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https://doi.org/10.11588/diglit.10366#0138
io4 MOEURS DES SAUVAGES
jean jnvaui il ne paraît pas qu'on fut encore revenu en
hift.deçhar- France de cette perfuafion au temps de Charles
les vi. année yj xémoin cette fameufe mafquarade. où péri-
rent quelques jeunes Seigneurs delà Cour, & où
ce Pxince penfa périr lui-même par un étrange ac-
cident , dont il eut toujours l'efprit un peu dé»
rangé.
On étoit alors dans une grande illufion, Les
Sauvages, à l'exception des cheveux Se des four-
cils, que quelques-uns même ont foin d'arracher,-
n'ont pas un poil fur le corps, &: s'il leur en vient
quelqu'un, ils en ôtent de bonne heure jufqu'à la
racine. La première fois qu'ils virent des Euro-
péans , leur étonnement fut incroyable , &: la
longue barbe que ceux-ci nourrifToient.en ces
temps-làles leur fit paroître étrangement laids.
On dit néanmoins qu'outre les Eskimaux dont j'ai
déjà parlé , il y a encore deux ou trois Nations de
l'Amérique Méridionale, qui ont de la barbe-, mais
ces Nations font peu connues.
Ils nahTent blancs comme nous. Leur nudité,
les huiles dont ils fe graiflent, le Soleil & le grand
air leur hâlent le tein dans la fuite ; mais du refte
ils font grands, d'une taille fuperieure à la nôtre,
bien faits, bien proportionnez, d'un bon tempé-
rament , leftes, forts & adroits -, en un mot pour
les qualités du corps, ils ne nous cèdent en rien ,
fi même ils n'ont fur nous quelque avantage.
Le cara&ere de leur génie &: de leur efprit eft
plus difficile à prendre 3 ôc femble même renfer-
mer
jean jnvaui il ne paraît pas qu'on fut encore revenu en
hift.deçhar- France de cette perfuafion au temps de Charles
les vi. année yj xémoin cette fameufe mafquarade. où péri-
rent quelques jeunes Seigneurs delà Cour, & où
ce Pxince penfa périr lui-même par un étrange ac-
cident , dont il eut toujours l'efprit un peu dé»
rangé.
On étoit alors dans une grande illufion, Les
Sauvages, à l'exception des cheveux Se des four-
cils, que quelques-uns même ont foin d'arracher,-
n'ont pas un poil fur le corps, &: s'il leur en vient
quelqu'un, ils en ôtent de bonne heure jufqu'à la
racine. La première fois qu'ils virent des Euro-
péans , leur étonnement fut incroyable , &: la
longue barbe que ceux-ci nourrifToient.en ces
temps-làles leur fit paroître étrangement laids.
On dit néanmoins qu'outre les Eskimaux dont j'ai
déjà parlé , il y a encore deux ou trois Nations de
l'Amérique Méridionale, qui ont de la barbe-, mais
ces Nations font peu connues.
Ils nahTent blancs comme nous. Leur nudité,
les huiles dont ils fe graiflent, le Soleil & le grand
air leur hâlent le tein dans la fuite ; mais du refte
ils font grands, d'une taille fuperieure à la nôtre,
bien faits, bien proportionnez, d'un bon tempé-
rament , leftes, forts & adroits -, en un mot pour
les qualités du corps, ils ne nous cèdent en rien ,
fi même ils n'ont fur nous quelque avantage.
Le cara&ere de leur génie &: de leur efprit eft
plus difficile à prendre 3 ôc femble même renfer-
mer