L'UNIVERS MUSULMAN
« Je pars ce soir, mon cher Alfred, pour Paris, en faisant des
vœux ardents que le Ciel exaucera pour la grandeur et le triom-
phe de l'empire ottoman.
«Avons de cœur,
« Abou-Naddara ».
J'ai revisité Constantinople en 1897, 98, 99 1901 et 1902, et tou-
jours avec un nouveau plaisir, étant chaque fois l'objet de la
haute sollicitude et de la bienveillance impériale.
A. N..
Traduction b vers du cheikh Hufey&iriu sur b perfections de Dieu
Que des louanges et des expressions de reconnaisance envers
Dieu précèdent et terminent sans cesse nos actions ! envers ce
Dieu qui, tout impénétrable qu'il est à l'homme, se manifeste
sans cesse à nous par tout ce qui existe \qui n'a.point de com-
mencement ; que rien n'a précédé ; qui verra la fin de tout, et
qui ne finira jamais. Créateur adorablé, qui a tiré du néant le
jour et la nuit, qui. est le principe de la vie, qui a donné l'exis-
tence à tout ce qui est périssable, comme à tout ce qui est incor-
ruptible : substance pure, dont la puissance a créé les deux
mondes avec la même facilité, la même promptitude - que nos yeux
jettent un regard : intelligence infinie, qui connaît toutes les créa-
tures, même les plus imperceptibles qui rampent sur la terre ou
au fond des mçrs .; qui toujours prête à nous écouter, entend tout,
et pour qui les prières les plus secrètes sont des cris perçants
qui percent ses oreilles attentives. Au milieu des sombres ténèbres
de la nuit, la perspicacité de. sa vue aperçoit le pied de la fourmi
aussi distinctemént que si la nuit était éclairée par le flambeau
du jour. Les deux mondes,, soumis aux lois de sa volonté suprême
ne s'écartent pas même d'une ligne dans le mouvement qu'elle
leur prescrit. L'esprit se trouble lorsquil ose tenter de remonter
vers le principe de cet Etre incompréhensible, qui n'en a point,
et dont la fin nous est également inconnus. La nature de notre
âme, ce rayon que nous tenons de lui, et que nos sens ne peuvent
apercevoir, nous explique le mystère de son invisibilité ; et l'im-
mensité du 'inonde qu'il gouverne nous prouve son existence. En-
fin, Dieu est lui-même le commencement et la fin, l'intérieur et
l'extérieur de' tout. Tout lui appartient, tout vient de lui, tout
est en lui.
Digeon.
—--^Q^ -
M. LE DOCTEUR MIZZI A PARIS
Ce fut pour mes confrères français et moi, une surprise vrai-
ment agréable, l'arrivée à la Ville-Lumière de mon cher et vé-
néré Maître, M. le docteur Mizzi, l'intelligent directeur du Levant-
Hérald le grand journal franco-anglais de Constantinople.
L'éloge de cet éminent publiciste n'est plus à faire. D'autres,
plus autorisés que moi, m'ont précédé. Le Docteur est aujour-
d'hui, aussi connu en Occident qu'en Orient, habile jurisconsulte,
écrivain distingué et polyglotte remarquable. On l'a vu plaider
les causes les plus ardues en français, en anglais, en italien, en
grec, en turc, en espagnol et en russe. C'est le Mezzofanti de
l'Orient. Mes chers lecteurs le connaissent bien. Ils lisent sou-
vent ici des extraits des remarquables articles qu'il publie dans
son journal accrédité.
La grande presse parisienne, ainsi que les publicistes en re-
nom, firent à M. le docteur Mizzi, un accueil chaleureux et cor-
dial et ont été enchantés d'entendre de sa bouche les louanges
méritées, qu'il leur fit, de S. M. I. le. Sultan, qui guide si vail-
lamment ses millions de sujets dans l'âpre sentier du progrès
et de la civilisation.
Notre confrère constantinopolitain n'est pas venu à Paris,
comme tant d'autres, pour se promener au bois de Boulogne,
pour prendre son five o'clock tea musical, à l'Elysée-Palace-Hô-
tel et pour passer ses soirées au théâtre et au concert. Non, il
n'est pas venu uniquement pour cela : le but de sa visite à Par
ris a été scientifique et humanitaire et ses nombreux amis et
moi l'avons sincèrement complimenté. Il est venu surtout pour
étudier le fonctionnement des dispensaires de la Société « L'Œu-
vre de la tuberculose humaine » et s'est entretenu longuement
avec les promoteurs les plus compétents de cette œuvre gran-
diose, qui l'ont invité à leur banquet de 350 couverts. C'est M.
