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Laborde, Alexandre Louis Joseph de; Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Hrsg.]
Voyage de l'Asie mineure — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.4046#0143
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— 90 —
VUE DE MAGNÉSIE DU MÉANDRE (PI. XLII, 88).

(Dessinée par MM. Huyot et Dedreux).

Assise au pied du mont Thorax, à cent vingt stades d'Éphèse, Magnésie du Méandre, cité de l'ionie,
était bien autrement importante que Magnésie de PHermus ou du Sipylus en Lydie, ville que j'ai dé-
crite en allant de Smyrne à Sardes ; et sa célébrité, au moins celle du temple de Diane Leucophryne,
ne le cédait, selon Strabon, qu'aux temples d'Apollon à Didyme et de Diane à Éphèse. Il ajoute même
que, sans exception, elle les surpassait tous par Xeurythmie, c'est-à-dire par l'ensemble de ses propor-
tions et la complète harmonie de toutes ses parties; mot heureux, exprimant une idée juste. Je laisse à
Strabon et l'histoire et la description de la ville dans sa splendeur; je laisse aux voyageurs qui nous ont
précédé dans cette vallée, de fausses interprétations, bien excusables, qui plaçaient Magnésie à Gùzel-
hissar dans les ruines de Tralles. Je vais parler de cette ville dans les limites qui me sont tracées,
c'est-à-dire dans la mesure nécessaire à l'explication de cette vue. Elle embrasse, comme on verra, les
principaux monuments de Magnésie, ses deux théâtres et son temple de Diane. On sait, depuis Paul Lucas,
et on voit, qu'il ne reste plus rien debout de ce grand monument qui fit la réputation d'Hermogène et
la gloire de Magnésie. Lorsque MM. Huvot et Dedreux explorèrent ces ruines, ils trouvèrent tous les
éléments de la plus parfaite restauration de ce célèbre temple; ils en dessinèrent les fragments d'archi-
tecture et quelques morceaux de la frise, ceux qui se montraient à fleur de terre; enfin ils en dres-
sèrent les plans et les restitutions. Tous ces travaux sont conservés à l'élude et offerts à la curiosité des
archéologues dans le département des manuscrits de la Bibliothèque impériale; j'y renvoie, jusqu'à
l'époque où j'en ferai moi-même usage pour une description plus étendue.

PANORAMA DE TÉOS (PI. XL1II, 89).

(Dessiné par MM. Huyot et Dedreux.)

En se plaçant sur la rive, au pied du mont Corycus, en face de la ville de Sigadjik et de la presqu'île
de Boudroun, on a cette vue sous les yeux; elle est riante, variée, mouvante, animée, et s'il parait lui
manquer ce quelque chose qui insuffle la vie, rappelons-nous qu'Anacréon vit le jour ici, qu'ici il se
couronnait de roses pour s'enivrer et chanter l'amour. L'emplacement du temple de Bacchus, décrit
par Vitruve, et que M. Huyot et Dedreux, sans doute par respect pour lui, ont relevé de ses ruines,
forme, avec le théâtre déjà publié par Pococke, les deux principaux monuments de Téos. Je recommande
les autres, et ils sont nombreux, aux jeunes architectes; eux seuls auront la patience de chercher, et ils
sauront retrouver, dans des monceaux de ruines, les éléments dune restauration générale que la
société des Dilettanti est loin d'avoir épuisés dans ses publications, qui datent déjà de soixante-neuf
années (1769). Ces éléments abondent ici, tant était grande la splendeur de cette ville et délicat le goût
de sa population.

PANORAMA D'ÉPHÈSE (PI. XLUI, 90).

(Dessiné par MM. Huyot et Dedreux.)

En suivant le littoral, et après avoir traversé le Méandre, nous arrivons à Éphèse, la ville de saint Paul ;
je me trompe, à Ephèse, la ville de Crésus, d'Alexandre, de Lysimaque, et qu'importe, à Ephèse, la
ville célèbre pendant deux mille ans, aujourd'hui un monceau de ruines, conservant à sou centre un
misérable village empesté de fièvres qui répond au nom de Yasalouk. Éphèse a été souvent décrit et plu-
sieurs fois figuré en gravure. Des artistes ont dessiné partiellement ses ruines, depuis Pococke jusqu'aux
architectes de la société des Dilettanti; mais jamais on n'avait mieux saisi le relief du terrain, les masses
de ses décombres, les lignes de ses murailles, pour en former un ensemble qui fût compréhensible, une
sorte de vue cavalière qui fût à la fois un plan de l'ancienne ville et le commentaire de son histoire. Je
n'ajouterai rien aux annotations placées au bas de la planche, l'espace me manquerait pour développer
ces indications sommaires et pour en discuter quelques-unes.
 
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