vérité déjà établie,
conclut notre confrère, qu'un champ ensemencé par un cultiva-
teur qui sait lire, écrire et calculer produit beaucoup plus qu'un
champ cultivé par un ignorant.
. --æHHb--
Conseils à un. Prince

Si l'immortel Fénélon a écrit le Télémaque pour montrer aux
princes le sentier de l'honneur et de la vertu, le grand poète
turc Yahia-Effendi, dont les œuvres sont tant estimées, considé-
rées et admirées dans l'Empire ottoman, consacra, un poème
plein de sages conseils dignes d'être étudiés et suivis par tous
ceux dans les mains desquels Dieu met les destinées des peu-
ples.
L'abondance des matières ne nous permet pas de publier ici la
traduction littérale de cette belle poésie turque, nous allons donc
lui emprunter quelques passages pour montrer combien est mo-
rale la littérature ottomane.
Celui qui est né pour commander aux autres doit écouter la
prudence, et tout voir avec les yeux de la justice. Attache-toi
 
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