Maujan, sous-secrétaire d'Etat, à l'intérieur, qui présidait com-
me représentant de M. Clémenceau, président d'honneur de cette
Société.
On donna lamarole à M. le docteur Mizzi qui fit un discours
où il célébra la France et la Turquie et leurs souverain et chef
d'Etat et a dit que quoiqu'il n'avait aucun mandat et qu'il agis-
sait en son nom personnel, il était d'avis que cette belle institu-
tion humanitaire ferait bien de fonder une filiale à Constanti-
nople, où les autorités civiles et militaires lui feraient un très
bon accueil et l'Empereur des Ottomans qui est le plus noble et
le plus généreux de |a terre, en serait le plus ardent protecteur.
La voie de la science en Orient, a-t-il dit, • est une voie française,
il ne faut donc pas que d'autres s'en emparent. Il termina son
discours en levant son verre au nom du corps médical ottoman,
à lèurs éminents collègues français.
Naturellement, ^éloquent orateur des rives du. Bosphore, fut
applaudi et. acclamé par l'auditoire select et imposant.
Même en arabe, chers lecteurs, je sens que je ne pourrai vous
exprimer la joie que j'ai éprouvé en assistant au succès de mon
cher confrère et excellent ami, le Docteur Mizzi.
Abou-Naddara.
-«^Hfræs.-
S. M. I. le Sultan Abd-Ul-Hamid^Khan II
L'Empire Ottoman et les Puissances balkaniques
C'est le titre d'une gracieuse brochure publiée par notre con-
frère l'Orient, de Bruxelles, écrite par son intelligent directeur
M. Nicolaïdès.
Nous avons lu avec un vif intérêt cet ouvrage et nous nous
faisons un plaisir de citer quelques passages de son avant-pro-
pos, à nos chers lecteurs, auxquels nous le recommandons cha-
leureusement, en priant son auteur de nous en envoyer les deux
premiers volumes :
« L'Empire Ottoman, dit notre confrère, ne peut que gagner à'
ce que l'on montre combien, toujours, fut correcte son attitude
à l'égard des divers Etats balkaniques. Certes, il a été l'objet
de nombreuses attaques de la part de plusieurs de ces Etats, des
conflits se sont produits, qui ont été rendus inévitables par l'at-
titude de ceux-ci, d'autres ont été évités, parce que l'Empire Otto-
man a apporté dans les discussions les plus violentes, le cal-
me qui sied à la défense des causes justes.
« Mais, des discussions engendrées, par l'attitude de certaines
puissances balkaniques, sont sortis toutes sortes de maux, dont
l'Empire Ottoman a supporté une bonne part, sinon la plus gran-
de, mais dont, aussi, les Etats balkaniques ont supporté les con-
séquences.
» On doit se féliciter, que sur le Trône Impérial de Constanti-
nople, se soitdrouvé un Souverain ayant une aussi grande scien-
ce politique que celle qu,e possède S. M. I. le Sultan Abd-Ul-Ha-
mid Khan II.
« On doit se féliciter, que cet Illustre Souverain ait vécu à
notre époque, et qu'il ait consacré, tous les instants de Son rè-
gne au relèvement de l'Empire Ottoman.
« En usant de longanimité, en ne brusquant point les événe-
ments, Sa Majesté Impériale le Sultan Abd-Ul-Hamid Khan II
a laissé souvent, à ces Etats, prompts aux gestes inconsidérés,
le temps de reconnaître que, s'ils n'étaient point de force à lut-
ter avec leur puissant voisin, ils avaient tout intérêt à s'enten-
dre avec lui. Aussi le Sultan a permis la possibilité des amen-
des honorables, qui valent mieux que les défaites, qui ne sont pas
toujours sans lendemain.
«On peut donc écrire que Sa Majesté Impériale, par sa politi-
que, a défendu, non seulement les intérêts de l'Empire Ottoman,
mais encore ceux de tous les Etats de l'Orient européen.
« Il a même fait plus que défendre leurs intérêts, il a mainte-
nu leur existence, en assurant à l'Empire Ottoman la force né-
cessaire pour conserver la sienne.
« L'œuvre entreprise par S. M. I. le Sultan, et qu'Il poursuit
avec une inlassable activité depuis , plus de ,trente années, est
donc bienfaisante, non seulement pour l'Empire Ottoman mais
encore pour l'Europe entière.
