64 ATHÈNES AU XVIIe SIÈCLE. 1630.
laquelle est bornée par la mer qu'elle a au midy et
par les montagnes agréables qui Venferment du côté du
septentrion. Elle n'est pas la moitié si grande qu'elle
estoit autrefois, ainsi que l'on peut voir par des ruines,
à qui le temps a fait moins de mal que la barbarie des
nations qui ont tant de fois pillé et saccagé cette ville.
Les bastimehs anciens qui y restent témoignent la ma-
gnificence de ceux qui les ont faits,- car le marbre n'y
est pas épargné non plus que les colomnes et les pilas-
tres. Sur le haut du rocher est le chasteau dont les
Turcs se servent encores aujourd'huy. Entre plusieurs
anciens bastimens, il y a un temple qui est aussi entier
et aussi peu offencé de l'injure du temps comme s'il ne
venoit que d'être fait; l'ordre et la structure en est
admirable; sa forme est ovalle et par dehors aussi
bien que par dedans; il est soutenu par trois rangs de
colonnes de marbre, garnies de leurs bases et chapi-
teaux ; derrière chaque colonne il y a un pilastre qui
en suit l'ordonnance et la proportion. Les chrétiens du
pays disent que ce temple est celui-là même qui éloit
dédié au Dieu incogneu, dans lequel saint Paulprescha,
à présent il sert de mosquée, et les Turcs y vont faire
leurs oraisons i.
• * Voiage de Levant fait par le commandement du Roy. A
Paris, chez Adrian Taupinart, 4", 1632. L'éditeur s'exprime
ainsi dans un avis au lecteur : « Outre que l'autheur a cor-
» rigé beaucoup de.fautes qui s'y estoient coulées, tu verras
» qu'il y a adjousté plusieurs choses notables qu'il a observées
laquelle est bornée par la mer qu'elle a au midy et
par les montagnes agréables qui Venferment du côté du
septentrion. Elle n'est pas la moitié si grande qu'elle
estoit autrefois, ainsi que l'on peut voir par des ruines,
à qui le temps a fait moins de mal que la barbarie des
nations qui ont tant de fois pillé et saccagé cette ville.
Les bastimehs anciens qui y restent témoignent la ma-
gnificence de ceux qui les ont faits,- car le marbre n'y
est pas épargné non plus que les colomnes et les pilas-
tres. Sur le haut du rocher est le chasteau dont les
Turcs se servent encores aujourd'huy. Entre plusieurs
anciens bastimens, il y a un temple qui est aussi entier
et aussi peu offencé de l'injure du temps comme s'il ne
venoit que d'être fait; l'ordre et la structure en est
admirable; sa forme est ovalle et par dehors aussi
bien que par dedans; il est soutenu par trois rangs de
colonnes de marbre, garnies de leurs bases et chapi-
teaux ; derrière chaque colonne il y a un pilastre qui
en suit l'ordonnance et la proportion. Les chrétiens du
pays disent que ce temple est celui-là même qui éloit
dédié au Dieu incogneu, dans lequel saint Paulprescha,
à présent il sert de mosquée, et les Turcs y vont faire
leurs oraisons i.
• * Voiage de Levant fait par le commandement du Roy. A
Paris, chez Adrian Taupinart, 4", 1632. L'éditeur s'exprime
ainsi dans un avis au lecteur : « Outre que l'autheur a cor-
» rigé beaucoup de.fautes qui s'y estoient coulées, tu verras
» qu'il y a adjousté plusieurs choses notables qu'il a observées