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La Blanchère, René Du Coudray
Tombes en mosaïque de Thabraca — Paris, 1897

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https://doi.org/10.11588/diglit.19182#0070
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DOUZE STÈLES VOTIVES

son adoration ; car c'est eux toujours qu'il retrouve au fond de
tous les cultes qu'il suit.

Chemin faisant, une observation très curieuse s'est présentée.
Nous avons constaté que les paires d'emblèmes, à certaines
places, se substituaient aux paires d'étoiles. Ces paires d'étoiles
sont unanimement reconnues comme étant les Gémeaux, par
conséquent comme traduisant, remplaçant par équivalent, une
figure anthropomorphe. Or les disques, les foculi, les corolles,
les patères, les roses mêmes permutent avec elles couramment.
D'autre part, isolés, ces symboles remplacent aussi une figure
dans un cas des plus importants, sur le croissant, où la face di-
vine, le disque, le fondus, la corolle alternent capricieusement.
Ce sont donc des équivalents, non seulement les uns des autres,
mais de l'astre, et même de l'image d'une divinité sidérale. Dans
le cas spécial desDioscures, ils servent, sans doute par suite d'une
dévotion cabirique, à les rappeler sur nos stèles, partout auprès
des déités principales.

Enfin une dernière remarque, et assez piquante, est à faire. Ce
rouleau de la loi, le volumen que Cérès introduit ici en pays phé-
nicien, en plein panthéon sémitique, y a eu sa lointaine origine.
Si Fr. Lenormant a raison, le 8ea[Xéç n'est qu'une traduction
de la Thorah chananéenne, la Loi de l'univers personnifiée dans
la déesse syrienne Houscharth, dont les Thébains firent leur
Harmonia, épouse de Cadmos, l'ordonnateur, couple divin venu
de Phénicie. La tradition béotienne voulait que Cadmus eût
établi lui-même, dans sa maison, le premier sanctuaire de Dé-
mêler Thesmophoros, d'où son culte passa, par la suite, à
Athènes. Si donc la Cérès des bas temps se trouve porter le vo-
lumen sur des stèles dressées en Afrique par des populations de
religion punique, c'est parce qu'une aïeule directe, qui leur est
sûrement inconnue, a été proclamée, tant de siècles avant, par
les fils des colons cadméens, gardienne de ridée sémitique de la
Loi éternelle et divine par laquelle le monde est régi.
 
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