« Cet Illustre Souverain a donc droit à la reconnaissance de ses
peuples et aussi de tous les peuples de la vieille Europe... »
« Je pars ce soir, mon cher Alfred, pour Paris, en faisant des
vœux ardents que le Ciel exaucera pour la grandeur et le triom-
phe de l'empire ottoman.
«Avons de cœur,
« Abou-Naddara ».
J'ai revisité Constantinople en 1897, 98, 99 1901 et 1902, et tou-
jours avec un nouveau plaisir, étant chaque fois l'objet de la
haute sollicitude et de la bienveillance impériale.
A. N..
Traduction b vers du cheikh Hufey&iriu sur b perfections de Dieu
Que des louanges et des expressions de reconnaisance envers
Dieu précèdent et terminent sans cesse nos actions ! envers ce
Dieu qui, tout impénétrable qu'il est à l'homme, se manifeste
sans cesse à nous par tout ce qui existe \qui n'a.point de com-
mencement ; que rien n'a précédé ; qui verra la fin de tout, et
qui ne finira jamais. Créateur adorablé, qui a tiré du néant le
jour et la nuit, qui. est le principe de la vie, qui a donné l'exis-
tence à tout ce qui est périssable, comme à tout ce qui est incor-
ruptible : substance pure, dont la puissance a créé les deux
mondes avec la même facilité, la même promptitude - que nos yeux
jettent un regard : intelligence infinie, qui connaît toutes les créa-
tures, même les plus imperceptibles qui rampent sur la terre ou
au fond des mçrs .; qui toujours prête à nous écouter, entend tout,
et pour qui les prières les plus secrètes sont des cris perçants
qui percent ses oreilles attentives. Au milieu des sombres ténèbres
de la nuit, la perspicacité de. sa vue aperçoit le pied de la fourmi
aussi distinctemént que si la nuit était éclairée par le flambeau
du jour. Les deux mondes,, soumis aux lois de sa volonté suprême
ne s'écartent pas même d'une ligne dans le mouvement qu'elle
leur prescrit. L'esprit se trouble lorsquil ose tenter de remonter
vers le principe de cet Etre incompréhensible, qui n'en a point,
et dont la fin nous est également inconnus. La nature de notre
âme, ce rayon que nous tenons de lui, et que nos sens ne peuvent
apercevoir, nous explique le mystère de son invisibilité ; et l'im-
mensité du 'inonde qu'il gouverne nous prouve son existence. En-
fin, Dieu est lui-même le commencement et la fin, l'intérieur et
l'extérieur de' tout. Tout lui appartient, tout vient de lui, tout
est en lui.
Digeon.
—--^Q^ -
M. LE DOCTEUR MIZZI A PARIS
Ce fut pour mes confrères français et moi, une surprise vrai-
ment agréable, l'arrivée à la Ville-Lumière de mon cher et vé-
néré Maître, M. le docteur Mizzi, l'intelligent directeur du Levant-
Hérald le grand journal franco-anglais de Constantinople.
L'éloge de cet éminent publiciste n'est plus à faire. D'autres,
plus autorisés que moi, m'ont précédé. Le Docteur est aujour-
d'hui, aussi connu en Occident qu'en Orient, habile jurisconsulte,
écrivain distingué et polyglotte remarquable. On l'a vu plaider
les causes les plus ardues en français, en anglais, en italien, en
grec, en turc, en espagnol et en russe. C'est le Mezzofanti de
l'Orient. Mes chers lecteurs le connaissent bien. Ils lisent sou-
vent ici des extraits des remarquables articles qu'il publie dans
son journal accrédité.
La grande presse parisienne, ainsi que les publicistes en re-
nom, firent à M. le docteur Mizzi, un accueil chaleureux et cor-
dial et ont été enchantés d'entendre de sa bouche les louanges
méritées, qu'il leur fit, de S. M. I. le. Sultan, qui guide si vail-
lamment ses millions de sujets dans l'âpre sentier du progrès
et de la civilisation.
Notre confrère constantinopolitain n'est pas venu à Paris,
comme tant d'autres, pour se promener au bois de Boulogne,
pour prendre son five o'clock tea musical, à l'Elysée-Palace-Hô-
tel et pour passer ses soirées au théâtre et au concert. Non, il
n'est pas venu uniquement pour cela : le but de sa visite à Par
ris a été scientifique et humanitaire et ses nombreux amis et
moi l'avons sincèrement complimenté. Il est venu surtout pour
étudier le fonctionnement des dispensaires de la Société « L'Œu-
vre de la tuberculose humaine » et s'est entretenu longuement
avec les promoteurs les plus compétents de cette œuvre gran-
diose, qui l'ont invité à leur banquet de 350 couverts. C'est M.
Maujan, sous-secrétaire d'Etat, à l'intérieur, qui présidait com-
me représentant de M. Clémenceau, président d'honneur de cette
Société.
On donna lamarole à M. le docteur Mizzi qui fit un discours
où il célébra la France et la Turquie et leurs souverain et chef
d'Etat et a dit que quoiqu'il n'avait aucun mandat et qu'il agis-
sait en son nom personnel, il était d'avis que cette belle institu-
tion humanitaire ferait bien de fonder une filiale à Constanti-
nople, où les autorités civiles et militaires lui feraient un très
bon accueil et l'Empereur des Ottomans qui est le plus noble et
le plus généreux de |a terre, en serait le plus ardent protecteur.
La voie de la science en Orient, a-t-il dit, • est une voie française,
il ne faut donc pas que d'autres s'en emparent. Il termina son
discours en levant son verre au nom du corps médical ottoman,
à lèurs éminents collègues français.
Naturellement, ^éloquent orateur des rives du. Bosphore, fut
applaudi et. acclamé par l'auditoire select et imposant.
Même en arabe, chers lecteurs, je sens que je ne pourrai vous
exprimer la joie que j'ai éprouvé en assistant au succès de mon
cher confrère et excellent ami, le Docteur Mizzi.
Abou-Naddara.
-«^Hfræs.-
S. M. I. le Sultan Abd-Ul-Hamid^Khan II
L'Empire Ottoman et les Puissances balkaniques
C'est le titre d'une gracieuse brochure publiée par notre con-
frère l'Orient, de Bruxelles, écrite par son intelligent directeur
M. Nicolaïdès.
Nous avons lu avec un vif intérêt cet ouvrage et nous nous
faisons un plaisir de citer quelques passages de son avant-pro-
pos, à nos chers lecteurs, auxquels nous le recommandons cha-
leureusement, en priant son auteur de nous en envoyer les deux
premiers volumes :
« L'Empire Ottoman, dit notre confrère, ne peut que gagner à'
ce que l'on montre combien, toujours, fut correcte son attitude
à l'égard des divers Etats balkaniques. Certes, il a été l'objet
de nombreuses attaques de la part de plusieurs de ces Etats, des
conflits se sont produits, qui ont été rendus inévitables par l'at-
titude de ceux-ci, d'autres ont été évités, parce que l'Empire Otto-
man a apporté dans les discussions les plus violentes, le cal-
me qui sied à la défense des causes justes.
« Mais, des discussions engendrées, par l'attitude de certaines
puissances balkaniques, sont sortis toutes sortes de maux, dont
l'Empire Ottoman a supporté une bonne part, sinon la plus gran-
de, mais dont, aussi, les Etats balkaniques ont supporté les con-
séquences.
» On doit se féliciter, que sur le Trône Impérial de Constanti-
nople, se soitdrouvé un Souverain ayant une aussi grande scien-
ce politique que celle qu,e possède S. M. I. le Sultan Abd-Ul-Ha-
mid Khan II.
« On doit se féliciter, que cet Illustre Souverain ait vécu à
notre époque, et qu'il ait consacré, tous les instants de Son rè-
gne au relèvement de l'Empire Ottoman.
« En usant de longanimité, en ne brusquant point les événe-
ments, Sa Majesté Impériale le Sultan Abd-Ul-Hamid Khan II
a laissé souvent, à ces Etats, prompts aux gestes inconsidérés,
le temps de reconnaître que, s'ils n'étaient point de force à lut-
ter avec leur puissant voisin, ils avaient tout intérêt à s'enten-
dre avec lui. Aussi le Sultan a permis la possibilité des amen-
des honorables, qui valent mieux que les défaites, qui ne sont pas
toujours sans lendemain.
«On peut donc écrire que Sa Majesté Impériale, par sa politi-
que, a défendu, non seulement les intérêts de l'Empire Ottoman,
mais encore ceux de tous les Etats de l'Orient européen.
« Il a même fait plus que défendre leurs intérêts, il a mainte-
nu leur existence, en assurant à l'Empire Ottoman la force né-
cessaire pour conserver la sienne.
« L'œuvre entreprise par S. M. I. le Sultan, et qu'Il poursuit
avec une inlassable activité depuis , plus de ,trente années, est
donc bienfaisante, non seulement pour l'Empire Ottoman mais
encore pour l'Europe entière.
« Cet Illustre Souverain a donc droit à la reconnaissance de ses
peuples et aussi de tous les peuples de la vieille Europe... »